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Le t. renferme une Lettre à M. Bergier au sujet <le son livre Le déisme réfuté par lui-même », qu’on doit lire avec précaution, notamment sur les questions de l’ignorance invincible, du petit nombre des élus et de la future ton version des juifs. La Lettre de M. de Montgaillard, évêque de Saint-Pons, au pape Innocent XI, sur les maux de l'Église et la nécessité d’y apporter un prompt remède, signale, comme des maux redoutables qu’il faut détruire, la morale relâchée, la signature du Formulaire, l’appellation de jansénisme, » vain fantôme pour décrier tous les bons livres et exclure de toutes les places les bons chrétiens. Enfin, le Mémoire adressé à M. Scipion de Ricci, évêque de Pistoie, sur le pouvoir qu’ont les éoiques de réformer le bréviaire et les autres livres liturgiques est un plaidoyer pour justifier ce prélat qui avait donné à ses diocésains un bréviaire nouveau.

Le t. xi. à cause de l’importance même de la question qui y est abordée, ne contient qu’un seul écrit : Traité historique, dogmatique et critique sur les indulgences par un savant l'ère de l’Oratoire de Saint-Philippe de Xéri. L’auteur y fait l’histoire des indulgences et critique les protestants et aussi les nouveaux théologiens scolastiques. qui ont tenté de justifier des abus. L’ouvrage, afin qu’on pût le distribuer plus facilement, eut un tirage à part.

Enfin, les deux premiers opuscules que contient le t. xii ont pour objet le sacrifice de la messe : c’est la Justification de la doctrine du P. Traversari au sujet du sacrifice de la messe et de la communion des fidèles, qui soutient que la communion des fidèles, comme celle du prêtre, fait partie du sacrifice de la messe, et que la communion faite hors du sacrifice de la messe, ou avec tics hosties déjà consacrées, n’est que sacramentelle et n’a que les effets du sacrement, tandis que ceux qui communient à la messe et avec les hosties qui y sont consacrées, participent non seulement au sacrement, mais encore au sacrifice. La Dissertation sur la célébration quotidienne de la sainte messe étudie l’histoire de la messe, montre que l’usage actuel de la messe quotidienne pour le prêtre est en opposition avec la tradition ancienne et a eu pour résultat des abus regrettables : ordination de prêtres inutiles au service de l'Église, honoraires des messes pour l’entretien de ces ministres sans office. Il faudrait remettre en vigueur les anciens canons, n'élever personne à la prêtrise sans l’attacher à un titre particulier, pourvoir à l’entretien des ministres par un revenu fixe, supprimer l’honoraire des messes, qui entretient tout à la fois la bassesse d'âme parmi les prêtres et l’aveugle superstition des peuples, lesquels s’approprient comme acquis, de leurs deniers, les fruits d’un sacrifice commun à tous par son essence et auquel on ne participe que selon la mesure de sa piété ». Les six Lettres du P. Pujati, bénédictin, réfutent les opuscules répandus par les franciscains au sujet du chemin de la croix. La Consultation sur la défense de lire les Réflexions morales du P. Quesnel et les Nouvelles ecclésiastiques apprécie « les systèmes qu’on emploie pour détourner de lire les Réflexions morales qu’on vient d’imprimer à Florence et dont le grand-duc a accepté la dédicace ». Enfin, le Mémoire dans lequel on prouve que les décisions des conciles et îles papes sur les faits non révélés ne sont point infaillibles, est la traduction d’un ouvrage présenté, en 1 >")". par Arnauld au nonce du pape à Paris.

2. Administration de Ricci. Hicci intervenait

plus directement encore dans la préparation des réformes qu’il projetait. Dès le début de son épiscopat, il s’appliquait a répandre ses idées dans des lettres et mandements ; de son côté, le grand-duc de Toscane promulguait des édits. multipliait les circulaires inspirées par l'évêque de Pistoie.

Le 3 juin 1781, Ricci publiait une Instruction pasto rale sur la nouvelle dévotion au Sacré-Cœur, afin de prémunir ses diocésains contre les dangers de cette dévotion « qui fournit aux uns des prétextes de rire de tout, aux autres les moyens de tout dénaturer ». Cette fête, après plusieurs refus de Benoît XIV. a été enfin, en 17(>3, permise, mais non point commandée comme une pratique d’obligation. On a dû interdire des images indécentes et réformer des actes superstitieux. C’est une dévotion inutile, qui risque de renouveler le nestorianisme, en adorant une partie du corps de JésusChrist. Il faut honorer le Sauveur comme l’ont honoré nos pères.

Le 13 février 1782, Ricci publiait une Instruction pastorale pour le carême, où il s’applique à faire revivre la pénitence des siècles passés et à maintenir l’observance du carême « contre le torrent du relâchement ». Au jeûne, il faut joindre la prière, l’aumône, la lecture de l’Kcriture sainte, la visite des malades et les autres œuvres de miséricorde. L'évêque rappelle les principes austères de l’antiquité chrétienne et la nécessité de les restaurer.

L' Instruction pastorale sur la nécessité et la manière d'étudier la religion, du 1 er mai 1782, est particulièrement intéressante, car elle contient des idées que le synode de Pistoie reprendra. L'évêque constate l’ignorance religieuse du peuple et recommande la lecture des bons livres, et surtout de l'Écriture sainte. Pour cette instruction, il adopte et impose un Catéchisme, répandu en Italie sous le titre Éducation et instruction chrétienne, connu en France sous le nom de Catéchisme de Naples, ouvrage qui, dit Ricci, « ne peut déplaire qu'à ceux qui aiment à contredire et à combattre la saine doctrine ». Les curés doivent lire ce catéchisme à la messe, à la Suite de l'Évangile, et surveiller les oratoires pour qu’on y lise ce catéchisme. Pour l’instruction des fidèles, il a fait imprimer en italien la Traduction de la Bible de Sacy. l’Abrégé de l’histoire de l’Ancien Testament du pieux et savant Mésenguy, et VHistoire ecclésiastique de Racine, qui est traduite « sous les auspices du duc de Toscane ». Il conseille aussi le « beau Catéchisme » de Mésenguy, le Catéchisme de. Montpellier, > pourvu qu’il ne soit pas altéré », le Catéchisme de Fleury, les Réflexions morales sur l’Ancien et le Nouveau Testament de Royaumont, le Discours sur l’histoire universelle de Rossuet, les Élévations sur les mystères et les Méditations sur l'Évangile du même, les Essais de morale de Xicole. Plus tard, le synode supprimera les ouvrages de Rossuet qui, sans doute, n'étaient pas suffisamment orthodoxes.

Le 2 mai 1782, dans un mandement fort court où il ordonne des prières pour la cessation de la pluie, Ricci signale des préjugés et des superstitions au sujet de l’invocation des saints et du culte des images. Dans la préface de l’ouvrage intitulé : Pieux exercice de la voie de la croix, du P. Pujatti, bénédictin du Mont-Cassin, l'évêque de Pistoie attaque les historiettes inventées, au sujet du chemin de la croix, par les franciscains : les trois chutes de Jésus, l’anecdote de Véronique. Il répandit, dans son diocèse, cet ouvrage qui lui était dédié.

Ricci demandait au grand-duc de supprimer des confréries pour la bonne organisation des paroisses. Beaucoup de personnes fréquentaient les chapelles de ces confréries, uniquement parce que le service divin y était plus court et qu’on n’y donnait pas d’instruction. Or, l'évêque tenait beaucoup à l’instruction des fidèles et des curés. Pour ceux-ci, il avait déjà établi une « Académie > ecclésiastique.

Cette Académie fut inaugurée le 13 novembre 1 7 -S : i. jour de saint Léopold, patron du grand-duc Pierrc-Léopold. Les amis de France et de 1 [ollande lui envoyèrent des livres de choix pour la bibliothèque. L’Académie devait donner une culture supérieure aux membres du