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POLOGNE — POLYCARPE

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la prédication en Pologne. Beaucoup de ces données sont contenues dans L'œuvre de Michel Wiszniewski, très vaste,

quoiqu’un peu chaotique : llist tire de la littérature polonaise, 9 vol., Cracovie, 1840-1857. Parmi les œuvres plus récentes, il faut mentionner celle d’Alexandre Bruckner, professeur à l’université de Berlin, la littérature religieuse au Moyen Age en Pologne, 2 vol., Varsovie, 1902-1903 ; l'œuvre de Boman Pilât, Histoire de la littérature polonaise, Cracovie, 1926, et la littérature polonaise de Gabriel Korbut, 3 vol., 2e édit., Varsovie, 1929. Deux encyclopédies ecclésiastiques polonaises, celle de Mgr Nowodworski et celledeChelmicki fournissent, en outre, des données sur divers auteurs ainsi que leur bibliographie.

le mouvement théologique récent est suivi de près par les revues : Przeglad powszeehnu ( » Bévue universelle) des jésuites de Cracovie : Ateneum kaplanskie ( « A thénée ecclésiastique >), de Wloclawek ; Przeglad leologiezny ( « Bévue théologique -), de l.v. — L’histoire des écoles est contenue entre autres dans les œuvres suivantes :.1. Lukasiewiez, Histoire des éeoles en Pologne et en Lilhuanie, 4 vol., Poznan, 1849-1851 ; Karbowiak, Histoire de l'éducation et des écoles au Moyen Age en Pologne, Pétersbourg, 1808 ; Cas. Morawski, Histoire de l’université jagellonienne, 2 vol., Cracovie. 1900 ; Bielinski, L’université de Vitna, 3 vol., Cracovie. 1899-1900 ; Pleszezynski, Histoire de l’académie ezclèsiasliguc de Varsovie, Varsovie, 1907 ; Zaleski. Les jésuites en Pologne ; Mgr Simon, Monographie de la /acuité île théologie de Yilna, et Monographie de l’académie de Pétersbourg, parues dans Academia Cœsarca romano catholica ecclesiajlica Petropalitana, anréos 1890-1891.

Parmi les œuvres parues en langues étrangères, les plus importantes sont : A. Bruckner, Geschichle der polnischen Lileratur, 1901 ; Hurter, Somenclator lillerarius, contient des données nombreuses, mais parfois dépourvues d’exactitude sur les théologiens polonais ; Beiga, Pierre Skarga (en trançcis), 1924 ; A. Kichhorn, Der ermlàndisrhe Bischoj und Cardinal St. Hosius. Mayence, 1854-1855 du même, Martin Kromer, ibid., 18f18 ; Aur. Palmieri, Theologia dogniticr. orllvidoxii, Prolegomena, t. i, Florence, 1911, p. 703-798 (sur les polémiques au sujet de l’union) ; K. Volker (prof. à Vienne, protestant), Kirchengeschichle Polens, BerlinI. i ; >Li. ;. 1930.

H. ClCHOWSKI.

    1. POLYCARPE##


POLYCARPE, évêque de Smyrne et martyr. — I. Vu. 11. Écrits et doctrine.

I. ie.

Nous avons sur Polycarpe des renseignen ents de première main dans la relation de son martre, citée sous le titre de Martyrium Polycarpi, et rédigée à Smyrne moins d’un an après l'événement, al : isi que dans saint Irénée. Par contre, la Vita Polyecrpi, qui date du iiie ou du ive siècle, est sans valeur historique. Sur cette Vita, voir Christ, Geschichle der ! iischen Literatur, 5e éd., 1913, t. n b, p. 1077 sq. ; Dickamp, dans la 3e édition des Patres apostolici de Punk, t. ii, Tubingue, 1913, p. lxxxii sq.

lolycarpe subit le martyre « le 2 du mois de Xanthieus, sept jours avant les calendes de mars, un grand samedi…, sous le proconsulat de Statius Quadratus ». Muilyrium Polycarpi, xxi. Cette date correspond au 23 février 155 ou au 22 février 156. Sur cette question chronologique, voir : Waddington, Fastes des provinces asiatiques, t. i, p. 219 sq., qui a aiguillé les recherches sur la bonne voie ; Lightfoot, The aposlolic Fathers, t. n a. p. 629 sq. ; Funk, Patres apostolici, t. i, Tubingue, 1901, p. c sq. ; Harnack, Chronologie, t. ii, p. 334 sq. ; Schwartz, De Pionio et Potycarpo, Grettingue, 1905, p. 3, et Christliche und jûlische Ostertafeln, dans les Abhandlungen der Gôttinger Gesellschajt der Wissenscha/ten, neue Folge, t. viii, 1905, p. 325 sq. Schwartz fixe le martyre de Polycarpe au 22 février 156 ; tous les autres préfèrent le 23 février 155.

Devant le proconsul, Polycarpe refusa de renier le Christ en disant : « Je le sers depuis quatre-vingt-six ans… ; comment pourrais-je maudire celui qui m’a sauvé? i Martyrium Polycarpi, ix. Tenant pour bien fondée la donnée de la Vita Polycarpi, c. iii, qui affirme que le célèbre martr n'était devenu chrétien qu'à son adolescence, Zahn entend les quatre-vingt-six ans de

DICI'. DH T1IÉOI.. CATHOL.

la vie chrétienne de Polycarpe et non de son âge. "Voir Forschungen zur Geschichte des N. T. Fanons, t. iv, p. 2 Il sq. ; t. vi, p. 94 sq. A ce compte, Polycarpe aurait été centenaire à son martyre, ainsi que lors de sa visite au pape Anicet, dont l’avènement est postérieur à l’année 150. Or, un voyage de Smyrne à Rome, de la part d’un vieillard centenaire, n’est guère vraisemblable ; en outre, si Polycarpe avait subi le martyre âgé de cent ans, le rédacteur du Martyrium n’aurait pas manqué de le relever. Aussi estimons-nous que la phrase : « Je le sers depuis quatre-vingt-six ans » doit être entendue au sens que Polycarpe avait 86 ans et qu’il était chrétien depuis quatre-vingt-six ans ; d’où il s’ensuit qu’il fut baptisé tout enfant ; sa naissance serait donc à fixer à proximité de l’année 70.

Polycarpe « reçut les enseignements des apôtres et eut l’occasion de s’entretenir avec un grand nombre de ceux qui avaient vu le Seigneur » ; c’est aussi « par les apôtres qu’il fut institué évêque de Smyrne ». Irénée, Contra hier., t. III, c. iii, 4, P. G., t. vii, col. 851. A ses disciples, il parlait volontiers de la rencontre qui eut lieu à Éphèse entre « Jean le disciple du Seigneur et Cérinthe ». Irénée, ibid. Les relations intimes de Polycarpe avec « Jean et avec les autres qui ont vu le Seigneur », avec « Jean le disciple du Seigneur et avec les autres apôtres » sont encore rappelées par Irénée, tant dans la lettre au prêtre romain Florinus que dans celle qu’il écrivit au pape Victor à l’occasion de la controverse quartodécimane. Voir la lettre à Florinus, dans Eusèbe, Hist. eccl., t. V, c. xx, n. 6 ; celle au pape Victor, ibid., t. V, c. xxiv, P. G., t. xx, col. 483 sq. et 500 sq.

Schwartz concède qu’il ressort de ces textes qu' Irénée voulait faire de Polycarpe un disciple de l’apôtre Jean, . mais il prétend qu’en cela l'évêque de Lyon a sciemment falsifié la vérité, la Vita Polycarpi ne mentionnant aucun rapport de son héros avec Jean. De Pionio et Polycarpo, p. 33. Mais nous ne croyons pas qu’un document comme la Vita Polycarpi, dont on ne connaît exactement ni l’auteur ni l'époque, puisse infirmer le témoignage d’Irénée, qui écrivait du vivant d’un grand nombre de disciples de Polycarpe, d’autant plus que c’est précisément dans une lettre à un ancien disciple de Polycarpe, le prêtre romain Florinus qui, à cette époque, penchait vers l’hérésie, qu' Irénée insiste particulièrement sur les relations du célèbre martyr de Smyrne avec l’apôtre Jean. Si la Vita Polycarpi ne souille mot de l’apôtre Jean, c’est parce que son auteur prétend que l'Église de Smyrne a reçu de saint Paul une observance pascale nettement opposée à l’usage quartodéciman — observance qu'à son avis elle a toujours conservée depuis — ce qui ne présenterait pas de vraisemblance, si Polycarpe avait été disciple de Jean, dont les quartodécimans se réclamaient. Sur cette question, voir Diekamp, dans les Patres apostolici de Funk, 3e édit., t. ii, 1913, p. lxxxviii sq.

En rigueur de critique historique, nous pouvons donc voir en Polycarpe un disciple de l’apôtre Jean. Nous ignorons la date de son institution comme évêque de Smyrne. Polycarpe en était certainement l'évêque lors du passage d’Ignace d’Antioche par cette ville, dans la seconde moitié du règne de Trajan. Cela ressort de la lettre que, de Troade, Ignace écrivit à Polycarpe. Funk, Patres apostolici, t. i, p. 286 sq. ; P. G., t. v, col. 718 sq.

Le labeur évangélique de Polycarpe fut très fécond. Sans Cela, la foule hostile des païens qui entourait son bûcher ne l’aurait pas appelé « le docteur de l’Asie…, le destructeur de nos dieux…. celui qui enseigne à un grand nombre d’hommes de ne pas adorer (les dieux) ». Martyr. Polyc, xii. Son action contre l’hérésie fut très efficace. Lors de son voyage

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