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PRIMAUTÉ D’APRÈS LES BYZANTINS. LE IXe SIÈCLE


catholicam. Etienne Azarian, Ecclesis armenss traditio de romani pontiflcls primait ! jurisdictionis et inerrabili magisterio, Rome, 1 ! S70, p, 36 sq., où l’on trouvera d’autres témoignage ! semblables.

Parmi les théologiens arméniens qui ont enseigné clairement la primauté de Pierre on peut citer : 1° Serkis, surnommé le Docteur melliflue (xir s. ;, r|ui adresse ; iu prince « les apôtres la prière suivante : Precor te, Pater venerabilis, eaput, dur, apostole et preefecte uiii’i fœderis et populi, universam pleniludinem Eccle$iee commendabia Domino Verbo, ut inconcussa flrmilale stet supra fundamentum professionis tuée et confeaaionia. Azarian, o/i. cit., p. oX ; 2° Jean d’Orodn, théologien du xiv siècle, qui déclare que le Sauveur a conféré a Pierre quatre prérogatives qui lui sont propres, à savoir d’être le fondement de l’Église, le « bel de Nuis les fidèles, le pasteur de l’Église et le jlltfe

de tous. Azarian, op. cit., p. 78.

Il y eut cependant, aux xiir xrv’siècles, quelques

théologiens hostiles à l’union avec Home, qui attaqué

rent directement la primauté de Pierre et enseignèrent l’égalii éde tous les apôl res entre eux. Ils en déduisaient logiquement que tous les évêques étaient aussi égaux

el que l’Église romaine, fondée pal Pierre, n’av ait pas

plus d’autorité que les autres Églises d’origine apostolique. Parmi ceux qui raisonnèrent ainsi il tant citer Mekhitar de Dachir et Vartan de Partzerp (xiii 1 s.),

qui composèrent des dissertations spéciales contre la primauté romaine, dalann, au I. III de son ouvrage

Conciliatio Ecclesite armense cum romana, Home. 1661, p. 228 : r>2, passe en revue icuis arguments. Résu mous, ii litre d’exemple, un des arguments de Mekhl tar : si Rome se glorifie d’avoir été fondée par l’apôtre

Pierre, l’Arménie peut se réclamer des apôtres Barthélémy, Judas, lils de Jacques, el Simon le Zclolc. Si vous nous reprochez, à nous autres Arméniens, d’être venus lard a la connaissance de l’Évangile, il n’v a pas eu en cela « le not re faute. I.< maître de la vigne ne nous

a appelés qu’à la onzième heure, mais nous aurons la Blême récompense que les premiers appelés, On voit que le théologien arménien considère l’égalité des

apôtres ent re eus comme un principe Indiscutable. Les adversaires plus récents de la primauté romaine sou

tiennent la même Ihèse. Voir art. ARMÉNIE, I. I,

col. 1953 1954.

M. Jugie, / a primauté romaine d’aprit let premiers théologtens monophyslles, dans Échos d’Orient, i. kxxiii, 1934, p. 181-189 ; Cyi llle Benliam Bennl, / he tradition../ the tgrlac Church i)/ Aniiiicii concernlng prlmacg and the prerogatto i o/ St. Peler and » j lus successor l/ie roman ponltffs, Iranslated ululer i/ic direction <>/ the aulor t>u the Re ». Joseph Gagltardl, Londres, 1871 (série de textes syriaques, avec trad. an lalse, <loni li plupart appartiennent à îles Pères ortuodoxes

honores par l"É| lise |aCObite ou.1 des théolo ii’iis ncslo liens ; lies peu île teinoi 11 1 ; « s d’aiiliiu s monopliysltes.

Galino, Conclllalta Eccleslm armante cum romana, 1. 1661, 1. 11. pars’->-, 1. m ; 1 tienne Azarian, Eccleslm armeme tradllta de romani pontiflcls » rim<iiu furlsdtcllonls ci tnerrabili magisterio, Rome, 1870 ; Malichla Urminim, Le Vatican et les Arméniens, Home. 1873 ; le même, 1’1 arménienne, Paris, 1910.

III. LA PRIMAUTÉ ROMAINE DANS L’ÉOLISE iiv/v TINE A PARTIR DU IXe SIÈCL1 JUSQU’A LA DERNIÈR1 TENTATIVE D’UNION un’llmn Al CONCIL] 10 II"

ai nce, i" La primauté de s. nui Pierre et du pape dans l’Église byzantine au cours du ix 1, siècle.’_' l.1 primauté romaine à Byzance aux x 1 et xr siècles. L’attitude île Michel Cérulaire et la consommation du schisme..">" Partisans et adversaires byzantins de la primauté de saint Pierre à partir du xii’siècle. 1 Par lisans et adversaires de la primauté romaine du xir siècle au concile de Morcuce. A| erçu sur les di erses eu nce pi ions de l’Église chez les théologiens el les canonistes h zant 1ns.

11. A PRIMAUTÉ ht : SAINT P1BRRS ET DU PAPE

DANS L’ÉOLISE i.Y/a KTINE AU COCUS /<’ix 8l£i l.E.

L’étude historique de la primauté romaine dans la

tradition écrite et la vie de l’Église grecque jusqu’au

ix'e siècle a montré que cette primauté avait été souvent

reconnue, et quelquefois très solennellement, tant en

actes qu’en paroles par les docteurs, les conciles, les

prélats et les fidèles de cette partie de la chrétienté. Celle étude a eu aussi a relever des résistances opiniâtres, de formelles désobéissances, de vrais schismes, qui ont duré de longues années. Au seuil du ix siècle. qui Va être le Siècle de PhotiUS, ce qu’on peut appeler

les forces centripètes et les forces centrifuges par rapport au centre de l’unité catholique se coudoient à Byzance et se balancent a peu près. A considérer les

choses d’un œil superliciel. ce IX’siècle byzantin, pour

ce qm regarde les relations <ie l’Église byzantine ave » l’Église romaine, ressemble fort aux siècles pré » « dents. On y découvre les mêmes alternatives d’union et de rupture, les mêmes affirmai ions catégoriques de la pri mauté romaine dans les écrits et aussi dans lis ai les,

foules les lois « |u’on a lu soin « hson Intervention ; les mêmes résistances passives, voire la rébellion ouverte

et les « oui limaces éi la la ni es. chaque fuis que ICxiTi ne de celle primante contrarie les Intérêts OU h-s ambitions, a y regarder de plus près, cependant, on s’aperçoit « pie IIschisme cuire les « Iimix Églises, lalilll depuis plusieurs siècles, est en progrès « I a tendance a passer

en habitude. 1 n grand événement politique se produit en Occident, au « h but même du >iè< le, qui a accroître la désaffection « les <, r «  « s a l’égard de la papauté : hcouronnement de Charlemagne par ] « pape saint Léon [II comme empereur d’Occident est un adieu de Rome a l’Orient. Il a beau n’être qu’un événement politique ; a Byzance, l’Étal et 1 Église sont si étroitement unis « pules événements politiques uni leur

cou Ire coup dani h’du niai ne ecclésiastique. I) « surin.. Il s.

les Byzantins auront plus de répugnance a se soumettre

â un pape <|tii n’est plus l’un « les leurs et qui demande

protection aux barbares, .m milieu desquels [] vtt.

Dans la seconde moitié de ce siècle, la déposition anticanonique « lu patriarche Ignace dlvisi

hwaiitiin’en deux camps rivaux. Pour mettre fin au

schisme, on recourt a Rome. Le procès traîne en longueur. « 1 la sentence r aine provoque un schisme

qu’envenime, au moment même, l’affaire bulgart schisme ne ressemble pas a ceux qm ont pi

n’est plus directement la roi qui est 1’-I le

conflit « l « ’deux Juridictions. Photlus mpi cette

s ion pour prendre l’offensive non pas aussitôt conl re 1.1

primauté romaine trop bien « faillie pour

ouvertement, mais contre la roi même et les u^auis de l’Église d’Occident. H entre dans hschisme par la même voie que les nestoriens ci les monophysltes : il attaque l’infaillibilité romaine pour pouvoir s « - soustraire à sa primauté, Cela est un rail nouveau gros de conséquences. La polémique anticatholique est me, t « Ile puiie déjà en germe tout hschisme byzantin.

Cet élément nouveau misa pari, nous I rôti v uns « I. m s

niant, el plus peut « lie. qu’en aucun autre, des témoignages formels sur la primauté < ! « saint Pierre et du pape dans les écrits des théologiens comme dans hs démarches des prélats. Nous attachant surtoul aux témoignages écrits, nous relèverons brièvement les principaux, ne citant « les textes « pie ce qui] J a de vraiment important et décisif. Nous ne séparons pas pour « cite période la primauté de saint Pierre de

Celle du pape Presque tOUS les pass.r es que nous

aurons à signaler se rapportent, en effet, a l’une comme a l’autre. <>us groupons ces témoignaces en ivu s « 1 ies : 1° témoignages antérieurs a l’affaire photienne ;

2° témoignages contemporains de celle affaire ou l’ayant suivi.- immédiatement. Nous signalerons, en