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P R OB AB I L I S M E. N U V E L I. E r, P u L É MI Q U I. 550

sion des disputes du temps, l’un des enseignements traditionnels de la théologie morale, que certains n’avaient méconnu que pour avoir trop énergiquement protesté contre des altérations à la fois antérieures et plus profondes.

L’usage a prévalu dans les manuels de théologie morale de classer les systèmes moraux entre les extrêmes du rigorisme et du laxisme, condamnés celui-ci par Alexandre VII et Innocent XI, celui-là par Alexandre VIII, selon un ordre de sévérité décroissante qui passe par le tutiorisme. le probabiliorisme, l’équiprobabilisme, le probabilisme. Classification d’intérêt pédagogique beaucoup plus qu’historique et doctrinal. Elle consacre cette façon de juger de la science morale selon la difficulté qu’il y a ou non de mettre ses conclusions en pratique, alors qu’il en faut juger, somme « le toute science, selon son rapport avec le réel, c’est-à-dire sa vérité. Elle méconnaît qu’avant de se distinguer par leurs exigences plus ou moins strictes ces systèmes dépendent de conceptions morales qui en apparentent plusieurs, cependant qu’elle* les opposent radicalement aux autres, et c’est là-dessus d’abord qu’il les faudrait juger : il y a ceux qui admettent et ceux qui excluent les « principes réflexes i avec la certitude qui s’ensuit, ceux qui poursuivent un objectivisme de l’action et ceux que domine l’idée de conscience. Enfin, cette classification donne un sens fixe et déterminé à des vocables essentiellement relatifs, risquant par là de simplifier, non sans dommage pour le jugement historique, une situation en réalité plus confuse et des positions quelquefois plus et quelque fois moins tranchées. Nous avons dit (col. 634) eu quel sens il convient d’entendre la distinction du probabilisme et du laxisme. Nous retrouverons ci-dessous l’équiprobabilisme. Quant aux trois premiers systèmes leur nom évoque la réaction conduite contre le probabilisme, dont nous sommes en train de faire l’histoire Il vaut mieux ne pas comprendre la théologie clas sique sous ces dénominat ions ; nous avons dit que le mol de tutiorisme comme du reste celui de probabilisme lui seraient applicables, si de fait Us n’appartenaient

a un contexte historique et ne représentaient un espril qui ne sont point ceux de cette I néologie. Même le mot de probabiliorisme à notre ais ne lui convient pas.

car. s’il est vrai qu’on prescrit en cette théologie d’à gir selon le plus probable, on le fait en des conditions

et. dirions nous, en un climat moral tout différents

lies systèmes évoqués par ce mol. Nul animent. l’opl

mon plus probable, en théologie classique, signifie

l’opinion dont on s’est convaincu et à laquelle l’esprit l’est sincèrement attaché, devenue simplement pro

bable pour (pu la pense, et c’est en vertu de ce juge gement de vérité que l’on agit ; chez ceux qu’on appelle probabiliorisles. et nous axons u (col. 12) un (ion calez, par exemple, revendiquer pour soi ce t il re, il est prescrit de suivre le plus probable, mais sans qu’on insiste toujours comme il faudrait sur la conviction intérieure de vérité qui doit commander la conduite

on accepte encore, bien qu’on en corrige les suites, la position extrinsèque de la probabilité qui fut le postulat initial du probabilisme. H est donc préférable de ne pas comprendre la théologie classique sous la classl lication dont nous parlons. Mais il faut éviter pour autant de concevoir que cette théologie est restée étrangère aux problèmes devenus plus tard si reten tissants. Elle se les est poses, nous l’avons dit. et elle en a élaboré une solution à la fois souple et systématique, humaine et objective. A la faveur des systèmes moraux classés connue nous avons dit, on risque de méconnaître ce mérite et l’on ne s’avise plus de chercher en cette direction le règlement heureux des conflits dont on s’embarrasse. Quant au probabiliorisme même, tel qu’il s’est formé dans les luttes antiproba bilistes du xviie siècle, nous savons déjà quelle divei site il comporte et comment chaque auteur établit a sa façon et selon une mesure propre, sa doctrine. Il en va de même des degrés extrêmes du tutiorisme et du rigorisme, sous lesquels on comprend les tenants de la sentence rigide, dont l’importance historique, nous l’avons dit, fut loin de représenter les proportions et le danger de la sentence relâchée. Ce partage en rigorisme et en tutiorisme est a son tour une approximation des différences séparant les auteurs en cause, car leur pensée est plus subtile qu’on ne croirait, mis ; i part le simplisme d’un Sinnigh. Ajoutons que les auteurs classés comme probabilioristes seraient pour une part qualifiables en termes de tutiorisme et même de rigorisme, et parce que leur doctrine comporte des thèses de Ce type, et parce que ces mots sont éminemment flexibles. Ainsi doit -on comprendre une classi lient ion qu’on n’accepterait pas telle quelle sans de sérieux inconvénients

/II. NOUVEAUX 8UMSAI FI DM POLÉMIQUA*. 1 an

dis que les Provinciale* et leurs réfutations étaient allées peupler de longtemps le catalogue de l’Index (voir col. 530) paraissaient en 1694, dates ele Cologne, mais en réalité a Rouen, « les Entretient <i< Cléandre et Eudoxe sur les Lettres mi provincial.

Ils sont dus au remuant écrivain que fut le P. « , -/ brick Daniel, jéseiite (voir son article, t. iv, ml. 104), D’honnêtes gens j dialoguent, faisant un gros effort pour dissimuler le réquisitoire. La tactique adoptée OOUS ramené- au temps révolu. I.a effet nnede-s opinions

probables est comnusne aux jésuites et aux docteurs catholiques : voyez, « lit Daniel, la Qnsssno factt, qui paraissait, nous le savons, en 1659. i neopinion n’est

reconnue probable- « pumoyennant plusieurs et graves

Conditions. I.es e.isuisles neeloie-nt pas êtreeqipo ses aux l’ere-s. elequi ils ne font qu’adapter les ri

générales. Et puis la morale Janséniste i st Impra ticable.

H n’a pas lieu d’attacher une valeur privilégié) i cette nouvelle riposte, epn demeure on ouvrage de i U constance prêtant a sou tour beaucoup A la critique,

au nom soit elel’histoire-, soit de la théologieL’auteur et les siens semblent avoir attaché do prix par

ele-ssiis tout a la formede I’oiivi.il., 1 lentedeiiv.i

User en cela avec l’écrit Incriminé On multiplia les éditions et traductions des Entretient ; vob des dét ils piquants dans Reusch, Indt c, p i sy - 189. L’année même de leur publication, il e-n paraissait une traduction

l.ll ine leparti adverse ne pouvait u s laisseï s. m s réponse En 1697 paraissait A Paris uneConfén nce di Diod <le Théotime sur les Entretient de < h andre < 1 1 n<L.i.-. due a Gerberon (voii sou article), et A Rouen une Apologie il : s Lettres provinciales de Louitdt Mntalte contre ladernière réponse tl, semt rectifiées notamment

(v lettre) les doctrines attribuées par Daniel a Win

drock, et élans un se-ns qui atténuelerigorisme imputé A « e dernier. La discussion est en général précise el documentée. On trouve dans evs lettres nombre d’informations historiques sur l’affaire elela probabilité. La violence > est très grande contre les Jésuites. <>n signaleuneréponse « lu P. Daniel A ee-ttevpologie ; if élans le Recueil de divers i uvrages, t. i, p 597 » i I, une i Lettre ele monsieur l’abbé de-… a Eudoxe. OÙ il v a quelques réflexions sur les quatre premières U-tlre-s de Petit-Didier.