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PISTOIE (SYNODE DE). CIRCONSTANCES


avec toute l'évidence possible que la bulle Unigenitus aurait renversé la foi en France et dans les Pays-Bas,

si Dieu n’avait suscité (les hommes qui se sont opposés comme un mur d’airain à tous les efforts des ennemis de l'Église ». Un autre opuscule, intitulé : La constitution " Unigenitus » du pape Ciraient XI et les propositions qu’elle condamne, mises en parallèle avec les Ecritures et la tradition, prouve, dit l'éditeur, l’irrégularité de la bulle, la nécessité de s’y opposer, l’aveuglement ou la prévarication de ceux qui la soutiennent. La Lettre d’une dame française au pape Clément XI sur la lecture de l'Écriture sainte, interdite par la bulle « Unigenitus », et la Lettre d’un solitaire au pape au sujet de la lecture de l’Ecriture sainte et de la toute-puissance divine, reprennent des thèses chères au jansénisme. Enfin, la Lettre pastorale de M. l'évêque de Montpellier, du 30 juillet 1729, contre la légende de Grégoire VII, fait un éloge pompeux du « grand Colbert », qui s’est uni à la cause « du saint évêque de Senez ».

Le t. iii, imprimé en 1781, contient une Lettre aux alacoquistes, dits cordicoles, sur l’origine et les dangereuses conséquences de la fête du Sacré-Cœur ; les Principes sur l’essence, la distinction et les limites des deux puissances, spirituelle et temporelle, œuvre du P. La Borde ; le Mémoire sur les libertés.de l'Église gallicane, trouvé parmi les papiers de M. le dauphin et composé par son ordre ; le Catéchisme ou éclaircissement sur les matières de la grâce, par Mathieu Feydeau, et enfin la Lettre de M. Arnauld sur les actions des infidèles. Au sujet de ce volume, les Nouvelles ecclésiastiques enregistrent avec joie « la révolution avantageuse » qui se fait en Italie depuis quelques aimées.

Le t. iv groupe cinq écrits : le Discours sur les Nouvelles ecclésiastiques, traduit du français ; le Discours abrégé sur l’excommunication, le Pouvoir des évêques par rapport aux cas réservés, la Lettre d’un prêtre de Gênes « un ami de Rome, sur les opinions et les expressions d’un prédicateur de la dévotion au Sacré-Cœur, et enfin des Observations sur la réforme des ordres religieux. Les Annales ecclésiastiques de Florence font un grand éloge de ces divers écrits, et les Nouvelles ecclésiastiques (25 juill. 1785, p. 119) se réjouissent de constater avec « quelle liberté on s’explique aujourd’hui publiquement, en Italie, sur des matières dont on osait à peine parler en conversation il y a vingt ans ». Dans ces opuscules, on trouve l’histoire de la bulle Unigenitus, racontée à la manière janséniste ; on constate que cette malheureuse biille n’a plus aucune autorité, car elle est abandonnée par tous les écrivains éclairés ; on proclame l'égalité de tous les évêques et l’usurpation des papes sur l’autorité des évêques dont le pouvoir vient immédiatement de Jésus-Christ ; enfin, on demande la réforme des ordres religieux.

Le t. v attaque, d’une manière directe, l’autorité du pape dans la Lettre sur la faillibilité de l'Église par rapport aux faits non révélés, déjà publiée le G février 1076 ; dans le Catéchisme sur l'Église, pour les temps de trouble, selon les principes expliqués dans l’Instruction pastorale de M. de Senez (dans cet écrit, Le Gros attaque les maximes ultramontâines mises en avant contre le gallicanisme) ; enfin, les Réflexions sur le règne de Jésus-Christ s’appliquent à montrer que, même si Jésus-Christ avait exercé une puissance temporelle durant sa vie mortelle, il ne s’ensuivrait pas que l’Eglise, et à fortiori le pape, puissent exercer une semblable puissance.

Le t. vi rejette l’autorité de la bulle Unigenitus. h' Acte d’appel des quatre évêques dénonça cette bulle, qui condamnait le premier article du symbole et le premier précepte du Décalogue. Le Discours sur l’appel expose sommairement les disputes qui ont provoqué l’appel et l’importance de la cause des appelants, qui est la cause même de l'Église entière, et spécialement

des élus et des justes opprimés. La Dissertation sur l’autorité spirituelle de l'Église indique sa nature et ses limites. Les Règles de l’obéissance des fidèles dans le conflit de la puissance séculière avec la puissance ecclésiastique tirent les conséquences de l'écrit précédent. La Lettre pastorale de l'évêque de Laybæh, à l’occasion des réformes impériales sur divers points de discipline, attaque les moines, dont les abus sont tels qu’il serait plus aisé d'établir de nouvelles maisons que de réformer efficacement la plupart des monastères.

Le t. vu attaque directement l'Église de Rome. Le Discours sur le schisme qui divise l' Eglise catholique de Hollande est un plaidoyer en faveur de l’orthodoxie de cette Église, persécutée par l'Église de Rome, à la remorque de la société éteinte des soi-disant jésuites. C’est aussi la domination des jésuites sur les Églises d’Allemagne qui est dénoncée dans le Mémoire au sujet du silence de plusieurs Eglises des états catholiques, par rapport à la bulle Unigenitus. L’Essai sur les entreprises des papes contre les souverains et sur les oppositions qu’elles ont éprouvées est une histoire de l’usurpation des papes depuis Zacharie. Les Réflexions particulières sur les annotes et sur les moyens d’en faire cesser les abus sont la justitication de l'édit du grandduc de Toscane (15 juin 1782) qui supprime toutes les taxes sur les bénéfices vacants de ses états ; enfin la Recherche des prérogatives nécessairement attachées à la primauté du pape critique les prétentions de la cour de Rome et approuve les Actes du concile d’Utrecht, un des plus précieux monuments de l’orthodoxie de cette respectable Église, ainsi que de son attachement au Saint-Siège, centre de l’unité, dont elle a toujours fait profession ».

Le t. vin contient cinq opuscules disparates, mais fort instructifs, car ils renferment quelques-unes des thèses capitales qui seront approuvées au synode de Pistoie. Ce sont les écrits suivants : Lettre du docteur Dupin sur l’ancienne discipline de l’Eglise touchant la célébration de la messe, datée du 20 novembre 1707 ; Lettre de M. Petitpied à une dame, où il examine si on doit craindre les excommunications injustes et si l’on doit s’y soumettre ; Mémoire de quelques jurisconsultes hollandais sur les maximes de la cour de Rome, mises en usage pour opprimer l’ancien clergé et les évêques catholiques romains de l'Église métropolitaine d’Utrecht, où l’on voit l’intérêt qu’ont toutes les puissances que ces maximes ne s’accréditent pas et ne passent point en règle ; Le serment que les évêques font et leur sacre, introduit par Grégoire VII, qui regarde le pape comme souverain temporel et que les princes ne doivent pas permettre parce que les évêques sont leurs sujets ; enfin, une Seconde lettre aux alacoquistes ou cordicoles, sur l’origine et les pernicieuses conséquences de la fête des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie.

Le t. ix réédite une Lettre sur la nécessité de rapporter toutes ses actions èi Dieu, écrite à l’occasion d’une censure de l’archevêque d’Aix contre une thèse du P. Astier, dominicain. On trouve, à la suite, une Dissertation sur l’inscription du frontispice du couvent des franciscains de Reims « Deo homini et B. 'Francisco, utrique crucifixo », où l’on relève « quantité d’abus et de pratiques superstitieuses, tropeommunes en Italie » ; le Discours sur la nécessité de l’exequatur ou place ! royal pour les bulles même dogmatiques des papes et les décrets des conciles est tiré d’un gros ouvrage français, intitulé Apologie des jugements rendus en France contre le schisme par les tribunaux séculiers ; enfin, les Observations sur le mandement de S. É. le cardinal archevêque de Malines pour le carême de 1783, signalant des pratiques superstitieuses à l'égard du culte des saints et critiquant la doctrine de l’archevêque sur la primauté du pape, l'état religieux et la lecture de l'Écriture sainte, en langue vulgaire.