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PICHON (JEAN) — PIE I er (SAINT)

1612

136, 289-303, 507-519 ; 1018, t. vra, p. 102-122, 256-265, 415-417 ; 1919, t. IX, p. 243-251, 1573-381 ; Gazier, Histoire du mouvement janséniste, t. ii, p. 19-24 ; Hurter, Nomenelator, 3e édit., t. iv, col. 1(342.

J. C.VRREYRE.

2. PICHON Thomas-Jean (1731-1812), né au

Mans, en 1731. lit ses études chez les Pères de l’Oratoire de cette ville ; après son ordination sacerdotale, il alla d’abord à Perpignan, chez l’évêque, M. d’Avrincourt, puis il vint à Paris. Plus tard, l’évêque du Mans le nomma supérieur général des communautés de femmes de son diocèse et grand chantre de la cathédrale. A l’époque de la Révolution, il perdit toutes ses dignités et. en 1791, on lui offrit l’évêché constitutionnel de la Sarthe. qu’il refusa. Il mourut, le 18 novembre 1812. Thomas Pichon a publié un certain nombre d’écrits, dans lesquels on trouve presque toujours des thèses paradoxales : La raison triomphante des nouveautés ou Essai sur les mœurs et l’incrédulité, in-12, Paris, 1756 ; il y est question de la nécessité de la révélation, de la vérité de la religion chrétienne, de l’indissolubilité du mariage, du célibat (Mémoires de Trévoux, juill. 1756, p. 1917-1918). — Traité historique et critique de la nature de Dieu, in-12. Paris. 1758 (Mémoires de Trévoux, janv. 1758, p. 1461-1484). — Cartel aux philosophes à quatre pattes ou l’immatérialisme opposé au matérialisme, in-12, Bruxelles, 1763. — Physique de l’histoire ou Considérations générales sur les principes élémentaires du tempérament et du caractère naturel des peuples, in-12, La Haye, 1765 (Mémoires de Trévoux, oct. 1765, p. 806-842). — Les droits respectifs de l’Église et de l’État, ramenés à leurs principes, in-12, Avignon, 1766.

— Mémoires sur les abus dans le mariage et sur les moyens de les prévenir, in-12, Amsterdam et Paris, 1766.

— Mémoires sur les abus du célibat dans Tordre politique et sur les moyens de les réprimer, in-12, Amsterdam, 1766 (Mémoires de Trévoux, nov. 1765, p. 11761189) ; tous les citoyens qui restent célibataires, pour des raisons autres que les services rendus à la société, doivent payer, à l’État, une redevance qui, quelle qu’elle soit, ne sera jamais proportionnée au mal qu’ils font à l’État. — Études théologiques ou Recherches sur les abus qui s’opposent aux progrès de la théologie dans les écoles publiques et sur les moyens possibles de les réformer en France, in-8°, Avignon et Paris, 1767.

— Principes de la religion et de la morale, extraits des ouvrages de Jacques Saurin, ministre du saint Évangile, 2 vol., in-12, Vienne, 1768. — Les arguments de la raison en faveur de la religion et du sacerdoce, ou Examen de l’homme d’Helvétius, in-12, Londres, 1776.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxiii, p. 200 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. XL, col. 79-80 ; Quérard, La France littéraire, t. vii, p. 141 ; Desessarts, Les siècles littéraires, t. v, p. 172 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 512-513 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xix, p. 351 ; Desportes, Bibliographie du Maine ; Hurter, Xomenclutor, 3e édit., t. v, col. 585-586.

J. Carreyiæ.

    1. PICO Dominique##


PICO Dominique, frère mineur espagnol du xvi c siècle. Originaire de Sarinena, dans la province et le diocèse de Huesca en Aragon, il entra chez les frères mineurs conventuels, où il exerça les hautes charges de provincial d’Aragon, de vicaire et commissaire général. Il passa plus tard à la régulière observance, quand les conventuels quittèrent l’Aragon vers 1567. Quand Charles-Quint partit pour la Belgique, il choisit le P. Pico pour confesseur. II écrivit un Commentarium in Apocalypsim ; — De conversione peccaloris ; — Declamationes super visionibus Apocalypsis ; — De conceplione Virginis ; — Opus de arte cabalistica (cf. Pierre de Alba et Astorga, Mililiu universalis pro immaculata conceplione, Louvain, 1663, col. 348) ; — Trilogium, de ordinaria conversione peccatoris recedenlis a Deo Pâtre, Lucie 11, a Salvalore proposita. Cet

ouvrage serait en trois parties, dont la I re fiit publiée à Saragosse, en 1519 ; on ne sait si les deux dernières furent éditées. Il composa encore un Funiculus apologeticus, qui est cité dans une lettre que Michel Maius, pro-chancelier d’Aragon, adressa au P. Pico et qui est imprimée au début de la I rc partie du Trilogium.

L. Wadding, Annales niinorum, t. v, Quaracchi, 1931, ad an. 1280, n. xiii, p. 100 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriplores ordinis minorum, t. I, Rome, 1908, p. 237-238.

Am. Teetært.

PIE I » (Saint), pape de 140 ( ?) à 155 ( ?). — La chronologie de ce pape n’est pas facile à établir. Le Catalogue libérien place Pie après Anicet, donnant la succession : Hygin, Anicet, Pie, Soter, Éleuthère, ce que répète la première rédaction du Liber pontiflcalis. Par contre, la seconde édition donne l’ordre : Hygin, Pie, Anicet, Soter, etc., qui est aussi celui des divers catalogues pontificaux publiés par L. Duchesne en tête de son édition du Liber : Cat., n (où Pie est appelé Osus, transcription de "Ocrioç, qui est le correspondant grec de Pius), iii, iv, v, vi, vii, ix. Cet ordre est préférable au premier ; i) est celui que fournissent Hégésippe cité par Eusèbe, Hist. eccl., IV, xxii, 3, Irénée, Cont. hæres., III, ni, 3, P. G., t. vii, col. 849 (cf. aussi la lettre au pape Victor, dans Hist. eccl., V, xxiv, 14), et Eusèbe dans la Chronique (voir dans Harnack, Chronologie, t. i, p. 74 et 75, les textes de la traduction arménienne et de l’adaptation hiéronymienne mis en regard). Eusèbe ne fait d’ailleurs que reproduire les données de l’évêque de Lyon. La durée du pontificat ne peut s’établir avec certitude, les catalogues sont assez variables : les dates consulaires fournies par le Catalogue libérien donneraient la durée de 146 à 161 ; mais il convient, ne serait-ce qu’à cause du voyage de Polycarpe à Rome sous Anicet, de remonter de quelques années le pontificat de Pie, qui, d’après toutes les indications, a dû être assez long. Le même Catalogue libérien, dont le texte est repris par les éditions successives du Liber pontificalis, fait de Pie un frère d’Hermas, l’auteur du Pasteur. Cette donnée se trouve, bien antérieurement, dans le Muratorianum, lig. 73 sq. : Pastorem vero nuperrime temporibus noslris in urbe Roma Herma conscripsit, sedenle cathedra urbis Romæ ecclesise Pio episcopo fralre ejus. Les rédacteurs des deux éditions successives du Liber pontiftcalis qui, sans doute, n’avaient pas lu le Pasteur, disent que le message de l’ange à Hermas avait pour objet la fixation au dimanche de la fête de Pâques, de quoi il n’est aucunement question dans le livre. Nous savons par Irénée que les prédécesseurs de Pie : Hygin, Télesphore et Xyste, observaient déjà l’usage dominical pour la célébration de Pâques. Voir la lettre d’Irénée à Victor mentionnée ci-dessus. La donnée du Liber pontificalis n’a pas laissé d’inspirer le pseudo-Isidore, qui fait écrire par Pie une décrétale sur la célébration de la fête pascale. Jane, Regesta, n. 43. Postérieurement, on a attribué à Pie d’autres décrétales encore. Les deux qui sont adressées à Juste, évêque de Vienne, s’inspirent de la légende relative aux origines du titulus Pastoris ou église de Sainte-Pudentienne. Jafîé, n. 45, 46. Yves de Chartres a eu en main toute une série de prétendues lettres de Pie I er, qui expriment la doctrine pénitentielle de la fin de l’époque carolingienne ; ces textes sont passés dans le Décret de Gratien ; rien de tout cela ne peut être authentique. Cf. JafTé, n. 47-56. Mais il est certain que le pontificat de Pie I er vit s’agiter des questions doctrinales importantes. C’est sous lui que Marcion arriva à Rome, Tertullien, Adv. Marc. i. 19 ; sous lui que se consomma la rupture entre Marcion et l’Église, en juillet 111. Voir art. Maii.imn, col. 2017 (où nous avons placé l’événement sous le pontificat d’Anicet). Cerdon, au témoignage d’Irétiée, était venu à Rome