Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée
1547
1548
PHOTIUS. LE SAVANT, ŒUVUKS ORATOIRES


sont conservées. Elles ne sont pas données dans P. G. sous une rubrique spéciale. On les trouvera parmi les Epislolse, 1. I. n. 19, t. en, col. 781 ; n. 20, col. 788 ;

n. 21, COl. 788 ; n. 22, col. 780 ; n. 23. col. 792. Mais elles figurent groupées dans différents niss., sous un titre plus ou moins analogue à celui-ci : ’Pcotîou…xavovixat Si araçsiç rrspl S’.acpôpcov svxX^tj.’iTcov.

Les Responsa canonica, publiées d’abord par Mai’et que l’on retrouvera dans P. G., parmi les Epistolse, t. I, n. 18. col. 772-781. cf. Valettas, éd. cit., p. 572575, sont adressées à Léon, archevêque de Calabre (le sud de l’Italie relevait du patriarcat byzantin). Elles traitent de diverses questions posées à la suite des invasions sarrasines qui. pour lors, dévastaient l’Italie méridionale : valeur du baptême conféré par les laïques ; possibilité de baptiser les enfants des Sarrasins ou d’admettre à la communion les garçons souillés par les infidèles ; permission pour les femmes de porter en certains cas l’eucharistie aux prisonniers : situation canonique des prêtres et diacres dont les femmes ont été violées.

V. Œuvres oratoires. — Patriarche, Photius eut l’occasion de prononcer, dans les grandes églises de la capitale, des sermons et des homélies. Les mss. ont conservé, en collections plus ou moins définies, un certain nombre de ces discours. On peut faire abstraction des anciennes éditions et se contenter de celle qui a été donnée, à Constantinople, en 1900, par S. Aristarchos, sous le titre (Pcotîou X6yoi y.od ôy.iKloc.1. Tout ce qui, de près ou de loin, se rapporte à l’activité oratoire de Photius s’y trouve rangé par ordre chronologique, depuis les premières leçons données par le jeune professeur jusqu’aux discours et homélies proprement ecclésiastiques. A la vérité, une bonne partie des textes publiés se rencontre déjà ailleurs, l’éditeur ayant emprunté, soit au Myriobiblon, soit aux Amphilochia, soit même à la correspondance, le texte de bon nombre des leçons, discours et même homélies qu’il a supposé avoir été prononcées et qu’il a entrepris de « reconstruire ». On se gardera donc de voir dans ce recueil une description exacte de l’activité oratoire de Photius ; on ne se fiera non plus qu’avec réserve aux indications chronologiques qui sont données et dont la précision pourrait bien être décevante. Ces deux gros volumes ne laissent pas, néanmoins, de donner une impression assez exacte de ce qu’a été Photius comme professeur et comme orateur.

Les 23 premiers Xéyci reproduisent par conjecture un certain nombre de leçons de Photius sur des sujets d’ordre philosophique ou mêtne philologique ; les 4 suivants sont des leçons sur des sujets de théologie. Les homélies commencent avec le n. 28, où, s’aidant de morceaux divers, l’éditeur a tenté de reconstruire le discours prononcé par Photius le jour de son installation comme patriarche, Noël 857 (ou plutôt 858). A partir de quoi s’insèrent plusieurs des homélies publiées antérieurement et rassemblées dans P. G., t. en, col. 548-576.

Il s’y ajoute un certain nombre d’autres textes demeurés inédits : n. 50, t. i, p. 469-486, sur la pénitence (où l’on relèvera un développement qui n’est pas sans intérêt sur la primauté conférée à Pierre) ; n. 51 et 52, t. ii, p. 1-58, deux homélies prononcées en 860 (ou 801) lors de l’attaque des Russes contre Constantinople ; n. 60, exhortation à la pénitence et à l’aumône ; n. 62, exhortation analogue ; n. 67 et 77, deux homélies pour la fête de l’Annonciation ; n. 68, sur sainte Thècle ; n. 73, inauguration d’une nouvelle image de la Vierge, ots r t tïjç 0eor6xou è^eucovtofh] xocl ôbiexa-XoçOi ] [Lopo/, ; n. 81, pour la fête des Rameaux ; n. 83, sur l’ensevelissement et la sépulture du Christ.

Quelques-unes des homélies publiées in extenso, soit dans Aristarchos, soit dans la P. G., révèlent, chez

Photius, un remarquable talent d’orateur.. Les deux

discours sur l’invasion russe sont d’un pathétique admirable ; les deux homélies sur l’Annonciation exploitent, avec un rare bonheur d’expression et une psychologie très avertie, le texte script maire. Au point de vue théologique, il y a à prendre surtout dans les textes relatifs aux têtes mariâtes. Enfin, la reconstruction plus ou moins hypothétique des séries consacrées soit à la réfutation du manichéisme (n. 43-46, n. 53-59), soit à l’exposé historique des anciennes hérésies (n. 35-39) garde un réel intérêt. S’il est vrai que les fragments rassemblés par l’éditeur appartiennent à des discours tenus à l’ambon de Sainte-Sophie, il y a lieu d’admirer l’art avec lequel l’orateur a su mettre à la portée d’un auditoire qui ne comptait pas que des savants l’enseignement que fournit l’histoire ancienne de l’Église. — On notera au passage dans le n. 39, t. i, p. 321, une allusion à la double procession du Saint-Esprit.

VI. Correspondance et œuvres diverses. — De même que les œuvres oratoires, les lettres de Photius ont été recueillies de bonne heure. Ainsi se sont formées des collections dont le contenu diffère beaucoup suivant les mss. Le classement de ces diverses collections est la première besogne qui s’imposerait au nouvel éditeur de la correspondance de Photius. Il faut se contenter actuellement des éditions tout à fait empiriques, auxquelles les découvertes successives ajoutent, de temps à autre, de nouveaux numéros. La première a été procurée en 1651 par Daniel Roger, utilisant les travaux de R. Montagu, évêque anglican de Norwich († 1641) ; c’est l’édition ordinairement désignée sous le nom de Montagu (Montacutius), elle contient 249 lettres. Mais ce recueil ne renferme pas des pièces très importantes qui n’ont été publiées que successivement. Aussi Hergenrôther fut-il amené à donner au t. en de P. G. (1860) une nouvelle édition, où les pièces sont réparties en 4 livres, le 1. I contenant les lettres de caractère officiel, le I. II les lettres plus familières à divers membres du clergé, le 1. III les lettres de même nature adressées à des laïques. Chaque livre a sa numérotation spéciale. Au même moment, J.-N. Valettas travaillait de son côté, à Londres, à une édition, qui parut très peu après celle d’Hergenrôther, en 1864. Les lettres sont groupées par sujet : t. I, lettres dogmatiques et exégétiques ; t. II, lettres d’exhortation et d’encouragement ; t. III, lettres de consolation ; t. IV, lettres de reproches ; t. V, diverses. La numérotation court de bout en bout, en tout 200 numéros, y compris les cinq lettres canoniques (ci-dessus, col. 1546) ; les Responsa canonica, par contre, sont renvoyés à l’appendice.

Depuis, A. Papadopoulos-Kérameus a publié un certain nombre de lettres inédites : d’abord dans Ocotîo’j… tô nepi toù tcxçou toû K. H. I. X. Ù7r6(j.vY)[ia xai ccXXoe —riva ùno[x.vi]iâ.z.oi toù aùxoG, Saint-Pétersbourg, 1892, en particulier les lettres n. 290, 291, 292, à Marin, évêque de Cère, à Gaudéric de Véliterne et à Zacharie d’Anagni ; puis, en 1896, dans les Travaux de la faculté des lettres de l’univ. de Pétersbourg, t. li, 1896, et à part, sous le titre SS. palriarchæ Photii epis’olie XLT, Pétersbourg, 1896, 45 lettres, dont 21 contenues dans le ms. 68 4 du couvent d’Iviron de l’Athos (remarquer la 10 à Jean de Ravenne, la 20e à Paul de Thessalonique, véritable lettre canonique du type étudié ci-dessus, col. 1547), et 2 1 pro venant du ms. Ifi’l du couvent de Saint-Denys de l’Athos.

Toute cette correspondance est intéressante a des points de vue divers ; il va sans dire que les lettres officielles sont de capitale importance ; l’on y adjoindra la lettre à Jean de Ravenne sur la procession du Saint-Esprit, cf. ci-dessus, col. 1542. Ce ne sont pas elles qui