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PLATEL (JACQUES) — PLATON LEVCHINE


l’autorité compétente, d’ailleurs en pure perle. Voir Sommervogel, t. vi, col. 880 ; Bouquillon, préface de la Synopsis, p. vii, note 0 ; p. viii, noie 1.

Aux (envies théologiques de Platel. il faut ajouter un petit traité spirituel : La revue de l’homme intérieur qui peui se procurer chaque mois et chaque semaine. Il fut édité cinq fois entre 1670 et 1080.

Bouquillon, dans la préface à l’édition de Bruges de la Synopsis de Platel ; De Backer, Bibl. des écrivains de la Comp. de Jésus, t. ii, col. 2013 sq. ; Wetzer et Welte, Kirehenlexikon, 2’éd., t. x, col. 89 sq. ; Simonin, Bibl. douaisienne des écrivains de la Comp. de Jésus (1890), p. 251-25’.) ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. iv, col. 877-883 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. : S27— ;  ! 28.

P. DUMONT, S. J.

    1. PLATES IUS Eustache##


PLATES IUS Eustache. — Dominicain italien, mort en 1519. Il a composé sur divers traités de théologie des ouvrages demeurés manuscrits.

Quétif-Échard, Scriptores ordinis pnedical., t. ii, p. 40.

M.-M. Gorce.

PL ATI N A Joseph, frère mineur conventuel. Né à Savigliano. dans le Piémont, en 1670, du comte Luce-Antoine Platina, il lit ses études d’abord dans sa ville natale, puis à Turin. A l’âge de dix-neuf ans, il entra dans l’ordre des frères mineurs conventuels, où il les acheva. Il passa la majeure partie de sa vie religieuse à Pologne, où il enseigna à l’université. La république de Venise le nomma professeur à l’université de Padoue, où il enseigna la théologie et la métaphysique, probablement entre 1733 et 1730. Il retourna en 173(5 à Bologne. (Irai i fié du titre honorifique d’ex-général par Benoît XIV, dont il fut un des familiers et des conseillers, il mourut le fi janvier 1743.

Il a publié les ouvrages suivants : Prselection.es theologicæ, Bologne, 1 736, in-4°, xxviii-600 p. ; Prælectiones theologicæ super IIIum Sententiurum in duas parles distributæ, Bologne, 1738-1739, en deux volumes dont le i, r traite de l’incarnation ; le n l> réfute le monothélisme et entend laver Honorius de toute suspicion, combat les quatre articles des gallicans et défend contre ceux-ci l’infaillibilité du souverain pontife, même extra concilium ; Oralio pro theologia scholastica, Bologne, 1730 ; Prælectiones theologicæ de angelis et de dœmonibus, tenues à Padoue en 1734, Bologne, 1740 ; Rettorica, Bologne, 1716, 5 vol. in-4°, réédité à Venise, en 1753, sous le titre : Le opère rettoriche del P. M. Platina ridotte in tre parte per via di diramazionee con discorso apologetico difese : Slali oralori, Bologne, 1718, in-4°, xxiv-692 p.. dédié au cardinal Jacques Boncompagno, archevêque de Bologne ; Trattato dell’eloquenza spettante ai tropi, Bologne, 1730, in-4°, xvi-500 p., traite de rhétorique sacrée. Outre cela un certain nombre de panégyriques et discours.

Le P. Platina composa encore les ouvrages suivants, qui sont restés inédits et qui étaient conservés dans la bibliothèque du couvent Saint-François, à Bologne : Risposta alla difesa del clero gallicano, 2 vol. in-fol. ; Frasario erudito del Petrarca ; Frasario erudito latino ; Considerazioni sopra l’orazione pro Quinlio », Critica del poema di Stazio ; Panegirico délia beala Michelinada Pesaro, conservé dans le cod. Staff. XXII, n. — r >S6, de la bibliothèque Antonienne de Padoue (Josa, / codici mss. délia bibliolecu Antoniana di Padova, Padoue, 1886, p. 146 et 175) ; Discorso in rendimento di grazie a Dio, che ha preservato ad inlcrccssione di S. Rocco la città di Bologna dal ctuitagin, conservé dans la bibliothèque du marquis Matthieu Campori di Modena (Arch. franc, hi.stor., t. ii, 1009, p. 644).

E. De Tipaldo, Raccolta <li biografie degli ilaliani più

illuslri nelle scienze, letleru ed arli, t. v, Venise, ISiiT, p. 202266 ; D. Sparacio, O. M. conv., Franvnenti bio-bibliografici

di scriiinri ed aulori minori convenluali dénli ullitni anni del’600 a nui, dans Miscellanea francescana, t. x, 1930, n. 166, p. 35-38.

Ain. TEETAERT.

    1. PLATON LEVCHINE##


PLATON LEVCHINE, métropolite de Mos cou (29 juin 1737. Il novembre 1812), célèbre théologien et prédicateur russe. 1. Vie. II. Écrits et doctrine.

I. Vie. Pierre Evorovitch Danilov, qui prit le surnom de Levchine à son entrée à l’Académie de Moscou, et celui de Platon en embrassant la vie. monastique (1758), naquit au village de Tcharoujnikov, dans le district de Moscou, d’une humble famille cléricale, le 20 juin 1737. Il fréquenta d’abord le séminaire de Kolomna, puis l’Académie slavo-gréco-latine de Moscou. Très bien doué et très travailleur, il brûla les étapes. A vingt ans, il avait déjà fini le cycle des études, et on le nomma professeur de littérature et de langue grecque. En 1758, il se fit moine à la lame Saint-Serge près de Moscou et, dès le 20 juillet 1750. il était ordonné prêtre, puis nommé préfet et professeur de philosophie au séminaire de la Trinité. En 1761, il devenait réviseur du séminaire et sous-prieur de la laure Saint-Serge. En 1763, lors de la visite de l’impératrice Catherine II à la laure, il prononça le discours de circonstance et s’attira par là les bonnes grâces de Sa Majesté qui, dès 1763, le nomma précepteur du prince héritier, Paul Pétrovitch, le futur Paul I er. 11 quitta dès lors Moscou pour Pétersbourg, où il déploya le remarquable talent oratoire qu’il avait déjà montré à l’Académie de Moscou. C’est lui qui, le 29 août 1772. prononça, à la cathédrale de Pétropavlosk, le panégyrique de Pierre le Grand, après les victoires de la flotte russe sur la flotte turque. Le discours plut tellement à Catherine II qu’elle le fit traduire en français et l’envoya à Voltaire. Celui-ci répondit en faisant l’éloge de l’orateur. C’est à cette occasion que Platon se mit à étudier la langue française. Il la parla bientôt avec la même aisance que le latin et le grec ancien, qu’il savait à la perfection.

En 1766, Catherine II, abandonnant la manière forte employée jusque-là pour réduire la résistance des schismatiques russes ou rascolniks, publia une sorte d’édit de tolérance. Entrant dans ses vues, le Saint-Synode adressa une Exhortation aux schismatiques, qui fut composée par Platon. Le 16 juin de cette même année, celui-ci devenait archimandrite de la laure Saint-Serge et membre du Saint-Synode. En 1770, en présence de l’impératrice, il était sacré évêque de Tver. En 1775, il était transféré au siège de Moscou qu’il occupa jusqu’à sa mort. Le titre honorifique de métropolite ne lui fut décerné qu’en 1787.

Comme évêque, Platon se distingua par son zèle à améliorer matériellement, moralement et intellectuellement la condition du clergé, à réformer les abus et à relever la dignité du culte divin. Il réorganisa et donna une vie nouvelle à l’Académie de Moscou, prenant les mesures les plus propres à rehausser le niveau des études. Son nom est étroitement lié à l’histoire de ce que les Russes appellent V Edinoviérié, c’est-à-dire 1’Église unie des vieux rites. Au concile de Moscou, en 1667, on avait anathématisé les Starovières ou partisans des anciens rites, hostiles aux réformes liturgiques opérées par le patriarche Nicon. A la longue, on s’aperçut qu’une pareille intolérance n’aboutissait à rien, et l’on décida d’accepter dans l’Eglise officielle les rites anciens, à condition que leurs partisans reconnaîtraient la juridiction du Saint-Synode. Le métropolite Platon rédigea les statuts de la nouvelle Église uniate russe, qui furent approuvés, en 1801, par le Saint-Synode. ÏJ Edinoviérié a, du reste, peu prospéré. t’n siècie après sa fondation, elle ne comprenait qu’un nombre insignilianl de fidèles, à côté de la masse compacte des vieux-croyants.