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POLOGNE. L’ENSEIGNEMENT ECCLÉSIASTIQUE


Poloiiiiv imitas, qui a opéré la démarcation îles diocèses. Le rit gréco-russe, dont les tenants habitent le centre et l’est de la Petite-Pologne (ancienne Galicie) est resté sans changement avec une seule province ecclésiastique composée d’un seul archidiocèse et de deux diocèses. Le rit arménien est resté aussi sans changement avec l’archidiocèse de Lwôw.

Pour terminer notre aperçu, une question s’impose. Comment caractériser de façon générale les rapports juridiques de l'Église et de l'État en Pologne, comment les nommer'? Il faut exclure tout d’abord la séparation de l'Église d’avec l'État, fût-ce même sous sa forme la plus modérée, il faut de même écarter toute suprématie de l'État sur l'Église catholique ou de l'Église catholique sur l'État. La constitution polonaise, de même que le concordat polonais, rejettent définitivement ces systèmes. Reste donc le système de coopération de l'Église avec l'État, coopération fondée sur une reconnaissance réciproque de la souveraineté incombant à chacune des deux autorités dans sa sphère respective d’action, ainsi que sur une confiance mutuelle et une bienveillante entente en ce qui concerne les affaires mixtes. L'Église catholique, avec sa tradition de vingt siècles et l'État polonais, avec son organisation moderne, ont démontré à leur gloire, au profit de leurs sujets, comment les deux autorités suprêmes, ecclésiastique et laïque, peuvent s’unir de façon concrète et, côte à côte, se complétant et se prêtant mutuellement appui, tendre à réaliser l’idéal le plus haut de l’humanité.

W. Abraham, A’asrn konslitucja. Praca zbiorowa, Cracovie, 1 922 ; K. Blaszezynski, Kondordat i jego wykonanie, PoLnan, 1928 ; Biuro Episkopatu Polskiego, Concordatum cum republica Polona 10, XI, 1925, an. inilum, brevissimo commentario auctum, Wloclavvek, 1925 ; St. Piekarski, H yznania reliqijnew Polsce, Varsovie, 1927 ; l-'r. Grubel, Die RechlshiQe der rômisch-katholixrhen Kirche in Polen nach drm Konkordat nom 10 Nov. 1925, Leipzig, 1930.

J. WlSLICKI.

II. L’enseignement et l'éducation ecclésiastiques. — 1° Les petits séminaires. — On a résolu de différentes manières la question des petits séminaires en Pologne. Dans les parties de la Pologne occupées autrefois par les Allemands et par les Autrichiens, on a établi des internats, c’est-à-dire des maisons d'éducation, dont les élèves fréquentent les lycées ou les gymnases. Dans le diocèse de Posnanie, il y a quatre maisons de cette sorte : Srem, Trzemeszno, Wegrôw, Ostrôw ; en Poméranie, il y en a deux : Pelplin, Swiecie ; en Petite-Pologne, quatre : Lwôw (1840), Cracovie (1895), Przemysl (1902), Tarnôw (1901) ; en Silésie, une seule : Tarnowskie Gôry (1923). Dans la partie du pays occupée autrefois par les Russes, chaque évêque possède un gymnase avec un programme adapté aux besoins du séminaire supérieur (c’est-à-dire un collège du type classique ou bien linguistique). Ces gymnases comptent en général 8 classes ; il est très rare qu’ils en aient moins, et alors ce ne sont que les classes supérieures. Les certificats délivrés par ces gymnases sont reconnus par l'État, mais pas tous au même degré. Ces gymnases ont été créés dans la période de 1923 à 1925, à l’exception de Wloclawek (1903) et de Plock (1916). Dans les autres diocèses, il n’y a des gymnases qu'à Pelplin et Lwôw du rit gréco-catholique, depuis 1919.

Les religieux ont des séminaires destinés à leur recrutement particulier. Parfois, ce sont des collèges avec des écoles de 5 ou 6 classes (il y a environ 20 écoles de ce genre) ; parfois ce sont des gymnases de 8 classes, par exemple les rédemptoristes à Torun ; les piaristes à Rakowice, non loin de Cracovie ; les palotins à Wadowice, ou bien des lycées qui ne comprennent que les classes supérieures.

dict. de ihéol. catiiol.

Avant la Grande Guerre, il y avait à peine 13 petits séminaires, principalement dans les parties du pays occupées par les Russes et les Autrichiens. Ils comptaient environ 700 élèves. En 1931-1932, il y avait déjà 52 petits séminaires, dont 49 du rit latin et 3 du rit grec. Le nombre des élèves s'élève à 4 000 du rit latin et 400 du rit grec, avec 230 professeurs prêtres et 100 professeurs laïques.

Les grands séminaires.

Dans la partie du pays

occupée autrefois par les Russes, les anciens diocèses possèdent leurs propres grands séminaires, qui sont en même temps des établissements d'éducation et d'étude. Les nouveaux diocèses créés après le concordat, sauf celui de Czestochowa, se sont conformés à ce régime. Les études durent six ans. Dans quelques maisons, les études sont plus courtes, soit parce que les séminaires sont encore dans la période d’organisation, soit parce qu’on a besoin de faire sortir plus vite les prêtres pour les nommer curés. Le même régime existe dans le diocèse de Poznan et dans celui de Gniezno, mais il y a une division des études (on fait la philosophie à Gniezno et la théologie à Poznan), et dans le diocèse de Chelmno en Poméranie.

Les facultés de théologie.

Dans la partie du pays

occupée autrefois par les Autrichiens, les séminaristes des diocèses de Cracovie et de Lwôw étudient dans les universités de Cracovie et de Lwôw, et dans les instituts théologiques organisés sur le modèle des facultés universitaires, dans les diocèses de Tarnôw et de Przemysl ; ils habitent des séminaires, dirigés par un recteur nommé par l'évêque. Ce régime a été admis aussi dans les nouveaux diocèses de Czestochowa et de Katowice. Ces deux diocèses ont construit à Cracovie (diocèse de Cracovie) leurs propres bâtiments en y installant leurs séminaires sous la dépendance directe des évêques respectifs de Katowice et de Czestochowa ; les séminaristes étudient à la faculté de théologie de l’université, qui possède ainsi les étudiants de Cracovie, de Czestochowa et de Katowice.

Toutes les universités d'État en Pologne possèdent des facultés de théologie (Cracovie, Lwôw, Varsovie, Vilna), exception faite de l’université de Poznan. Toutefois, à Varsovie, à côté de la faculté de théologie à l’université (cursus major), il y a un séminaire (cursus minor). Il en est de même pour Lublin. A Vilna, au contraire, il y a à l’université un cursus minor outre le grand séminaire ; les étudiants suivent donc les cours dans les deux institutions.

En 1918-1919, on a créé à Lublin, grâce à l’initiative de l’abbé I. Radziszewski et avec l’aide financière de M. Charles Jaroszynski, l’université libre catholique. A côté de la faculté de droit et de la faculté des lettres, il s’y trouve aussi une faculté de théologie et une faculté de droit canonique. Les deux facultés ecclésiastiques ont été créées comme instituts pontificaux et délivrent le titre de docteur. Ces diplômes sont reconnus par l'État.

Les professeurs des facultés, des séminaires et des instituts théologiques ont créé, en 1922, sur l’initiative du chanoine Borowski, une Fédération des instituts théologiques en Pologne. On y échange des vues sur des sujets concernant l'éducation et l’instruction du clergé, le développement des sciences ecclésiastiques, la manière de cultiver l’esprit sacerdotal et fraternel, l’aide à apporter aux instituts théologiques. La Fédération a organisé cinq congrès dont les comptes rendus ont été publiés avec les conférences et d’autres travaux encore.

Clergé régulier.

Outre les instituts théologiques

pour le clergé séculier, il y a aussi en Pologne des instituts pour le clergé régulier, et notamment l’institut pour les prêtres missionnaires de Cracovie, depuis 1886 (le diplôme de cet institut donne, depuis 1910, les

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