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PR01 ESTANTISME. RÉAC1 ION I ON I R] I N RCHIE

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de l’appeler néfaste Apercevoir cette erreur fondamentale, c’esl retrouver la tradition et toul ce que le catholicisme entend par ce mot, la i culture chrétienne. celle des premières générations, des Pères et îles conciles, des docteurs et dis confesseurs qui nous transmettent In » i « lu passé, auquel les catholiques ndent se relier, tandis que les proie-. !. mis affectant de les tenir pour négligeables, au regard de leur

foi personnelle. ( est de cette tradition, » i rit M. -ter. île eette continuité que l’Eglise universelle tire s.i supériorité sur toute autre autorité ecclésiastique.

Ou comprend que ces notions ainsi réhabilitées entraînent après elles la justification de l’Église, le naturel d’enseignement et de sainteté. I -es protestants ne consentent a la regarder que comme un ne de sainteté. L’erreur est évidente, et la liberté une l’autorité, comme la sainteté s’accorde avec l’enseignement. Ce sont la des attitudes nouvelles et qui ont provoqué dans certains milieux réformés une attention sympathique. En Suisse, ces idées se répandent, et certains maîtres — les plus écoutés des jeunes ne craignent plus de critiquer àprement les idées fondamentales de la Réforme. Les ouvrages du pasteur Maurice Neeser refusent d’accepter les notions d’autorité, de liberté, de libre examen, d’individualisme, qui lui semblent caractériser précisément les points faillies de la Réforme. C’est par cela que la Réforme leur est de moins en moins sympathique, bien qu’ils s’obstinent à proclamer sa bienfaisance, puisqu’elle a permis la religion des consciences individuellement libérées et fraternellement associées ». Quant a définir clairement en quoi cette association permet la libération et où se trouvent les limites de la science libérée qui veut cependant rester associée à d’autres consciences religieuses, nul ne s’y aventure encore. Mais il est intéressant de noter la désaffection de pour des notions reconnues t néfastes, qui semblaient jusqu’ici intangibles.

Il est enfin possible de discerner un dernier elTort ict ion contre les excès de la théologie moderne, avons vu que, reprenant une idée chère à Lui lier, ."dénies théologiens ont fait une place prépondérante au sentiment. Entendons par ce mot non pas l’adhésion a une vérité que l’intelligence n’a pas réussi ircir ou à imposer a son jugement et que le cœur fortifie et accepte, mais le fait que la conscience srnt, éprouve et reconnaît comme dix ins certains éx énements iroles. Le fldè’.e sent Dieu, et le chrétien l.siisC.hrist. Nous sentons la divinité de certaines - de l’Ecriture et l’origine humaine de certaines autres. D’un mot, la religion et la foi sont l’œuvre de mouvements mystérieux de la conscience humaine. ris vu l’abus qu’a fait de cette méthode la moderne des réformes. Elle a véritablement e moderne et des expé riences religieuses dont les protestants se sont monemps tellement friands.

Il était nécessaire que les droits de l’histoire fussent de nouveau rétablis, que la certitude scientifique II l<- pas, ur le pragmatisme. Il semble bien que l’on ait commencé par faire un sort mérité a l’aphocertains théologiens modernss : Dieu, utils, nous donne un esprit de xérile qui nous penn iverainement le départ, dans la’ion chrétienne, entre ce qui est éternel e( divin qui est transitoire et humain, entre les cléments’les éléments scientifiques. (E. Ménéf iv les plus récents de l’école française semblent r de « elle sorte d’illuminisme aux plus rigoureuses méthodes de la historique. Mais la différence est grande l’œuvre historique de ces théologiens et celle du

protestantisme libéral et sceptique du xix siècle Ie

ton a Changé ; on ironise moins, parce que l’on coin

prend mieux. On revient mu les négations de l’école

libérale, et l’on est beaucoup moins décisif quand il

s’agit de rejeter le corps de doctrine traditionnel, mais beaucoup plus désireux de conserver toul ce qui peut l’être. Entendons bien que ce nouveau conservatisme

est encore bien relatif et tOUl oppresse par le poids des

longues an nées de scepticisme qu’a traversées le protestantisme. Mais enfin on aperçoil ce mouvement « le

rc.li lion, qui sait I roux er parfois des accents profonds

où se révèle une.’une nouvelle. En France, l’influence des pasteurs Marc l loegner, I fenri Monnler, Alexandre Westphal est assurément bienfaisante. Marc Boegner osait, en 1912, en plein congrès de Jarnac, attaquer les ihèscs de l’école libérale, il affirmait, contre elles, que Pierre était allée Rome, qu’il était mort martyr, que le prétendu conflit entre les judéo-chrétiens et les

pagano Chrétiens dont les libéraux axaient tiré de si

étranges conclusions contre la doctrine paulinienne était purement Imaginaire » : que le péché ne pouvait cire ramené à une simple déchéance physique ; rejetait la théorie du serf arbitre et donnait de la grâce une notion qui se rapproche de la notion catholique. Les derniers lix res de M. Boegner ou de M. 1 1. Monnier sur la rédemption marquent un progrès fort important dans cette voie de la réaction. Ce n’est pas à ces théologiens, qui prétendent faire encore œuvre d’historiens, qu’il faudrait demander de s’en remettre à « l’expérience religieuse ». ce roman mythologique qui semble agoniser enfin dans une certaine école française.

Entendons bien que ces tendances ne ramènent pas encore aux positions voisines du catholicisme. Tel maître de la pensée protestante française, comme M. Goguel, malgré son indéniable indépendance, reste encore visiblement à la remorque des rationalistes allemands. Ses œuvres, fort remarquables, drainent encore beaucoup trop de cette pensée étrangère qui n’est pas, pour autant, messagère de certitude historique. On souhaiterait des négations moins décisives sur des arguments trop peu convaincants..Mais enfin c’est une chose nouvelle que d’avoir élimine l’attitude stupidement dédaigneuse de l’école libérale à l’égard des textes sacres et de les examiner comme signes valables et infiniment respectables de la foi primitive chrétienne.

Or, si l’on cherche les résultats positifs de ces diverses tendances réactives, on ne peut manquer de souligner les mouvements qui se produisent aujourd’hui dans le luthéranisme, l’anglicanisme et, en une très faible proportion, dans le calvinisme français. Chez les luthériens, c’est la formation, depuis 1918, de la Haute Eglise ; chez les anglicans, le puissant développement du groupe failli and order qui a tenu en échec, par le congrès de Lausanne de l’.127. les apparentes victoires du protestantisme sceptique à Stockholm, en 1925 ; chez les calvinistes, quelques aspirai ions récentes vers une règle de vie plus imprégnée de foi chrétienne et la réhabilitation des pratiques ascétiques, qui n’ont, à y regarder fixement, aucun sens dans un protestantisme authentique.

t ii pasteur, Adolf Deissmann, ne craint plus de prendre en bloc l’Evangile, sans opposer, à la suite de llarnack, les Innovations « le Paul aux prémisses de Jésus. Le R. P. Parkes Cadman s’élève avec contre le subjectivisme protestant et demande le retour aux études objectives d’un texte reconnu comme digne de confiance. Le luthérien Zôllner ne nettement une transformation de la science protestant ! de sacrifier l’objectif au subjectif,

alors que la vraie voie sérail de donner toujours plus a la sainte Ecriture sa prérogative, comme norma normans. Ces voix nouvelles’peuvent et doivent jetei