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    1. PISTOIE (SYNODE DE)##


PISTOIE (SYNODE DE). CONSTITUTIONS SYNODALES

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caractères de l’alliance faite entre Dieu et l’homme par Jésus Christ et de la nature de cette loi ; on exposera la vertu de charité qui est la plénitude de cette loi et les devoirs que cette charité impose envers Dieu et envers le prochain et on tirera de ces principes l’esprit et l'étendue des préceptes du décalogue. Enfin, on traitera des sacrements et de la prière (§ 2).

Tel est l’ordre des matières. Sur chacune d’elles, le théologien proposera les points et les questions qui doivent être examinées en prenant soin que les questions proposées touchent le fond des choses. A l'éclaircissement de la matière spéculative sera toujours jointe l’exposition de la direction convenable, en pratique, sur ce point et, en outre, on signalera les abus qui se sont introduits et la manière la plus prudente et la plus sûre dé les réformer. La solution de ces points fera le principal objet des conférences. En chaque article, on distinguera ce qui est de foi et est essentiel à la religion, et ce qui est de discipline. On arrivera aussi à examiner la nature de cette discipline, son but et ses caractères ; on y distinguera ce qui est nécessaire ou utile pour retenir les vrais fidèles, de ce qui est inutile et tend à charger leur esprit, de ce qui ne convient pas à la liberté des enfants de la nouvelle alliance, et encore plus de ce qui est dangereux, nuisible, parce que cela conduit à la superstition et au matérialisme. Enfin, on examinera si, dans les paroisses, il y a quelque opinion contraire aux dogmes, ou quelque pratique de discipline peu conforme aux principes certains, et on proposera le moyen le plus convenable pour y porter remède. Les solutions seront tirées des pures sources de l'Écriture, des conciles, des Pères et de la discipline de la vénérable antiquité. Pour l’usage des auteurs modernes, on choisira ceux qui font profession d'être attachés aux sources indiquées ; pour cela, dans chaque conférence, on parlera des auteurs qui traitent le plus sainement l’objet qu’on a étudié. On sera bref, clair, précis ; on ne descendra pas dans les subtilités inutiles ou les distinctions scolastiques, mais on entrera, avec force, dans la nature des choses et leurs rapports (§ 3-5).

Un extrait écrit de la solution donnée dans la conférence précédente sera gardé et, après qu’on l’aura lii, chacun des autres exposera sur la solution lue ses propres sentiments. Alors, s’il y a des différences d’avis, on examinera le point controversé avec sérieux, dans le seul but de trouver la vérité en rejetant toute animosité et tout esprit de parti. Et, si on n’arrive pas à l’unanimité et à la certitude, le président en fera part à l'évêque et celui-ci, ou son théologien, donnera la solution. La décision par écrit est consignée par le secrétaire qui en fera une analyse courte, mais complète, en langue vulgaire ; on y joindra ce qui a été décidé par les membres de la conférence, comme aussi ce qui a été critiqué, et on ajoutera à chaque article le nom des auteurs. Dans la conférence suivante, le secrétaire lira cette analyse et, après qu’elle aura été approuvée, le président la signera au nom de tous (§ 6-7). L’examen des matières indiquées sera l’objet de la conférence. Comme les divagations sur diverses questions sont le motif pour lequel on n'étudie pas à fond et dans toute leur extension les matières proposées, on aura ainsi empêché cet abus. Toutefois, à la fin de la conférence, ceux qui ont à proposer quelque chose d’important pour le bien général et pour maintenir l’union et l’uniformité, comme ceux qui auront, dans la conduite de leur paroisse, trouvé quelques cas particuliers pour lesquels ils auront besoin de conseils, feront une proposition et les membres de la conférence diront leur avis d’une manière brève et claire. C’est le président qui prendra note de l’objet proposé et de la décision donnée, pour en informer l'évêque, le moment venu. Si l’objet a été important ou si la conférence n’a

pas pu arriver à une solution décisive et sûre, le président avertira aussitôt l'évêque (§ 8-9). Les conférences se tiendront dans un endroit décent, fixé par l'évêque, une fois par mois, excepté août, septembre et octobre, et le nombre des curés qui en feront partie sera déterminé. Devront y assister tous les prêtres de la circonscription fixée pour les conférences et ceux qui auront un juste empêchement devront avertir le président et donner à celui-ci leur avis sur les sujets proposés, excepté le cas où ils seraient empêchés par la maladie. Chaque conférence ne durera pas moins de deux heures (§ 10).

Les derniers articles (§ 11-18) indiquent les devoirs du président et du secrétaire qui sont, tous deux, choisis par l'évêque et doivent veiller à ce que la conférence soit tenue suivant les règles édictées ; les actes en sont nettement indiqués et elle-même doit se terminer par une prière où l’on demande, pour le peuple chrétien, « la grâce d’union, afin que, toute division écartée, il soit uni au vrai pasteur de l'Église super populum christianum unionis gratiam clementer infunde, ut divisione rejecta, vero pastori Ecclesiæ tuse se unicus tibi digne valent famulari ».

La viie et dernière session se tint le jeudi 28 septembre. On lut la lettre du grand-duc où celui-ci félicitait l'évêque de Pistoie et exprimait son regret de n’avoir pu, à cause d’une indisposition, assister à une séance, « pour être témoin d’une réunion si respectable « . Il fut décidé que l'évêque, accompagné de deux députés, irait remercier le prince et lui remettrait la supplique qui résumait et complétait les décisions du synode.

Les constitutions synodales.

Un dernier décret

fut voté sur les constitutions synodales et leur autorité. Le saint synode, par un consentement unanime, a défini les dogmes qui forment le résumé de l’enseignement qu’on doit donner dans le diocèse et les décisions prises serviront à terminer les controverses : elles constituent comme le corps législatif et préparent la voie aux définitions pleines de l'Église universelle, ou, au moins, des assemblées nationales. Par ces constitutions, sont abrogées toutes les décisions’prises dans les synodes antérieurs, d’autant plus que, dans le passé, à cause du malheur des temps, il y a eu des décisions qui n'étaient pas absolument conformes aux pures sources de l’antiquité, et qui sont contraires au droit de l'État (§ 1-3). C’est pourquoi on remercie Dieu, le Père des lumières, qui a inspiré le synode ; on se tourne vers le prince très aimé et très sage afin qu’il accorde une protection nécessaire pour l’exécution des décrets. Ces décrets seront obligatoires pour tous les fidèles, un mois après la publication faite par l'évêque (§4).

Dans son discours de clôture, l'évêque déclara aux curés qu’il voulait fuir l’esprit de domination et gouverner le diocèse avec eux, et, il les appelle « ses vénérables collègues et ses coadjuteurs dans le gouvernement du diocèse ». Aussi, dit-il, « j’ai formé le dessein d'établir une congrégation qui sera composée des huit curés de la ville, auxquels pourront se joindre des vicaires forains ou doyens ruraux. Avec eux, comme députés du synode, je réglerai les affaires les plus importantes du diocèse jusqu'à ce que nous nous réunissions de nouveau. L’assemblée se tiendra aussi souvent que cela sera nécessaire, et régulièrement le premier mardi de chaque mois, à moins qu’il n’y ait quelque solennité ; la première réunion aura lieu en décembre ; en son absence, le président sera le prêtre le plus ancien par son ordination.

On célébra, à la cathédrale, une messe solennelle d’actions de grâces durant laquelle on mit en pratique les ordonnances du synode, qui défendent tout chant et l’emploi de tout instrument de musique, même de