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    1. PHILO XÈNE DE MABBOUG##


PHILO XÈNE DE MABBOUG. ŒUVRES

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monastères ; vaincu, il engage ses partisans à résister, sans doute, aux légats romains, mais en réglant, leur conduite avec opportunisme, de la manière la plus favorable à la défense de la loi et à la paix de l’Église. Op. cit., p. 196. Un extrait de lettre, adressée aussi aux moines orientaux, se trouve dans Add. 11 533, fol. 169 v°. J. Lebon ne semble pas avoir vérifié si cet extrait appartient à la lettre qu’il a publiée. Ibid., p.. 118, n. 4.

La lettre aux moines de Senûn sur l’incarnation du Fils unique et la foi, écrite en 522, est contenue dans le Vat. syr. 136, fol. 58 v°-130 v » et Add. 14 597, fol. 35 v°-90 v° ; elle n’a pas encore été publiée, mais J. S. Assémani en a reproduit plusieurs passages, Biblioth. orient., t. ii, p. 38-45, et un assez long extrait sur Nestorius —a été traduit par F. Nau, Le livre d’Héraclide de Damas, Paris, 1910, p. 371-373. Elle se divise en deux parties, dont la première est dirigée contre les nestoriens, la seconde contre les chalcédoniens. Philoxène s’efforce d’ailleurs de démontrer que ces deux partis ont une foi identique et avance que, sans la mort prématurée de Nestorius, ils auraient fini par signer une entente.

D’autres lettres d’intérêt dogmatique, mais dont les circonstances ne peuvent être précisées, tant qu’elles n’auront pas été publiées, méritent d’être signalées : la lettre contre Habib le Parfumeur et celle aux moines d’Arzûn ne sont connues que par des extraits qui se suivent dans une série d’interrogations et réponses contre les nestoriens, conservées dans le Vat. syr. 135, fol. 88 v° sq. Une lettre dont un fragment est cité dans un extrait contre les disciples de Jean de Beit Ukkamê, Add. 14 533, fol. 168, est donnée comme ayant figuré en tête de la lettre synodique ou des actes du concile d’Éphèse.

La lettre Ad Patricium Edessenum est la réponse de Philoxène à un reclus, qui l’avait consulté sur des questions d’ascétisme pratique. Le moine manquait d’expérience et l’évêque de Mabboug le met en garde contre la recherche en spiritualité des voies extraordinaires, comme celles que préconisaient alors les messaliens. Conservée dans une dizaine de mss. syriaques, cette lettre a eu la curieuse fortune d’être traduite en grec et de se conserver sous le nom d’Isaac de Ninive, enrichie, il est vrai, d’un passage interpolé qui appartient véritablement à cet auteur. Après que J. Cozza-Luzi eut publié et traduit dans la Nova Patrum bibliotheca de A. Mai, t. vin b, Rome, 1871, p. 157-187, cet important traité sous le titre de Sancti Patris nostri Isaaci epistola ad sanctum palrem nostrum Syrneonem in monte mirabili commorantem, en niant toutefois que saint Siméon Stylite le Jeune ait pu être le destinataire d’une telle consultation, p. 21 sq., J.-B. Chabot détermina l’identité du texte grec (§ 8-15 omis) avec la lettre de Philoxène, De S. Isaaci Ninivitæ vita…, Louvain, 1882, p. 13-15. Un fragment seulement du texte syriaque, celui qui concerne les messaliens, a été publié jusqu’ici et traduit par Ignace Éphrem II Rahmani, Studia syriaca, t. iv, Sarfé, 1909, p. 90-94, trad., p. 70-73.

La lettre à un disciple, intitulée aussi « sur les trois degrés de la sainteté », est un véritable traité ascétique sur la fuite du monde, la vie du monastère, le silence et la retraite dans la cellule, Add. 14 728, fol. 76 v°124 v° ; Add. 14 729, fol. 131-157, et Berlin Sachau 111, fol. 24 v°-76. Les mêmes sujets sont traités dans la lettre sur les devoirs de la vie monastique, Add. 17 262 du Musée Britannique, fol. 42-71 v°, et Add. 1999 de Cambridge, fol. 132-157 v°.

La lettre Ad monachum novitium se trouve dans plusieurs mss. : Vat. syr. 136, fol. 53-57 v° ; Add. 14 649, fol. 200 v°-202 v°, où elle suit la lettre à Patrice d’Édesse ; Add. 14 617, fol. 47-49 ; Add. 14 577, fol. 126 129. Kl le est suivie dans Add. 14 617, fol. 49 v°-52 v « > par un passage sur la tranquillité de la vie monastique-De la lettre aux reclus contenue dans Add. 14.577. fol. 101 v°-102 v°, on connaît encore des extraits dans Add. 14 601, fol. 6, et Add. 11 613, fol. 140 v° sq. On peut citer enfin une courte lettre à un converti du judaïsme, Add. 14 726, fol. 10 v° sq. ; une lettre à un disciple, Add. 12 167, fol. 179 v°-182 v », et Add. 18 817, fol. 147-151 ; une lettre à un juriste qui, devenu moine, était tourmenté par de graves tentations, Add. 12167, fol. 278-282 V°.

La lettre au toparque de Hirâ, Abu Nafir, éditée par Paulin Martin, Introductio practica ad sludium linguæ aranuvæ, Paris, 1873, p. 71-78, contient une histoire abrégée des origines du nestorianisme, m is avec de telles erreurs et de tels anachronismes que J.’fixeront a cru devoir exprimer les plus sérieuses réserves sur l’authenticité de cette lettre, dont il a publié une traduction française, La lettre de Philoxène de Mabboug à Abou Miphir, dans Revue de l’Orient chrétien, t. viii, 1903, p. 623-630. Philoxène, ancien élève de l’École d’Édesse, où l’on connaissait à la perfection tout ce qui concernait Nestorius et ses partisans, ne peut avoir ignoré des dates telles que celles des épiscopats de Nestorius et Théodore de Mopsueste, par exemple. La lettre, si elle était authentique, serait à dater des environs de l’an 500.

Compositions liturgiques.

Beaucoup de pièces

destinées à l’usage liturgique sont attribuées à Philoxène, soit dans les manuscrits syriaques, soit dans les manuscrits éthiopiens. Il va sans dire qu’il ne peut être question d’en discuter l’authenticité aussi longtemps qu’elles resteront ensevelies sans édition ni traduction.

Trois anaphores sont connues sous le nom de Philoxène, mais aucun des mss. qui les contiennent n’est antérieur au xiie siècle, tandis que l’anaphore fondamentale du rit antiochien. celle de saint Jacques, nous est parvenue dans des manuscrits du vie siècle ; ce fait n’est évidemment pas en faveur de l’authenticité. La première anaphore seulement, que J. S. Assémani a revendiquée d’ailleurs pour Siméon de Beit Aràam, Biblioth. orient., t. i, Rome, 1719, p. 345, a été imprimée sous le nom de saint Basile dans le Missale syriacum juxta ritum Ecclesiæ Antiochenæ Syrorum, Rome, 1843, p. 155-167. Elle a été traduite en latin, ainsi que la deuxième encore inédite, par E. Renaudot, Liturgiarum orienlalium colleclio, Paris, 1716, p. 300306, 309-319. Les mss. de ces trois anaphores sont indiqués par A. Baumstark, Gesch. der syr. Lit., p. 143, n. 13.

Deux prières proposées aux lidèles pour se préparer à la réception de la sainte communion sont contenues dans Add. 17125 (ixe —xe s.), fol. 78.

Philoxène passe pour l’auteur de la formule brève à employer pour baptiser un enfant en cas d’urgente nécessité, formule placée dans les rituels jacobites à la suite de Vordo baptismi habituel, qui est de son ami Sévère d’Antioche. Texte et traduction latine dans J. A. Assémani, Codex liturgicus Ecclesiæ uriiversalis, t. ii, Rome, 1719, p. 307-309 ; traduction seule dans H. Denzinger, Rilus Orientalium, t. i, Wurzbourg, 1863, p. 318. E. A. W. Budge et A. Vaschalde ont fait à tort, de cette formule baptismale, deux numéros de leurs listes : Ordo baptismi et Ordo brevis consecrandae aquæ baptismi, Corp. script, christ, orient. Script, syri, IIe sér., t. xxvii, trad., p. 3 ; d’après The discourses…, t. ii, p. 1.

Une prière pénitentielle, attestée dans un manuscrit de 802, Add. 14 621, fol. 160 v°-163 v, — semble être une prière de dévotion privée, ainsi que les prières indiquées par E. A. W. Budge, loc. cit., sous les n. xxxvii-xxxix, p. lvii sq. ; mais les numéros sui-