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 !.. — PITRA (JEAN-BAPTISTE) PLANAT (JACQUES)


vie d’anachorète à Saint-Calliste et à la bibliothèque Vaticane, puis, après l’intermède de Frascati, à l’évêché de Porto, où il mourut dans le travail et dans l’isolement, le ! > février 1889, au jour du quarante sixième anniversaire de sa profession monastique à Solesines, après cinquante années de labeur sans trêve ni repos.

Cependant, le Spicilegium, les Analecta et les Monumenta juris Grœcorum représentent non seulement une énorme somme de travail et de longues années de recherches, mais encore un sérieux appoint à l’histoire de la pensée et de la littérature chrétienne. Les philologues ont étudié et réédité plusieurs des poètes latins du Spicilegium, mais il y a encore une question Commodien et une question Juvehcus, et on fera bien de ne pas négliger les corrigenda de Pitra sur Dracontius. Mais les théologiens semblent avoir été découragés par le caractère fragmentaire des Analecta d’Origène. de saint Épiphane et de saint Basile, et par le fatras des mélodes grecs : tout cela mérite pourtant mieux qu’une pure mention bibliographique. Alors on verra que ces inédits sont le meilleur titre du cardinal bénédictin à la reconnaissance de la sainte Église, pour laquelle il s’est dévoué.

Dom F. Cabrol, Histoire du cardinal Pitra, Paris, 1801 ; Mgr Battandier, Le cardinal Jean-Baptiste Pitra, évêque de Porto, bibliothécaire de lu sainte Église romaine, Paris, 18 !)l>, ilcux biographies qui se complètent comme les documents qui sont à la base ; dom Cabrol, Bibliographie des œuvres de S. E. le cardinal Pitra, évêque de Porto et de Sainte-Ru fine, bibliothécaire de la sainte Église romaine, Solesmes, 1880 et 1888, notice résumée dans Bibliographie des bénédictins de la congrégation de France, Paris, 1906, p. 120-131 ; Mgr Battandier, notice sur le cardinal Pitra, dans Analecta sacra et classica, t. vii, préface ; Bardenhewer, Geschichte der allkîrchlichen Lileratur, t. i, Fribourg, 1913, p. KO et passim. Sur les mélodes, voir J.-B Gabarra, I.’ubbé Pédeg ?rt, t. ii, p. 237 sq.

Sur le rôle politique qu’essaya de jouer, sous Léon XIII, le cardinal Pitra, renseignements (à contrôler) dans Lecanuet, L’Église de France sous la III’République, t. ii, p. 287 sq.

P. SÉJOURNÉ.

    1. PIZZA Guy##


PIZZA Guy, frère mineur conventuel (xvie siècle). Originaire de Sicile, il enseigna dans son ordre la philosophie et la théologie : il édita une Disputdtio de divino et humano intellectu in sententia peripaleticorum, Padoue, 1553, et Sermones.v.v in psalmum L, avec une méditation sur la passion du Christ, à la fin de chaque sermon, Messine, 1595, 1597.

H. Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 1394.

Ara. Teetært.

    1. PLANAT Jacques##


PLANAT Jacques, naquit vers 1612, à Blesle, au diocèse de Saint-Flour (aujourd’hui de la Haute-Loire, arrondissement de Brioude). il fut ordonné prêtre le 6 juin 1637 ; il était docteur en théologie et en droit canon : ce ne fut pas dans l’université de Paris, mais peut-être à Toulouse. Il fut prévôt de Notre-Dame de Saint -Flour. Durant la seconde mission que M. Olier lit en Auvergne, en 1637. dans la région de son abbaye de Pébrac, M. Planai se joignit à lui et à ses collaborateurs. Alors se formèrent des liens d’estime et d’affection réciproques qui expliquent la suite de leurs rapports. Dès que M. Olier fut curé de Saint-Sulpice. Jacques Planât quitta tout pour venir l’aider dans la réforme du faubourg Saint-Germain. Il fit partie de la communauté de la paroisse Saint-Sulpice, composée d’une vingtaine de prêtres, dont M. Du Ferrier était le supérieur. Celui-ci qui le vit à l’œuvre, alors et plus tard, en divers diocèses, le qualifie ainsi dans ses Mémoires : « M. Planât, de qui la piété et la sagesse a attiré l’approbation de toute la France. » En 1645. M. Olier envoya M. Planât à François de Caulet, nouvel évêque de Pamiers, pour le seconder dans les débuts de son épiscopat. A litre de grand vicaire et

Officiai, il rendit de signalés services à ce diocèse durant cinq à six ans. Vers la Cm de 1650, il revint à Blesle pour se rendre bientôt à Viviers aider M. de Queylus dans la mission des Cévennes. Quelques années plus tard, nous le trouvons auprès de Clément de Bonzy, évêque de Béziers, travaillant en qualité de grand vicaire et officiai à la réforme de son diocèse. A la mort de ce prélat ((i oct. 1659), il s’unit à une communauté de missionnaires qui se formait à Notre-Dame de l’Hermitage, au diocèse de Clermont. sur les confins du Forez. Il l’organisa et lui rendit de tels services, durant plus de vingt aimées qu’il y demeura, qu’on le regarda comme le fondateur. Cette communauté était établie pour prêcher des missions, instruire les pauvres et les ignorants du pays et recueillir chaque année, avant les ordinations générales, de pauvres ordinands, pour leur faire faire les exercices spirituels et leur apprendre ce qui est nécessaire au saint ministère. Ce séminaire érigé canoniquement par Louis d’Fstaing, évêque de Clermont, en 1659, fut confirmé peu après par lettres patentes du roi et approuvé en 1668 par le cardinal de Vendôme, légat du pape en France. Il a subsisté jusqu’à la Révolution. Dans la vie de la Mère Marie-Marthe de Biron, qui mourut à la Visitation de Saint-Flour en 1667, on rend témoignage de la haute capacité de M. Planât dans la direction des âmes. ( Sa piété et sa doctrine lui ont acquis, dit-on. l’approbation de toutes les personnes éclairées dans la science des saints. » ( Vies de Jeanne-Françoise et Marie-Marthe Biron, p. 80.) Il mourut à l’Hermitage le 24 décembre de l’année 1684.

On lui doit plusieurs ouvrages, dont le premier est un traité complet de la vie chrétienne. Il est intitulé : Schota Christi, seu Breviarinm christiani in quatuor tomos divisum, Béziers, 1656, 1 vol. in-16. L’ouvrage est dédié à Clément de Bonzy, évêque de Béziers, dont il était le grand vicaire. La première partie, partie d’hiner, jst consacrée aux considérations et aux pratiques de la mortification, c’est la voie purgative. La partie du printemps correspond à la voie illuminative et commence à faire connaître et goûter les vertus du nouvel homme. La partie d’été recommande l’imitation de Jésus-Christ. La partie d’automne correspond à la voix unitive. Une traduction non littérale avec retranchements et additions, a été faite de cet ouvrage à la fin du xviiie siècle par M. La Sausse. prêtre de Saint-Sulpice (et non par l’abbé Chomel comme le dit Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, édit. 1822, n. 4679) sous ce titre : L’école du Sauveur, ou Bréviaire du chrétien, renfermant une leçon du christianisme pour chaque jour de l’année, avec /igures, Paris, 1792, 6 vol. in-12. — 2° La même année, M. Planât publia un ouvrage semblable mais destiné aux ecclésiastiques : Régula cleri, seu Magislerium clerici, Béziers. 1656, in-24 ; 2e éd., augmentée en 1677. On y trouve cinquante-trois leçons, répondant aux 52 ou 53 dimanches de l’année, sur les devoirs de la vie cléricale. Ces deux ouvrages supposent une tendre piété el une profonde doctrine dans leur auteur. Ils sont écrits dans un style qui a fait comparer J. Planât à Gerson et à Thomas a Kempis (Biographie des personnages de l’Auvergne). — 3° L’adoration de la Chambre de Jésus-Christ, approuvée par l’autorité de l’Église et pratiquée avec grande édification des fidèles, à la gloire de Dieu et du saint sacrement de l’autel, par la susdite Chambre de Jésus-Christ, instituée déjà en plusieurs endroits et autres églises, Béziers, 1675, in-16. C’est la communauté de Notre-Dame de l’Hermitage que M. Planât appelle la Chambre (caméra) de Solre-Seigneur Jésus-Christ, et c’est sous cette dénomination qu’elle fut approuvée par le légat, en 1668. L’ouvrage débute par trois discours sur l’adoration divine dont chacun est suivi d’une hymne, d’une antienne, d’un verset avec