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PITIIOU (JEAN ET NICOLAS) — PITHOU (PIERRE)

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Grosley, <>/>. cit., t. i, ». 16-86 ; Hfaag, La France protestante, t. VIII, p. 2 : >1-2.V> ; Et. Georges, Les illustres Champenois, p. 1-20.

4. FRANÇOIS PITHOU (1543-1621), né à Troyes, le 7 septembre 1543, du second mariage de Pierre Pithou, suivit, comme son frère aîné Pierre, les leçons de Cujas. Poursuivi à cause de ses opinions protestantes, il quitta la France, probablement après la Saint-Barthélémy, et parcourut l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre ; il visita les grandes bibliothèques de Heidelberg, d’Augsbourg, de Venise, de Baie, et, dans ces diverses villes, se lia d’amitié avec de nombreux savants. La lecture des écrits protestants, et particulièrement des Centuries de Magdebourg, le ramena au catholicisme vers 1578. Il a écrit lui-même : « Les Centuries ont fort bien servi à me faire catholique » (fol. 124 du ms. 702 de la collection Dupuy). Il fut avocat au parlement de Paris et nommé procureur général de la Chambre de justice établie par Henri IV contre les financiers. Henri IV le choisit pour assister à la conférence tenue à Fontainebleau, le 4 mai 1600, entre le cardinal Du Perron et Du Plessis-Mornay, au sujet du livre de ce dernier. François Pithou mourut à Troyes, le 24 janvier 1621.

François Pithou a édité les Constitutions des empereurs, recueillies par son père : Traité d’aucuns droits du roi Philippe II es Étals qu’il lient ù présent, in-12, Troyes, 1576 ; Traité de la grandeur des droits, prééminences des rois et du royaume de France, in-fol., Troyes, 1587, réimprimé dans les Mémoires de la Ligue, t. v, p. 718-755. Il a collaboré aux Observationes ad Codicem, de son frère Pierre, et au Corpus juris canonici. Ces écrits sont tout imprégnés du plus pur gallicanisme. Discours véritable de ce qui s’est passé dans la ville de Troyes, sur les poursuites faites par les jésuites, pour s’y établir, depuis l’an 1603 jusqu’en 1611, in-8°, Troyes, 1612. C’est François Pithou qui découvrit le manuscrit des Fables de Phèdre, éditées par son frère, in-12, Paris, 1594. Dans les mss. de la collection Dupuy on trouve quelques écrits de F. Pithou : ms. 952, fol. 8-23. extraits juridiques, et fol. 45-46, questions de préséance ; ms. 838, fol. 135-140 : lettres de Fr. Pithou, écrites de 1611 à 1621.

Grosley, op. cit., t. ii, p. 106-286 ; llaag, Lu France protestante, t.vm, p. 257 ; Et. Georges, Les illustres Champenois, p. 37-39 ; Perrault, Les hommes illustres, t. ii, p. 121-124 ; Michaud, Bioyraphie universelle, t. xxxiii, p. 424 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xi., col. 345-346.

5. PIERRE PITHOU (1539-1596), né à Troyes, le 1 er novembre 1539, du second mariage de Pierre Pithou, fit ses études de droit à Bourges et à Valence, sous la direction de Cujas dont il devint le disciple chéri. Il fut avocat, mais, dit son biographe.Mercier, il abandonna le barreau parce qu’ « il craignait d’être obligé, pour exercer cette fonction, de renoncer à sa façon d’agir franche et éloignée de tout déguisement, de parler soin eut contre son sentiment, de dégrader la vérité, en lui opposant une vraisemblance ingénieusement préparée, et des mensonges artistement colorés, enfin de se trouver dans la nécessité de soutenir des causes injustes, qui exigent le sacrifice de ses lumières à la passion aveugle de plaideurs ignorants ». Les troubles religieux forcèrent Pierre Pithou à quitter Troyes, en 1568, et il se réfugia à Bâle. Les édits de Saint-Germain lui permirent de rentrer en France. On le trouve à Paris le 24 août 1572, où il faillit être victime des massacres de la Saint-Barthélémy. En 1578, il embrassa la religion catholique et signa le formulaire d’abjuration imposé par Charles IX. Il fut chargé du bailliage de Tonnerre et fut procureur général en 15X11 ; cette fonction l’amena à intervenir dans la question

délicate de la publication du concile de Trente en France. En 1583, il était procureur général en Guyenne. Il mourut à Nogent-sur-Seine, le 1 er novembre 1596.

Les écrits de Pierre Pithou, le membre le plus célèbre de la famille, sont très variés ; on ne trouvera ici que les ouvrages qui se rapportent plus ou moins directement à la théologie. Il faut citer les suivants : Adversariorum successivorum libri duo, in-8°, Paris, 1565 ; Bàle, 1575. Ce sont quarante dissertations sur des sujets de jurisprudence, de littérature, de critique, d’histoire et de théologie, adressées à son ami Antoine Loisel et recueillies à ses moments perdus ; elles sont rééditées dans le Recueil de Charles Labbé : Pétri Pilhoei opéra, 1609, p. 343-453. — Pauli diaconi historia miscella, in-8°, Bàle, 1569, dont la préface est une dissertation critique sur les avantages de l’étude de l’histoire d’après les originaux. Pithou y affirme que le culte des images est très récent en France et en Allemagne. En 1571, Pithou édita les 42 constitutions des empereurs, qu’on trouve dans le Recueil de Labbé, p. 277-298. — Le premier livre des Mémoires des comtes héréditaires de Champagne et de Brie, in-4°, Paris, 1572 et 1581. — Bref recueil des évêques de Troyes, in-12, Troyes, 1572, publié à la suite du Commentaire sur les coutumes de Troyes, avec des corrections et des additions de François Pithou. — Mosaicarum et humanarum legum collalio ex integris Papiniani, Pauli et aliorum libris, cum nolis P. Pithoei, in-12, Paris et Bàle, 1574, Heidelberg, 1656, dédié à de Thou et réédité dans le Recueil de Labbé, p. 73-196. — Imperaloris Justiniani Novell » ’Constitutiones per Julianum anlecessorem de græco translatée, in-fol., Bàle, 1576. — sElhici cosmographia, Antonini itinerarium, in-12, Bâle, 1576. — Codicis legum Visigothorum libri XII et Isidori Hispaliensis de Gothis, Vandalis et Suevis chronicon, in-fol., Paris, 1579. — Salviani Massiliensis opéra, in-8°, Paris, 1580. — Quintiliani declamationes, Calpurnii Flacii excerplæ, in-8°, Paris, 1580, et Heidelberg, 1594 ; Pithou y fait la peinture du barreau au xvie siècle. — Mémoire, imprimé dans les Opuscules tirés des Mémoires d’Antoine Loisel, in-4°, Paris, 1657, p. 345-352 (voir’Grosley, Vie de P. Pithou, t. i, p. 197, 202). P. Pithou y défend les privilèges et les libertés de l’Église gallicane pour répondre au bref par lequel Grégoire XIII, en 1581, avait condamné l’ordonnance du roi Henri III sur les remontrances aux États de Blois, comme « injuste, destituée de tout droit, attentatoire aux personnes et aux choses ecclésiastiques et principalement à l’autorité du concile de Trente, car il n’appartenait point aux rois de rien ordonner pour tout ce qui regarde les choses spirituelles, mais seulement de faire exécuter ce qui est ordonné par l’autorité spirituelle ». Contre ces thèses de la bulle pontificale, P. Pithou prétend que « les règlements de discipline de l’ordonnance de Blois tiennent à ces précieuses libertés dont le roi est le garde et le protecteur », et il s’applique à justifier en détail les articles de l’ordonnance royale, condamnée par le bref… Les plaintes qui ont attiré ce bref viennent ou de personnes peu au fait des droits de la couronne de France et des libertés de son royaume et des droits de la nation…, ou de personnes qui ont intérêt et dessein de réveiller de vieilles querelles et d’en susciter de nouvelles (voir ms. 37, fol. 263-276 de la collection Dupuy).— Veterani aliquot Gallise theologorum scripta, quorum nonnulla primum eduntur, in-4°, Paris, 1586. — Consultalio de confiscatione bonorum ex causa perduellionis, in-4°, Florence, 1587, réédité dans le Recueil de Labbé, p. 277-298. — Caroli magni, Ludovici PU et Caroti Calvi capitula, in-8°, Paris, 1588. — Historia controversias veletis de procéssione Spiritus Sctncli, in-8°. Paris, 1580, réédité dans le Recueil de Labbé, p. 25-37.

— De latinis Bibliorum interpretibus sententia et Nice