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PR0PHÉTI1 CONSTATATION

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qu’ils savent et qui, par conséquent, Font preuve d’une telle bonne foi qu’on ne peut les accuser d’avoir iprès coup leurs écrits, ntrer que la prophétie ri (/"un — — nliment, d’une simple intuition de

distinguer de ce qui pourvoit être simple si là, .1 vrai dire, le point délicat dans la constatation du rail il » ’la prophétie comme telle.

Tout d’abord, il convient de reconnaître que cette discrimination de la prophétie proprement dite et de la conjecture hum. mu— n’est pas directement possible dans tous les cas. Il m est cependant où l’apologiste peut l.i f.uit apparaître nettement, soit d’une façon directe |> ; n l’intelligence il » -— textes eux mêmes, suit d’une façon indirecte, par l’examen des circonstances lesquelles se produisent prophétie ou conjecture. D — rimination directe tir lu prophétie véritable et de Ai Mi, ’i/i/r conjecture. I)eux procédés doiv ent être Ici employés, selon le genre de prophétie avec quoi l’apologiste.i alTaire.

Parfois, il pourra considérer la prophétie sur tout comme un miracle de prescience : c’est dans le nombre, la précision des détails concernant les événements luturs imprévisibles qu’éclate le caractère prophétique de h prédiction : méthode d’analyse et plus populaire. Plus la prophétie comporte de détails concernant les des événements futurs, plus longtemps mec sont annoncés ces détails, et plus il apparaît qu’il ne saurait être question d’une simple conjecture ou d’un pressentiment humain. Or, l’apologiste catholique n’aura aucune peine à montrer que bien des prophéties ont prévu, non d’une façon dubitative ou équivoque, mais avec certitude et précision, des cirs et de-, faits de détail, contingents et libres. devant se produire dans un avenir lointain, dans des onctures multiples et complexes et en dépendance complète de la libre détermination de plusieurs nnnayes n’ayant aucunement l’intention d’agir pour réaliser les prophéties. Les prophéties messianident de ces précisions particulières qui sufstinguer sans hésitation possible de ce qu’auraient pu être, en pareils sujets, de simples conjec-humaines. Bossuet insiste sur cet aspect, analytique cl populaire, de l’argument prophél ique considéré l’abondance et la précision des détails, quand il écrit :

tut m prophètes n’ont pas moins vu le mystère du in voit Bethléem, la phi-, petite aille de Judo, illusn iiss nue. et en même temps, élevé plus liant, il voit une autre n ilssance, par laquelle il suri de toute éter>on l’ère (Midi., v, 2°. L’autre voit la virgi-’in Emmanuel, un Dieu m>ec nous ils., vii, sein virginal, et un enfant admirable qu’il Celui-ci le voit entrer dans « m il., ni, li ; cet autre le voit glorieux dans son Uunfcriiu. ou la mort a été vaincue I Is., XI, 10 ; LUI, 9). En pulls ne taisent pas s, —s opprobres. lu Pool vu tu, ils mit su le nombre et l’emploi des imite

Zach., XI, 12, 13). En raém ils l’ont vu grand et item (Is., i n. 13), ils

l’ont vu P< hir nu milieu des hommes ;

bassesse que par sa

un-— île douleurs i rsaiii il méconnu ; défiguré par

irne un eriminel :

nv s, et s> lieront,

comme un agneau innocent, paisiblement <i la mort : une longue po de lui iibid., i un par ce moyen, etla

ir s. m peuple incrédule. Min que rien . ils ont < innées in< loins de s’aveugler, il l’hisinin u i.

M rtdre

ensemble, l’apologiste catholique ne s’arrêtera pas aux

détails pour marquer ce qui sépare la vi.ue prophétie îles simples pressentiments humains, des paies COIIJOI

turcs. Il trouvera dans la prophétie le signe d’une acti n divine à longue échéance sur l s destinées religieusesdu m nd, action qui va se développant et se pré cisant au milieu des agitations humaines, à travers les vicissitudes des événements et nonobstant les cimes contraires des volontés libres. Méthode synthétique

cl plus philosophique.

Ici. en effet, pour discriminer la prophétie des sim pies conjectures, intervient le principe philosophique

de finalité applique a l’ordre général impose par la

Providence a la marche du monde. Cet ordre général relevé de Dieu et non des hommes, loul d’abord dans

la marche des événements eux mêmes qui aboutissent

a ce nue Dieu av ail prévu, voulu et siuni lie aux limu nies par les prophètes, sans que cens ci aient pu. par leurs seules lumières et quelle qu’ail pu être leur puis sauce d’intuition, prévoir ou pressentir un tel aboutis sèment. Cet ordre général relève encore plus spéciale ment de Dieu parce qu’il doit se réaliser en maliens contingentes, dépendant des déterminai ions libres d’hommes, souvent peu disposes par eux —mêmes à

chercher l’accomplissement des décrets divins, comme par exemple la volonté des bourreaux du Christ dans la crucifixion. Enfin et surtout, cet ordre général relève uniquement de Dieu en ce qu’il comporte la prévision de miracles dépendant de la seule volonté— divine : l’incarnation du Fils, sa résurrection, la mission du Saint Esprit, la propagation admirable de l’Église, sa durée indéfectible [’ous ces mimiles ne sain mut fctre pies sentis d’un simple pressentiment humain.

Sous cet aspect, la prophétie, considérée comme signe de l’action divine dans la marche du monde, doit être dégagée des éléments accessoires qui pourraient l’obscurcir : l’apologiste retiendra surtout les lignes générales qui en font ressortir la tramée ! le développement aux différentes époques du monde en attendant sa réalisation :

Nous retenons, comme résolvant bien des difficultés, l’opportune distinction, mise en relief par M. Touzard, ent re les éléments essentiels et les éléments accessoires des prédictions. L’argument prophétique, dans la Repue pratique d’apologétique, i. vii, p. 92. Sur les premiers, les hommes de Dieu insistent dés le début ; ils reviennent et renchérissent

a qui mieux mieux, fournissant les uns après les autres leur apport de progrès et de développement, tout en sauverai

dani une parfaite continuité de direction i. Parmi ces prédictions essentielles, il faut nommer celle du replie universel de Jahvé dans la religion, la justice et la paix ; celle du jugement qui devait préludera l’inauguration de ce règne ; celle du royaume qui devait grouper tous les individus de tous les temps et de tous les lieux, en qui et par qui s’établirait le règne de Dieu ; celle du roi messianique, futur

représentant de.lalive, a la tête de la nouvelle société, appelé a ce litre a présidera son Inauguration et à son développement, et, pour être digne de cette mission, revit u par une in. Il ne née I les spéciale de l’Esprit de Dieu, de toutes les

vertus morales et religieuses qui doivent fleurir dans le royaume. Telle encore l’annonce de la continuité qui doit

régner entre les diverses interventions de Dieu dans le monde, son intervention dans le royaume d’Israël et de

Juda, sua intervention dans le royaume messianique, continuité telle que le royaume futur aura des Juifs pourpremier noyau et point de départ, que le futur roi sera de racedavi dique. Les autres éléments, « tout en occupant une place importante dans les prédictions messianiques, n’occupeii I pourtant, a raison de leur caractère même, qu’un rallia

daire, une pi ice accessoire. Ils constituent comme tes enveloppes, la gaine qui devait renfermer, entourer les éléments essentiels, ] i les présenter bous une forme acceptable aux premiers destinataires des prophéties ; mais leur

i dl de se rompre, de se déchirer et finalement de dis’( le jour ou le liuil en serait venu a sa pleine ni du

rite. il le savant auteur mentionne, comme exemples tout ce qui tend a resl reindie le