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    1. PHOTIUS##


PHOTIUS. LE PATRIARCHE, SOURCES

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conservé par la I re partie des actes grecs du VIIIe concile, et la lettre expédiée à Rome après sa réintégralion. Elle a été lue à la iiie session du VIIIe concile. Voir Anastase, P. /, ., t. cxxix, col. 60-63.

c) Les nombreuses lettres impériales, envoyées à Home par le Sacré Palais à propos de toute l’affaire, ne se sont pas conservées, sauf celle de Basile I er an pape, après le rétablissement d’Ignace. Elle a été lue au VIIIe concile, immédiatement avant la précédente. Ibid., col. 58-00. Four les détails divers sur ces lettres, se référera F. Dôlger, Regesten…, fasc. 1, p. 55 sq.

lui définitive, la documentation ollieielle sur l’affaire de Fhotius demeure, malgré les apparences, extrêmement lacuneuse. Une narration complète ne peut donc s’écrire qu’en consultant les historiens.

II. RÉCITÉ DES HISTORIENS.

A lire superficiellement les notes qui couvrent le bas des pages du travail d’IIergenrother sut Fhotius, il pourrait sembler que l’on dispose d’une documentation très abondante chez les historiens byzantins. En réalité, une bonne partie des textes ainsi allégués sont empruntés à des chroniqueurs qui se sont recopiés les uns les autres ; qui prend la peine de les relire à la suite éprouve l’impression continuelle du « déjà vu ». Nous ne retiendrons ici que les premiers témoins, en essayant de marquer le degré de leur indépendance.

Les Latins.

1. Anastase le Bibliothécaire s’est

occupé de la question dans la préface de sa traduction des actes du VIIIe concile, ci-dessus, col. 1551. Contemporain des événements, agent très actif de la chancellerie de Nicolas I er, présent à Constantinople en 870, il a tenu en main nombre de documents d’importance ; c’est à coup sûr l’un des hommes de l’époque qui a le mieux connu les tenants et aboutissants de toute l’affaire. Mais le personnage est de moralité si douteuse que l’on doit toujours, quand on le lit, demeurer en défense. Voir ce que nous en avons dit à l’art. Nicolas I er, t. xi, col. 521.

2. Liber ponti/icalis (édit. L. Duchesne, t. ii, 1892 ; nous n’avons pu consulter la récente édition de J.-M. Mardi, Liber pont, prout exstat in codice Dertusensi, Barcelone, 1925). — On trouve des indications sur l’affaire photienne dans la notice de Nicolas I er (Duchesne, p. 151-l(17), et celle d’Adrien II (p. 173185). L. Duchesne a bien mis en évidence le caractère de ces deux notices. Ibid., p. v-vi. Celle de Nicolas témoigne de l’activité de deux rédacteurs différents ; en définitive, la notice primitive a été retravaillée par Anastase le Bibliothécaire, qui serait encore, sinon le rédacteur, du moins l’inspirateur de la notice d’Adrien II. Somme toute, nous voici ramenés poulies auteurs latins à un seul témoin.

Les Grecs.

1. Nicétas David (voir son article,

t. xi, col. 471) est l’auteur d’une Vie d’Ignace qui a figuré de bonne heure comme la l re pièce des actes du VIIIe concile (elle est aussi dans P. G., t. cv, col. 488573). Très violemment hostile à Photius, il admet, sur son compte, les racontars les plus invraisemblables. Le fait de l’insertion de cette Vie parmi des documents officiels a été de très grande conséquence. Nicétas a été une des sources où ont puisé abondamment les écrivains postérieurs. Voir la remarque de F. Dvornik, op. cit.. p. 137. — On rangera à côté de cette Vie la lettre de Métrophane de Smyrne au patrice Manuel, lui racontant une partie des événements relatifs à Photius, 5e pièce de la IIIe partie des actes du VIIIe concile. A cette assemblée, Métrophane se montra fougueux adversaire du patriarche déchu. — Quelques renseignements à prendre aussi dans les deux lettres de Stylien, pièces 7 et 9 du même dossier. Même observation que pour Métrophane. Il y a quelques renseignements à relever dans la Vie de Nicolas le Studite, P. G., t. cv, col. 868-925. D’ailleurs un

dépouillement complet des pièces hagiographiques du ixe siècle ajouterait un certain nombre de détails i ii I (’ressauts. Four cvux qui lisent le russe, ce travail sera facilité par les études de Cr. Loparev, Vies de saints byzantins des i n et l X’siècles, dans Y izanliiskii Vremennik, t. xvii, 1911, p. 1-224 ; t. xviii, 1912, p. 1-147 ; t. xix, p. 191. ;..

2. Joseph Génésios (éd. de Bonn, 1834, reproduite dans P. G., t. cix, col. 985-1179), un des membres du cercle érudit qui se groupait autour de Constantin VII Forphyrogénète (912-959), a compose, entre 945 et 959, quatre livres d’histoire consacrés aux règnes des empereurs qui se sont succédé de Léon V à Basile I er. Son dernier livre touche donc à l’affaire photienne. Il dépend visiblement de Nicétas, mais aussi de certaines traditions orales qu’il a recueillies de la bouche de vieilles gens. Son récit est sobre, paraît d’assez bon aloi, mais on lui reproche à bon droit son amour du merveilleux, son manque de critique, un peu d’insincérité. Génésios mérite encore le nom d’historien ; les auteurs qui vont suivre ne sont plus que des chroniqueurs.

3. Les continuateurs de Théophane (Theophanes conlinuatus ) (éd. de Bonn, 1838, reproduite dans P. G., t. cix, col. 15-510), groupe de chroniqueurs anonymes qui, sous Constantin Forphyrogénète, continuent, de 813 à 961, la chronique de Théophane le Confesseur. Pour la partie qui nous occupe, c.xxx sq., col. 208 sq., le récit dépend en grande partie de Génésios, mais il y figure aussi des renseignements dont il est impossible de déterminer exactement la source. Nous n’avons pas à discuter ici la part que prit personnellement Constantin à la rédaction de la vie de Basile I er, ibid., col. 225 sq.

4. PseudoGeorges Hamartolos (éd. de Bonn, 1838, reproduite dans P. G., t. cix, col. 825-985). Le véritable Georges Hamartolos ou Monachos avait arrêté sa compilation à l’an 842 ; mais, dans beaucoup de mss., on trouve à la suite une continuation de longueur variable (P. G., col. 872-948) ; l’auteur de cette partie est le même que le pseudo-Syméon Magister ou le Logothète, dont nous allons parler. Mais, postérieurement, un rédacteur a bloqué cette partie avec l’œuvre de Georges Hamartolos en lui faisant subir, d’ailleurs, quelques modifications. Comparer, par exemple, P. G., t. cix, col. 708 (pseudo-Syméon) avec col. 872 (pseudo-Georges ) ; de même col. 710 (ps.-S.) avec col. 877(ps.-G.)

5. Pseudo-Syme’on Magister ou le Logolhète (éd. de Bonn. 1838, reproduite dans P. G., t. cix, col. 063822). II a existé à la fin du xe siècle un Syméon Magister qui est peut-être identique au Syméon Métaphraste, le célèbre hagiographe. La chronique, qui prend à l’avènement de Léon l’Arménien (813) et va jusqu’à l’empereur Romain Lacapène (t944) n’est certainement pas de ce Syméon. Comme nous venons de le dire, elle est étroitement apparentée à celle du pseudo-Georges Hamartolos. Nous avons affaire avec un récit d’esprit tout à fait monacal, où abondent anecdotes miraculeuses, prophéties, événements providentiels. Hergenrcither reconnaît que c’est une compilation dont il y a lieu de se méfier ; en fait, le récit est très violemment antiphotien avec des exagérations qui lui enlèvent tout crédit.

6. Léon le Grammairien (éd. de Bonn, Î842, reproduite dans P. G., t. cviii, col. 1038-1105) dépend de la chronique demeurée inédite du véritable Syméon Magister. Ce qu’il dit de l’affaire photienne se ramène, en définitive, à peu de choses. — Nous n’insisterons pas sur les chroniqueurs des xie et XIIe siècles, tels Jean Scylitzès, ou Georges Cédrénus, qui dépendent étroitement des œuvres précédentes. Sur les rapports entre ces différentes chroniques, voir J. B. Bury, A lustory of the eastern romain empire from the fallof Irène