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PRIMAUTÉ. LE TU ES PETRUS


Pierre sans viser Paul ; mais alors (est que déjà la primauté de Pierre était admise dans la tradition la plus ancienne. Cf. Bultmann, Die Geschichte der synoptischen Tradition, Gcettingue, 1921, p. 84 et 156-157.

Pour Spitta, le texte incriminé est une idéalisation de | a première rencontre de Jésus avec Pierre ou de sa vocation d’apôtre. Streitfragen der Geschichte Jesu, Gœttingue, 1907, p. 122-123. Selon.1. Weiss, on y peut déceler, soit une tentative pour contrebalancer le scandale du reniement, soil un écho de la tradition qui « ratifie Pierre de la première apparition du Sauveur ressuscité. Die Schriften des.V. T., t.., rase. I. On con, , , , , auc Klostermann, dans son commentaire, ne sache quel parti prendre et que le l « . Lagrange traite ses explications de conjectures enl’air. Évangile selon taint Matthieu, p. 320. En définitive, elles nont quun seul et même but : échapper a la conclusion qui s impose en faveur de la primauté. Au besoin, on éliminera , l„ texte, comme interpolé, tout ce qui concerne 1 Eglii l’on donnera du résidu une interprétation « sein. tologique. Ainsi procède Harnack, qui réduit la parole

authentique de Jésus a ceci seule. nent : El moi |e t

dis que tu es Céphas, et les portes de l’Hadès (la mort) „e prévaudront point surtoi(avanl l’établissement du royaume eschatologlque).. Mais cette hypoth , ur de bien chétives apparences et sur des assertions gratuites, sans résoudre les problèmes que posent la

date et la provenance du re.naiiie.ne.il suppose. A. I lu

n, ci, Der Spruch ùber Petrus als dm Fels der B dans les Sitzungsbertchte de l’Académie des sciences de Berlin 1918, p. 637 654. (.’est ce qu’a fort bien mi I Kattenbusch dans son essai intitulé Der Quellort der Kirchenidee, Festgabe dédié a Harnack, 1921, p. 143

172.

Il est d’ailleurs une autre remarque, laquelle vaut

contre tous les tenants de l’interpolation, si le rues Petrus lut peu a peu Introduit dans les manuscrits,

„, , !,, . la im « ii, „. et la fin du, v siècle, pourquoi cette retouche dans Matthieu seulement et non pas dans les Irois synoptiques, réunis dès cette époque dans un recueil unique, l’Évangile tétramorphe ? Les préoccu pations que l’on suppose qui seraient a i origine de cette Interpolation ne.levaient elles pas agir tout de même pour Marc et pour Luc, avec une égale lac, hic. dans un contexte parallèle ? De toute évident „ eu 1 penser qu’une traude eût été plus habile d être

plus c ele et que, si la promesse de la primauté

existe dans le premier évangile exclusivement, c est , , , , —, . ne a toujours l’Eure dans le texte original de Mal thieu tel qu’on le lisait et qu’on le transcrivait.

b) La tradition du texte. Et, de rait, tous les manuscrits et toutes les versions rapportent inté ment le logion tanl discuté, ave.- tous les caractères et toutes les garanties désirables d’authenticité ; ni le SinaUicus ni le Vaticanus ne ront exception.

Ainsi au rve siècle, quoi qu’en ait dit Resch, le texte du Tu es Petrus était certain. Quand saint Epiphane

rj 403) déclare, à deux reprises, que le roc sur lequel le

Christ édifia son Église n’est autre que Pierre en per sonne, il en appelle manifestement à ce logion. H,

. iii, 7, P. c., t. xli, col. 1029. Si irois autres pa du même Epiphane, si. en outre, huit passages d’Eusèbe ont pu être relevés, dans lesquels on ne saisit que des allusions, avec variantes notables, au Tu es Petrus, il n’est pas d’une sage critique d’en conclure qu un certain nombre des manuscrits lus par Epiphane et Eusèbe ne contenaient pas encre le texte discuté, l n auteur n’est jamais tenu à des citations intégrales et il peut toujours se contenter d’allusions a un texte dans lequel il choisit les seuls mots qui servent à son dess.au ; il n’y a rien là qui oui redise même les procèdes moder

nés de composition, bien moins encore ceux des écrivains de l’antiquité, soit profane, soil chrétienne, cou

tumiers dune très large approximation et d’une liberté grande en cette matière.

Ilu reste, c’est littéralement qu’Eusèbe cite le lu es Petrus dans la Démonstration évangélique ; il ne donne un commentaire détaillé, qui suit le texte, mot pour mol. reproduit tel qu’il se présente a nous actuellement. L. III, 5, P. G., t. xxii, col. 216-217 On peut donc bien affirmer qu’au temps d’Eusèbe, le logion

était reçu dans sa teneur exacte et comph

A.u m » siècle, on peut en invoquer plus de vingt cita lions Mais que nous offre le n siècle ? Le Diatasaron de lai ici est perdu, qui fournirait pour cette époque un témoignage de première valeur. Cependant, toutes les foisqueles auteurs syriaques ancienscitent lesévaneiles ils empruntent, les critiques s’accordent aie peu s.r leurs citations à cette concordance publiée vers i 70 , est vrai en particulier de saint Éphrem. Il nesecon tente pas de taire au logion qui nous intéresse Ici des allusions plus ou moins directes ; il connaît les versets qui contiennent la promesse de la primauté, el il les connaît dans leur intégralité. Ainsi, dans son Comi

tain sur Isole, lxii, 2, it : El toi, Sion, tu n

un n om nouveau, celui d’Eglise sainte, que le Seigneur lui même t’imposera, disant : sur cette pi. je bâtirai mon i les verrous de l’enfer ne pn

vaudront poi treelle. Cf.Lamy, S. Ephrœad Syn

humni et sermones, t. ii, L890, p. 186. Ulleurs, Hymn de Sun l’en 12, ibid., t. iv, p. 688 Bienheureux

es lu S, mon. s’écrie I. Il parce que sur loi a été b

a laquelle le I ils de Dieu a promis que les

portes de l’e r ne prévaudronl point contre ellel

Sans doute, Justin i’160) ne fait qu’une allusion, mais suggestive, à notre texte : À l’un de « es disciples, , , , , , , i q U | l’avait, sur une révélation de son I reconnu comme Fils de Dieu, comme Christ, et qui s’appelait d’abord Simon, il donna le surnom de

Pierre > DtaL, 1°". P. G., > « ’"' 7 "' < -" 1’1 " 1 ’"

après 190), on a voulu tirer un argument contre l’authenticité des versets en question de ce fait que

, , , , , , , , ! a plusieurs reprises de l’autorité de l’Eglise r omainc, ll ne les utilise pas. Comme s’il était démontré p ar ce s, huequ’il ne les a pas.-nous. Silence relatif, du reste, puisque, s, ., prenant.. « eux qui sont aliénait , , verltate…, il conclut sur ces mois : non en, ni tunt fun dati super unam pclrarn, sed super arenam habtrdem in teipso lapides mutins. Conl. tuer., III, xxiv, 2, P , VI, col l l’on p.ut voir, en même temps

q’u.unc réminiscence de Matth. vii, 24 27, une allu slon a notn texte.

I., , dernière…Use. tous ces i IlorU contre 1 autl

ticité du Pues Petrus n’ont été h. m…s qu’en désespoii de cause, alors que devant la thèse de la primauté demeuraient vaines et Impuissantes les tentatives antérieure m< nées contre le sens du texte îameux.

2. Historien » du Tu es Petrus, Pour les criti ques non catholiques, le sens et, par contre coup, l’his toriclté du Tu es Pefrus sont commandés par i Idée qu’ils se ront de l’Église, du salut et du royaume de Dieu dans la pensée de Jésus-Christ À l’heue pr. seule c’est surtout la eonccpt.on eschatologique du royaume » que l’on fait valoir. Mais l’article Ëoi isi. a montré que rien de sérieux ne peut être opposé à

[’historicité d’un texte pour celle seule raison qu il

concerne la constitution d’une Église hiérarchisée.

Des le xiv Siècle, les adversaires de la primante se Sont efforcés de trouver des interprétations qui sont

fonction de leur attitude doctrinale opposée a la primauté romaine.

L’apôtre Pierre, disent ib. ne pouvait être le fon dément de l’Église puisque ce fondement, celle « pierre d’angle, c’est Jésus lui-même ; oubienlectfpnas, le roc ce ne pouvait être que la/oî de Pierre en la divi nitédu Sauveur, oupeut-êtrelecoHêffeapostohejuerepré