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POISSON (NICOLAS) — POLE (RKGINALD)
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sous le nom de Mère Marie de Jésus, morte en 1652. Rien dans son caractère et sa conduite ne devait lui attirer les persécutions dont il fut l’objet. Il mourut à Lyon le 3 mai 1710 : « C’était, dit Batterel, un vieillard vénérable, qui avait la physionomie d’un homme d’esprit, homme de bon conseil et très réglé dans ses mœurs. » Op. cit., p. 201.

Baillet, Vie de monsieur Desvaries, 2 vol. in-4°, Paris, 1691, préf., p. xii, xiii, xvi, t. i, p. 285, 317, 318 ; t. ii, p. 400 ; Batterel, Mémoires domestiques pour servir à l’histoire de l’Oratoire, t. IV, 1905, p. 184-203 : François Salmon, Traité de l’élude des conciles, in-4°, Paris, 1724, p. 275 sq. ; Moréri, Dictionnaire ; Fr. Bonillier, Histoire de la philosophie eartésienne, 2 vol. in-8°, Paris, 1854, c. xxiv ; et ici les articles Innocent XI, t. vi, col. 2009, et Laxisme, t. viii, col. 49 sq.

A. MoLIEN.

    1. POLANSKY Népomucène##


1. POLANSKY Népomucène, né en 1723, à Brunn (Brno), en Moravie, entra dans la Compagnie de Jésus en 1738, enseigna les mathématiques, la théologie, l’Écriture sainte et l’histoire ecclésiastique. Il mourut à Olmutz, le 13 octobre 1776. Il a laissé, outre plusieurs écrits sur les mathématiques et les sciences naturelles, deux courts traités théologiques : Dissertatio de baptismo parmilorum ejusque gratia, Prague, 1759 ; Num ex Clément, un. de Sum. Trinilate et flde catholica… helerodoxi recle deducant : Ante Florentinum et Tridentinum fidem Ecclesise non fuisse, sacramentel continere gratiam…, Prague, 1759, reproduit dans le Thésaurus theologicus, de Zaccaria, t. x, p. 207-216.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vi, col. 948.

J.-P. Grausem.

    1. POLANSKY Thaddèe##


2. POLANSKY Thaddèe, né à Hradisch, en Moravie, le 13 mars 1713, admis dans la Compagnie de Jésus en 1731, enseigna la philosophie et pendant huit ans la théologie, fut chancelier de l’université d’Olmutz et mourut dans cette ville le 12 octobre 1770. Ses principaux ouvrages sont : Tractatus de actibus humanis, Olmutz, 1753 ; De Verbi divini incarnatione, ibid., 1756 ; De sacramentis, 2 vol., ibid., 1756 et 1758 ; De Deo uno et trino, ibid., 1760.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. VI, col. 948949 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v, col. 17.

J.-P. Grausem.

POLE Reginald (1500-1558), cardinal et archevêque de Cantorbéry, l’un des principaux artisans de la réforme catholique au xvie siècle. Il était apparenté par sa mère, Marguerite Plantagenet, fdle du duc de Clarence et nièce d’Edouard IV, à la famille royale d’Angleterre, car Henri VII avait épousé Elisabeth, fille d’Edouard IV et cousine de Marguerite.

Reginald Pôle naquit à Stourton Castle (Stafîordshire), en mars 1500. Il perdit son père à l’âge de cinq ans et fut élevé aux frais du roi. Après ses premières études chez les carmes, puis à Magdalen Collège (Oxford), il fut reçu, dès 1515, bachelor of arts. En 1516, sa mère était nommée gouvernante de Marie, la fille aînée de Henri VIII. Dès lors, les faveurs pieuvent sur sa tête : prébende de Roscombe, en 1516 ; bénéfice à la cathédrale de Salisbury, en 1519 ; décanat de Wimburn, en 1518, qu’il échangera, en 1527, contre celui d’Exeter. En 1521 (non en 1519, commele dit Pastor, Geschichte der Pâpste, t. v, p. 116), il passe, amplement muni d’argent par le roi, à l’université de Padoue. Il s’y lie avec les humanistes Christophe de Longueil, dont il devait écrire la vie en un latin élégant, Bembo, Giberti, Sadolet. Il devient humaniste lui-même. Il ne songe point à entrer dans les ordres et il ne recevra la prêtrise qu’après son élévation au siège primatial de Cantorbéry, en 1555.

Survient alors la malheureuse affaire du divorce

d’Henri VIII. Pôle est alors de retour en Angleterre. Il a la faiblesse d’accepter de servir d’intermédiaire au roi, pour obtenir des avis favorables auprès des sommités professorales de Paris. Malgré ses dénégations postérieures, ses lettres de ce temps ne laissent pas de doute à ce sujet (voir surtout n. 6505, du 7 juillet 1530, dans Calendar oj State papers, Henry VIII, éd. Brewer). Revenu en Angleterre, en 1530, il vit à l’écart de la cour, retiré à la chartreuse de Sheen, et s’adonne aux études théologiques. Il refuse le siège d’York, rendu vacant par la mort de Wolsey, en 1532. Benrath suppose, sans preuves, qu’il ambitionnait la main de la princesse Marie et refusait pour cette raison de s’engager dans les ordres. C’est à tort qu’il voit une confirmation de cette conjecture dans les papiers découverts par Bergenroth, aux archives de Simancas.

Ce fut sûrement une grande joie pour Reginald d’obtenir du roi, avec un secours de 400 ducats ajouté aux revenus de ses bénéfices, la permission de repartir pour l’Italie, en 1532. Il revit son ami Sadolet à Carpentras. Il se rendit de là à Padoue, puis à Venise. Dans ces deux villes, il retrouvait ses amis, Giberti, Gregorio Cortese, Gasparo Contarini. Il se liait avec Carafa, avec Marcantonio Flaminio et le Vénitien Alvise Priuli. Contarini surtout était son modèle. Il admirait en lui un merveilleux mélange de piété, de largeur d’esprit, de haute culture et de noblesse d’âme. Aussi fut-il de ceux qui applaudirent à son élévation au cardinalat, le 21 mai 1535. Le cercle de Contarini était dès lors très occupé de la grande affaire de la réforme catholique. Sur ces entrefaites, Henri VIII somma son cousin de se prononcer publiquement et par écrit sur les deux questions si brûlantes alors en Angleterre : 1° la validité du divorce et du remariage du roi ; 2° la suprématie du roi sur l’Église d’Angleterre. Pôle prit aussitôt la plume et écrivit son Pro ecclesiastiae unitatis de/ensione, Rome, sans date ; Strasbourg, 1555 ; Ingolstadt, 1587, etc. Il y réfutait, non sans quelque passion dans le langage, l’ouvrage de Sampson, Oratio de dignitate et potestate régis. Contarini, son conseiller habituel, blâma le ton de son livre. Cf. Dittrich, Kardinal Contarini, Braunsberg, 1885, p. 215, 427 sq. Il semble bien que Pôle ait été très affecté par les nouvelles reçues d’Angleterre et qu’il ait songé déjà, comme le prouvent les archives de Simancas, à la possibilité d’un soulèvement de la nation, dans le but de détrôner le roi parjure. En réponse à son De unitate, Henri VIII lui intima l’ordre de rentrer dans le royaume. Pôle refusa. Il obéit au contraire au pape Paul III, lorsque celui-ci, dans la deuxième quinzaine de juillet 1536, le manda à Rome pour le faire entrer dans la commission de la réforme de l’Église. Pôle prit part, en cette qualité, au fameux Consilium de emendanda Ecclesia, de février 1537, qui marque une date mémorable dans l’histoire de la réforme catholique. Pastor, op. cit., t. v, p. 117 sq. Le 22 décembre 1536, Pôle avait été élevé au cardinalat, ainsi que Carafa, Sadolet, del Monte et d’autres.

Au cours de 1537, Pôle reçut le titre de légat en Angleterre. Les espérances de soulèvement contre Henri VIII semblaient s’accentuer. La présence d’un légat pontifical, proche parent du roi, pouvait donner aux mécontents un appui décisif. Pôle se rendit aux Pays-Bas, attendant l’heure propice. Mais Henri VIII avait gagné de vitesse ses adversaires. Le mouvement fut étouffé dans l’œuf. Pôle fut déclaré coupable de haute trahison et mis hors la loi. Sa tête fut mise à prix. Il ne trouva d’appui ni auprès de François I er, ni auprès de l’empereur. Il se réfugia à Cambrai, puis à Liège, enfin à Carpentras. Ne pouvant obtenir son extradition, Henri VIII se vengea sur ses proches. Sa mère et ses frères furent arrêtés. Son plus jeune frère acheta lâchement sa grâce en accusant les autres. Lord