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    1. PHILOXÈNE DE MABBOUG##


PHILOXÈNE DE MABBOUG. ŒUVRES

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Si l’on admet la date proposée ci-dessus pour le De uno ex Trinilate incarnato et passo, col. 1518, il faudra rapporter au même temps la lettre qui provoqua la controverse terminée par la publication de

ce traité. Copiée a sa suite dans le Vat. syr. 138, fol. 120-123, elle se trouve également dans le Vat. syr. 136, fol. 29 v°-35 v°, immédiatement après une lettre aux moines de Tell’Addâ, et les Assémani lui ont donné, dans le Bibliothecæ apost. vat. <atalogus, t. iii, p. 216, le titre Epistola secunda ad monachos Teledenses. Mais 1. Guidi a révélé depuis longtemps le truquage de ee titre, Mundhir III. und die beiden monophysitisclwn Bischôje. dans Zeitschr. der deutschen morgent iind. Gesellschaft, t. lui, 1881. p. 143, n. 1. A. Vaschalde, qui a publié cette lettre, Three letlers…, p. 127-145, trad., p. 03-105, la date seulement des années 490-512, p. 85 ; ses arguments, toutefois, conviennent aussi bien à la première campagne de Philoxène pour recruter des adhérents au parti monophysite (477-482).

La première lettre aux moines du monastère de Beit Gaugal, près Diarbékir, publiée également par A. Vaschalde, p. 146-162, trad.. p. 105-118, fut écrite certainement avant 401, puisqu’il y est parlé de l’empereur Zenon comme d’un personnage vivant, et presque certainement après 485, lorsque l’empereur eut remporté sur Léontius et Illus une victoire définitive, ibid., p. 87 sq. Lebon, Le monophysisme sévérien, p. 115. Philoxène écrit aux moines de Beit Gaugal pour assurer leur foi et s’en faire des alliés : il résume en 35 propositions, qui sonnent comme des anathèmes, les erreurs contre lesquelles il veut les mettre en garde. La deuxième lettre aux mêmes, Vat. syr. 136, fol. 35 v°53, est encore inédite.

La lettre aux moines de Tell’Addâ, sans titre dans le Vat. syr. 136, fol. 3-29, où elle est mutilée du début, a été publiée avec une analyse assez détaillée pour tenir lieu de traduction par I. Guidi, La lettera di Filosseno ai monaci di Tell’Addâ (Teleda), dans Atti délia R. Accademia dei Lincei, IIIe sér., Memorie délia classe di scienze morali, t. xii, 1884, p. 446-506 ; cf. A. Vaschalde, Three letlers… p. 34-37. J. S. Assémani ne dit pas, Biblioth. orient., t. ii, p. 37, comment il a connu les destinataires de cette lettre, mais l’identité est assurée par le titre donné à un groupe de quatre extraits, qui se trouve dans Add. 14 663, fol. 10 v°. I. Guidi a proposé de reconnaître dans la phrase tu t’irrites d’être appelé juif et païen » une allusion au patriarche mekhite d’Antioche, Paul II, que ses adversaires surnommaient « le Juif ». Op. cit., p. 148, n. 1. La lettre serait donc des années 519-521, ainsi que l’avait déjà pensé J. S. Assémani, d’après les allusions de Philoxène à l’exil qu’il endure. Mais l’interpellation est adressée à l’auteur du traité dont la réfutation occupe une grande partie de la lettre, et rien ne permet de penser que Paul ait jamais eu aucune activité littéraire. Comme, d’ailleurs, le ton de cette lettre est assez différent de celui des lettres écrites pendant l’exil de Thrace, la date proposée doit être mise en question. La réprobation des mots « Christroi » ajoutés au Trisagion, qui a fourni un assez long développement, se comprendrait mieux si la lettre aux moines de Tell’Addâ remontait à cet éloignement d’Antioche, que Calandion fit imposer à Philoxène et qu’on peut justement appeler son premier exil (482485). Il y aurait lieu, en outre, d’examiner si le traité réfuté dans la lettre n’a rien de commun avec celui que combat le De uno ex Trinilate incarnato et passo, car s’ils étaient identiques, J. S. Assémani aurait eu raison de considérer les deux lettres de Val. syr. 136, fol. 3-29 et 29 v°-35 v°, comme adressées aux mêmes destinataires ; il suflirait, pour être dans le vrai, de les lire en ordre inverse, la deuxième avant la première.

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

Une autre lettre appartient soit à la période de prosélytisme dans les monastères, sous Calandion, soit à celle de la lutte contre Flavien ; c’est la lettre dont un court passage a été conservé dans quatre mss. Vat. syr. 120. toi. 392, Add. 17 193 du Musée lirilannique. fol. 60 v", Paris, syr. 62, fol. 218 v°, Add. 2023. de Cambridge, fol. 237 v°. Elle est intitulée, dans les deux premiers mss., « aux moines d’Amid », et dans les deux autres « lettre sur le zèle, qui a été écrite à des moniales ». Le fragment, qui a été traduit en français, par F. Nau, Littérature canonique syriaque inédile, dans Revue de l’Orient chrétien, t. xiv, 1909, p. 37 sq. (tiré à part dans Ancienne littérature canonique syriaque, fasc. 3), est formé de sept brèves sentences contre les moines qui n’ont pas de zèle pour la défense de la foi monophysite et se taisent au lieu de parler en sa faveur, par opportunisme ou par crainte.

Un peu plus récente est la lettre aux prêtres édesséniens, Abraham et Oreste, sur les erreurs de leur compatriote, le panthéiste Etienne bar Sudayli, éditée et traduite en anglais par A. L. Frotingham jr„ Stephen bar Sudaili the syriac mystic and the book oj Hierolheos, Leyde, 1886, p. 28-48. Elle a été écrite tandis que Philoxène occupait le siège de Mabboug et se trouvait en mauvais termes avec l’évêque de Jérusalem, soit entre 500 et 512, temps proposé par Frotingham p. 58.

La lettre au patriarche d’Alexandrie, Jean II Nikiôtès (505-516), appartient à peu près au même temps ; elle est conservée dans un petit dossier, malheureusement incomplet (Add. 14 670, fol. 19-22), qui contient, en outre, une partie de la profession de foi envoyée par le patriarche, un court passage de Philoxène sur l’union des deux natures, reproduit après sa lettre, et le début d’un discours de Jean II au peuple d’Alexandrie.

La lettre au lecteur Maron d’Anazarbe, que J. Lebon a publiée avec une traduction française et une introduction historique, Textes inédits de Philoxène de Mabboug, dans Le Muséon, t. xliii, 1930, p. 20-84, est postérieure, ainsi qu’il l’a démontré, à l’interprétation officielle de l’Hénotique dans le sens monophysite au synode de Tyr (514-515) et antérieure à l’exil de Philoxène (deuxième semestre de 518). La lettre entière est consacrée à la résolution de sept difficultés énumérées dès le début, mais il manque quelque chose à certains développements. Cette lettre a permis de fixer plusieurs points de la lutte menée par Philoxène contre les chalcédoniens (supra, col. 1513).

Trois lettres appartiennent aux dernières années de Philoxène, ayant été écrites de son exil de Thrace. Quatre fragments d’une lettre à Siméon, abbé de Tell’Addâ, ont survécu dans Add. 15 333, fol. 48-50. J. Lebon, qui a édité et traduit ces fragments, op. cit., p. 149-193 (éd. partielle dans Le monophysisme sévérien, textes, p. 1-3), estime que la lettre ne devait pas être considérable. L’auteur ne parle, dans la partie conservée, que de la modération dont on usa jadis envers les hérétiques et dont son parti lui-même donna l’exemple après la victoire sur Flavien. Jadis, dit Philoxène, on s’est occupé uniquement de rétablir l’unité dans l’Église sans poser des conditions intolérables ; mais voici que, sous la pression des gens venus de Home, on renouvelle des consécrations d’autels et d’églises, tandis qu’on admettait jusque-là même les ordinations faites par les hérétiques. Voir p. 173 et 188. Le même ms. Add. 15 333. fol. 50-52, a préservé trois fragments d’une autre lettre à tous les moines orthodoxes de l’Orient, éditée et traduite comme ci-dessus, p. 10 1-220. Les circonstances sont identiques ainsi que le sujet, car il s’agit encore de la modération dont il faut user dans les controverses dogmatiques vieux lutteur a fini de quêter du renfort dans les

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