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roi

PROPAGATION ADMIRABLE lu CHRISTI ANISM1

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beaucoup plus encore que les Juifs, cependant que, d’un autre côté, le culte « lu Crudité les couvrait de ridicule i Rivière, op. cit., p. 105. I >onl>upoint sur lequel les apologistes durent se défendre. Minucius

f., c. P. /… t. iii, col. 27."> ;..mil Justin,

ii… Pi.. t. vi, col. 336, 1 13 ; Athéna

gère, / t jalio /)/-<> christiania, n. 3, P. G., t. vi, col. 896.

tfion d’autorité, le christianisme effarouchait

l.i raison a la fols exigeante et sceptique des païens.

Voir des citations de Celse, Porphyre et Cécilius, dans

ll.irn if., p. ni 11°. Ses mystères excitaient

de Ives répugn mees : Porph> re critique l’eucharistie,

qu’il entend en un sens matériel et condamne comme

vuu.i. el absurde, plus absurde que toute absurdité,

plus sauvage que la plus grossière sauvagerie. Cité

par Harna k, rif., p. 197, note 1. Paradoxal « lut

être d’abord, pour tous les païens en général, comme

les Athéniens, le dogme de la résurrection de la

chair et du jugement dernier. Cf. Minucius Félix, op. cit.,

iii, P. /… t. iii, col. 277 : Tcrtullien, Apol., c. m.viii.

p. /… ! i. c il 527 ; Athénagore, De résurrections mor 71, passim, P. Ci., t. vi. col. 973 sq.

s mirâtes du christianisme étaient éga it un obstacle considérable a son expansion : mer des passions longtemps caressées ; rompre les habitudes enracinées, telles que la fréquentation « les théâtres et la participation aux ; jeux publics ; cuir du luxe sous toutes ses formes et suivent des es relations de société, facilement entachées de id dà triques. I iabituées au mal, quotidienbées par la corruption universelle, troul ins la religion même, depuis l’envahissement des culte ax, avant tout un instrument d’excita

malsaine et un prétexte a des désordres de toute

(Duchesne, Les origines chrétiennes, p. 10), combien les Ames se sentaient affaiblies I P. Buysse, op. cit.. p. 3

Mauvaise préparation a comprendre, à goûter, à e jusqu’au dernier souille une inorale dont la chasrigoureuse, l’humilité sans réserve, la mortification des sens, |’am uir du prochain, tant d’autres sacriforment la trame et qui exclut même la pensée et tupable ! Les aspirations chrétiennes apportaient jusqu’au sein des familles ce redoutable obstacle que constituent les luttes du devoir et de l’affection. La religion chrétienne était souvent ce glaive » de séparation dont a pari-’itth., x. 21 ;.’U- : iS. Le baptême donnait

parfi’- intimes : enfants déshérités

par un père en fureur ; épouses répudiées par un mari qui ne s.iit supparter leur vertu. Tcrtullien. Apol., c ni. P. L.. t. i. c il. 128 s [. laits plus odieux : des femmes fureat > au juge parleurs maris ; des

jeunir leurs liâmes. Saint Justin. Apol., ii,

1-2. P.’I. t. vi. cal. 112 sq. En tout cas, séparation is-i, qui pouvait devenir tragique aux ution. C. Il irnack, op. cit., p..’5â' >-.Ti 1 : ard. Dix leçms sur le mirtyre, 10’leç., p. 189-231. -. p mit ainsi dire esseni. il faut placer ceux qui lui vinrent de l’opposition du paganisme.

ai-ci.m il gré le discrédit dans lequel il était tombé, gardait tout l’éclat du culte public et le prestige de la tradition nationale. Il plongeait des racines tenaces au plus profond des h ibitu I ss familiales et sociales :

1’mépris, de railleries et de

lisme. Mais cm se trom -ire qu’il en était ; nnsi partout. Non seule Qcielle, mais un

I encore a ces prescriptions

reliKiomqui arrivaientd’Orient

rites m les plus suran une nouvelle lignification. De plus.

cette religiosité publique, qu’elle ait été, en somme, (loris s.mte ou décrépite, n’csi pas l’unique élément dont il faille tenir compte. Dans toutes les provinces et dans toutes les ities. a Rome aussi bien qu’il Uexandrie, en Espagne, en sie. en Egypte, il 5 avait îles Idoles dans l’intérieur des

m usons et des familles, avec des usages, siiperst il ions et

cérémonies de tontes sortes. La littérature s’en esi rarement

occupée ; ni ils les pierres et les chambres mortuaires, les

papyrus magiques nous en ont apporté la connaissance. On voit que chaque fonction domestique avait son génie

protecteur, ipie toutes les allées el eiuies étaient soumises

a la direction de quelque dieu. Ce monde religieux restail

intact, cette religion de second Ordre était partout iante

et agissante. Harnack, <>/ ». cit., p. 243-244 ; trad. J. Ki 1ère, p, 106,

L’opposition du paganisme au christianisme engen

drait. contre ce dernier, 1rs pires calomnies. A la plupart des esprits cultives, le clirisl ianisme apparaissait

une doctrine absurde, que seule la crédulité ou l’ignorance pouvaient admettre. Tertullien, A pal., c. 111. P. /… t. 1. col. 328. On affirmait d’ailleurs que les chrétiens adoraient le soleil, ta croix ou même une tête

d’Ane ; que, dans leurs réunions nocturnes, ils se livraient a des orgies suivies de débauches innonnnnbles ; qu’ils égorgeaient un cnfanl pour se nourrir dises membres sanglants. Les plus libéraux parmi les païens les jugeaient tout au moins, en raison de leur intransigeance et de leur manière de vivre, des ennemis du genre humain. Leur impiété et leurs sortilèges étaient cause de tous les lléauv. Toutes légendes qu’ont dû réfuter les apologistes. Cf. Minucius Félix, op. cit., c. viii-ix. P. I… t. iii, col. 266 sq. ; Tertullien, Apol., C. vu-vin, xi., P. /… t. 1. col..V>8 sq., et, plus tard, saint Augustin, De cioitate Dei, t. II, c. ni ; Enarr. in Psalm., i.xxx. n. 1, P. /… t. xi. 1, col. 49 ; t. xxxvii, col. Hï.ï.i. De tels racontars, colportés par la rumeur publique, excitaient le fanatisme haineux de la foule. Mais, d’une façon générale, pour tout païen, le christianisme était une superstition : superstitio prava et immodica, dit Pline le Jeune, cf. Kirch, op. cit., n. 30 ; superstitio nova et malefica, renchérit Suétone, ibid.. n. 40 : rxitiabilis superstitio, ajoute Tacite, qui juge les chrétiens coupables et dignes des derniers châtiments, s infes et nooissima exempta rneritos. Ibid., 11. 34. Minucius Félix, à de multiples endroits de son Ocluuius, nous rapporte ces calomnies, dont Harnack donne un bref aperçu, p. 228-229, 108-440 ; cf. I’. Allard, op. cit., p. 1 17-121. Si la fin du iie siècle marque la cessation de ces accusations grossières, on reprochera encore, dans le camp païen, leur stupide crédulité » aux chrétiens. Cf. Marc-Aurèle, Pensées, xi, 3, dans Kirch, op. cit., n. 77.

Les philosophes païens attaquèrent le christianisme au nom de la raison. Raison d’Ktat chez Celse (vers 178). Ce philosophe, patriote et politique soucieux de défendre l’unité de l’empire, exploite contre le christianisme la division des sectes. Il raille l’histoire évangélique. Le Christ est un illuminé, sinon un imposteur ; ses miracles sont dus a la magie ; sa morale est copiée sur celle des philosophes, Sa résurrection n’est qu’une hallucination de Madeleine. Le christianisme, issu des fables répétées par les apôtres, est un défi porté à la fois au bon sens et à la Providence. On peut sans doute faire quelques concessions aux chrétiens ; mais les chrétiens doivent quitter leur particularisme et se rallier a l’unité nationale. Cf. L. Duchesne, Histoire ancienne de l’Église, t. 1. p. 201.

Contre la doctrine chrétienne, un siècle plus tard.

Porphyre écrira quinze livres de controverses, l’ou le plus riche et le plus pénétrant qu’on ait jamais

(’rit contre te christianisme. Harnack, op. cit., p. 1 1 l :

c. Duchesne, op. cit., p. 553-555. Porphyre s’attache à

d’-lruirc les mythes chrétiens en montrant qu’ils n’ont

p h de fondement historique dans l’Écriture. Pour lui. le Christ est un homme très pieux : mais son ima