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    1. PROVERBES LIVRE DES)##


PROVERBES LIVRE DES). COMMENTATEURS

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xxiii, 22 ; ne pas les affliger, ni les maltraiter, xix, 26 ; ne pas les maudire, xx, 20 ; ne les moquer point, xxx, 17 ; ne pas les voler, xxviii, 24. Ils seront ainsi leur joie et leurs délices, x, 1 ; xxiii, 24-25 ; xxix, 17 ; autrement, ils feronl leur bonté et leur malheur, xvii, 25 ; xix, 13° ; xxix, 1°).

Les serviteurs, lorsqu’ils sont « prudents », l’emportenl en estime sur le Ms de famille « qui fait honte », et ils sont jugés dignes de partager l’héritage même avec les enfants. xvii, 2. Les maîtres leur doivent sollicitude, nourriture et vêtement, xxxi, 15, 21 ; mais ne pas hésiter à user à leur égard, comme envers leurs enfants, de fermeté et de correction, xxix, 19-21.

Les amis ne doivent pas être trop nombreux, xviii, 24° ; mais il en est de tels qui sont « plus attachés qu’un frère ». 24 b. Il faut donc les choisir parmi les sages, xhi, 20, et non parmi les violents, xxii, 24-25. Ceux qu’attire la richesse seule doivent être suspects. XIX, 1°. Le véritable ami se révèle dans le malheur, xvii, 17, et on lui doit fidélité, xxvi, 10°, secours et assistance immédiats, iii, 27-28, réprimande, au besoin, inspirée par la fidélité, encore qu’elle dût causer quelque blessure, xxvi, 5-G, discrétion totale pour ses secrets, xi, 13 b, xxv, 9 b -10.

3. Morale sociale.

Elle est toute contenue ou résumée dans le grand devoir de la justice à observer dans la « cité », le « peuple », la « nation », par le ou les détenteurs du double pouvoir politique et judiciaire. Ces détenteurs sont les « rois », ou les « princes », qui sont, en même temps que régents des populations dans la paix et dans la guerre, « juges » dans les litiges de leurs sujets. L’origine de ce pouvoir se trouve dans la « sagesse », qui le confère elle-même, viii, 12-14, aux rois, aux princes, aux chefs et aux grands, en un mot à « tous les juges de la terre ». 15-16. L’exercice de ce pouvoir est nécessaire à l’existence de la nation, qui périt sans lui, xi, 14, et qui conditionne à son tour « la gloire du prince » qui la gouverne, xiv, 28. Exercé conformément aux lois de la justice, il soutient à la fois les peuples et leurs gouvernants, xi, 10-11 ; xiv, 34 ; xvi, 12 b ; xxv, 5 b ; xxix, 4, 14.

Le roi doit revêtir des qualités et remplir des devoirs en rapport avec cet esprit de justice. Il sera favorable au serviteur intelligent, xiv, 35 a, au sage qui apaise sa colère, xvi, 14-15 ; loyal et véridique, xvii, 7 b ; bon et fidèle, xx, 28 ; réfléchi, xxv, 2. Et il ne sera ni débauché xxxi, 3-5, ni cupide, xxix, 4 b : il oublierait la loi et fausserait le droit ; il conduirait le pays à sa ruine. Qu’il se garde aussi d’être méchant, impie, pervers, « lion rugissant », « ours afîamé >-, dominant sur un peuple pauvre, xxviii, 15, gémissant, xxix, 2 b. S’il manque d’intelligence, il multipliera l’oppression, xxvin, 16. S’il n’est qu’un esclave parvenu, la terre tremblera sous lui. xxx, 21-22.

Il devra s’entourer de conseillers droits et véridiques, xvi, 13 ; découvrir et poursuivre le mal du haut de son « trône de justice », xx, 8, et les méchants pour les « mettre à la roue », 26 ; n’écouter point les rapports mensongers, xxix, 12 ; parler en faveur du muet, de l’abandonné, xxxi, 8 ; rendre de justes arrêts, faire justice au malheureux et à l’indigent, 9 ; conduire la guerre avec prudence, xx, 18 b.

Ses sujets concevront de lui une crainte salutaire, comme en présence du « lion rugissant », xx, 2 ; et cette crainte, assimilable, à la crainte de Jahvé, les gardera de l’intrigue et du malheur qui est la conséquence de celle-ci. xxiv, 21-22.

Les juges se garderont de « pervertir les sentiers de la justice » qu’ils doivent rendre, en recevant des parties quelque « présent » passé sous le manteau, vii, 23 ; dans leurs jugements, ils ne feront pas « acception de personnes », absolvant le coupable et condamnant le juste, xvii, 15 ; xviii, 5 ; xxiv, 23-25 ; xxviii, 21°.

VIII. Commentateurs.

Dans l’antiquité.


Bien qu’ils aient fait un fréquent usage du livre des Proverbes dans leurs écrits, les l’eres l’ont rarement commenté dans son eut 1er. C’est ainsi que nous n’avons

îles Pères de l’Église grecque, qu’une séri< scolies exégétiques, sur des passages de ce livre, des morceaux choisis des ouvrages de ces Pères cités dans leur teneur verbale, ou remaniés en quelque mesure. et insérés dans les i chaînes de Procope de Gaza et de Polychronlus (vr 3 siècle). La chaîne dite de Polychroniusa été éditée en traduction latine par Théodore Peltanus, Catena oraccorum Patrum in Proverbia Salo. Anvers, 1614. Cette chaîne dérive en grande partie de celle de Procope, celle-ci inédite, le texte donné par Ma ! dans Classici auctorese Vat. codd., t.ix, p. 1-256, cf. P. G., t. i.xxxvii, col. 1221-1544, ne serait pas authentique. Voir Dict. de la Bible, Supplément, 1. 1, Paris, 1928, col. 1161. Les Pères et les auteurs cités dans ces chaînes sont : saint Hippolyte, extraits se rapportant à f’rov., i, iii, iv, v, vi, vii, ix, xi, xii, xvii, xxiv, xxvii, dans P. G., t. x, col. 615-628 ; Origène, nombreux fragments dans P. G., t. xiii, col. 18-33 (éd. Delarue) ; t. xvii, col. 161-152 (éd. Mai) ; t. xvii, col. 149-160 (éd. Gallandi) ; d’autres encore publiés par Mai, Pitra, Tischendorf, dans divers recueils ; saint Basile, dont nous avons du reste l’ouvrage In principium Prouerbiorum (Prov., i-m, 33 1, P. G., t. xxxi. col. 385-424, ainsi qu’une homélie sur Prov., vi, 4, dans P. G., ibid., col. 1497-1508, ce dont les deux chaînes fournissent 88 extraits ; saint Grégoire de Nazianze, une scolie sur Prov., viii, 22 (Faulhaber, Hohelied-Proverbien. .. Katenen (Theol. Studien), Vienne, 1902 p. 86, 136) ; Apollinaire, citations dans Mai, Sova Palrum bibliotheca, t. vu b, p. 76-80 ; Didyme l’Aveugle, fragments, P. G., t. xxxix, col. 1621-1646 ; Eusèbe de Césarée, deux fragments sur Prov., i, 7 et 8, dans P. G., t. xxix, col. 75-78 ; Eustathe d’Antioche, trois fragments sur Prov., iii, 13-15 ; viii, 22 ; xvi, 32, dans Pitra, Analecta sacra, t. ii, p. xxxviii, et une interprétation sur Prov., ix, 5, dans P. G., t. xviii, col. 684685 ; saint Jean Chrysostome, fragments dans P. G., t. lxiv, col. 659-740 ; saint Cyrille d’Alexandrie, une citation sur Prov., viii, 22, dans P. G., t. lxix, col. 1277 ; Isidore de Péluse, deux scolies sur Prov., xxi. 54-56 (= xxx, 19-21), empruntées à la lettre cdxviii. P. G., t. lxxviii, col. 413 ; Julien le Diacre, fragment relaMf à Prov., i, 4, dans Mai, A’ova Patr. bibl., t. vue. p. 80. Pour quelques autres douteux et détails de publication, voir Dict. de la Bible, Supplément, t. i, col. 1162-1163.

Dans l’Église latine, saint Augustin commente Prov., ix, 12 (selon les Septante), dans Serm.. xxxv, P. L.. t. xxxviii, col. 213-214 ; Prov., xiii, 7-8, dans Serm., xxxvi, col. 215-221 ; Prov.. xxxi. 10-31, dans Serm.. xxxvii, col. 221-225. Salonius de Vienne écrit sous forme dialoguée In Parabolas Salomonis expositio mystica, P. L., t. lui, col. 967-994. Saint Patérius expose en quelques pages ce que saint Grégoire le Grand avait enseigné des Proverbes, De tesiimoniis in Prov., P. L.. t. lxxix, col. 895-905. Bède compose De muliere forti libellus, P. L., t. xci, col. 1039-1052, et, une œuvre dont nous n’avons plus que des fragments, In Proverb. Sal>monis allegorica interpretatio (c. vii, xxx. xxxi, xxvii, col. 1051-1060. Raban Maur, Super Parabolas Sah.monis allegorica expositio, P. L., t. xci, col. 937-104n (parmi les œuvres de Bède) et t. cxi. col. 679-792. La Glossa ordinaria in Prov., de Walafried Strabon, suit Raban Maur, P. L., t. cxiii, col. 1079-1116. (Selon A. Vaccari, Miscellanea Geronimiana, Rome, 1920, p. 5-7, le.Super Parabolas… Salomonis allegorica expositio serait bien de Bède. et le Libellus ne serait que la transcription du dernier chapitre de ce commentaire. )