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sonnalité juridique ecclésiastique, constituent à proprement parler l’axe de l’Action catholique. A cette dernière participent avant tout les associations nationales, diocésaines et paroissiales. La Fédération nationale des associations doit se composer des groupements diocésains et paroissiaux, si elle veut participer à l’Action catholique diocésaine et paroissiale.

Appartiennent à l’Action catholique : les associations d’hommes, de femmes, de jeunes gens des deux sexes ; dans certains diocèses les évêques traitent sur le même pied les associations des enfants de Marie, les confréries et le Rosaire vivant. L'évêque de Katowice a organisé en plus les « missions intérieures », c’est-à-dire le travail collectif et individuel qui doit préparer la dévotion et la perfection, nécessaires au développement de l’Action catholique. Poznan, siège du primat de Pologne, est aussi celui de l’Institut supérieur d’Action catholique.

Depuis 1930, l’Action catholique a commencé une activité systématique. Elle se développe dans deux directions : l'éducation et l’organisation. Dans tous les diocèses, tous les prêtres, sans considération d'âge et de dignité, ont passé par les cours de l’Action catholique. Dans les villes diocésaines et décanales, il y a eu des cours souvent répétés et qui avaient pour but de former les gens pour le travail de l’Action catholique. Ces cours ont été organisés aussi bien pour les personnes qui avaient travaillé déjà dans les organisations catholiques, que pour celles qui étaient désignées pour devenir les futurs membres des conseils.

On a donc fait ici un grand effort qui a produit de sérieux résultats. D’autre part, les évêques ont nommé les secrétaires de l’Action catholique qui dirigent le travail d'éducation, créent les comités directeurs diocésains, et passent ensuite à l’organisation de l’Action catholique dans les paroisses. Dans un des diocèses, une femme est présidente de l’Action catholique diocésaine.

Dans tous les diocèses, l’Action catholique déploie son activité religieuse et missionnaire, encourage les retraites, etc. Les œuvres de charité se développent d’une manière particulièrement rapide ; dans ce but, on a fondé, dans tous les diocèses, des associations paroissiales, qui constituent une Fédération diocésaine, Carilas. Elle est un membre autonome de l’Action catholique.

L’Action catholique manifeste en Pologne une très grande activité. Les associations professionnelles n’en font pas partie, mais, dans certains diocèses, on leur a procuré une aide morale. La difficulté consiste en ce que les associations professionnelles, en Pologne comme dans les autres pays, dépendent des partis politiques.

Le 28 janvier 1934, un décret du Conseil des ministres, paru après entente avec l'épiscopat, a donné pour l’Action catholique les directives suivantes :

Le décret n’emploie pas le nom d' « Action catholique », mais il parle « des associations qui poursuivent un but religieux et confessionnel catholique ». Le but essentiel, mais pas unique, de ces associations consiste en « la propagation des principes catholiques » dans la vie privée et publique.

Comparativement aux autres, celles-ci sont privilégiées. Elles sont placées sous la surveillance directe de l’Ordinaire, et non pas sous celle du pouvoir administratif. Ce dernier, s’il remarquait des abus, adresserait directement une plainte à l'évêque. Les associations sont libres des restrictions auxquel’es sont soumises les autres associations, en ce qui concerne la création des sections locales, des unions, les profits et les offrandes publiques. A ces unions peuvent appartenir aussi les associations, qui tout < n i tant ; u service de l’idée religieuse, n’ont pas comme but essentiel

de propager les principes catholiques. Les autres associations n’ont pas le droit d’exiger une obéissance absolue de leurs meml res, mais les associations, qu’on mentionne ici, peuvent exiger cette obéissance quand il s’agit de la propagation des principes catholiques.

Pour que l’association puisse profiter de ces droits, elle ne doit pas être un syndicat, elle doit, d’autre part, obtenir soit l’autorisation de l'évêque au moment de la fondation, soit une approbation ultérieure. L’Ordinaire fait connaître au voïvodç (préfet) son consentement ou son approbation, ou bien l’association elle-même présente un document analogue provenant de l'évêque. Le pouvoir administratif approuve ces associations et il ne peut refuser sa confirmation que dans le cas où les statuts de l’association seraient en opposition avec la loi. Quant aux autres associations, le pouvoir administratif peut toujours refuser son consentement, si, à son avis, lesdits f roupements menacent la sécurité, la tranquillité et l’ordre publics.

A. Szymanski.

Y. L'Église orthodoxe. La question de l’union. — La Pologne a dû résoudre, depuis le temps de son expansion politique vers l’Orient, au xie bièclc, le problème de l'Église schismalique, c’est-à-dire de cette Église qui, suivant l’impulsion de Constantin ople, s’est séparée de Pome. Il y avait donc, sur les territoires de la Pologne de ce temps-là et du grand-duché de Lithuanie, uni à l'État polonais, quelques millions de dissidents, appartenant aux populations ruthènes. Réalisée en 1439, au concile de Florence, l’union des Églises ne dura que quelques dizaines d’années. Mais, vers la fin du xvie siècle, l'épiscopat dissident de Pologne, sauf deux évêques, revint à l’unité romaine, au synode de Rrzesc, en 1596. II est vrai que ni le clergé, ni les fidèles ne furent absolument d’accord pour accepter cette union. Il en résulta une scission, à la suite de laquelle se formèrent, en Pologne, deux Églises orientales : celle qui était unie à Rome et celle qui resta dans le schisme : en d’autres termes, les uniates et les non-uniates. A partir de 1620, l'Église non-uniate avait reçu des droits politiques et sa hiérarchie fut reconnue par l'État, à côté de la hiérarchie de l'Église uniate". Malgré les coups très durs qui furent portés à l'Église uniate par l'Église adverse, surtout dans la période des guerres avec les Cosaques ( 1646-1 656), cette Église s’affermissait de plus en plus. Vers la fin du xviie siècle et au commencement du xvine, deux des derniers diocèses non-uniates, celui de Lwôw et celui de Przemysl, revinrent à l’unité de l'Église romaine, tandis que se détachaient de la Pologne les parties les plus orientales où il y avait une majorité de dissidents. Ainsi, au moment des partages de la Pologne, il ne restait qu’un tout petit nombre de schismatiques sur le territoire strictement polonais.

Après les partages, le plus grand nombre des uniates passa sous la domination russe. Malgré les garanties données par le gouvernement russe à l'Église catholique des deux rites que ses libertés seraient sauvegardées, le gouvernement, aidé par l’Eglise schismatique qui était alors l'Église d’Etat en Russie, se mit bientôt à désagréger l’union. Cette liquidation se fit par étapes entre 1795 et 1839. Enfin, le dernier diocèse, celui de Chelm, fut supprimé en 1875. Tous les catholiques du rit grec furent forcés de se soumettre à la religion d'État. Ne restèrent unies à l'Église romaine que les parties de la Pologne qui, sous le nom de « Galicie et Lodomérie », faisaient partie de la monarchie autrichienne.

Après la résurrection de la Pologne, en 1918, et après la guerre avec la Russie bolchevique, en 1920, la Pologne a reconquis une partie considérable de ses territoires d’autrefois, qui étaient habités par des