Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/366

Cette page n’a pas encore été corrigée
2167
2168
PISTOIE (SYNODE DE). DECHETS. LA DISCIPLINE


guissent dans l’indigence et la misère. Depuis longtemps, le souci tout paternel du souverain a cherché à remédier à ces maux en demandant, ces jours-là, la seule assistance à la messe ; mais cela n’a pas suffi ; aussi le saint synode désire qu’en conservant les antiques solennités de l'Église, communes à l'Église entière, on supprime entièrement les fêtes qui ne sont pas totalement de précepte et qu’on réduise les autres. On fera une supplique au grand-duc en ce sens et les curés feront entrer le peuple dans ces sentiments et l’exciteront à sanctifier, par le véritable esprit chrétien, les dimanches et les fêtes qu’il paraîtra opportun de conserver. Le meilleur moyen de sanctifier les fêtes est d’assister aux fonctions sacrées dans sa paroisse. C’est le désir exprimé par l'évêque de Pistoie, dans sa lettre pastorale du 6 janvier 1784, à l’occasion de l'érection de nouvelles paroisses à Prato (§ 27-28). Pour obtenir l’uniformité de méthode dans les instructions et dans les prières, le synode impose le catéchisme de Gourlin déjà adopté et le petit catéchisme de Mgr Montazet ; il juge opportun de proposer aux curés les Réflexions morales sur le Nouveau Testament, le Résumé de l’histoire et de la morale de l’Ancien Testament, enrichis des sages et utiles réflexions du savant Mésenguy, qui ont déjà été transmis par l'évêque avec sa lettre du 15 février 1784. Ces livres dispenseront de lire d’autres ouvrages (§29). Pour le développement de la piété chrétienne, on compte beaucoup sur la confrérie de la charité, déjà établie dans le diocèse et on veut qu’elle observe scrupuleusement les constitutions, notamment les c. vin et ix, relatifs aux aumônes et aux pauvres. La circulaire du grand-duc, envoyée par l'évêque aux curés avec sa lettre du 28 mai 1786, sera ponctuellement obéie. Tous les oratoires publics seront supprimés dans la ville ; dans les oratoires domestiques ou privés, il ne sera pas permis de dire la messe, les dimanches et les jours de fêtes, dans les villes. Pour les réguliers, le synode approuve les sages mesures prises par l'évêque, dans les lettres à son vicaire général, des 16 mars 1785 et 8 avril 1786, où il est prescrit aux réguliers de s’abstenir d’ouvrir leurs églises, les dimanches, jours de fête et durant la semaine sainte, et de se rendre aux offices qui se font dans les paroisses respectives, pour servir le peuple, comme de vrais et dignes coadjuteurs des curés. On supplie le souverain de donner de nouvelles limites aux paroisses, dans l’intérêt du peuple (§ 30-33).

6° La vie et les mœurs des clercs. — Défense absolue aux ecclésiastiques d’assister aux spectacles publics : danses, jeux, cercles privés, où triomphent les mauvaises mœurs. Il faut éviter toute conversation familière avec les femmes ; il ne faut pas les visiter chez elles ou s’entretenir avec elles dans les églises et surtout au tribunal de la pénitence, afin d'éviter tout soupçon. Il faut donner l’exemple des vertus et répandre l’esprit de Jésus-Christ avec le détachement des choses terrestres. Tous auront à leur portée les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, pour en faire l’objet de leurs méditations quotidiennes. Le dédain de ces livres serait le signe de l’attachement à la terre et un motif de grave inquiétude. Le prêtre ne devra pas se contenter de la prédication et de la simple administration des sacrements ; mais il devra se prêter aux besoins des fidèles, leur donner des conseils, s’intéresser à leurs afflictions, calmer les différends entre les familles, prendre soin de la veuve et de l’orphelin, consoler, diriger, soutenir spirituellement et matériellement. Il est père.

Pour former les prêtres, l'évêque a créé un séminaire et l’académie ecclésiastique : tout clerc devra entrer au séminaire et passer par l’académie et, pour cela, on souhaite de voir augmenter le nombre des bourses pour cette institution.

Les conférences ecclésiastiques.

Le décret sur

les conférences ecclésiastiques s’ouvre par une longue considération historique qui vient appuyer et compléter les théories déjà exposées par le synode sur le gouvernement de l’Eglise et les droits des curés. La bulle Auctorem a extrait du § t les propositions 7(i et 77.

L'établissement des conférences ecclésiastiques a son fondement dans la nature du gouvernement ecclésiastique, qui est gouvernement d’unité et de conseil. A l’origine, c'était le lieu ordinaire où l’on examinait les affaires du diocèse, où l’on réglait la discipline, où l’on corrigeait les abus, où l’on pourvoyait aux besoins du peuple et où l’on jugeait les coupables. La multiplication des fidèles a produit la division des diocèses en paroisses et cela a rendu les conférences ecclésiastiques plus difficiles. On a formé des doyennés et les prêtres de chaque doyenné devaient se réunir à des époques déterminées pour examiner l'état de leurs paroisses et délibérer sur leur bon gouvernement. Le but de ces assemblées était de conserver dans le clergé l’unité dans le gouvernement et de maintenir intacts, dans toutes les paroisses, le dépôt de la foi et la rigueur de la discipline. Cet ordre persista jusqu’aux siècles malheureux où la décadence des études amena dans le clergé l’ignorance et la corruption. Le désordre s’accrut par les nouvelles doctrines. La scolastique ouvrit la voie à l’invention de systèmes nouveaux et contradictoires dans les vérités les plus précieuses et, finalement, a conduit au probabilisme et au laxisme. Le changement dans la forme du gouvernement fit oublier aux ministres de l'Église leurs droits qui dictent leurs obligations et a fini par faire perdre l’idée primitive du ministère ecclésiastique et de la sollicitude pastorale. De là est venu que les assemblées des pasteurs se sont réduites à une simple formalité extérieure, à des discours arides ou à la solution de cas spéculatifs, dans lesquels, après un débat fondé sur de vaines subtilités, ou sur l’autorité des casuistes, ou, tout au plus, sur l’opinion d’un pontife relative à quelque proposition, on exprimait la décision qui restait, par conséquent, problématique. Il convient qu’on s’applique à réformer cette manière de faire et, pour cela, le synode juge convenable de fixer un règlement (§ 1).

L'évêque, par lui-même ou par un théologien désigné, proposera au début de chaque année les matières à traiter durant le cours de l’année et ces matières seront choisies de telle sorte qu’elles épuisent peu à peu tout le corps de la théologie qui sera complet en huit années. On commencera par examiner les fondements de la religion chrétienne, qui sont les seules sources certaines de notre foi et de la morale. On y parlera de l'Écriture, de la tradition, de l’autorité de l'Église dans l’exposition de la doctrine, dont elle est gardienne et juge infaillible ; on ajoutera les moyens de reconnaître la voix de l'Église dans les vérités obscures et combattues. On parlera des deux puissances qui représentent Dieu dans le gouvernement des hommes ; on exposera leurs droits et l’obligation pour les sujets d’obéir à ces puissances, et on conclura cette matière par le traité des lois humaines.

Ces principes posés, on étudiera la nature de l’obéissance de la foi que les chrétiens doivent donner aux vérités divines et de la manière de conformer la conduite de la vie à la règle des mœurs : ce sera le traité des actes humains, des actes bons et des actes mauvais. On passera ensuite aux traités de Dieu et de ses attributs, de la Trinité, de la création de l’homme et de sa chute, de la nécessité d’un réparateur, du mystère de la rédemption, de la grâce de ce Rédempteur, et on conclura par la nature de la vertu d’espérance que tous les chrétiens doivent avoir en Dieu par les mérites du Rédempteur. Ensuite, on descendra à traiter les