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2207 PISTOIE (SYNODE DE). LA BULLE, SU II L'ÉTAT DE L’HOMME 2208

que l’exige le plus grand bien de son Église (De l’ordre, § 25). Par là. il insinue que l’exercice des droits épiscopaux ne peut être empêché ou contenu par

aucune autorité supérieure, toutes les fois qu’un

évêque estimera, à son propre jugement, que eela est convenable au plus grand bien de son Église. Proposition qui conduit au schisme et à la destruction du gouvernement hiérarchique ; proposition erronée.

6. Droit faussement attribue aux prêtres d’ordre inférieur, dans les décrets de foi et île discipline (propos. 9-11). — Propos. 9e. » La réforme des abus touchant la discipline ecclésiastique, dépend également de l'évêque et des curés, dans les synodes diocésains, et doit être également établie par eux : sans la liberté de décision, l’obéissance n’est pas due aux suggestions et aux ordres des évêques » (lettre de convocation au synode). Doctrine fausse, téméraire, qui lèse l’autorité épiscopale, renverse le gouvernement hiérarchique, favorise l’hérésie d’Aérius renouvelée par Calvin.

Propos. 10e. — Les curés et les autres prêtres, réunis en synode, prononcent avec l'évêque, comme juges de la foi ; en même temps, on insinue que le jugement en matière de foi leur appartient jure proprio et par un droit reçu à l’ordination (lettre de convocation au synode, lettre de l'évêque aux vicaires forains, discours synodal, § 8 et sess. m « ). Doctrine fausse, téméraire, subversive de l’ordre hiérarchique, destructive de la fermeté des définitions et jugements dogmatiques, au moins erronée.

Propos. 11e. - Dans l’ancienne discipline, qui remonte jusqu’aux apôtres et qui avait été conservée aux beaux temps de l'Église, il était reçu « que les décrets, ou les définitions, ou les sentences, même des plus grands sièges, n'étaient pas admis, avant d’avoir été examinés et approuvés par un synode diocésain » (discours synodal, § 8). Opinion fausse, téméraire, dérogeant dans sa généralité à l’obéissance due aux constitutions apostoliques et aux décisions émanées de l’autorité hiérarchique, supérieure et légitime, opinion favorisant le schisme et l’hérésie.

7. Calomnies contre quelques décisions en matière de foi prises ces derniers siècles. — Propos. 12e. — Les décisions en matière de foi, rendues dans ces derniers siècles, le synode les représente comme des décrets émanés d’une Église particulière ou d’un petit nombre de pasteurs, sans un appui suffisant d’autorité, propres à corrompre la pureté de la foi et à exciter des troubles, imposés par la violence et qui encore récemment ont fait des blessures (décret De la foi, § 12). Ces assertions, si on les prend dans leur rapprochement (complexité accepta ;), sont fausses, captieuses, téméraires, scandaleuses, injurieuses pour les pontifes romains et pour l'Église ; elles dérogent à l’obéissance due aux constitutions apostoliques ; elles sont schimastiques, pernicieuses, et pour le moins erronées.

8. Sur la paix de Clément IX. - Propos. 13°. - Une proposition relatée parmi les Actes du synode insinue que Clément IX rendit la paix à l'Église par l’approbation de la distinction du fait et du droit dans la souscription du formulaire prescrit par Alexandre VII i discours synodal, § 2, note). Cette proposition est fausse, téméraire, injurieuse pour Clément IX.

Propos. 14e. — En tant qu’elle approuve cette dis t’u ction, en comblant de louanges ceux qui la défendent et en blâmant ses adversaires, cette proposition est téméraire, pernicieuse, injurieuse pour les souverains pontifes ; elle favorise le schisme et l’hérésie.

9. Sur la formation du corps de l' Eglise. Propos. 15e.

L'Église doit élre considérée comme un corps mystique, formé du Christ comme tête et des fidèles qui sont ses membres, par une union ineffable en vertu de laquelle nous formons avec lui un seul prêtre.

une seule victime, un seul adorateur parfait de Dieu le l'ère en esprit et en vérité (appendice, n. 28). Comprise en ce sens que seuls font partie du corps de l'Église, les fidèles qui sont de parfaits adorateurs en esprit et en vérité, cette doctrine est hérétique. 2° Erreurs sur les différents états de l’homme (propos. 16 à 20). — 1. De l'état d’innocence. Propos. 16e. Le synode représente Adam dans l'état d’innocence avant le péché. Cet état renferme non seulement l’intégrité, mais encore la justice intérieure avec une impulsion vers Dieu par l’amour de charité. La sainteté primitive restituée en quelque manière après la chute est représentée comme une suite de la création. due par une exigence naturelle et la condition de la nature humaine et non point un bienfait gratuit de Dieu (décrets De la grâce, § 4 et 7 ; Des sacrements en général, § 1, et De la pénitence, § 4). Cette doctrine du synode est fausse, déjà condamnée dans Haius (propos. 1, 7), dans Quesnel (propos. 34-35), erronée et elle favorise l’hérésie pélagienne.

2. De l’immortalité considérée comme la condition naturelle de l’homme. — Propos. 17e. — « Enseignés par l’Apôtre, nous attendons la mort non point comme la condition naturelle de l’homme, mais comme la juste peine du péché originel. » Cette proposition insinue faussement, sous le nom de l’Apôtre, que la mort, qui nous est infligée dans la vie présente comme une juste peine du péché, par une juste soustraction de l’immortalité, n'était point la naturelle condition de l’homme (décret Du baptême, § 2), comme si l’immortalité n’avait pas été un bienfait gratuit de Dieu, mais notre condition naturelle. Cette proposition ainsi erronée est captieuse, téméraire, injurieuse à l’Apôtre et déjà condamnée.

3. De la condition de l’homme dans l'état de nature. Propos. 18e. — « Après la chute d’Adam, Dieu annonça la promesse d’un futur rédempteur et voulut consoler le genre humain par l’espoir du salut, que Jésus-Christ devait apporter » ; cependant, « Dieu voulut que le genre humain passât par divers états avant l’arrivée de la plénitude des temps » et que d’abord, dans l'état de nature, < l’homme laissé à ses propres lumières, apprît à se défier de son aveugle raison et fût amené par ses aberrations, à désirer le secours d’une lumière supérieure » (décret De la grâce, § 10). Cette doctrine, en elle-même, est captieuse ; entendue du désir d’un secours de lumière supérieure dans l’ordre du salut promis par le Christ, d’un désir à la conception duquel l’homme livré à ses propres lumières serait supposé pouvoir se porter, cette doctrine est suspecte et elle favorise l’hérésie semi-pélagienne.

4. De la condition de l’homme sous la loi (propos. 1920). — Propos. 19e. — Au même endroit, on lit : L’homme sous la loi, « comme il était impuissant à l’observer, a été prévaricateur non certes par la faute de la loi, qui est très sainte, mais par la faute de l’homme, qui, sous la loi, sans la grâce, est devenu de plus en plus prévaricateur » ; on ajoute « que la loi. si elle n’a pas guéri le cœur de l’homme, lui a fait connaître ses maux et après l’avoir convaincu de son infirmité, lui a fait désirer la grâce du médiateur » ; ainsi le synode insinue, en général, que l’homme a été prévaricateur par la violation de la loi qu’il était impuissant à observer, < comme si celui qui est juste pouvait commander quelque chose d’impossible et comme si celui qui est pieux condamnait l’homme pour une chose qu’il ne pouvait éviter ». Proposition fausse, scandaleuse, impie, condamnée dans Baius.

Propos. 20e. Comprise en ce sens que l’hommi sous la loi peut sans la grâce concevoir le désir de la grâce du médiateur, ordonné au salut promis par le Christ comme si ce n'était pas la grâce elle-même qui nous le fit invoquer (IL concile d’Orange, can. 3).