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PLOW’DEN (FRANÇOIS) — PLUniKT (ADRIEN

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Saint-Jacques (sans nom d’auteur). Nous avons, ici même, exposé la thèse fondamentale de ce traité : réalité du sacrifice de Jésus-Christ à la messe non par une immolation nouvelle, mais par l’oblation de l’immolation jadis accomplie au Calvaire. Voir Messe, t. x. col. 1217. Cet ouvrage provoqua des divisions parmi les appelants. L’abbé Rivière, dit Pelvert, s’attaqua à la thèse de Plowden. Après plusieurs conciliabules. Plowden se décida à modifier les passages sur lesquels s’étaient exercés, avec le plus de vigueur, les critiques et introduisit dans son ouvrage des « cartons » qui ne changeaient ni les divisions, ni la pagination. C’est ce qui explique qu’on trouve, avec la même date d’édition et une présentation extérieure absolument semblable, deux textes parfois assez divergents. L’exemplaire qui se trouve à la Bibliothèque nationale, à Paris, possède le texte non corrigé et doit être consulté de préférence.

Il avait été décidé d’abord entre appelants que l’on ne soulèverait aucune controverse publique. Mais Plowden ayant repris ses premières conceptions, Rivière l’attaqua vivement. Sur cette controverse, voir Messe, col. 1218 sq. Rivière et ses amis publièrent un certain nombre d’ouvrages contre Plowden. Voir Rivière. Mais Plowden ne répondit jamais. La controverse, d’ailleurs, se passa entièrement entre appelants.

Michaud, Bibliographie universelle, art. Plowden (François).

A. Michel.

PLUMYŒN Josse-Joseph (1692-1757), né à Ypres, le 2 février 1692, fit ses études de philosophie à Ypres, chez les jésuites, et sa théologie à l’université de Douai, où il obtint, le 20 mars 1713, le grade de licencié. Revenu à Ypres, il fut successivement pénitencier, censeur des livres, examinateur synodal et proviseur du séminaire épiscopal, et enfin doyen du chapitre, le 20 octobre 1736. Il mourut le 10 janvier 1757.

Il a publié divers écrits de théologie ou d’histoire religieuse. On peut citer les suivants : Examen du différend de saint Cyprien avec le pape saint Etienne, au sujet de la rebaptisation des hérétiques, où l’on montre la fausseté de la comparaison prétendue entre la cause de ce saint et celle des appelants de la bulle Unigenitus, in-4°, Ypres, 1720 ; quelques écrivains ont attribué, à tort, ce semble, cet écrit à François Foppens. — Dissertaliones selectie in Scripturam sacram, in-8°, Ypres, 1735. La dissertation sur la Dernière Pâque du Christ, traduite en français, a été publiée, t. ii, p. 81 sq. de la Bible en latin et en français, avec des préfaces, des dissertations et des notes littérales, critiques et historiques, éditée à Paris en 1748, par dom Calmet, l’abbé de Vence et les auteurs les plus célèbres, en 25 volumes, dont le dernier parut en 1824. Les Mémoires de Trévoux, août 1741, p. 1349-1380, parlent de la dissertation sur les soixante-dix semaines de Daniel. — Réflexions adressées à M. Joly de Fleury, avocat général au parlement de Paris, sur son plaidoyer du 22 août 1739, pour la suppression d’un écrit intitulé : Lettres de plusieurs évêques sur l’obligation de priver du sacrifice de la messe les appelants », in-4°, Ypres, 1739. — Explications de la prophétie de Jacob, dans Mémoires de Trévoux, septembre 1741, p. 1653-1679. Histoire des anciens empereurs de l’Asie jusqu’à la mort de Cyrus, précédée de l’histoire du monde depuis la création jusqu’à la dispersion des peuples, servant d’introduction, in-8°, Ypres, 1745 (Mémoires de Trévoux, avril 1748, p. 677-705). — Plumyoen a laissé quelques manuscrits énumérés par Gœthals et les Mémoires de Trévoux. La plupart de ces écrits sont perdus ; ils traitaient de questions relatives à l’Écriture sainte : histoire avant et après le déluge : chronologie de

Joseph ; histoire des pharaons ; Céphas repris par saint Paul ; histoire du peuple hébreu depuis la vocation d’Abraham.

Gœthals, Histoire des lettres, des sciences…, 1 vol. in-8°, Bruxelles, 1840-1811, t. iii, p. 293-302 ; Vandeputte, Bibliographie des hommes remarquables de la Flandre occidentale, t. ii, p. 1)8-99 ; Al. Vandenpcercboom, Ypriuna, t. vi, p. 414-410, 421, 138 ; Biographie nationale de Belgique, Bruxelles, t. xvii, col. 834-838 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 1439.

J. Carreyre.

1. PLUQUET François-André-Adrien (17161790), né à Baveux, le 14 juin 1716, fit ses études à Cæn et à Paris. Il fut précepteur de l’abbé de Choiseul, qui, devenu archevêque d’Albi et ensuite de Cambrai, l’amena avec lui dans ses deux résidences. Il fut chanoine de Cambrai, en 1764, et devint, en 1766, professeur de théologie morale au Collège de France et, en 1768, professeur d’histoire. Il prit sa retraite, en 1782. et, dès lors, s’occupa fort activement de théologie morale et sociale. Il passait pour fort attaché au parti janséniste ; cependant les doctrines jansénistes proprement dites ne paraissent que fort peu dans ses écrits. Il mourut à Paris le 18 septembre 1790.

Les écrits de Pluquet se rapportent ordinairement à la théologie morale et ils ont pour but de combattre l’incrédulité grandissante du xviir 2 siècle. Le premier en date a pour titre : Examen du fatalisme ou Exposition et réfutation des différents systèmes de fatalisme qui ont partagé les philosophes sur l’origine du monde, sur la nature de Tâme et sur les principes des actions humaines, 3 vol. in-12, Paris, 1757. L’abbé Pluquet montre que Dieu a créé librement le monde, qu’il gouverne tout, qu’il a donné la liberté à l’homme et que celui-ci, affranchi de toute nécessité, est maître de ses actions. Il raconte les diverses formes du fatalisme, depuis les anciens peuples de l’Inde et de la Chine jusqu’au fatalisme moderne ; chemin faisant, il indique les principes essentiels des différentes philosophies (Mémoires de Trévoux, juill.-août 1757, p. 1820, 1864 et 2049-2088). Les encyclopédistes furent frappés de la vigueur et de la netteté de cet écrit et ils tentèrent, dit-on, de gagner l’abbé Pluquet à leur cause. Mais celui-ci, tout au contraire, se déclara nettement contre eux, dans un nouvel écrit, qui eut, alors et depuis, beaucoup de succès, sous le titre : Mémoires pour servir à l’histoire des égarements humains par rapport à la religion chrétienne, 2 vol. in-8°, Paris, 1762. Il est plus connu sous le titre : Dictionnaire des hérésies, des erreurs et des schismes, précédé du discours dans lequel on recherche quelle a été la religion primitive des hommes, les changements qu’elle a soufferts jusqu’à la naissance du christianisme, les causes générales, les liaisons et les effets des hérésies qui ont divisé les chrétiens, 2 vol. in-8°, Paris, 1762-1764 ; 2 vol. in-12, Paris, 1776 ; 2 vol. in-8°, Besançon, 1817 ; 1 vol. in-4°, Paris, 1844 (Mémoires de Trévoux, oct. 1762, p. 2518-2541, nov. 1762, p. 282 ! » 2852, et janv. 1763, p. 56-96, juill. 1765, p. 297-317). L’édition de Besançon, 2 vol. in-8°, 1817, a ajouté à l’œuvre de Pluquet quatre longs articles sur les constitutionnels, sur le jansénisme, le quesnellisme et sur Richer. Le neveu de Pluquet protesta contre cette addition (Ami de la religion du 24 juill. 1819, t. xx, p. 337-342). L’Encyclopédie théologique de Migne en a fait une nouvelle édition, 2 vol. in-4°, Paris, 1843-1847.

— La sociabilité, 2 vol. in-12, Paris, 1767, où il montre que l’homme est sociable par nature et que, contrairement à la doctrine de Ilobbes, l’homme est porté au bien et à la pratique des vertus (Mémoires de Trévoux, févr. 1768, p. 334-3 18). — Lettres à un ami sur les arrêts du conseil du —’10 août 1777, concernant la librairie et l’imprimerie, in-8°, Londres, 1778. Ce sont trois lettres, datées du 15 novembre 1777, du 21 janvier