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PRÉMOTION PHYSIQUE, CE QU’ELLE EST


ou conditionnelle, non de conséquent, comme dans un syllogisme rigoureux, don ! la mineure est coni ingente). lia dicendum est de prædestinatione.’'nde non oportet (lierre, quod Deus possit non prsedeslinare, quem prsedestinavit, in sensu composite accipiendo ; licet absolute considerando, Deus possit prædestinare, vel non prædestinewe. Sed ex hoc non tollitur prsedestinationis certitudo. Cf. I », q. xiv, a. 13, ad  » " n.

Saint Thomas ne parle pas moins clairement dans son traité de la grâce, I ; i - 1 1 *, q. cxii, a. 3. corp. : Inieniio

Dei délit de non potest… l’iule si e.r iiilentioiif Dei

moventis est, quod homo, eu jus cor movet, graliaw conte quatur, injallibiliter ipsam consequitur, secundum illud Joannis, i /, / ;  ; Omnis (/ni audivil " Pâtre, ri didicit, venit ad me. I)e même, III I’, q. xxiv, a. 1 1 : spirilus sanctus infallibiliter operatur quodcuxiique voluerit. l’nde impossibile est htec duo simul esse vera, quod Spiritus suiieius velit aliquem movere ad action caritalis, et quod ipse caritatem amittat peccando. Nom donum perseverantiee computatur inter bénéficia Dei, quibus cerlissime liberantur, quicumque liberantur, ut Augustinus dicit,

lie dont, peTSeV., e..17 1.

Cette certitude divine, on le voit, n’est pas (ondée

pour saint Thomas sur la prévision d’une libre détermination qui viendrait seulement de nous elle repose sur un décret de la volonté divine, dont la motion divine assure l’exécution ; cf. I’. q. xiv, a. <S : q. xix, a..’{, a. 4, corp. et ad I’"" ; a. <S ; De veritule. q. i. a..’i : Quodl., xii, a..’i ; ibid., a. I :.1 promdenlta onuiui suid prmdeterminala et ordinata.

Tous ces texies supposent un décret divin prédéterminant, mais non nécessitant, qui s’étend jusqu’au

Diode libre de nos actes, et ils atlirment l’existence d’une motion divine qui assure l’exécution infaillible de ce décret. En ce sens, elle est justement appelée, elle

aussi, prédéterminante et non nécessitante ; elle porte Infailliblement la volonté a se déterminer a ttd acte plutôt qu’à tel autre, el est cause eu nous et avec nous

de tout ce qu’il y a de réel et de bon en cet acte. I’. q. xxiii, a. â il n’j a que le mal, le désordre qui ne tombe pas sous sa causalité, il est en dehors de l’objet

adéquat de la toute puissance, plus encore que le son

est en dehors de l’objet de la vue. Cf. I 1 1’. q. i xxix. a. 1.

On a écrit ces derniers temps que Dieu pour cun

naître infailliblement nus actes libres n’a pas besoin d’insérer dans le jeu de notre liberté une prémotion déterminante et qu’un pareil procédé de connais

sauce serait lui-même anl roponiorphisnie ; ce sciait la connaissance des effets dans leur cause prochaine, ce qui n’est pas divin ».

.lainais les thomistes n’ont prétendu que Dieu, pour connaître infailliblement ab selerno, nos actes libres, ail besoin d’une motion créée, qui comme telle, comme

reçue dans la volonté créée, n’existe que dans le temps.

Ils ont toujours dit que Dieu connaît nos actes libres

dans son décret éternel, dont la mol ion assure seule ment l’exécution dans le temps. Sans ce dei ici éternel, en effet, tel acte libre futur ne serait pas présent dans

l’éternité sous l’intulti livine plutôt « pie l’acte cou

traire. Dieu a prévu de toute éternité que Paul se convertirait librement sur le chemin de Damas, à tel jour el à telle heure, parce qu’il avait décidé efficace nient de le convertir ainsi. Sans ce décret, la couver sion de saint Paul serait seulement de l’ordre des pos sildes et non pas « le celui des futurs contingents.

Les molinistes n’ont jamais prouvé non plus (pu-Dieu ne peut pas mouvoir infailliblement notre volonté a se déterminer librement à tel acte ; car on ne saurait prouver que la causalité universelle et souverainement efficace de Dieu ne saurait s’étendre jusqu’au mode libre de nos actes. Ce mode est encore de l’être, et donc du réalisable ; il tombe par suite sous l’objet adéquat

de la toute-puissance, objet adéquat hors duquel il n’y a que le mal, qui est une privation et un désordre.

Cette haute doctrine s’impose d’autant plus tpie l’on considère l’influence de Dieu dans les actes les plus élevés de la vie des saints, dans le fini de Marie, le jour de l’annonciation, et dans les actes méritoires de Jésus, dont la volonté humaine dès ici-bas. à l’image de la volonté divine, était à la fois très libre et impeccable (cf. saint Thomas, III 1, q, xviii. a. I, ad 3um, et les commentateurs a propos de l’accord eut re la liberté du Christ et son impcccabilitéi.

Comment la motion divine est elle adaptée à la nature même de la cause seconde ? Il ne faut pas entendre, disent les thomistes, que la motion divine est activement modifiée par notre volonté qui la reçoit, car la volonté, en tant qu’elle la reçoit, est passive. Mais Dieu adapte lui-même sa motion a la nature des causes secondes. (’est-a-dire qu’il les meut chacune selon leur nature. Ainsi un grand artiste adapte sa motion aux divers instruments dont ils se Sert ; cf. card. Zigliara, Summa phil., TheoLnat., ]. III, c. iv, a. t. §5. Ainsi, saint Thomas, Comm. in ep. adHmbr., m. 2t.

au sujet de ces paroles de saint l’aul : Aptet VOS in

omni bono, ut facialis ejus voluntatem, /miens m vobis, quod placeai COram se per Jesum Christian. écrit : Deus quando immitlit homini bonam voluntatem aplat eum, id est facii eum aptum… lntenus… soins Deus aplat voluntatem, qui solus ipsam potest immuta régis

in munit Domini, quocumquc voluerit, inclinabit illud d’rov.. xxi. li. t’nde dicitur Faciens m vobis : I >i us est enun. i/tn operatur m vobis velit. et perfteere » (Phil., ii, 13). Quid mitent faciet ? Quod placitum est coram sr, ni est faciet fus tuile quint placei ci.

Enfui, les thomistes admettent que la prémotion

physique mérite le nom de concourt simultané, lorsque

la Volonté créée est déjà aet ilellement agissante ; mais

c’est un concours simultané, qui diffère de celui de

Molina en ce qu’il est d’abord preiiiotion pour appliquer la cause seconde a ayir. Cf. doudin. <). I’.. Philo

sophia, metaphysica, q. m lie prtanotione, a.’_'. et Zigliara, /< ». cit., c v. in fine, smis ce concours, la

CaUSe seconde dev ielit eoilse t lislrilinentule de ee qu’il V a de plus universel dans l’effet produit, (est adiré de si m Un mente en tunt qu’être, tandis qu’elle est i dus,

propre de cet effet en tant qu’il est cet effet individuel.

Ainsi, ma volonté est cause propre de mon acte volon taire et cause instrumentale de l’être même de cet acte, en vertu du principe : oportet iinirersuliores cfjcc tus in universaliores et /irions causas redueert i q. xiv. a. 5, ussi saint Thomas, dit il. De potentia,

q. m. a. 7. m fine." I lierais inirnimiis set undiim OJtftf

nem causarum esse ordinem effecluum, 71/01/ propter simililudinem effectua et caui ausa

secundo potest in effeclum causa prima per virtutem propriom, quamvis sit instrumentant causse primes respectu illius effeetus… Et propter hoc nthil mat ad nisi per nrlulem Dei. Ipsum enim om < il communissi mus effectua primus et intimior omnibus aliis effeclibus, et ideo suit lieo competit secundum virtutem propriom

lalis effectUS. La volonté créée est donc « anse propre

de son acte en tant qu’il est cet acte Individuel, mais elle est cause Instrumentale de l’être en tant quètre de son aile, instrument vivant et libre, cela va sans dire.

comme le remarque saint Thomas, De veritate, q. xxiv, a. l, ad 5um. De même ce pommier est cause propre

de ce fruit particulier qu’il produit, I ien que I icu soit cause propre de l’être en tant quètre de ce même fruil.

Pour résumer ce que nous venons de dire sur ce qu’est la prémotion physique et pour écarter les

fausses Imaginations qu’on s’est laites souvent à ce sujet, disons :

t. C’est une motion revue dans la puissance opéra