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Stockholm, en r.’2.">. ont drossé les luthériens contre les novateurs calvinistes. L’évéque do >.i>. Ihniels, montra ce qu’avait d’arbitraire et d’insolite le sens « le la formule adoptée par le christianisme social, et le docteur WoM s’éleva contre la prétention de réduire l’Église chrétienne a un rôle d’intermédiaire politique i s mission spécifiquement religieuse, à-dire doctrinale. Le docteur Klingemann dénia mène, avec one certaine brutalité, que le progr ès des aflalres de ce monde vers plus de charité et de solidarité intamatlonales fut un pas vers la réalisation du royaume de Dieu. La thèse luthérienne restait Invio léo : séparation du royaume et de la politique ou de l’ordre social. Cependant, quelques luthériens moins fervents se laissèrent gagner par les pathétiques adjurations des pasteurs français Gounelle et W. Monod. A la suite de l’évéque d’Upsal, Nathan Sœderblom, ils concédèrent que les deux conceptions contradic es - ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre nu’elles sont nécessaires toutes les deux et qu’il faut reher une synthèse ». Ce fut le prince de Suède qui tira la moralité de l’aventure et fixa l’attitude con venante. Devant ce chaos d’opinions, il proclama que l’unité do confession notait point nécessaire et que les chrétiens avaient un terrain commun où leur activité rcerait de concert : le terrain de l’action. C’était précisément ce qu’avaient proclamé les calvinistes français, lasses de rechercher l’unité des croyances et résignes.1 se contenter de l’unanimité « les efforts dans l’ordre moral et social. Mais, qu’on le voulut ou non. . cela, découronner le christianisme et I.’ravaler au rang d’un organisme bienfaisant, que d’habiles philanthropes manient avec dextérité pour assurer le bien-être d’une humanité malheureuse. Quels ont été les résultats obtenus par le christianisme pratique’? Du point do vue de l’action bienfaisante, sans avoir apporté des créations d’institutions charitables comparables a celles qui existaient déjà on toutes les Eglises protestantes, le christianisme pratique a aborde certains problèmes sociaux actuels, tels que la lutte contre la pornographie et le malthusianisme. C’est un appoint

ix de bonnes volontés : ce n’est pas une croisade menée par des croyants pour la victoire d’un idéal religieux.

Du point do vue des répercussions sur les diverses ses protestantes, le christianisme social peut invoquer les succès suivants. Il a organise un comité exécutif, qui s’appelle le conseil œcuménique du christianisme pratique, lequel groupe l’Église orthodoxe d’Orient, l’Église anglicane dont l’évéque de Chichester est actuellement président de la session du comité.

-lises i-sucs de la Réforme en Europe et on Amérique et l’Église vieille-catholique. Les délégués de ces différentes Églises sont-ils la voix autorisée d’un grand nombre d’adhérents ou de quelques initiés ? En Anglc-Ic mouvement chrétien social a pris une réelle importance. Depuis les efforts de Charles Kingsby térence tenue a Lambetb en 1888 prit’nent position en faveur des réformes sociales. Kn 1908. le docteur Price Hughes prêchait le sens

me du royaume de Dieu. Nous avons, disait-il,

rcher le royaume de Dieu et sa justice ici-bas.

rouillards do Londres, non dans le paradis. »

etilanentt, groupes de jeunes gens qui

t évangéliser les milieux les plus hostiles a l’idée « lise anglicane donne aujourd’hui une

Ite évangélisation par les méthodes

charité.

Kn Ulemagne, i, - mouvement se heurta a une diffi particulière. le luthéranisme étant en principe

ion pratique du royaume de Dieu.

udant. vers Dviu.), pasteur Adolf Stocker, avec

d’. !.. ; ’agner. Harnack et N’aumann. inaugure

Us congrès évangéllques sociaux Naumann pousse

hardiment le niouv eineiit a ses conséquences et renies ; pour lui. la religion n’est qu’un moyen de transformer

la politique, et l’indifférence au contenu doctrinal n’em

pèche pas ses adeptes de se pi oclainci du et ions sociaux.

Aiin de se distinguer de ce mouvement devenu ratio naliste. Stacker fonde les Conférences ecclésiastiques sociales, ou la foi luthérienne est malgré toul préservée et affirmée, Enfin, sous l’influence des pasteurs Kutter,

Ragaz, 11. util. Hartmann et MennieUe.se sont fondés

dernièrement des groupes do religieux sociaux, qui

accordent beaucoup plus d’importance aux besoins sociaux qu’aux questions doctrinales. Ces groupes oui

joui’dans I’Ulemagne moderne un rôle inattendu. Sous

le fallacieux prétexte « pie l’homme doit accepter la volonté de Dieu Inscrite dans les événements, et que la

pOUSSée socialiste actuelle est l’une de ces olontes. ces

pasteurs a aient enseigné la résignal ion passive. A leur façon, ils ont fait, eux aussi, le lit du socialisme d’État. On sait comment les excès de ce socialisme ont engen dré mie réaction nationaliste d’une force in comparable, le mouvement hitlérien, qui a bouleversé ces conceptions prétendument religieuses.

Aux États-Unis, ce fut Channing, fondateur de l’unitarisme, qui. vers 1830, révéla le christianisme social, qu’il réduisait d’ailleurs à la morale, sans se son eier des symboles de la toi. Vers 1889, sous l’influence dos pasteurs Sheldon et Herron, apparaissent les

chrétiens sociaux. Les protestants fidèles a la COH

ception luthérienne du royaume de Dieu firent opposition aux efforts de ces novateurs, sous la conduite du

pasteur l’eabodv. Mais le scepticisme du protest an lisine libéral a fait de tels ravages parmi les sectes américaines que, pour conjurer un plus grand désastre, nombreux ont été les pasteurs qui se sont ralliés a la formule du christianisme pratique : tout pour l’action, sans considération des croyances.

En 1908. on convoqua à Philadelphie un conseil

fédéral des Églises du Christ, auquel adhérèrent trente sectes protestantes, et qui se déclara nettement on faveur d’un programme moral et social, selon les directives du christianisme pratique.

Quant aux Églises orthodoxes, toujours fidèles aux formules dogmatiques, aux -sept sacrements, a la messe, au culte de la Vierge et des saints, des images et des reliques, à la hiérarchie sacerdotale, toutes choses que les protestants exorcisaient comme idolâtries et superstitions, elles sont venues aux divers congrès du christianisme social. Il fallait les gagner a l’œcuménisme du christianisme pratique. Nécessité fut de fermer les yeux sur leur opposition doctrinale. On songeait a les englober dans l’orbite protestante, sous prétexté de les fédérer » ; mais les orthodoxes n’ont pas tardé à se ressaisir. Sous la fédération, ils ont voulu comprendre ce que serait l’unité de ce nouveau christianisme. Quant a eux. ils affirmèrent, par la voix impérieuse de leur métropolite, qu’ils no pouvaient songer a s’unir avec des sectes si profondément désunies entre elles. Ils demandaient a celles ci de réaliser tout d’abord cette union dos croyances. Demande impossible à satisfaire ! Le christianisme pratique termine son effort de fédéral ion par un aveu de scepticisme religieux. Il est l’aboutissement imprévu niais nécessaire du protestant isnie libéral qui, lui même, était moins une religion qu’une philosophie. Sons son dernier aspect, il n’est plus qu’une école de philan thropie.


IV. L’anglicanisme actuel.

Organisation.

Jusqu’à ces dernières années, l’Église anglicane

pouvait passer pour avoir conservé sa vieille organisa lion aussi puissante que jadis. Cert ains incident s oui dévoilé sa réelle I ai blesse. I n grand nombre d’anglicans

reconnaissent que la principale cause de cette faiblesse