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destiné dès avant la création du monde lui-même, une qualité de l’ordre moral qu’ils doivent toutefois l’efforcer d’acquérir et d’affermir en eux en pral Iquant d’abord la crainte de Dieu II n’est paa une maxime de conduite dans l’accomplissement de toul devoir qui n’émane d’elle, ce devoir ne dut-il être que de bien c on de pure utilité soei.de ou personnelle.

S n origine. La Sagesse, qui pré lentement aime vivre avec les humains. viii, 31 ; qui dresse aux humains en tous lieux qu’ils tréquen lent, m. i-l : qui les Invite à sa table, dans sa mal an >. i. 1-6, est personnifiée par l’auteur de l’intro duetion aux - Proverbes de Salomon. dans une figure de style prestigieuse et hardie, sous les traits d’une enfant, d’une fille que Jahvé aurait eue jadis comme Eve eut Caîn, Gen., iv. 1 — prémice de ses ouvres (ad extra) ». viii. 22. Elle aurait doue été dés lors « ourdie i par Dieu comme le sont les premiers linéaments de l’être humain dans le sein maternel. 23 | lire la Vulgate : ordita sum (comp. les traductions liieronx miennes, p.. w. 7 : telam quant orditus est ; xxx, l : rdiremini telam ; IV. n. 6 : orditus sum regem meum. et cxxxix, 13 : orsusgue es me in utero) au lieu rdinata sum. bévue évidente du copiste dans le reçu, et au sens passif admis dans la latinité de l’époque impériale). Ainsi conçue » bien avant qu’il J eût I’abtme > des eaux primitives. 2 1 (Nulu., con : (Tant, lire l’hébreu : hôreylt ou houbbaltt an lieu liallt). elle naquit de même avant la terre, les monts et les collines, 25-26. Elle était donc « présente i nient des deux, de la mer et du sol.’. et. telle qu’un jeune - nourrisson (lire l’hébreu : in, Aquila : rtOr.vo’j jilvr ;, <tlumnus) « s’ébattait » parmi les choses du monde créé auprès du

’. heureuse bientôt d’être - parmi les

, ts des hommes », 31 b. C’est à ce titre de fille de Dieu et a raison de eette priorité de date, qui lui ont IHTmis d’être contemporaine et spectatrice des sages œuvres divines, qu’elle veut être reçue et écoutée : Surit i. audite me… vin. 32. Par son origine,

elle est donc divine. Cf. II, <">.

Par s., nature, abstraction faite de toute image figurative, elle est a la fois théorique et pratique. Elle est, léfinition, connaissance et intelligence des paroles don e* discernement dans le savoir et dans l’action, i. 12-7 : n. Il ; viii, 12. 11. Mais elle intéresse surtout la vie pratique et entend diriger mformément aux lois de la piété et de la morale judaïques : seul est sage celui qui connaît et’Jahvé, M. 1-5, qui comprend et réalise la droiture équité, n.’.' : est fou l’impie et le pécheur, v, 23 ; mil 22 ; i. 13 sq. ; xiv, 8-9 ; xv. 21 ; xxiv, 9. Créée et donni » q., elle ne peut être ainsi que

ux et moral.

Par destination, elle est œcuménique, universelle : ’oit être le lot de tous les humains. Dans le livre die s’adresse manifestement a tous, i, I ; vin. 2-3 : ix. 3 : surtout, viii. i et 31 b. Elle est du reste représentée comme intégrée dans le monde

'.ir Jahvé
terre, eieux. abîme, m. 19-20 ; elle gouverne

même, à leur insu, le monde politique des rois rand > t des ju^cs de la terre, mm. ulement dans les livres postérieurs de tique et de la Sagesse qu’elle sera dite avoir fait de Jérusalem sa demeure fixe, EcclL, xxiv. 8-31, it tntiere dans l’histoire d’Israël. <e est affirmée et établie d’un’< point de vue. Considérée en elle-même, elle que brièvement par simple comparair intrinsèque avec celle des métaux ou quoi l’homme attache le plus haut prix : or pur. argent, perles, m. 1 1-15 ; viii, 10-1 1. 19 ; xiii. 16 ; « ▼n st surtout par l’énumérat ion son

vent reprise des avantages qu’elle procure a qui la pos séde. qu’on S’efforce de la faire valoir. Ces avantages sont de deux sortes : avantages de l’ordre matériel et social : longs jours et années de vie et de pai, m. 2 ; iv. 10 ; lx. Il :.’.'7 : saute du corps, m. M ; iv, 22 ; abondance de biens et riches, es. ni. 10 ; viii, l, S. 21 : xxiv.."> I : sécurité et assurance de la demeure, iii, 23-26 ; estime, honneurs et considération, iv., N ; vin. 18 ; force et pouvoir dans la paix et dans la guerre, xxiv. 5-6 ; avantages de l’ordre spirituel et moral : ennoblissement de l’âme couronnée par elle d’un dia dénie de grftce, parée d’un collier de vertus, i. 9 ; m. 22 ; iv. 9 ; paix et tranquillité intérieure, i, 33 ; bon heur intime, fruit de la protection divine, ii, 7 N ; m.

connaissance de Dieu. II, 5-6 ; préserval ion du

péché, n. il. là 19.

2° La crainte < ! < Jahvé est le commencement île la sagesse, i, ~ : ix. n ». Elle s’identifie avec la confiance en Jahvé. m.."> : xxix. 25, laquelle obtient, du reste, les mêmes prérogatives et produit les mêmes effets de

bonheur et de sagesse. XVI, 20 ; XXVIII, 25. C’est par elle que doit i commencer i dans les écoles des —,

l’apprent issage et, dans la v ie, l’exercice de la sagesse. La sagesse en effet, la présuppose, car la sagesse abandonne à eux-mêmes ceux qui n’ont pas désiré la

crainte de Jahvé. I, 2’. » 31 : celle-ci est son « école », xv, 33, « école d’humilité, qui » précède " la sagesse rieuse, xv, :  ;.">' ; xi. 2 ; xxxi. 30, et dont le fruit » même est la crainte de Jahvé. XXII, I. lai retour, la sagesse témoigne dans sa recherche et son propre exercice cette nécessaire condition initiale qui es1 la crainte de Jahvé. n. 1-5. Mieux, elle consiste dans cette

crainte de Dieu même, car celle dernière, piété austère qui s’assimile encore a la i recherche de

Jahve. xxv m. 5 est aussi le seul art de bien diriger sa vie. l’unique judicieux comportement de l’homme sage qui veut jouir des avantages que procure la se. in.7 : mil 13 ; x, 27 ; xiv, 2, 26 ; xv, 16 ; xvi, 6 ; XIX, ’-' :  !  ; xxiii. 17 : xxiv. 21. L’auteur de l’Ecclé-Siastique dira plus tard que la crainte de Dieu est tout à la fois la racine, le commencement, la plénitude et le couronnement de toute sagesse venue du Seigneur, i. 1. 11-2(1. C’est, expressément formulée, la doctrine même du livre des Proverbes.

I.a crainte de Dieu et la confiance en lui sont ainsi la base de la religion et de la morale : la première en tant que sentiment de la grandeur divine et de la dépendance de l’homme a l’égard de Dieu, la seconde en tant que garantie de l’aide et du secours divins. Éprouver ce sentiment ou apprendre d’abord à l’éprouver, reconnaître la réalité ou concevoir l’espoir certain de eette garantie, c’est toute la sagesse. Celleci est faite non peut-être d’amour pour Dieu, mais de respect envers lui comme prodigieux créateur et gouverneur du monde, et comme juge élevé el juste rémunérateur pour l’homme impuissant vers lequel il s’in cline avec douceure ! bonté.

VI I. Enseignements doctrinaux. — Les enseignements doctrinaux du livre des Proverbes ne pouvant être que de l’ordre religieux et moral, ils expriment, d’une part, et veulent implanter clic/, les hommes les croyances ou les traditions religieuses professées depuis (les siècles par les esprits les plus élevés de la nation juive : de l’autre, ils formulent les préceptes ou les conseils de conduite pratique en rapport de conformité avec ces croyances et ces traditions. La première série intéresse les vérités se rapportant à Dieu, à sa création, à l’homme, physiquement et moralement la créature la plus élevée dans la hiérarchie des êtres du monde visible : l’autre expose les lois du monde moral a ses trois étages, Individuel, domestique et social, dans leur

application occasionnelle, sous forme le plus souvent

imagée, ou décrit différen ! s caractères pris dans le déve