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IMKANO (LOUIS DE) — PIRO (HENRI DE)


à Ferrare, renouvelait l’excommunication contre’les synodistes de Bâle, les déclarait juives de toutes leurs dignités et leur ordonnait de quitter la ville dans le délai de trente jours. Les délégués grecs, envoyés à Ferrare pour travailler à l’union de l’Église latine et de l’Église grecque étant arrivés en cette ville le 7 mars 1138, le concile d’union fut solennellement ouvert le 9 avril 1438. Ce n’est toutefois qu’au mois d’octobre que commencèrent les sessions importantes auxquelles Louis de Pirano prit une part active. Les Grecs ayant arrêté qu’il fallait commencer par discuter au concile la question importante de savoir si le Filioque était dogmatiquement exact et ayant choisi parmi eux les délégués chargés de soutenir les débats contre les Occidentaux ; les Latins, à leur tour, désignèrent les membres, qui, en leur nom, mèneraient les disputes avec les Grecs. Parmi eux on trouve Louis de Pirano, évêque de Forli. Dans les vin 1’et xie sessions, le 8 et le 1 1 novembre, Louis de Pirano, un des commissaires latins, lut un discours, da îs lequel il combat l’assertion des Grecs, d’après laquelle le Filioque serait une addition au sens propre du mot. Il en est de ces additions, dit-il, comme du Nouveau Testament, lequel, au sentiment de saint Augustin, n’est pas une addition à l’Ancien Testament, mais seulement une explication de ce que contient l’ancienne Loi. De même, le Filioque n’est pas un nouvel article de foi ajouté au symbole, mais uniquement une explication plus précise d’un article qui y est déjà renfermé. Or, une addition de ce genre n’est nullement défendue et on ne peut proscrire que les additions de quelque façon contraires à la foi traditionnelle, ou contenant quelque chose d’étranger ou de nouveau. L’évêque de Forli conteste ensuite l’affirmation des Grecs que les additions explicatives n’avaient été permises que pendant les cinq premiers siècles, mais que, depuis le concile d’Éphèse, elles étaient défendues. Ce droit, croit l’orateur, s’appuyant sur saint Bonaventure, appartient nécessairement à l’Église en tout temps ; et ni le concile d’Éphèse, ni les conciles suivants, ni les Pères n’ont jamais eu l’intention de l’interdire. Ce n’est pas la lettre, mais l’esprit de leur langage qu’il faut considérer ; du reste, la lettre même, bien comprise, n’interdit pas les additions de ce genre au symbole. Ce discours a été publié dans J.-D. Mansi, Concil., t. xxxi, 1798, col. 627-646, où la fin du discours manque ; t. xxxi, suppl., Paris, 1901, col. 1475-1492, où le discours est complet. Rectifier à ce sujet, Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. vii, p. 983. En 1446, il résigna l’évêché de Forli et mourut peu après.

En dehors d’un nombre considérable de sermons, énumérés par J.-H. Sbaralea, Louis de Pirano aurait composé un Tractatus de potestcite papx ad Eugenium IV, qui serait conservé dans le Vat. lai. 414’S ; un Tractatus super septem vitia ; Regulse mémorise arlir /icialis, conservé dans le ms. L, VI, 274 (xve siècle), fol. 5-15, de la bibliothèque Saint-Marc, à Venise. Ce traité débute : Democritus Alheniensis philosophus hufus arlis primus inventor fuit. Cf. J. Valentinelli. Bibliotheca manuscripta ad S. Marci Venetiarum. Codices mss. latini, t. iv, Venise, 1871, p. 173-174.

I.. Wadding, Annales minorum, t. x, Quaracchi, 11132, an. 1436, n. xvi, p. 319 ; t. xi, Quaracchi, 1932, an. 1437, n. xxxv, p. 20 ; an. 1438, n. ni, p. 34-35 ; J.-H. Sbaralea, Snpi>lemenium ad seriptores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1921, p. 192-193 ; C. Kubel, Hiernrchia catholica Medii Mvi, 2e éd., t. ii, Munster, 1914, p. 155 et 237.

Am. Teetært.

    1. PIRHING Ernric ( Ehrenreich)##


PIRHING Ernric ( Ehrenreich), né probablement à Sighart, en Bavière, le 12 avril 1606, entra dans la Compagnie de Jésus le 24 mars 1628. Il professa la philosophie à Ingolstadt, puis pendant deux ans la théologie morale, pendant douze ans le droit canonique

et pendant autant d’années l’Écriture sainte à Dillingen. Pendant dix ans, il fut prédicateur et recteur d’Eichstœdt ; il mourut à Dillingen le 15 septembre 1679. Le P. Pirhing est un des meilleurs canonistes du xvii c siècle. Il est connu surtout par un ouvrage célèbre, abondamment utilisé par les canonistes postérieurs : Jus canonicum in V libros Derretalium distribulum. .., 5 vol. in-fol., Dillingen, 1674-1677, réédité a Dillingen en 1722 et à Venise en 1759. Il inséra dans cet ouvrage plusieurs thèses de droit canonique publiées antérieurement et défendues publiquement à l’université de Dillingen (Sommervogel en énumère 9). Une édition abrégée fut publiée après la mort de l’auteur par un jésuite anonyme : Facilis et succincta SS. canonum doctrina…, Dillingen, 1690 ; Venise, 1693, et, avec le titre Synopsis Pirhingana seu compendiaria SS. canonum doctrina…, Augsbourg, 1695, Venise, 1711.

Sommervogel, Bibl. de la Camp, de Jésus, t. VI, col. 851855 ; Hurter, .omenclator, 3e éd., t. iv, col. 260 sq. (la date de la mort, 1670, est due à une faute d’impression ; l’index donne la date exacte) ; Fr. von Schulte, Die Geschichte der Quellen und I.iteratur des canonischen Recbls, t. ni a, p. 1 13 (date fausse pour la mort : 1600).

J.-P. Grausem.

    1. PIRO (Henri de)##


PIRO (Henri de), (von dem Birnbaum), naquit à Cologne vers 1404 d’une famille honorable. Son oncle, Henri de Piro, licencié en droit, fut prévôt de Saint-Cunibert de Cologne (1407-1413) et premier référendaire au concile de Constance, et son cousin, appelé aussi Henri de Piro, fut le premier professeur de droit à l’université de Trêves. Cette homonymie a été la cause d’une grande confusion chez quelques auteurs qui ont attribué au juriste chartreux, dont il est question dans cet article, les fonctions exercées par ses parents. Notre Henri de Piro entra dans l’état ecclésiastique et s’adonna avec ardeur à l’étude du droit, qui, dans sa famille, semble avoir été une espèce de passion héréditaire. Il prit les grades de docteur in utroque à l’université de Cologne. En 1427, c’est-à-dire à l’âge de vingt-trois ans, il alla à Louvain et, pendant quatre années, il y enseigna la jurisprudence. Cet emploi ne lui fit pas négliger le salut des âmes qu’il procurait par le ministère de la prédication. Il devint ensuite chanoine écolàtre de l’église collégiale de Saint-Paul de Liège ; plus tard, il fut institué officiai de la prévôté de Cologne. Sa vie vertueuse ne le rendait pas moins estimable que ces places honorables auxquelles sa science l’avait fait élever. En 1435, au grand étonnement de ses admirateurs, il se fit chartreux au monastère situé près de sa patrie, où il avait bâti une cellule à ses frais. L’ordre ne le laissa pas longtemps dans la vie privée. Il fut successivement prieur des chartreuses de Tournai, en Belgique, de Wesel, au diocèse de Cologne, de Rethel, en Lorraine, de Diest et de Trêves. Finalement, accablé d’infirmités, il se retira à la maison de sa profession, où il décéda le 19 février 1473, en laissant la réputation d’une piété éminente. Son commentaire Super Institutis a été imprimé à Cologne, par Jean Kœlhoff, en 1482, in-fol. Cf. Hain, ’Repertorium, n. 4016. On en connaît deux autres éditions, une imprimée en l’université de Louvain par Gilles van der Heerstraten, sans indication de date, in-folio, 175 feuillets, Hain, op. cit.. n. 4015 ; l’autre, aussi in-folio, ne porte aucune indication de lieu, etc., Hain, op. cit., n. 4014. Panzer met ces éditions parmi les livres publiés après 1500. Cf. Annales, t. vii, p. 272, n. 138, et t. ix, p. 189, n. 294. — De censibus, redditibus seu pensionibus sub tilulo reemptionis, an liciti sint vel illiciti… Oppenheym, 1514, in-4°, 6 feuillets. — Tractedus de visitatione, se trouve dans le manuscrit in-folio n. 1652 de la bibliothèque Sainte-Geneviève, à Paris. — Contra esum carnium quorumdam monacho-