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PLANUDE (MAXIME) — PLATEL (JACQUES)


saints Martien et Martyrlus. Texte dans P. G., t. cxi. vii, col. 1175 B, et Nsoç’EXXy)vo[i.vrj(j.wv, loc. cit., p. 421. — On trouvera plusieurs autres textes dans Néoç’EXXrjvou.vTjfi.cov, loc. cit.. p. 119-421, et d’autres indications dans Fabrieius-1 larles, Ilibliotheca grteca, t. xi. 2e part., p. 682-693, et dans Échos d’Orient, t. xxiii, 1924, p. 410. Il suffira de mentionner une œuvre beaucoup plus vaste mais nullement originale : ’AvOoXoyîx S’.xçôpcov ÈTuypx[i.(i.XTCûv, simple édition de poésies antérieures dont beaucoup sont chrétiennes. Sur cette compilation, son but, sa composition, cf. P. Waltz. Anthologie grecque, I re part. : Anthologie Palatine, t. i (1. I-IV), Paris, 1928, p. xxxixxxiv.

La correspondance.

Planude a laissé un recueil

de cxxi lettres du plus grand intérêt pour la connaissance de l’époque où il vécut. M. Treu (Maximi monæhi Planudis epistulse) a, le premier, donné une édition complète, suivie d’utiles commentaires. Écrites dans les circonstances les plus diverses, elles instruisent sur bien des choses, principalement sur les institutions politiques et la vie de l’Église. Elles ont permis de montrer sur quelle large échelle était organisée, à Byzance, à la fin du xme siècle, l’enseignement public (F. Fuchs, op. cit., p. 58-62) ; elles font enfin voir que la rhétorique et la philosophie, ces deux sœurs grecques, passionnaient toujours, à la veille de catastrophes politiques, les milieux les plus divers.

Les traductions.

Maxime Planude, qui savait

le latin (àpiço-répxç yXg>tt » jç xGSoç àva^djxevoç) traduisit en grec un certain nombre d’ouvrages théologiques et philosophiques : c’est ce qui lui donne une place à part dans la tradition littéraire de Byzance. Nous avons seulement à faire mention des œuvres profanes qu’il mit à la disposition de ses compatriotes : les cinq livres du De consolatione philosophiæ de Boèce, le Songe de Scipion de Cicéron, le De bello gallico de César, les Métamorphoses d’Ovide et les Sentences de Caton l’Ancien. Au début de la Renaissance, ces traductions jouirent d’une grande vogue en Occident et facilitèrent à de nombreux humanistes l’étude approfondie du grec. Mais, de toutes les œuvres occidentales, celle qui réagit alors le plus sur le cours des idées fut le De Trinitate de saint Augustin. Rien ne vint mieux à son heure que cette pièce solennelle, alors que catholiques et orthodoxes poursuivaient depuis dix ans, à coup de redites, leur polémique sur la procession du Saint-Esprit. Le témoignage, absolument catégorique, d’un Père latin, n’était pas négligeable. La pensée de l’évêque sur ce sujet d’une brûlante actualité n’était en effet connu que par quelques textes isolés, les uns affirmant nettement le dogme catholique (cf. la Mystagogie de Photius), les autres (on le soutenait du moins) le niant. Cf. les’Eraa-raam de Jean Camatéros dans P. G., t. cxi.i, col. 608 BC. L’éparpillement de ceux-ci et leur contradiction apparente avait fait qu’on y était jusque-là resté indifîérent. L’œuvre, aussitôt connue, fut largement exploitée par les catholiques ; en effet, la 2e édition, alors inédite, que le patriarche Jean XI Beccos (1274-1282) fit de ses’E-iypaçaî, donne déjà, en fin d’ouvrage, tout un choix de textes augustiniens ; ceux-ci figurent dès lors, qu’on les approuve ou qu’on les conteste, dans tous les traités polémiques des âges suivants. Sur le libellé grec des diverses parties du De Trinitate, le nombre des manuscrits, la qualité des traductions, cf. M. Rackl, Die griechischen Augustinusiiberselzungen, dans les Miscellanca Francesco Ehrle, t. i, p. 9-18. Cette version est en majeure partie inédite. Le peu qui en ait été publié est dans P. G., t. cxi.vn, col. 1111-1130. — Une autre œuvre, attribuée à tort par le Moyen Age à saint Augustin, le De duodecim ubusionum gradibus (P. L., t. xl, col. 1079-1088), fut également mise en

grec par Planude. Inédit ; liste des mss. dans Uack.’, loc. cit., p. 18.

On trouvera la littérature citée au cours de l’article. Ajouter M. Jugie, Theologia dogtnatica christianorum orientaliuni, t. i, 1926, p. 427, 428 ; A. Démétrakopoulos, ’Op66-SoÇoç KL}, 7. ;, 1872, p. 70. — Voir un parallèle entre Maxime Planude et Aréthas de Césarée, dans Studi bizantini e nèoellenici, t. lii, 1931, p. 6, 7 ; cf. aussi A. —A. Vassilie, Histoire de l’empire byzantin, t. ii, 1932, p. 107, 408.

V. LAURENT.

    1. PLATEA (François de) (Piazza)##


PLATEA (François de) (Piazza), frère mineur de

la province de Bologne, qui serait mort le 17 décembre 1460. Il est l’auteur d’un ouvrage célèbre sur la restitution, l’usure et l’excommunication, qui a eu de nombreuses éditions : Opus de reslitutionibus, usuris et excommiinicationibus, Venise, sans date (1471), 1472, 1474, 1477 ; Padoue, 1473 ; Cologne, 1474, 1477 ; Paris, 1476 ; Spire, 1479 ; sans lieu (Cracovie), 1475 ; Lyon, 1489. Ce traité a été publié également parmi les Traclatus universi juris, t. xiv, Rome, 1584. Il composa encore une Lectura in libros X, XI et XII codicis Justiniani, s. 1. n. d. (Venise, 1493) ; un Traclalus de actu matrimoniali, ms. qui était conservé dans la bibliothèque Pauline de Leipzig ; une Summa inusleriorum christianir fidei ; des Sermones.

L. Wadding, Scriptores ordinis minorant, Rome, 1906, p. 91 ;.1.-11. Sbaralea, Supplementam ad scriptores ordini, minorum, t. i, Rome, 1908, p. 295-296 ; H. Hurtei, Nomens clator, 3e éd., t. ii, col. 963 ; L. Hain, Répertoriant bibtiographicam, t. ii, 2e part., Berlin, 1925, n. 13 034-13 044p. 113-1 15 ; W. A.Copinger, Supplément fo Hain, I"part., t. i, Berlin, 1926, n. 13 035-13 U43 ; IIe part., t. ii, n. 4703, p. 20.

Am. Teetært.

    1. PLATEL Jacques##


PLATEL Jacques, naquit en 1608, à Bersée, entre Lille et Douai ; il fut reçu dans la Compagnie de Jésus le 4 octobre 1628. La plus grande partie de sa vie s’écoula à Douai. Professeur de philosophie pendant onze ans, puis de théologie pendant huit ans, recteur des religieux de son ordre de 1670 à 1673, il mourut le 7 janvier 1681.

En 1661, parut à Douai, sous son nom, une Synopsis cursus theologici, éditée par son élève Henri de Cerf, in-folio de 343 pages. L’ouvrage eut du succès, puisque, peu après, en parut à Bordeaux une nouvelle édition, à l’insu de l’auteur. Cf. Sommervogel, col. 878. Luimême réédita à Douai sa Synopsis, diligenter recognita, in variis lacis locupletala, triplici volumine, commodiore forma (1678-1680). Il mourut pendant l’impression du t. iv, De incarnatione. Un de ses élèves, le P. Fourmestraux, le fit suivre d’un t. v, De sacramentis. rédigé d’après des notes prises aux classes de son professeur. Paquot et de Backer signalent une édition primitive qui aurait été imprimée à Douai, en 1654. Mais ils se trompent. L’édition de 1661 ne fait mention d’aucune édition antérieure. En 1683, fut encore publiée une Synopsis synopseos, ou Compendium peruiile universi cursus theologici R. P. Jacobi Platelii. Le cours du P. Platel fut à maintes reprises réimprimé, au moins dix fois en l’espace d’un siècle, en particulier à Douai et à Cologne. Une dernière édition, mise en train par un jésuite, fut menée à terme par Bouquillon, en 1886, Bruges et Lille. Elle contient la Synopsis et la Synopsis synopseos.

Au jugement de Hurter, l’œuvre de Platel est bien ordonnée, claire, solide, utile. Bouquillon, non moins élogieux, fait pourtant remarquer qu’on y trouve la trace trop abondante des controverses de l’époque. L’auteur s’arrête parfois avec complaisance à des querelles personnelles et à de longues citations qui ne devraient pas trouver place dans une Synopsis. Parmi les questions spécialement agitées de son temps et sur lesquelles Platel s’est étendu davantage, signalons : des discussions avec les thomistes sur la science