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    1. PRÉMONTRÉS VI I##


PRÉMONTRÉS VI I. I NTELLECTUELLE

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Notre-Dame de la Vid (xviiie siècle), qui publia Dissertatio apologelica mariano candida m qua de constanti revelalione candidi habitus Prsmonstratensis per Deiparam, Salamanque, I72.’i, el son compatriote Emmanuel de Illana, de Valladolid († 1783), qui écrlvil une Vie de saint Norbert for ! appréciée, Salamanque, 1755 ; René de Vertol d’Aubceuf, de l’abbaye de Valserj († 1735), auteur < i " n i n Histoire de l’ordre de Malte, Dijon. 1725 : Mansuel Le Jeune, de l’abbaye de Pont-à-Mousson (t vers I7011>. qui publia une Histoire critique et apologétique des templiers, Paris, 1789, ouvrage posthume. Parmi ces historiens de l’ordre, il faut cependant réserver une première place à Charles-Louis Hugo, abbé d’Étival el évéque titu laire de Ptolémaïs († 1739). qui condensa l’historique « les abbayes relevant de l’ordre dans son ouvrage : Prsemonstratensis ordinis annales. 2 vol. in-fol., Nancꝟ. 1711. Voir ici, t. vii, col. 201, et 11. Lamy, L’abbé Hugo d’Étival et la coopération des abbayes belges à son enivre historique, dans Anal, prsem., t. i. 1925, p. 174-186, 261-286. Il a donné aussi son admirable Vie de saint Xorberl, Luxembourg, 1704, et ses Sacrée antiquilatis monumenta, Étival, 172.").

La littérature proprement dite n’a guère pour représentants que des professeurs d’humanité, comme de Waghenær, de Saint-Nicolas de Fumes († 1662). Comme poète français, nous avons Claude Rohault, prieur de Sélincourt et prieur-curé d’Holnon, près de Saint-Quentin († 1675). qui publia entre autres son Institution rhrestienne, Paris, 1774.

Parmi les savants, il faut mentionner Jean Zahn, de l’abbaye d’Oberzell († 1707), géomètre et physicien ; Benoît Bayer, de Strahov († 1754), astronome ; Procop Divisch, chanoine de Klosterbruck († 1765) qui, quelques années avant les expériences de Franklin, dès 1754, plaçait un paratonnerre sur son presbytère ; Carasmar, de l’abbaye de Notre-Dame de Belpuig († 1791), le célèbre archiviste d’Espagne, remarquable par sa science diplomatique et paléographique. La musique ne fut pas négligée : Masius, le célèbre abbé du Parc († 1647) était excellent organiste ; Wintherer, d’Ilbenstadt (xviir 3 siècle) et Œlschlegei de Strahov († 1788), furent constructeurs d’orgues. En 1775, l’abbé de la Val-Dieu, Lissoir (+ 1608), fonda dans son monastère une école de musique où Hanser, de l’abbaye de Schussenried († 1702) fut le maître du compositeur français Méhul († 1817).

La gravure fut cultivée par Louis Barbaran, de Saint-Martin de Laon (xviir’siècle) : la peinture par Kustache Bestout, de l’abbaye d’Ardenne (ï 1743), par son frère Jacques (t vers 17001, et par Luc, de l’abbaye de Steingaden (xviire siècle) ; l’architecture par Nicolas Pierson de Sainte-Marie-Majeure de Pont-à-Mousson (xviiie siècle) et son frère Arnould, par Jacques Cottard († 1743), qui reconstruisit son église abbatiale de Grimberghen, et par Antoine Thys (XVIIIe siècle) qui éleva la tour de l’abbatiale du Parc. Dans le domaine des beaux-arts, les prémontrés furent avant tout les mécènes des artistes, à toutes les époques. Ils encourageaient les peintres, les sculpteurs, les orfèvres, les brodeurs. Par leur intermédiaire, ils faisaient de leurs abbayes et de leurs églises abbatiales des endroits privilégiés où l’art servait à rehausser la splendeur du culte et à rendre gloire au très-Haut. Si, actuellement, malgré guerres, pillages, confiscations, révolutions, incendies, nos abbayes conservent encore des trésors d’ail devant lesquels l’admiration s’incline, que furent les abbayes à leur époque de grandeur et de magnificence ?

L’ordre de Prémontré a un titre spécial à la reconnaissance de la religion et des lettres ecclésiastiques pour avoir sauvé de la dispersion et du naufrage les Acla sanctorum, commencés par les bollandistes. Par

suite de la suppression des jésuites, l’institut bollandien avait été supprimé à son tour, en 1788, par le

gouvernement autrichien des Pays Bas. G-odefroid Hermans, abbé de Tongerloo, lit l’acquisition, pour son monastère, du musée et du mobilier de cet institut. el lit continuer cette entreprise par ses religieux, de concert avec quelques anciens bollandistes. rétribués par lui, jusqu’à ce que, en 1796, l’abbaye de Tongerloo lut supprimée a son tOUT. Avant la débâcle, cependant, les religieux de Tongerloo réussirent à faire évacuer

l’outillage scientifique de l’œuvre et a le transporter

en lieu sûr. le sauvant ainsi une seconde fois de la dispersion. Cꝟ. 11. Lamy, L’œuvre des bollandistes à l’abbaye de Tongerloo, dans Anal, prsem., 1026-1927, t. ii-iii.

L’enseignement de la jeunesse ne fut jamais l’appanage des prémontrés. Le n’est que par exception qu’ils eurent fies collèges aux temps modernes, comme ce fut le cas pour l’abbaye de Saint —Nicolas de Furnes. A la fin de l’ancien régime, les circonstances les ont cependant orientés dans cette voie. A la suite de la suppression des jésuites, l’enseignement de la jeunesse avait de grandes lacunes, surtout en Allemagne et dans l’ancienne Autriche-Hongrie. Les prémontrés de Bavière, reprirent, en 1781, le gymnase de Landshut, mais le cédèrent, en 1704, aux dominicains. Les prémontrés de Tepl se chargèrent, en 18114. du gymnase de Pilscn ; ceux de Strahov reprirent le collège de Saaz et les Realsehulen de Beichenberg et d’Aakonitz ; ceux de Siloé, le gymnase de Dcutschbrod. En Hongrie, l’abbaye de Csorna prit la direction des collèges de Steingaden et de Keszthely, et l’abbaye de Jâszo se chargea de ceux de Kaschau, de Rosenau et de Gross wardein. La direction de ces collèges fut, pendant le xix c siècle, une des occupations principales des prémontrés de l’ancienne Autriche-Hongrie. En 1871. Strahov perdit ses gymnases, de même que Seelau. Le gouvernement tchécoslovaque enleva à l’abbaye de Tepl, en 1024, la direction de son collège. En Hongrie, la tradition suivit son cours. Le collège de Gôdôlô, qui y fut commencé après la Grande Guerre, jouit d’une grande prospérité. Les prémontrés de la circarie de Brabant. ont, depuis quelques années, adopté les mêmes tendances. L’abbaye de Berne dirige un gymnase très fréquenté. L’abbaye d’Averbode est à la tète, au Brésil, de deux séminaires et d’un collège. Les prémontrés de West-Depere, aux États-Unis (Wisconsin), s’occupent avant tout d’enseignement dans leur collège de Saint-Norbert, qui réunit une jeunesse nombreuse et ardente. Depuis 1928, l’abbaye d’Averbode a inauguré son collège Saint-Michel à Brasschaatlez-Anvers, en Belgique.

A l’heure actuelle, l’ordre marche dans le sillon d’une tradition séculaire. Chaque abbaye a son enseignement de philosophie et de théologie, où des religieux, qui. pour la plupart, ont leurs grades à quelque université, sont préposés à la formation des jeunes gens. Les meilleurs éléments d’entre ceux-ci sont d’ordinaire dirigés vers un centre universitaire. D’après les aptitudes et les goûts, les études prennent au couvent une envolée plus large, sur la base du premier enseignement reçu. La science, la littérature, l’histoire, les arts, y sont en honneur. Les trésors intellectuels, conservés dans les bibliothèques et les archives en font foi.

Le renouveau du dernier siècle a donné une place remarquable à plusieurs de ses religieux, dans le domaine de la théologie, de l’Écriture sainte et de l’histoire. Les Analecta prsemonstralensia, un périodique trimestriel consacré à l’histoire de l’ordre, est. depuis 1925, l’organe de la Commissio historien ordinis Prsemonstralensis, qui groupe sous la présidence du B m P. Hugues Lamy, abbé de Tongerloo, quelques érudits en la matière, et apporte des études