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PLOVE (NICOLAS) — PLOWDEN (FRANÇOIS

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    1. PLOVE Nicolas##


PLOVE Nicolas, théologien et canoniste polonais. (xve siècle). C’est le même personnage qui est appelé Plovius, Pluuæus, Puluseus, Plonius, Blonius, de

Ploue, de Blony, de Blonié. Ce dernier nom semblerait le plus exact, Nicolas étant originaire de Blonié, petite localité à 20 kilomètres à l’ouest de Varsovie. Il fut docteur en droit canonique et chapelain de l’évêque Stanislas Tzolek, qui occupa le siège de Poznan entre 1428 et 1438. Prédicateur en renom, il a laissé des sermons qui ont été imprimés à la fin du xve siècle : Sermones de tempore et sanctis, Strasbourg, 1495 et 1498 (donnés comme de Nicolas Blony). Cf. Hain, Repertorium, n. 3262 et 3263. Il est aussi l’auteur d’un petit traité de théologie pastorale qui a eu un très vif succès, à en juger par les très nombreuses éditions qui en parurent à la fm du xve et au début du xvi° siècle’: Tractatus sacerdotalis de sacramentis deque divinis officiis et eorum administrationibus, Strasbourg, 1476, 1488, 1490, 1492, 1493, etc., etc. Cf. Hain, Repertorium, n. 3253 sq. C’est un petit manuel contenant, sous forme brève, ce qu’un ecclésiastique doit savoir sur les sacrements (en général et en particulier), sur la messe (dont les différentes parties sont expliquées de manière sobre mais très claire), sur les heures canoniques, sur les censures (excommunication, suspense, nterdit), et les irrégularités. Il y aurait intérêt à relever la théologie sacramentaire de l’auteur, qui aime à comparer en mainte rencontre la position des canonistes et celle des théologiens. Ces diverses parties ont été reproduites dans les Tractatus juris, t. xiv, Venise, 1584, où l’on trouvera le De sacramentis et de sacrificio missæ, fol. 77 r°-96 v°, le De interdicto, fol. 333 r°334 v°, le De excommun icatione, fol. 363 r°-366 r°, le De irregularitale, fol. 400 r°-402 v° ; le De horis canonicis, figure, au t. xv b, fol. 564 v°-566 v° (l’auteur est appelé ici Nicolas de Poznan). Dans la Bibliotheca realis juridica, de Martin Lipen (édit. d’Ienichen, Leipzig, 1736), nous avons relevé, p. 40 b, une référence à un traité de Nicolas Plouæus (de Plouo), De s. pontificis autoritate, Paris, in-8° ; nous n’avons pas réussi à identifier cet ouvrage.

Possevin, Apparatus sacer, t. ii, Cologne, 1608, p. 155 (distingue à tort entre Nicolas de Ploue et Nicolaus Plovius ) ; C. Oudin, Comm. de scriptor. eccles. ant., t. iii, 1722, col. 2368 ; Jôcher, Gelehrles Lexikon, t. iii, 1751, col. 924, et édit. Rotermund, t. v, 1816, col. 677 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 867.

É. Amann.
    1. PLOWDEN Charles##


1. PLOWDEN Charles, jésuite anglais. Né le 1 er mai 1743, à PIowden-Hall (Shropshire), il acheva ses études littéraires au collège des jésuites anglais, à Saint-Omer, et entra, en 1759, au noviciat de Watten. Ordonné prêtre à Rome en 1770, il fut envoyé comme ministre au collège anglais de Bruges. Après la suppression de la Compagnie et la dissolution du collège par le gouvernement impérial, en 1773, il rejoignit l’Académie anglaise établie à Liège. De retour en Angleterre, en 1784, il accepta un poste de chapelain dans une famille noble et s’adonna avec le plus grand zèle au ministère apostolique. En 1794, il retrouva ses confrères chassés de Liège par la Révolution, à Stonyhurst, où ils venaient d’ouvrir un collège.Lorsqu’en 1803 Pie VII permit à un certain nombre d’anciens jésuites anglais de s’affilier à la Compagnie subsistant en Russie et d’ouvrir un noviciat à Hodder, près de Stonyhurst, le P. Plowden fut nommé maître des novices. C’est là qu’il fit sa profession solennelle, en 1805. En 1817, il devint provincial et exerça en même temps les fonctions de recteur au collège de Stonyhurst. Revenant d’un voyage à Rome, où il avait pris part à l’élection du nouveau général, il mourut subitement à Jougne, en Franche-Comté, le 13 juin 1821. Au témoignage des contemporains, le P. Plowden unit

au zèle apostolique le plus ardent un remarquable talent d’orateur et d’écrivain et une formation classique et théologique très solide.

Ses écrits se rapportent surtout à la défense des droits de l’Église et aux controverses qui divisaient les catholiques anglais. Cela explique le ton parfois trop vif de ses répliques. Ses principaux ouvrages sont : Considérations on the modem opinion oj the fallibility of the Hohj See in the décision of dogmatical questions, Londres, 1780, défense de la certitude des jugements dogmatiques du pape, pour laquelle, comme le remarque Sommervogel, l’auteur semble avoir beaucoup puisé dans un opuscule publié en 1768 par le P. Berthier, S. J. : Examen du quatrième article du clergé de France assemblé en France en 1682. — Observations on the oath proposed to the English catholics r Londres, 1791. — A propos des controverses qui s’élevèrent, en 1790, entre le Comité catholique et lesvicaires apostoliques, le P. Plowden publia, à la demande de ces derniers, An answer to the second Bluebook containing a réfutation of the principles, charges and arguments advanced by the catholic Committee againsl their bishops, Londres, 1791. — Remarks on the writings of the Rev. Joseph Berington, Londres, 1792, destiné à réfuter les assertions téméraires ou erronées du prêtre J. Berington, dont trois ouvrages furent censurés par le synode épiscopal. — Remarks on a book entitled Memoirs of Gregorio Panzani preceded by an address to the Rei>. J. Berington, Liège, 1794. Panzani, plus tard évêque de Mileto, avait été envoyé en 1634 en Angleterre, en mission secrète, pour étudier sur place la situation des catholiques et en particulier les moyens de mettre fin aux pénibles dissensions entre le clergé séculier et les réguliers. En 1793, Berington publia en anglais, sous le titre Mémoires de Greg. Panzani, un texte établi par l’historien Charles Dodd (1671-1732) et basé, aux dires de celui-ci, sur les rapports originaux de Panzani. Le P. Plowden crut pouvoir nier l’authenticité de ces Mémoires très défavorables aux jésuites et traita Dodd d’imposteur. En fait, comme on l’a établi depuis, les rapports de Panzani sont authentiques ; Dodd avait, il est vrai, traité fort librement le texte original, surtout en l’abrégeant beaucoup.

Dr. Oliver, Collections toivards illustrating the biography of the Scotish, English and Irish members of the Society of Jésus, 1845, p. 166-169 ; H. Foley, S. J., Records of the English province of the Society of Jésus, t. iv, 1878, p. 555-560 ; Gillow, Bibliographieal dictionary of the English catholics, t. x, p. 322-325 ; Dictionary of national biography, t. xv, p. 13121313 ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vi, 19031906 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. v, col. 833.

J.-P. GRAUSEM.

    1. PLOWDEN François##


2. PLOWDEN François, ecclésiastique anglais du xviiie siècle, né d’une famille catholique, qui suivit Jacques II en France. Sa date de naissance est inconnue ; on sait qu’il fut élevé à Saint-Germain-en-Laye et qu’il fit ses études au Séminaire des Anglais à Paris, où il prit le grade de licencié en théologie et reçut les ordres sacrés. Il se laissa entraîner parmi les jansénistes appelants et, persistant dans son opposition à Rome, se vit par là refuser l’accès aux dignités. D’abord catéchiste à Saint-Étienne-du-Mont, il fut, à cause de ses idées, chassé de cette paroisse et, après un voyage en Angleterre, il reprit des catéchismes à la maison de Saint-Charles. Mais, bientôt, il dut se contenter de faire des catéchismes dans des maisons particulières, refusant toujours de souscrire aux conditions exigées parles pouvoirs ecclésiastiques. II est mort vers 1787.

Il existe un certain nombre d’ouvrages’à lui attribués. Le seul dont on puisse garantir l’authenticité est le Traité du sacrifice de Jésus-Christ, 3 vol. in-12, Paris, 1778, chez la veuve Desaint, rue du Foin-