Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/476

Cette page n’a pas encore été corrigée

PROVIDENCE. I A SAINTE ECRITURE

938

Tableau d’ensemble, songeons-nous, dont l’application aux particuliers demeure Incertaine.

tendant, le Rédempteur est venu au temps marqué, Jésus-Christ. Le gouvernement divin s’ouvre des - nouvelles. L’Église de Jésus-Christ succède a l comme centre d’application et bénéficiaire de ce /ornement. Or, c’est une Église de ui-nt ils. Saint . Rom., i xi, commente cette suprême élection et le rejet des Juifs, qu’il « lit être provisoire. Entré nais dans la phase des réalisations, le gouvernement divin s’oriente, à travers des combats dont l’Apocalypse de saint Jean évoque la suite mystérieuse, vers objectif final, qui est le règne glorieux de Pion. Mais il est apparu que le Rédempteur envoyé de Dieu était un, homme Dieu. Cela est de conséquence pour le gouvernement divin. Non seulement, Jésus-Christ comme homme se révèle chel de l’Église, qui est son coq s. mais, a raison île l’union substantielle de son humanité a la divine personne du Verbe, il se subordonne de plein droit la création tout entière, visible et Invisible. Il finalise, en réalité et depuis l’origine le gouvernement divin, tout en étant lui-même réfère à re de Dieu. Saint Paul explique ce nouveau mysaiement dans les épttres aux Éphésiens et aux i

— d’action. —. La Loi. — Le premier est la Loi. l’ont le monde a lu la belle évocation des lois par lesquelles Dieu reuit ses créatures, dont nous sommes redevables a l’Ecclésiastique, xvi-xvii. Il suffira de la transcrire, ne pouvant citer les nombreux pasparallèles que nous offrent en particulier les livres sapientiaux.

. d’abord, la loi du ciel :

I.es u c u T ie » de Dieu subsistent depuis l’origine telles qu’il les

D#s la création, il en a distingué les parties. [a établies.

Il a orne pour toujours ses ouvrages.

Le » plus beaux pour toute la suite des âges.

Ils ne connaissent ni la faim ni la fatigue,

Ils n’interrompent pas leur tâche.

Aucun d’eux ne heurte son voisin ;

Ils obéissent toujours à la loi divine. Eccli., XVI, 24-2>.

Puis la loi de la terre :

Le Seigneur, ensuite, s’occupa de la terre. Il ta remplit de ses biens.

mlmaiiT de toutes sortes en peuplèrent la surface, C’est dans son sein qu’ils retournent à leur mort. Le Seigneur forma l’homme de la terre. Et il le (ait retourner à la terre.

Il lui a a « signé son compte de jours, un temps déterminé. Il lui a donné pouvoir sur tout ce que porte la terre. Il l’a rewtu d’une puissance singulière. Il l’a fait ù son in i Il a inspire sa crainte a toute chair. Il lui a donne l’empire sur les bétes et les oiseaux.

Eccli., xvi, 27-xvii, I.’maintenant la loi propre de l’homme :

Il lui a donné la judiciaire, la langue, les yeux,

— et le cn’ur pour penser. Il l’i r. : i. -e et d’intelligence,

tait Connaître le bien et le nid. Il a fixe ses r son cœur

lui découvrir la grandeur de ses ouvres.’cela) pour qu’il loue son saint nom. Pour qu’il œuvres admirables. Eccli., xvii, 5-8,

fin la loi d’Israël :

De nouveau, il lui a donne la science. Il l’a mis en possession de la Loi de vie. Il a contracte avec lui une alliance éternelle, i enseigné ses commandements,

atendu les accents magnifiques de sa voix.

de toute iniquité.

Il lui a donné îles pn ! du prochain.

i<jue peuple il assigne un chef,

! portion fin Seigneur. Eccli., xvii, 9-12, 1 1.

2. L’action divine. Comme second moyen d’action du gouvernement divin, l’Écriture tait étal de la coopérât Ion de I tien à toutes les acl Ivités de la créai me.

Dieu, d’abord, conserve tout ce qu’il a créé, (’.'est comme une création permanente : Qui ne sait, parmi tous ces (’lies, qui’la main de.lalive a fait toutes choses, qu’il tient dans sa main l’Ame de tout ce qui it et le souille de tous les hommes ?.lob, , ’.1-10.

Des textes innombrables affirment celle perpétuelle

cl entière dépendance, pour ce qui regarde leur existence même, de tous les cires. Ceux ipie nous lisons, Eccli., i iii, 26 : xocl êv Xoycp « ùtoj o’jyxeiTai rcâvra, et Hebr., r, 3 : tpépcov ts xà roxvxa tô> pT)(i.axi ttjç SuvdLpcaç ocùtoO. évoquent le récit de Gen., i. el tont de la conservation une créai ion continuée. Le mot de Paul aux athéniens : èv ocùtcô yàp… xal xivoô[ieOa…, Ad., xvii, 28, rattache expressément l’activité de l’homme à l’action de Dieu : èv aÙTW.

Ce rattachement et celle dépendance s’expriment avec forci’, sur le plan de la gràceet du salut, dans le Nou veau Testament Les textes les plus décisifs se lisent.

Joa., SV, 5 : Je suis la v Igné, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit ; car. séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. Gal., Il, 20 : Ce n’est plus moi qui vis. c’est le Christ qui vit en moi. Le mot d’Eph., i, 11, a plus d’ampleur encore : …Comme, des yens qui ont été prédestinés suivant le dessein de celui qui accomplit tout ce que sa volonté a décidé. » Le texte connu de Rom., vm, 3n, sur la prédestination est une impressionnante illustration du précédent, lai liii, le passage de PhiL, ii, 13, est catégorique à souhait : « Car c’est Dieu qui opère on vous le vouloir et le faire selon qu’il lui plaît. »

L’Ancien Testament marque bien, toujours sur le plan surnaturel, les souveraines initiatives de l’action divine vis-à-vis de cette volonté humaine qui se révèle pourtant la plus autonome des causes créées. Voici quelques textes entre mille : Lam., v, 21 : « Fais-nous revenir à toi, Jahvé, et nous reviendrons. » Ps., li (Vulg., i.), 12 : « O Dieu ! crée en moi un cœur pur et renouvelle en moi un esprit ferme. » Ez., xxxvi, 26 : « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau… Je mettrai en vous mon Esprit et je ferai que vous suiviez mes commandements. » De portée plus générale sont des mots comme celui deProv., xxi, 1 : < Le cœur du roi est comme une eau courante dans la main de Jahvé, il le dirige à sa guise. »

Pour significatifs qu’ils soient, il est évident que ces enseignements de l’Écriture laissent une large place à l’indispensable spéculation théologique.

3. Les interventions divines.

Nous rencontrons enfin un troisième moyen d’action du gouvernement divin. Ce sont ces interventions divines dans l’histoire que l’Ecriture appelle les jugements de Dieu et auxquelles il sied de joindre des interventions divines plus spécialement dans la nature, les miracles.

a) Les jugements de Dieu. — La loi de Dieu appelle le jugement de Dieu. L’Ecclésiastique, xvi-xvii, après avoir parlé de la première, introduit, en conséquence, le second :

Ses voies (de l’homme) sont constamment sous ses yeux, Rien ne peut le cacher a ses regards.

Tout ce qu’il fait est devant lui comme le soleil, Ses veux sont fixés en permanence sur ses voies.

Ses injustices ne lui sont pas cachées,

Tous ses péchés sont devant le Seigneur.

I.’aumône d’un homme est comme un sceau pour lui ;

Il tlarde sa bonne œuvre comme la prunelle de l’œil.

Ensuite il se lèvera et lui rendra selon ses navres ;

Il fera retomber son du sur sa tête.

Cependant, : i ceux qui se repentent il accorde le retour,

Il encourage ceux que l’espérance abandonne.

Eccli., x ii, 13, 1 5-19.