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IMUJVKHHhS (LIVRE DES). TEXTE El VERSIONS’2 i

ib eo (punis sermo). On y trouve environ un tiers seulement des additions des Septante : iv, 27 b ; v, 2 : vi, 11 1’; X, 4 b ; xii, 11 1’; xiii, 13 b J xiv, 15 b ; xv, 5 b ;

xvi, 5 b ; xvii, 16 b j xviii, 8 b ; xviii, 22 b ; xxii, 9 b j xxv, 10 b et20 b ; xxvii, 21 lj ; xxix, 27 b.Des critiques en ont conclu que, dans sa traduction, saint Jérôme avait subi l’influence « le la version grecque par l’intermédiaire de l’ancienne version latine faite, comme on sait, sur des textes grecs. Cette conclusion est loin d’être assurée, car, dans les meilleurs des anciens manuscrits de la Vulgate qui paraissent avoir gardé le mieux, au moins dans les Proverbes, le texte hiéronymien, ne se trouvent pas ces additions. Ces manuscrits sont ceux des Bibles espagnoles, qui nous ont transmis en maints et maints passages le texte très pur transcrit sous les yeux mêmes de saint Jérôme parles scribes de Licinius Beticus, évêque d’Andalousie, et ami du saint docteur pour leur maître. Le Codex Toletanus (vm c siècle), Bible sévillane, n’a pas les treize dernières de ces additions ; il n’a même pas les deux additions xiv, 21 b et xv, 26, in fine, propres à la Vulgate (collation Palomarès, P. L., t. xxix, col. 973-978). S’il admet les quatre premières, son témoignage est infirmé par celui des autres bibles de même origine, Codex Cavensis (vme -IX e siècle) ; C ml. (première Bible d’Alcala, ixe siècle) ; Bibl. nat., 11 553 (Bible de Saint-Germain, ix » siècle) ; Bible de Théodulfe (Bibl. nat., 9380, vin<>-ixe siècle), qui n’ont pas ces interpolations ou qui les ont exponctuées de première main.

2. Vers/on dérivée : l’ancienne latine. — Nous n’avons que quelques rares débris de la version latine des Proverbes faite sur le grec : fragments sur un palimpseste à la Bibliothèque impériale de Vienne, n. 954, publiés par Vogel, Beitrâge zut Herstellung der alten lateinisehen Bi belVebersetzung, Vienne, 1868, et sur deux feuillets également palimpsestes au monastère de Saint-Paul, Lavanthal (Carinthie) publiés par Moen, De libris palimpsestis, Carlsruhe, 1855. Des extraits de cette ancienne version ont été découverts dans le ms. n. Il de la bibliothèque conventuelle de Saint-Gall, vme siècle, de la p. 217 à la p. 222. Ces extraits sont groupés sous des titres généraux selon leurs affinités particulières, par deux ou trois proverbes ou éléments de proverbes — parfois un seul proverbe, ou même un seul membre constituent l’extrait (ainsi : De fralribus, xviii, 19 ; De morte et vita, xviii, 21 a ; De falso teste, xix, 5 a …) ; en revanche, la série xxx, 21-23, 24-28, 29-31 ; xxxi, 4-5, se trouve intitulée Quod pertrea (tria) movetur terra, d’après le premier élément, xxx, 21 a, lequel ne s’applique en réalité qu’au premier groupe, 21-23. Sauf en deux ou trois leçons, cette trentaine de proverbes choisis pour l’instruction ou l’édification des moines, sont des décalques latins du grec des Septante. Ce latin est celui des citations des Pères des iv° et ve siècles, témoins des versions anciennes appartenant au groupe dit « italien ». Les additions de proverbes passées des Septante dans la Vulgate hiéronymienne — voir plus haut — sont à considérer également comme des fragments de version latine ancienne, et il en doit être de même des autres additions restées dans les marges seulement des anciennes Bibles d’origine espagnole (voir aussi plus haut) et non insérées dans la Vulgate lors de l’unification du texte de cette version dans la Bible de l’université de Paris, la nôtre encore aujourd’hui dans ses principaux traits.

Quelques conclusions de portée théologique se dégagent de tous ces menus faits intéressant le texte original ou les versions du livre des Proverbes. Il appert d’abord que le texte hébreu sur lequel saint Jérôme exécuta sa version latine vulgate de ce livre ne différait qu’en très peu de détails de l’hébreu massorétique actuel. Lue tradition bien caractérisée ayant maintenu longtemps pure de toute surcharge la fidèle

image de ce texte transmis par la Synagogue, tel que l’avait constitué l’école juive de Tibériade, après l’avoir

dépouillé déjà peut-être des additions posthumes dont témoignent les Septante, c’est ce texte qui doit être tenu pour inspiré et canonique, encore que le concile de Trente ait déclaré authentique » 1 édition latine hiéronymienne surchargée et interpolée qui avait cours alors depuis quelques siècles dans l’Église. « Authentiques cependant, et « non a rejeter, dans les leçons, discussions, prédications et expositions publiques », les interpolations, dans la Vuigate, de proverbes venus des Septante par l’intermédiaire des anciennes versions latines et dont le corpus (ils sont dix-sept) équivaut à un chapitre — voire à un psaume — de moyenne dimension, puisque l’édition officielle de la Bible sixtoclémentine les renferme. Quant aux additions des Septante elles-mêmes, passées ou non dans la Vulgate hiéronymienne — et elles sont au nombre d’environ cinquante-trois — leur caractère adventice par rapport au texte hébreu canonique représenté actuellement par la Massore et la Vulgate pure de toute interpolation, ne peut les empêcher d’être authentiques et même inspirées et canoniques, ayant été reçues dans leVetus græcumTestamentum juxla Septuaginta recognitum de Sixte-Quint, avec mandat d’y rester sous peine d’encourir l’indignation Dei omnipotentis beatorumque aposlolorum Pétri et Pauli ; et l’on pourrait les considérer comme autant de petits morceaux deutérocanoniques.

Les omissions des Septante dans le texte reçu de l’édition sixtine peuvent être suppléées d’après d’anciens manuscrits — l’Alexandrinus en particulier — pour une bonne part, comme en suppléèrent quelques-unes les éditions d’Aide Manuce et de la Polyglotte d’Alcala. Une, xvii, 19 b, se trouve rétablie par les versions de Symmaque et de Théodotion (Hexaples). Les scolies romaines extraites des manuscrits consultés pour l’édition de Sixte-Quint en restituent aussi plusieurs : xx, 14-19 ; xxi, 5 ; xxi, 6. Ces omissions étaient sans doute propres au manuscrit Yaticanus sur la base duquel fut faite l’édition. On ne peut affirmer toutefois que les suppléments ainsi fournis par ces sources diverses jouissent des mêmes prérogatives que les additions officiellement admises des Septante ou de la Vulgate, pour l’inspiration, la canonicité, l’authenticité doctrinale.

On pourra trouver toutes les additions aux Proverbes des Septante et de la Vulgate signalées en traduction française, ainsi que toutes les autres divergences, dans La sainte Bible, traduction d’après les textes originaux, par l’abbé A. Crampon (éd. révisée), Paris-Tournai-Rome, 1923, p. 803-847, dans les notes. De même, les suppléances en langue grecque aux omissions des Septante dans l’édition sixtine, d’après les sources ci-dessus indiquées, au bas des p. 461-479 du Vêtus Teslarnentum græcum de Jager, Paris, 1840. Les extraits des Proverbes dans la version latine ancienne, du ms. n. Il de la bibliothèque conventuelle de Saint-Gall. ont été cités d’après l’édition de S. Berger, dans Sotice de quelques textes latins inédits de l’Ancien Testament, Paris, 1893, p. 23-25, et les leçons des Bibles espagnoles relatées d’après l’ouvrage du même auteur, Histoire de la Vulgate pendantles premiers siècles du Moyen Age, Nancꝟ. 1893, p. 65-66, 105106, 155 sq., 168 sq. Parmi les interpolations de seconde main que signale particulièrement cet auteur comme écrites dans les marges de quelques-unes de ces Bibles, nous mentionnerons comme étant d’intérêt doctrinal et tout à fait uniques (manquant même dans les Septante) les deux suivantes : ix, 18, qui adplicalntur illi (stultitia ?) descendet ad inferos, nam qui descesserit ab ea salvabitur, et xix, 23. Sam qui sine timoré (Dei) est habitat in locis quæ non visitai JElernus.

VI. Caractère religieux et moral.

La « sagesse », dans le livre des Proverbes, est affaire de morale religieuse. Elle est comme une création de Dieu eu faveur des hommes, un don. un présent qu’il leur a