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    1. PHOTIUS##


PHOTIUS. LE PATRIARCHE, SOURCES

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t. xvii. col. 468-473. La question de l’authenticité est donc liée à la question générale de l’authenticité des actes du concile en question. ir col. 1554.

2. Conciles tenus ù Constontinople. —. Il n’est pas facile de numéroter exactement toutes les assemblées qui furent tenues à Constantinople durant la crise photienne. Voici celles sur qui l’on a des renseignements :

a) Synode de déposition d’Ignace (date incertaine). Connu par le Synodicon vêtus (publié pour la première fois à Strasbourg, en 1601, par Jean Pappus et passé dans les collections conciliaires ultérieures). Ce Synodicon, composé à l’époque de Photius par un des adversaires de celui-ci, donne par ordre chronologique, sous 151 numéros, de brèves notices sur les divers conciles, depuis celui des apôtres à Jérusalem jusqu’au concile romain de 863. Le texte relatif au synode en question est au n. 149, dans Mansi, t. xv, col. 520 ; mieux dans Fabricius-Harles, Bibliotheca grœca, t. xii, p. 417.

b) Synode de 861 (ordinairement appelé, dans les recueils canoniques grecs, synode premier-deuxième). Ce concile n’a longtemps été connu que par la brève narration du Synodicon velus, n. 150, et par les canons qui y furent promulgués et qui sont passés dans les recueils conciliaires (Hardouin, t. v, col. 1196-1208 ; Mansi, t. xvi, col. 536-549) et aussi dans les collections canoniques grecques de Balsamon et de Zonaras. Depuis 1869, il est connu par la publication de la Collectio canonum du cardinal Deusdedit (fin du xie siècle), faite à Venise, par Pio Martinucci (édition plus récente de Wolf von Glanvell, Paderborn, 1905). On trouvera dans cette Collectio, sous la rubrique Synodus habita in Constantinopoli sub Ucolao papa de Ignatio (Wolf von Glanvell, p. 604-610), un procèsverbal latin des 4 séances du concile. Comme beaucoup d’autres pièces de la collection Deusdedit, celle-ci provient des archives pontificales. Selon toute vraisemblance, nous avons affaire avec le procèsverbal rapporté de Constantinople par les légats de Nicolas 1 er.

c) Concile de 867. — Aucun acte ne paraît s’être conservé ; toute la documentation s’y rapportant ayant été brûlée par ordre du VIIIe concile. Ci-dessous, ctl. 1. 80.

d) Le VIIIe concile œcuménique (869-870) (voir art. Constantinople (I Ve Concile de), t. iii, col. 12731307, et tout particulièrement ce qui est dit des Actes du concile, col. 1282-1283. Rien n’est plus embrouillé que cette question. Il faut commencer par distinguer les Actes lalins et les Actes grecs.

a. Les Actes latins, depuis la Collection romaine dite de Paul V, t. ii, Rome, 1612, sont donnés par les collections conciliaires indépendamment des actes grecs. Hardouin. t. v, col. 749-942 ; Mansi, t. xvi, col. 1-208 (et aussi P. L., t. cxxix, col. 9-196). C’est la traduction d’Anastase le Bibliothécaire, qui s’est donné lui-même la mission de faire passer du grec en latin les procès-verbaux des séances. On notera que ce n’est pas en qualité de légat du pape Adrien II qu’Anastase a assisté au concile. Il représentait pour lors, à Constantinople, l’empereur Louis II. Ses relations avec la curie romaine, franchement mauvaises en 868, se sont améliorées à ce moment. Son désir de rentrer en grâce n’a-t-il pu l’induire quelquefois en la tentation de donner à son récit la tournure qui serait le plus agréable à la curie ? Cette question, que les anciens auteurs ne posaient pas, doit être soulevée aujourd’hui que nous connaissons mieux le personnage d’Anastase. Il y a d’autant plus lieu de le laire que les procèsverbaux rapportés par les légats ont été perdus et que l’on remarque d’assez notables divergences entre le texte d’Anastase et le texte grec. En définitive donc le texte latin est à utiliser avec précaution.

b. Les Actes grecs ont été publiés pour la première

fois par le jésuite Mathieu Rader, Acta… conçilii VIII, Constantinopolitani I V, nunc primum ex mss. codicibus illustrium bibliolhecarum se. en. Maximiliani lioiorum ducis… et Augustamv Vindelicorum reipublicie græce cum latina interpretatione, Ingolstadt, 1604. L’un des mss. utilisés par l’éditeur est certainement le Monacensis grœcus 27 (en voir la description dans Hardt, t. i, p. 140), où le texte figure, fol. 284-387, à la suite de nombreux textes de polémique gréco-latine (soit dans le sens unioniste, soit dans le sens opposé), et suivi par le texte du concile photien de 879-880, fol. 387448. Ce ms. est très étroitement apparenté au Valic. grœc. 1183. Rader a-t-il eu celui-ci sous les yeux ? Un autre ms. de Munich qui a pu être consulté par Rader est le Monac. græc. 436 (Hardt, t. iv, p. 352), qui appartint à Bessarion ; ce ms. ne donne que les deux conciles de 869-870 (sous la rubrique’H ôySôy) xoc-rà Oùjtôou gùvoSjç), et de 879-880 (sous la rubrique npaxrtxà TÎjç â.yimc, auvoSou ûttô <Ï>6jtîou èttI èvwæi. tt, ç toù 0eoù àylccç, xat àiroaToXtxï ; ç’ExxX7)aîa’< ;), le ms. est mutilé de la fin, en sorte qu’il s’interrompt au milieu de la vie session. Nous reviendrons plus loin sur la question des actes du concile photien ; examinons seulement ici les actes du concile de 869-870.

a) Ils se présentent sous la forme tripartite qu’affectent déjà les actes des anciens conciles (Éphèse, Chalcédoine, etc.) : documents antérieurs au concile, actes proprement dits, documents postérieurs. — Les documents antérieurs au concile comprennent : 1° La Vie d’Ignace par Nicétas (voir ci-dessous, col. 1557) ; 2° V Encômi^n d’Ignace ; 3° son Aî6eXXcç d’appel au pape ; 4° des extraits « du concile tenu par le pape Nicolas à Rome », représentés par diverses lettres du pape ; 5° une lettre d’Épiphane de Chypre à Ignace. — Sous le titre’Ex tïôv TrpaxTixwv tîjç 7)’ctovoSou, figure la série des procèsverbaux (abrégés) des. Il séances du concile. — La troisième partie est formée des pièces suivantes, dont plusieurs ne sont que résumées ou même simplement indiquées : 1° lettre encyclique du concile ; 2° lettre du concile au pape Adrien ; 3° lettre des basileis Basile, Constantin et Léon à un destinataire inconnu (simple indication) ; 4° lettre du pape Adrien au patriarche Ignace (extrait) ; 5°.lettre de Métrophane à Manuel, contenant la narration des événements de la crise photienne ; 6° lettre du pape Etienne V à l’empereur Basile I er relative à la reconnaissance refusée par celui-ci au pape Marin ; 7° lettre de Stylien au pape Etienne, précédée d’une petite introduction historique ; 8° réponse du pape Etienne à la lettre précédente ; 9° lettre de Stylien au pape Etienne, envoyée trois ans après la précédente ; 10° réponse faite à cette lettre par le pape Formose, successeur d’Etienne.

P) Toute cette série est déjà reproduite en grec, avec une traduction latine, par le t. iii, Rome, 1612, de l’édition dite de Paul V (Binius n’avait donné que la traduction latine et les notes de Rader.) Mais là ne se bornait pas la collection de pièces trouvées par Rader dans ses mss. Aux pièces susdites se joignait une farrago de documents, bloqués avec les précédents auxquels ils se relient par une formule de transition : 1° "Evte’jŒv SeîxviiToa 7TÔcjaxiç (le ms. lit 7roXXàxiç) oi ^TauporaxTat roûç î&îouç araupoùç TjJénQa-av (à partir d’ici l’on montre combien ds fois les renieurs de signature ont renié leurs engagements). C’est un factum violent, protestant avec énergie contre toute reconnaissance de Photius et des ordinations conférées par lui. Le même esprit anime toutes les pièces qui suivent : 2° énumération des condamnations portées en concile contre Photius par les papes Nicolas, Adrien II, Jean, Marin et Formose ; 3° abrégé de la condamnation portée contre Photius par le VIII concile et affichée dans le portique de droite de Sainte-