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L607 PIC DE LA MIRANDOLE (JEANj PICCOLOMINI-AMMANAT] (JACQUES) 1608

dans Giornale star. Ml. italiano, t. w. 1895, p. 352-361 ; Nicéron, Mémoires… îles hommes illustres, t. xxmv, 1736, p. 133-1 17 ; Tiraboschi, Storia délia letleratura italiana, t.vi, 1824, p. 560, et Biblioteca Modenese, t. iv, ». 95. Abondante bibliographie dan— il. Chevalier, Bio-bibliographie, 1905, col. 3660-3661.

F. Bonnard.

2. PIC DE LA MIRANDOLE Jean-François, neveu du précédent, ne vers t 169, assassiné, en 1553, par son propre neveu, Galeotto II. A l’exemple de son oncle, il se livra à l’étude des lettres, mais plus encore de la philosophie et de la théologie. Il adopta une position curieuse pour l’époque eu défendant le latin contre l’exclusivisme cicéronien de Bembo, et proposa l’étude des classiques chrétiens. Lui aussi est un dirigé de Savonarole et comme lui réformiste ; il en écrira l’apologie et adressera à Léon X, au Ve concile du Latran, un mémoire De reformandis moribus. Au demeurant, cet homme, d’une foi profonde et sincèrement pieux, n’avait rien d’un révolutionnaire.. Il a beaucoup produit, et presque toutes ses œuvres traitent de théologie et d’exégèse. Dans son Examen oanitatis doctrinæ gentium, il attaque à fond, et avec une grande érudition, les systèmes antiques et tout particulièrement la philosophie aristotélicienne, pour mettre en valeur toute la supériorité de la discipline évangélique ; dans le De rerum prænotione, il reprend l’offensive de son oncle contre l’astrologie. Ses Theoremata, dédiés à Jules II, sont un traité d’apologétique important où il fait preuve d’une grande lecture et d’une connaissance, remarquable pour l’époque, de la philosophie religieuse et de ce que nous appelons la science des religions comparées. Il a devancé le concile de Trente en donnant, au théorème v, sa théorie de l’inspiration des Livres saints : Dieu est et doit être regardé comme le véritable auteur des deux Testaments : ceux qui les ont écrits et promulgués l’ont fait sous l’action directe de l’Esprit-Saint.

Jean-François avait en quelque sorte pris, dans les cercles savants, la place de son oncle, trop tôt disparu. Tiraboschi nous rappelle qu’il n’y avait pas un homme de science qui ne professât pour lui la plus haute estime et, à l’appui de cette assertion, il rapporte des témoignages de Sadolet, Geraldi, Calcagnini, qui ont exalté l’intelligence, le savoir, les études de Jean-François. Une lettre de Geraldi, écrite en 1520, le situe admirablement dans les pléiades de son temps, comme humaniste, philosophe et théologien. Il fut l’ami de Savonarole, de Jules II, de Ludovic Sforza et de l’empereur Maximilien. Son nom est tellement lié à celui de son oncle que les anciens éditeurs ont toujours publié ensemble leurs œuvres, regardant à juste titre le second comme le continuateur authentique du premier.

Œuvres. — Liber de providentiel Dei eontrei philosophastros, s. d. ; Examen vanitatis doctrinæ gentium…, Mirandola, 1520 ; De rerum prænotione, Strasbourg, 1507 ; De morte C.hristi et propria cogilanda, Bologne, 14.97 ; De appetilu primas muterise, de elemeniis, de imitatione (ad F. Bembum), Venise, 1523 ; De imaginatin /ie, Venise, 1501 ; De studio divinæ et humanæ philotophise, 1496 ; De animas, immortalitale, Bologne, 1523 ; Theoremaia de fide et ordine credendi ; De sententia txcommunicationis injusta pro Hieromjmi Savonarolæ tnnocentia, Wittemberg. 1521 ; et nombre de poèmes el d’opuscules recueillis dans les Opéra omnia publiées avec celles de Jean Pic de la Mirandole, Bâle, 1601.

V. de Giovanni, Giovanni l’iru délia Mirandola, Mirandola, 1899, p. 198 et sq. ; Elogium in Joannem Franciscum Picum, Bologne, 179 : 5 ; Fabricius, lïibl. Medii JEvi, t. iv,

17 : î.">, p. 341-34 1 ; Nicéron, Mémoires… îles humilies illustres,

t. xxxiv, i t : ï » î, p. 1J7-1.">0 ; Tiraboschi, Biblioteca Modenese, t. iv, 1783, p. 108-122, et Slor. lell. ital., t. vil />, 1810, p. 112— m ;.

F. Bonnard.

    1. PICARD François##


1. PICARD François, frère mineur français du xvr siècle. Originaire de Paris, il était docteur en théologie et prédicateur recherché. D’après J.-II. Sbaralea il faudrait l’identifier avec François Ricard, dont L. Wadding fait un personnage distinct. Il a revu et corrigé le texte du Commentaire de Pierre Lombard sur les quatre livres des Sentences, qu’il édita à Paris, en 1541. Il est aussi l’auteur de Sermones adventuales, Paris, 1561, 1568 ; Instructiones Chris tianse, ibid., 1564, 1570 ; Homilia’in evangelia totius anni. Ces derniers ouvrages furent rédigés en français.

I.. Wadding, Scriplores ordinis minorum, Rome, 1906, p. !)(i et 92 ; J.-H. Sbaralca, Supplementum ad scriptores ordinis minorum, t. i, Rome, 1908, p. 295 et 298.

Am. Teetært.

    1. PICARD Jean##


2. PICARD Jean, frère mineur français de la régulière observance de la fin du xve siècle. Il composa Thésaurus theologorum ex IV libris Sententiarum, en 4 parties, in-4°, Milan, 1500. L’auteur emprunta cette magnifique collection de sentences, de théories et de doctrines aux théologiens des quatre ordres mendiants existant à cette époque, ainsi qu’à une trentaine de docteurs séculiers. A la fin de la IVe partie, on lit qu’au chapitre général de Mantoue, en 1503 (Marc de Lisbonne, Chronica, part. III, lib. VII, cap. xxxix, dit que ce chapitre fut tenu en 1504), le vicaire général François Zeno de la province de Milan, d’accord avec les autres capitulaires, donna la permission d’imprimer cet immense ouvrage. C’est donc à tort que quelques historiens attribuent ce Thésaurus theologorum au P. François Zeno. Le P. Picard composa encore Opus resolutionum aurearum in libros Aristotelis ; — Resolutiones aureæ. in Scotum, Petrum de Candia et Dorbcllum ; — Subsidium in Summam Angelicam ; — Les trois mirouers du monde, Paris, 1530, 1558..

L. Wadding, Scriplores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 148 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1921, p. 115 ; t. i, Rome, 1908, p. 310, au mot Francisais Zenus ; J.-Ch. Brunet, Manuel du libraire, t. iv, Berlin, 1922, col. 020.

Am. Teetært.

3. PICARD Jean (xvie —xviie s.), originaire de Beauvais, fut chanoine régulier de Saint-Victor à Paris ; il mourut vers 1617. Il édita la Chronique de Guillaume de Neubourg, intitulée De rébus anglieis, in-8°, Paris, 1610, et y ajouta la biographie de l’auteur et quelques notes historiques. Mais son ouvrage le plus intéressant est assurément l’édition des Œuvres de saint Bernard, in-fol., Paris, 1615, qu’il publia avec quelques lettres inédites, provenant de la bibliothèque de Saint-Victor, col. 2209-2216, et des Notes historiques sur les lettres de saint Bernard, ibid., col. 22132201. L’ouvrage se termine par une très longue table des matières, qui contient plus de cent colonnes et permet de trouver aisément les pensées les plus originales de saint Bernard.

Iloefer, Nouvelle biographie générale, t. XL, col. 47.

J. Carreyre.

PICCOLOMINI /Eneas Sylvius. Voir Pie II.

PICCOLOrVI INI— AMMAN ATI Jacques, dit le cardinal de Pavie, naquit à Villa Basilica, près de Pescia, en 1 122, de famille noble, mais très pauvre. Devenu secrétaire du cardinal Capranica, puis secrétaire des lettres latines, sous Calixte III et Pie II, il conquit la faveur de ces deux pontifes, surtout du dernier, qui appréciait sa doctrine et l’adopta dans sa propre famille : les Piccolomini de Sienne, dont il lui fit prendre le nom et. les armes. En 1460, pour avoir servi le pape contré Sigismond Malatesta, il fut non évêque de Pavie cl. l’année suivante, cardinal de Saint-Chrysogone. Passé au siège suburbicaire de