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IMTIlor (PIERRE — l’ITMA JEAN-BAPTISTE


phori Conslantinopoli canon Scripturarum, cum Anastasii bibliothecarii latina interpretatione, in-8°, Paris, 1590, réédité dans le Recueil de Labbé, p. 5-21. — Cornes theologus sine spicilegium ex sucra messe, in-12, Paris, 1590 et 1008, avec addition, 1684, réédité dans li— Recueil de Labbé, p. 41-72. C’est un recueil de sentences des Pères sur les principaux points de la religion et de la piété chrétienne. « Il renferme, dit Grosley, tout l’esprit du plus pur christianisme sur la foi, l’espérance et la charité. — Ecclesiæ gallicanse in schismaie status, ex actis publicis, in-8°, Paris, 1594, réédité dans le Recueil de Labbé, p. 536-685, et dans les Décrets de l’Église de France, t. IV, par Bouchel. — Les libertés de l’Église gallicane, in-12, Paris, 1594, réédité dans le Recueil de Labbé, p. 511-533. C’est l’ouvrage le plus’célèbre de Pierre Pithou, celui qui a été le plus souvent réimprimé et commenté. C’est un recueil de pièces relatives à la lutte entre la puissance temporelle et la puissance spirituelle de 1408 à 1552 ; il est dédié à Henri IV et rédigé contre la Ligue. L’édition de 1635, donnée par Dupuy, fut supprimée par un arrêt du Conseil d’État, du 20 décembre 1638, à la demande du nonce ; le 9 février 1639, dix-neuf archevêques et évêques de France condamnaient cette même édition. L’ouvrage fut réédité en 1651 avec un recueil plus complet de preuves. L’assemblée du clergé de 1651 condamna cet écrit comme « injurieux à la liberté de l’Église » et on y dit que « tout le monde connaissait le venin et les dangereuses maximes de ce livre ». Les assemblées de 1655 et de 1656 prièrent M. de Hosquet, évêque de Lodève, de faire une réfutation de ce livre pernicieux, mais cette réfutation est restée manuscrite dans la bibliothèque de Colbert, évêque de Montpellier. A l’assemblée de 1682, Bossuet rendit hommage à l’écrit de Pithou et les quatre propositions, adoptées et promulguées par cette assemblée, sont extraites presque textuellement de l’ouvrage de Pithou. Durand de Maillane a publié Les libertés de l’Église gallicane prouvées et commentées suivant l’ordre et les dispositions des articles dressés par Pierre Pithou et sur les recueils de Pierre Dupuꝟ. 5 vol. in-4°, Lyon, 1771. En tête de chaque page, on trouve le texte de Pithou, et ensuite les preuves et les textes de 1731, 1651, 1639. L’ouvrage de Pithou a été très souvent réimprimé : c’est le texte classique où puisèrent les parlementaires, notamment au xviir siècle (voir Ami de la religion du 15 mars 1817, p. 147-154). — Pheedri fabularuni libri V, in-12, Troyes, 1572, ouvrage imprimé pour la première fois. —— Pierre Pithou a collaboré à la Satire Ménippée : c’est lui qui a composé la célèbre Harangue de M. Aubray, orateur du tiers état, lequel fait une peinture très colorée des maux de la patrie, des manœuvres des Espagnols et des ligueurs, et des vertus héroïques du roi Henri, seul capable de ramener la paix. Charles Labbé a publié un Recueil où se trouvent beaucoup d’écrits de Pithou : Opéra sacra, juridicu, historien, miscellanea collecta, in-4°, Paris, 1609. Pithou laissa manuscrits quelques opuscules dont les uns ont été publiés après sa mort et dont les autres sont encore manuscrits dans la collection Dupuy, à la Bibliothèque nationale. Parmi les premiers, il faut citer : Notée in Livium, édité en 1612.

— Observatio de comitibus palatinis, 1613. — Coutumes du bailliage de Troyes, avec des annotations, 1628. — Opuscules joints à ceux d’Antoine Loisel, et publiés par Claude Joly, chanoine et petit-fils d’Antoine Loisel, in-4°, Paris, 1652. — Corpus juris canonici ad veleres eodices, 2 vol. in-fol., 1687. — Miscellanea ecclesiaslica, 1687. — Observationes ad Codicem et Novellas Justiniani imp. per Julianum translatas, in-fol., Paris, 1689.

D’autres écrits sont encore inédits ; on peut citer (coll. Dupuy, mss. 219, 220, 222-229) : recueils et

notes concernant diverses provinces et des abbayes ; ms. ;.’l-l : extraits des registres des parlements de Paris de 1256 à 1563 ; ms. 420, fol. 15-27 : notes de droit romain ; ms. 490 et 496, 700 et 709 : diverses lettres à P. Pithou ; ms. 838, fol. 1(18-133 : lettres autographes de P. Pithou, et fol. 170 : notes sur le livre de Job ; ms. 728, fol. 99 : discours de Pithou sur les maux de la patrie, où on retrouve les idées de M. Aubray.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxiii, p. 420-424 ; Hoefer, ’Nouvelle biographie générale, t. xr., col. 342-345 ; Quérard, La France littéraire, t. viii, p. 193-194 ; Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. v, p. 41-61 ; Grosley, Vie de P. Pithou avec quelques mémoires sur son père et sur ses frères, 2 vol. in-12, Paris, 1766, t. i, p. 87-380, et t. ii, p. 1-105 ; Haag, La France protestante, t. VIII, p. 255-257 ; Et. Georges, Les illustres Champenois, in-8°, Troyes, 1849, p. 4-37 ; Pasquier, Dialogue des avocats, édit. Dupuy, in-4°, Paris, 1844, p. 315-337 ; G. Colletet, Éloge des hommes illustres, in-4°, Palis, 1654, p. 459-463 ; Briquet de Lavaux, Éloge de Pierre Pithou, lu le 20 déc. 1777, dans une assemblée d’avocats, in-12, Amsterdam, 1778 ; Élie Paillet, Éloge de Pierre Pithou, prononcé le 13 déc. 1855, in-12, Paris, 1855 ; Jean Boivin, Pétri Pithoei vita, elogia, in-12, Paris, 1. Il et 1715 ; Labbé, dans son Recueil, p. 819-827. Un trouve aussi quelques détails dans les biographies faites par Josias Mercier, 1597 ; Papyre Masson et Scévole de Sainte-Marthe, en 1608 ; Antoine Loisel, en 1652. Voir aussi les art. de J. Leclerc, dans Recherches de science religieuse, oct.-déc. 1933 sq.

J. Carreyre.

    1. PITRA Jean-Baptiste##


PITRA Jean-Baptiste, savant bénédictin français, cardinal-évêque de Porto, et bibliothécaire de la sainte Église romaine (1812-1889). — Jean-Baptiste-François Pitra, né le 1 er août 1812, à Champforgueil, petite paroisse du diocèse d’Autun, entra en 1825 au petit séminaire de cette ville, où il obtint des succès éclatants, grâce à une étonnante facilité de travail jointe à une vraie passion pour l’étude. Ordonné prêtre le. Il décembre 1836, il enseignait déjà depuis un an l’histoire au petit séminaire d’Autun, avec un brio qui enthousiasmait ses élèves ; bientôt, il y dut professer la rhétorique : « Dieu m’a fait bénédictin. Monseigneur m’a fait professeur d’histoire, et le diable professeur de rhétorique. » Homme d’obéissance, il se laissa imposer les situations et les tâches les plus diverses : mais, dans toutes ces situations, son esprit, toujours exubérant de sève, porta des fruits de saison, si bien que l’histoire de ses travaux est inséparable de l’histoire de sa vie. Ses tendances, toutefois, l’amèneront à se dévouer à des besognes d’érudition, à des questions de manuscrits et de critique textuelle, et à négliger, peu à peu, l’étude des doctrines qui. d’abord, l’avait absorbé.

I. Le professeur.

A son professorat d’Autun se rapportent la publication de l’inscription de Pectorius et la préparation de la Vie de saint Léger. La découverte de l’inscription grecque du cimetière de Saint-Pierre -l’Étrier, le 24 juin 1839, son achat séance tenante par l’évêque d’Autun et le premier essai de lecture par l’abbé Pitra sont bien connus par la relation enthousiaste de ce dernier. Voir Dictionn. d’arch. et de lit., t. i, art. Autun, col. 3194. Après avoir trouvé lui-même le septième fragment, celui qui contenait le nom de l’auteur présumé, Pectorius. il donna le résultat de ses premières recherches aux Annales de philosophie chrétienne, t. xix, juillet-décembre 1839, p. 195. Revenant plus tard sur cette première étude dans son Spicilegium Solesmensc, t. i. 1852 : De inscriptione grseca et christiana… illustrata variorum notis et dissertationibus, il constatait que ses hypothèses s’étaient trouvées concorder à peu près complètement avec celles des savants les plus autorisés non seulement pour le texte et le sens de l’inscription, mais pour sa date — commencement du iiie siècle — et le milieu chrétien où elle avait été composée. Cependant, la