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l’IUMAUTK. LA CKISK MONOPHYSITE

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wii et xviii. P. (’, ., i. i.wvn, col. 105, 124, Du reste, les évêques orientaux, même favorables à tfesto

lins, le pressent de se soumet lie ; lui même est bien

loin de récuser l’autorité « le l’évêque « le Rome ; il s’en prend à ce qu’il appelle l’apollinarisme de ses adversaires. Lorsque enfin le concile d’Éphèse est réuni ( 131 1, c’est par une adhésion au moins tacite que les Pères, en majorité orientaux, approuvent la déclaration, si formelle en faveur de la primauté romaine, du prêtre Philippe, légat « le (’. « ’lest in :.Vii/// dubium, imo steculis omnibus notum est, quod sanctus beatissimusque Petrus apostoloTUm princeps et caput, fideique columna et Ecclesisz catholiese fundamentum, « / Domino nostro Jesu Christo, Salvatore hum/mi generis ac Redemplore, claves regni aceepit, solvendique ac ligandi peccata potestas ipsi data est : qui ad hoc usque tempus et semper in suis successoribus vivit et judicium exercet. Mansi, ConciL, t. iv, col. 1295. ("était d’ailleurs Cyrille d’Alexandrie qui présidait, en qualité, il le disait du moins, de représentant du pape Célestin. Ibid., col. 1124. En tous les débats, en tous les actes du concile, il était fait état et mention d’abord des lettres et des décisions de l’évêque de Rome, et les dissidents, partisans de Jean d’Antioche, eurent bien soin de ne se point heurter, en tenant leur concile, aux légats de Célestin. En fin de compte, le concile cyrillien ratifiait ou acceptait expressément les prescriptions et sentences de Célestin ; il le lui signifiait en propres termes : Censemus et nos, valida et fuma perdurare quæ defmita fuerunt (rà ùpiauxva) a tua reverentia. Ibid., col. 1329 sq. : P. L., t. t., col. 511-522.

Après le concile, Célestin en poursuit l’exécution, et, lorsque Ncstorius exilé écrira sa justification, loin de récriminer contre l’autorité du siège romain, il essaiera de s’abriter derrière le pape. Dans le Livre d’Héraclide, écrit en 450, il salue avec satisfaction la lutte entreprise déjà par Léon le Grand contre le monpphysisme. Sans doute, ces sentiments sont intéressés ; mais encore peut-on noter que si Ncstorius, qui avait de nombreux partisans, avait cru pouvoir, pour sa défense, utiliser une hostilité réelle ou une opposition quelconque à l’égard de Rome, il eût été aussi intéressé à le faire et il n’y eût pas manqué. Mais la primauté romaine était, malgré tout, acceptée en Orient. Voir Nf.storius, t. x, col. 76-157 ; Éphèse (Concile d’), t. v, col. 137-163.

6. Le monophgsisme. Si, en ce ve siècle tant agité par les controverses christologiques orientales, l’appel à Rome est une procédure unanimement admise dans la chrétienté, rappelée comme un droit et un usage traditionnels par tous les papes, il est, d’autre part, certain que le primat de Pierre et celui de ses succès seurs est explicitement affirmé parles auteurs les plus divers.

a) Arnobe le Jeune (vers 450) écrivait alors :

Ecce apostolo psenitenti succurritur qui est episcoporum episcopus, et major gradus redditur ploranti quam sublatus est denegiinti. Quod ut doceam illud ostendo quod nullus apostolorum iiomen pastoris aceepit. Solus enim Dominus Jésus C.hristus dicebat : » Ego sum pastor bonus. » Hoc ergo nonien sanctum et ipsius nominis potestatem post resurrectionem suam Petro pæriitenti concessit, et negatus aegatori suo banc quam solus babuit tribuit potestatem ; ut non solum récupérasse quod amiserat probaretur, verum etiam et multo amplius psenitendo quam negando perdiderat acquisisse. Comment, in Psalm., ps. cxxxviii, P. L., t. lui, col. 545.

Pierre vit, parle dans son Église. Ibid., col. 548. Comme Moïse dans le désert, mais à travers les siècles. Pierre offre à ceux qui ont soif les eaux salutaires. Ibid., ps. evi, col. 490.

b) Cette doctrine, elle n’était ignorée de personne, pas même en Orient. Dès 448, un archimandrite de

Conslantinople, Eut yeln’-s, qui s’était signalé dans la lutte Contre Ncstorius. écrit an pape Léon I" i I 10 l’.l | une lettre où il accuse de nestoriauisine le patriarche d’Antioche. Bientôt le pape répond : Nos milem cum plenius quorum hoc improbitate fiât poluerimus agnoscere, necetse est, auxiliante Domino, providere. Epist., xx, P. L., t. l.iv, col. 713. Mais Antioche se défend : Eusèbe, évêque de Dorylée, celui-là même qui jadis avait été le premier à dénoncer Ncstorius, découvre l’apollinarisme d’Eutychès, que condamne l’archevêque <c. Conslantinople Flavien. Sur-le-champ, l’archimandrite en appelle de la sentence de son évêque au jugement du pontife romain : attaché de cœur, affirme-t-il, a toute la tradition nicéenne, il s’en remet à la décision de l’évêque de Rome. Obsecro, quæ vobis visa fuerit, super /idem proferre sententiam, et nullam deinceps permillere a facliosis contra me calumniam procedere. Inter Leonis epist., xxi, ibid., col. 714-720. De son côté, l’évêque de Constantinople expédie à Rome toutes les pièces du procès. Ibid., xxii, col. 725. Théodose II, par ailleurs, presse Léon de condamner Flavien.

Le pape, qui a reçu tout d’abord les missives de l’archimandrite et de l’empereur, s’étonne du silence de Flavien ; c’était au pape, en effet, en premier lieu, à être informé. Epist., xxiii, ibid., col. 731. Léon demande des explications à l’évêque de Constantinople et, jusqu’à plus ample renseignement, se refuse à ratifier l’excommunication d’Eutychès, justifiant d’ailleurs avec insistance le droit d’appel au siège romain. Epist., xxiii, ibid., col. 733. À Théodose II, il répond dans le même sens. Epist., xxiv, ibid., col. 736.

c) Sur ces entrefaites, l’évêque de Ravenne, Pierre Chrysologue (t vers 450), mis au courant de l’affaire par Eutychès ou ses protecteurs, écrit à l’archimandrite pour l’exhorter à s’en remettre avec confiance au pape, dont il affirme magnifiquement la primauté : ut his quie a bealissimo papa Eomanse civitalis scripta sunt , obedienler allendas : quoniam bealus Petrus, qui in propria sede et vivit et præsidel, præstat quærenlibus fidei vcrilalem. Nos autem, pro studio pacis et fidei, extra consensum Romanæ civitalis episcopi causas fidei audire non possumus. Epist. ad Eulychem, Inter Leonis epist., xxv, ibid., col. 741-743.

Ce que proclame l’évêque de la cité impériale de Ravenne, l’évêque de la nouvelle Rome ne fait nulle difficulté de le reconnaître : dans une seconde lettre au pape, il ne discute pas le droit d’appel dont il sait que s’est servi Eutychès, il s’élève seulement contre les allégations fallacieuses de l’astucieux archimandrite. Commolus igitur, sanctissime pater, ob omnia quæ ausus est, dignare per proprias litteras suffragari quidem deposilioni canonice adversus eurn faclse. Sic enim et qux insurrexit hæresis, et ob cam cxcilatus tumullus facile cessabit. Deo coopérante, per Veslras sacras litleras. — Voilà, certes, qui nous éclaire sur la religion de l’évêque Flavien : pour lui, la seule autorité de Léon, ses décisions personnelles, une lettre de sa main, feront plus et mieux que toutes les autres interventions : la paix sera ainsi rétablie dans toute l’Égiis ?. sans qu’il y ait nécessité de convoquer un nouveau concile œcuménique. Prohibebitur vero et quæ evulgatur fulura esse synodus, ut ne sanctissimæ totius orbis Ecclesisz perlurbentur. Inter Leonis epist.. xxvi, ibid.. col. 743 sq. Instruit de la vérité, Léon prescrit les mesures à prendre contre l’hérésiarque. Epist., xxvii. ibid., col. 752.

d) Vienne le Brigandage d’Éphèse, la suprême autorité de l’évêque de Rome n’apparaît que plus incontestée. C’est par fraude, non par opposition ouverte, que Dioscore a pu triompher au concile dont il s’est arrogé la présidence : à Chalcédoine. il sera mis en jugement pour ce fait : sqnodum ausus est facere sine