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PICCOLOMINI-AMMANATI (JACQUES) — PICHON (JEAN)
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Frascati, il reçut, en plus, l’archevêché de Lucques, en 1477, et mourut le 10 ou le. Il avril 1179, en son château des Grotte di San Lorenzo près de Bolsena. Son corps, rapporté à Rome, reçut la sépulture dans le cloître de Saint-Augustin. Sa vie fut écrite par son secrétaire, Jacques de Volterra, et parut en tête d’un volume comprenant ses Lettres, fort curieuses, et les Commentaires de Pie II, qu’il avait continués et achevés, Milan, 1506, et Francfort, 1614.

Le P. Paoli, Disquisizionc istorica detla patriae compendio delta vita del cardinale G. d. Piceolomini, 1712 ; Tiraboschi, Sloria delta lelteralura italiana, t. vi, 1833, p. 2 ; Moroni, Dizionario di erudizione storico-ecclesiastica, t. ii, 1840, p. 22 ; Cardella, Memorie sloriche de’cardinali delta santa romana Chiesa, t. iii, 1793, p. 153 ; Hurter, Nomenclator, 3’éd., t. ii, col. 1038.

F. Bonnard.

PICHLER Qui", né le 24 mai 1670 à Grossberghofen en Bavière, entra, déjà prêtre, dans la Compagnie de Jésus en 1696. Il enseigna quatre ans la philosophie à Brigue et à Dillingen, quatre ans la théologie polémique à Augsbourg, un an la théologie scolastique et dix-neuf ans le droit canonique à Dillingen et à Ingolstadt où il succéda, en 1716, au célèbre P. Schmalzgrueber. En 1731, il fut envoyé à Munich, où il mourut le 15 février 1736.

Le P. Pichler est connu par plusieurs traités de controverse ou d’apologétique, mais surtout par ses ouvrages de droit canonique.

Ouvrages de controverse. — Examen polemicum super Augustana confessione, Augsbourg, 1708 ; Iter polemicum ad Ecclesiæ catholicx verilatem…, ibid., 1708 ; Papatus nunquarn errans in proponendis fidei articulis, ibid., 1709, livre souvent cité et utilisé ; Lutheranismus constanter errans in primis fidei principiis, ibid., 1709 ; Una et vera fides, partim contra libertinos et indifferentistas, partim contra lutheranos… evidenter monstrata, ibid., 1710. Ces trois derniers ouvrages formèrent primitivement la matière de thèses soutenues par des élèves en discussion publique ; ils parurent aussi, aux mêmes dates, sous le nom du P. Pichler. Le plus important de ses traités apologétiques est la Theologia polemica, 2 vol., ibid., 1713. Souvent rééditée, elle jouit d’une grande autorité pendant tout le xviiie siècle et exerça une notable influence sur la formation d’un traité distinct d’apologétique ou de théologie fondamentale. En effet, nous trouvons réunies, dans la pars I’1, sous le titre de Controversia fundamenlalis et generalis, les questions que comprend aujourd’hui la théologie fondamentale : I. De existentia alicujus et unius religionis veræ a Deo revelatie. II. De Scriptura sacra (avec la tradition). III. De Ecclesia (nature, membres et propriétés ; notes ; primat du pape). La pars H », Controversise parliculares, traite de la justification, du purgatoire et des saints, des sacrements.

Ouvrages de droit canonique. — Candidatus jurisprudenlise sacrée seu juris canonici secundum Gregorii P. IX decretalium titulos explanati, 5 vol., Ingolstadt, 1722 ; Varsovie, 1760-1762, etc. ; Candidatus abbreviatus jurisprudentiæ sacrœ…, 2 vol., Augsbourg, 1733-1736, etc., édité aussi sous le titre Epitome juris canonici, Venise, 1755, abrégé à l’usage scolaire, longtemps utilisé comme manuel dans beaucoup d’universités ; Summa jurisprudentiæ sacrie universse, j Augsbourg, 1723-1728, etc., recueil de divers opuscules déjà publiés auparavant ; Jus canonicum practicum explicatum seu decisiones casuum…, Ingolstadt, 1728 et 1734, 2 vol., in-4°, ibid., 1735, 1 vol., in-fol., etc. ; une excellente édition annotée fut publiée par Fr. Zaccaria, à Pesaro, en 1758.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vi, p. 706714 ; Hurter, Nomtmclator, 3e éd., t. iv, col. 1279 sq. ; Fr. von Schulte, Die Geschichte der Quellen imd Lilcratur des cano nischen HecliLs, t. m b, p. 163 sq. ; G. Fell, S. J., art. Pichler, dans le Kirchenlexikon de Wetzer et Welte.

E. JOMBART.

1. PICHON Jean (1683-1751), né à Lyon, le 3 février 1683, entra au noviciat des jésuites, le 21 octobre 1697. Il enseigna les humanités et la philosophie et fut le premier recteur du collège de Laon. Il s’adonna, plus tard, à la prédication en Lorraine d’abord et ensuite dans le diocèse de Toulouse. Il fut toujours un adversaire déclaré du jansénisme. Il mourut, le 5 mai 1751, à Sion, en Valais, au cours d’une mission.

Le P. Pichon n’a composé qu’un seul ouvrage, qui fit grand bruit au milieu du xviiie siècle. C’est L’esprit de Jésus-Christ et de l’Église sur lu fréquente communion, in-12, Paris, 1745 (Mémoires de Trévoux, oct. 1745, p. 1784-1802). II est dédié à la reine de Pologne. Il comprend vingt entretiens entre le docteur, le diacre Théophile et un prêtre, ces deux derniers, nettement jansénistes. Le livre est une attaque directe contre le livre d’Arnault sur la Fréquente communion. Les thèses capitales du P. Pichon sont exposées dans les entretiens xi, xii et xiii, dans lesquels l’expression « communion fréquente » revient sans cesse. Les arrière-neveux d’Arnauld et, en particulier, l’abbé de Pomponne attaquèrent Pichon qui avait appelé leur oncle : chef de cabale, novateur plein de mépris pour l’esprit de l’Église, faux docteur, excommunié, etc. L’ouvrage avait paru avec l’approbation de quelques évêques, mais les Nouvelles ecclésiastiques des 20 et 27 février et 6 mars 1747 (p. 29-40) dénoncèrent l’écrit comme contenant l’esprit des jésuites sur la fréquente communion et l’apologie des maximes relâchées ; il avilit les sacrements de pénitence et d’eucharistie par les conseils qui sont donnés et qui sont en opposition formelle avec le concile de Trente. Les attaques se multiplièrent et le P. Pichon fut amené à désavouer son écrit par une lettre adressée à l’archevêque de Paris, en date du 24 février 1748. L’ouvrage fut d’ailleurs mis à l’Index le 13 août 1748 et le. Il septembre 1750, et il fut désapprouvé par un grand nombre d’évêques, qui publièrent des mandements pour condamner le livre et répandre la lettre de désaveu écrite par le P. Pichon. Les mandements des archevêques de Tours et de Sens sont particulièrement remarquables par les corrections qu’ils apportent aux thèses notoirement exagérées du P. Pichon. On trouve l’histoire du livre et des attaques dont il fut l’objet dans un ouvrage, fortement imprégné d’esprit janséniste, Le catéchisme historique, t. iii, p. 453-525 ; voir aussi les deux articles du P. Dudon, dans les Recherches de science religieuse, t. vii, 1917, p. 110-136 et p. 289-303.

Parmi les jésuites mêmes, l’ouvrage de Pichon souleva des critiques. Une nouvelle édition fut préparée, avec des corrections importantes au texte primitif (ibid., oct.-déc. 1917 (t. vu), p. 507-519), mais elle ne fut pas publiée, probablement à cause des polémiques violentes soulevées en 1748. Ces corrections sont l’œuvre du P. Patouillet ((’/>(’<L, juill. —sept. 1918 (t. vin), p. 256-265), d’accord avec les archevêques de Tours et de Sens (Bibl. nat., ms. fr. 15 796). Le P. Dudon conclut ses articles, d’une manière trop optimiste.’Le P. Pichon a écrit cent cinquante-sept ans trop tôt » ; en fait, même après le décret de Pie X, Sacra Tridentina synodus, du 20 décembre 1905, le livre de Pichon reste à l’Index.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxiii, p. 299 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. XL, col. 78-79 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. VI, p.’512 ; Picot, Mémoires pour servira l’histoire ecclésiastique du XVIIIe siècle, t. iii, p. 136-138 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. vi, col. 717-722 ; Dudon, dans Recherches de science religieuse, 1910, t. vi, p. 513-520 ; 1917, t. vii, p. 110.