2219 PISTOIK (SYNODE DE). LA BULLK, SUR LES RÉGULIERS 2220
lcusc, injurieuse pour l'Église, favorable aux attaques des hérétiques contre les jours de fêtes célébrés dans l'Église.
Propos. Ï4e. — Le synode délibère de transférer au dimanche les fêtes établies dans l’année, et cela du droit qui, d’après lui. appartient à l'évêque sur la discipline ecclésiastique dans l’ordre des choses purement spirituelles ; par conséquent, il peut abroger le précepte d’entendre la messe aux jours où, d’après une ancienne coutume, cette obligation existe encore aujourd’hui ; il ajoute aussi que l'évêque peut, par son autorité épiscopale, transférer au temps de l’Avent les jours de jeune prescrits par l'Église pendant l’année (Mémoire pour les jours de fêtes, § 8). Ainsi, il établit qu’il est permis à l'évêque, par son propre droit, de transférer les jours prescrits par l'Église pour entendre la messe et pour jeûner ou d’abroger le précepte d’entendre la messe. Cette proposition est fausse ; elle blesse le droit des conciles généraux et des souverains pontifes ; elle est scandaleuse et favorable au schisme.
8. Des serments.
Propos. 75e. — Le synode prétend qu’aux heureux temps de l'Église naissante, les serments avaient paru étrangers aux enseignements du divin Maître et à la simplicité évangélique, à tel point que « jurer sans une extrême et inéluctable nécessité était regardé comme un acte irréligieux, indigne d’un chrétien ». De plus, « la suite continue des Pères démontre que les serments étaient regardés par le sens commun comme chose défendue » (Mémoire pour la réforme des serments, § 5, examiné à la xviie session de l’assemblée de Florence, le 30 mai 1787). Par là, le synode est amené à désapprouver les serments que la curie ecclésiastique, laquelle, dit-il, ayant suivi la loi de la jurisprudence féodale, adopta dans les investitures et dans les ordinations même des évêques ; il a établi qu’il fallait implorer de l’autorité séculière une loi pour abolir les serments exigés, même dans les curies ecclésiastiques, pour recevoir les fonctions et les charges et en général pour tout acte judiciaire. Cette doctrine est fausse, injurieuse pour l'Église, blessante pour le droit ecclésiastique et subversive de la discipline affirmée et approuvée par les canons.
9. Des conférences ecclésiastiques (propos. 76-78). — Propos. 76e. — Le synode poursuit la scolastique de ses attaques, parce qu’elle « ouvre la voie à la découverte de systèmes nouveaux et contradictoires au sujet des vérités du plus grand prix et enfin elle a conduit au probabilisme et au laxisme » (Des conférences eccl., § 1). En rejetant sur la scolastique les fautes de quelques particuliers qui ont pu abuser d’elle et qui en ont abusé, le synode énonce une proposition fausse, téméraire, injurieuse pour des hommes très saints et des docteurs, qui, pour le plus grand bien de la religion catholique, ont cultivé la scolastique, favorable aux attaques des hérétiques contre la scolastique.
Propos. 77e. — Il ajoute : « Le changement de forme du gouvernement ecclésiastique, en vertu duquel les ministres de l'Église en sont venus à oublier leurs droits qui sont en même temps leurs obligations, a poussé les choses au point qu’il a fait oblitérer les anciennes notions du ministère ecclésiastique et de la sollicitude pastorale (ibid., §1), comme si, par un changement de régime dans la discipline établie et approuvée dans l'Église, pouvait être oblitérée et perdue l’antique notion du ministère ecclésiastique et de la sollicitude pastorale. Cette proposition est fausse, téméraire, erronée.
Propos. 78*. — Le synode prescrit l’ordre des matières à traiter dans les conférences : il dit d’abord, que « dans chaque article, il faut distinguer ce qui se rapporte à la foi et à l’essence de la religion de ce qui est propre à la discipline » ; il ajoute que, « dans cette
discipline même, il faut distinguer ce qui est nécessaire ou utile pour retenir les fidèles dans le bon esprit, de ce qui est inutile ou trop pesant pour la liberté des enfants de la nouvelle alliance, et encore plus de ce qui est dangereux et nuisible, comme conduisant à la superstition et au matérialisme » (ibid., § 4). Par la généralité des expressions, le synode comprend et soumet à l’examen, qu’il prescrit, même la discipline constituée et approuvée par l'Église, comme si l'Église, dirigée par l’Esprit de Dieu, pouvait établir une discipline non seulement inutile et trop onéreuse pour la liberté chrétienne, mais encore dangereuse, nuisible et conduisant à la superstition et au matérialisme. Cette proposition est fausse, téméraire, scandaleuse, pernicieuse, offensive des oreilles pies, injurieuse pour l'Église et pour l’Esprit de Dieu par qui elle est conduite, et erronée pour le moins.
! 0. Attaques contre quelques opinions disculées jusqu'à maintenant dans les écoles Ihéologiques. — Propos. 79e. — Le synode poursuit par des attaques et des invectives certaines opinions agitées dans les écoles catholiques (Discours synodal, § 2) et dont le Siège apostolique n’a rien défini, ni prononcé. Cette assertion est fausse, téméraire, injurieuse pour les écoles catholiques, et elle déroge à l’obéissance due aux constitutions apostoliques.
6° Erreurs sur la réforme des réguliers (propos. 8084). — 1. Des trois règles posées par le synode pour la réforme des réguliers (propos. 80-83). — Propos. 80e. — La première règle déclare en général et indistinctement : « L'état régulier ou monastique, de sa nature, ne peut se concilier avec le soin des âmes et la charge du ministère pastoral et, par conséquent, ne peut entrer dans la hiérarchie ecclésiastique, sans être en conflit avec les principes de la vie monastique ellemême » (Mémoire pour la réforme des réguliers, § 9). Cette proposition est fausse, pernicieuse, injurieuse pour les Pères de l'Église et les évêques qui ont associé les règles de la vie régulière avec les charges de l’ordre clérical, contraire à la pratique pieuse ancienne, approuvée de l'Église et aux sanctions des souverains pontifes, comme si « les moines que recommandent la gravité des mœurs et la sainte pratique de la vie et de la foi, n'étaient pas adjoints aux offices des clercs régulièrement, et non seulement sans dommage pour la religion, mais encore pour la grande utilité de l'Église » (saint Sirice, Lettre à Himère de Tarragone, c. xiii).
Propos. 81e. — Le synode ajoute que saint Thomas et saint Bonaventure, en défendant les instituts des mendiants contre des hommes illustres, se sont comportés de telle sorte qu’on désirerait, dans leur défense, une moindre chaleur et une plus grande exactitude. Cette assertion est scandaleuse, injurieuse pour de très saints docteurs et elle favorise les invectives impies d’auteurs condamnés.
Propos. 82e. — Par la seconde règle, le synode dit que « la multiplication et la diversité des ordres produisent naturellement le trouble et la confusion » ; de même, il dit ( § 4) que « les fondateurs des réguliers », qui sont venus après les instituts monastiques, « ajoutant des ordres à des ordres, des réformes à des réformes, n’ont fait autre chose que développer de plus en plus la première cause du mal ». Entendue des ordres et des instituts approuvés par le Saint-Siège, comme si la variété des fonctions pieuses auxquelles sont appliqués les ordres distincts devait naturellement conduire au trouble et au désordre, cette proposition est fausse, calomnieuse, injurieuse pour les saints fondateurs et leurs fidèles disciples et également pour les souverains pontifes.
Propos. 83e. — La lui ième règle, après avoir dit « qu’un petit corps vivant dans la société civile, sans en