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PISIDÈS (GEORGES) - PISTOÏE SYNODE DE)


vise le grand monophysite du VIe siècle. Allatius (De Georgiis, cf. Fabricius, Bibl. gr., t. x, Hambourg, 1737, p. 604) et d’autres comme Oudin et Cave ont pensé que sous le nom de Sévère c’est Philopon qui est atteint. Ils ont suivi Nicéphore Calliste, Hist. eccl., XVIII, xlviii, P. G., t. cxlvii, col. 428 C, qui reproduit les trois vers suivants en les disant dirigés par Pisidès contre Philopon

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Nicétas Choniates, Thésaurus orlhod. fidei, x, P. (', ., t. cxl, col. 73 BC, avait déjà donné ces trois vers (mais plus correctement ^vjep'.Çe frâ/rrov -/]i [xîav ts xoci jilav) en l’accompagnant de la même affirmation. Il est certain que ce passage se lit aux vers 533-535 du Contra Severum, mais sur quoi fonder l’affirmation des historiens byzantins les appliquant à Philopon, que le poète ne mentionne pas, alors qu’ils conviennent si bien à Sévère dont le nom figure en tête même de l’ouvrage ? Quercius pense que, confondant sévériens et acéphales, Pisidès vise, sous un grand nom, quelque chef marquant de la secte monophysite, et plus spécialement Athanase le Syrien, avec qui Héraclius avait eu des tractations. Mais, quel qu’en soit le destinataire, il est évident que le Contra Severum ne s’occupe que du monophysisme. Pas une allusion au monothélisme ou au monénergisme. Non pas que la question ne se pose pas alors, même pour Héraclius (puisque, bien avant 630, la théorie de « l’unique opération » appuie toutes les tentatives de conciliation entreprises par l’empereur), ni que Pisidès ne soit au fait des projets de Sergius, mais parce que, sans doute, le monothélisme le gênerait plutôt dans sa lutte contre le monophysisme. Du reste, le monothélisme, qui, depuis longtemps, faisait l’objet des tractations entre chefs, ne devint du domaine public qu'à partir de 633. Il ne convenait donc probablement pas d’en inclure l’expression dans un poème destiné à une large divulgation.

7. Eîç tôv [l-x.tci.igv fiîov. De vanitate vitse. Col. 15811600. — Ce poème est composé de 262 vers ïambiques, et ne semble pas complet. Dédié au patriarche Sergius, qu’il propose comme un exemple d’humilité (v. 233), il imite l'écrit similaire de l’Ecclésiastique en exposant l’instabilité et la vanité des choses terrestres.

8. Nous mentionnons encore ici un groupe d'écrits qui sont contenus dans le Parisinus 090 du Supplément grec : a) une poésie satirique sur un moine du nom d’Alype ; b) une poésie de 116 vers sur l'élévation de la sainte croix reconquise par Héraclius ; c) salut rythmé (89 vers) à Héraclius, vainqueur de Phocas ; d) un panégyrique rythmé (t68 vers) à Bonus.

9. Des fragments divers et épigrammes variés sur différents sujets. La plupart des petits fragments ont été recueillis et conservés par Suidas. P. G., col. t731-1754.

10. Enfin, s’il faut en croire L. Sternbach, De Georgio Pisida Nonni sectalore, dans les Analecla græcolalina philologis Vindobona' congregatis oblulerunt collegn' Cræovienses et Leopolitani, Cracovie, 1893, p. 3854, la poésie de 90 vers hexamètres intitulée Elç t : jv àvOpcÔTT’vov [ïltov et publiée par E. Miller sous le nom de Manuel Philès, Manuelis Philæ Carmina, t. ii, Paris, 1857, p. 384-388, appartiendrait à Pisidès et prouverait l’attachement de celui-ci à Nonnos, en ce qui concerne la technique des vers hexamètres.

Nous passons sous silence V Hymne acathiste, qui fut souvent attribué à Pisidès, spécialement par son éditeur Quercius, cf. P. G., t. xcii, col. 1171, 1333-1372. mais qui appartient plus vraisemblablement à saint Germain de Constantinople (635-733) ou à saint Romain le Mélode (VIe siècle). Nous ne mentionnons pas non plus la vie de saint Athanase le Perse, P. G.,

ibid., col. 1679-1730, seul écrit en prose mis sous le nom de Pisidès et que Suidas lui attribue expressément. H. l’sener a écarté une telle attribution. Acta M. Anastasii, Bonn, 189 1. p. rv-v. L’auteur serait saint Sophrone, futur patriarche de Jérusalem, et l’encomion du martyr aurait été puisé dans les actes publiés par l fsener.

Mais la liste ci-dessus n'épuise pas toute l'œuvre de Pisidès et les chronographies byzantines dévoilent l’existence d’autres écrits. Ainsi, les chapitres de la chronographie de Théophane relatifs à la deuxième et troisième guerre d’Héraclius proviennent, de toute évidence, de la même source dont s’inspirèrent, et largement, les chapitres relatifs à la première guerre. Or, cette source est l'écrit de Pisidès, Eîç T7)v y.y-'x. Ilzp-Cyj exG~oy.Tziy.-j 'HpaxXsîou toû fixa t. Ai cor. Il faut donc conclure à une œuvre historique perdue, à laquelle doivent appartenir, sans doute, les fragments conservés par Suidas et qui sont étrangers à tous les écrits connus par nous. Cf. L. Sternbach, Studia philologica in Georgium Pisidam, Cracovie, 1900, p. 1-198.

I. Éditions.

Dans la collection de Pierre-François Foggini : Opéra Georgii Pisidæ, Theodosii Diaconi et Corippi Afrieani Grammatici, Rome, 1777 (Corpus historiée Byzantinæ, nova appendix), l'éditeur de la vie et des œuvres de Pisidès est Jos. -Marie Quercius. Cette édition comprend les n. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9 de la liste ci-dessus et, en plus, V Acathiste et la Vie de saint Anastase, faussement attribués à Pisidès. Migne, P. G., t. xcii, col. 1161-1754, a repuhlié l'édition de Quercius avec ses textes, préface et notes. — Les trois œuvres historiques, à savoir l’expédition perse, la guerre des Avares et Y Héracliade furent rééditées à Bonn, en 1837, par J. Bekker, dans la Nouvelle collection byzantine. Migne, loc. cit., a reproduit les préfaces de Bekker. — L’Hexaméron fut tout d’abord édité à Paris, en 1584, par Fr. Morel. Le jésuite Jérôme Brunel le réédita à Rome, en 1590, mais, d’après un ms. qui l’attribuait à saint Cyrille d’Alexandrie (le ms. de Paris, fonds grec 2893, du xvie s., attribue de même l’Hexaméron à saint Cyrille). Depuis lors, les éditions s’en multiplièrent ; une des meilleures est celle de R. Herciier, dans Claudii.Eliani varia hisloria, t. ii, Leipzig, 1866, p. 603-662. — L. Sternbach, Georgii Pisidæ carmina inedila, dans Wiener Sludien, fasc. 13, 1891, p. 1-63, et fasç. 14, 1892, p. 51-68, a publié les œuvres secondaires mentionnées sous le n. 8 de la liste ci-dessus. Ce même auteur republie le texte critiquement établi du et" ; tbv « v6pû)7rtvov fJt’ov, dans De Georgio Pisida Nonni sectatore (voir le n. 10 de la liste des œuvres).

La traduction slave de l’Hexaméron a été éditée par J. Sljapkin, dans les Monuments des anciens écrivains russes (en russe), n. 32, Saint-Pétersbourg, 1882. On peut trouver, du même auteur, une étude sur la traduction slavorusse de l’Hexaméron, dans le Journal du ministère de l’Instruction publique russe (en russe), t. cclxix, 1890, p. 264294. Consulter aussi les notes de V. Jagiè, dans Archio fur slav. Philologie, t. xi, 1888, p. 637. Quant à la traduction arménienne, on peut trouver la bibliographie y relative ainsi qu’une comparaison du texte arménien avec le texte grec et slave dans l’article de E. Teza, Dell' Essæmero di Giorgio Piside secondo la antica versione armena, dans Rendiconti délia R. accademia dei Lincei, classe di scienze mcrali stor.e fdolog., séi. V, t. ii, part. 1, 1893, p. 277-297.

II. Travaux.

Répertoire de Chevalier et principalement, en dehors des références données au cours de l’article, R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés, t. xi, Paris, p. 653-654 ; K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Lileratur, Munich, 1897, p. 709-712. — On trouvera aussi deux courts articles bio-bibliographiques, sous le titre : George Pisidès, et Georgius Pisida, dans The catholic eneyelopedia, et dans Dictionary of Christian biographies, t. ii, Londres, 1880.

E. Stéphanou. PISTOIE (SYNODE DE). — Au xviie et surtout au xviiie siècle, le jansénisme et le gallicanisme furent intimement liés. Le synode dfe Pistoie est l’aboutissement logique de leurs doctrines combinées et la bulle Auctorem fidei, lapréface du concile du Vatican, qui donnera le coup de grâce au gallicanisme.