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PINTHEREAU (FRANÇOIS) — PINY (ALEXANDRE)


eienlia in sacm psenitentia liber in </"" opinionis illias anliquitas et certitudo, ex veteribus (heologis, sanctis Pair i bus, conduis, summis pontificibus et scriptura adversus Baianos ostenditur, in-8°, Paris, 1664, dédié à [saac Habert, évêque de Vabres. Des curés de Gand dénoncèrent cette opinion des jésuites à la faculté de théologie de Louvain, le 12 mai 1662 ; la faculté rendit ui jugement, le 30 mai 1662 (Annales de la société des soi-disant jésuites, t. v, p. 028-055). — Conformité des principes du lii’re de la « Fréquente communion » avec ceux de Marc-Antoine de Dominis, in-4°, s. I., 1664. — —La naissance du jansénisme découverte à Mgr le chancelier par le sieur de Préville, in— K Louvain. 1654. C’est un ensemble de lettres empruntées à la correspondance de Jansénius et de l’abbé de Saint-Cyran. Cet ouvrage fut de nouveau publié sous le titre : Lettres de M. Cornélius Jansénius, évêque <PYpres. et de quelques autres personnes, à M. J. du Vergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, avec des remarques historiques et théologiques, par M. Fr. du Vivier, in— 12, Cologne, 1702. L’éditeur est Gerberon : il suit le texte du P. Pinthereau et il a seulement ajouté quelques attaques contre les jésuites. — Le progrès du jansénisme découvert à Mgr le chancelier par le sieur de Préville, in-4°, Avignon. 1655. — Anti-Aurelius Aureliani Iheologi, in-8°, Lyon. 1656.

Alegambe-Sotwel, Bibliotheca scriplorum SoCieftttis Jesu, édit. de 1676, p. 244-245 ; de Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t. iv, p. 563-565 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. vi, col. 826830 ; Hurter, Xomenclatnr, 3 ? édit., t. iv, col. 69-71.

J. Cakreyre.

    1. PINUELA Pierre##


PINUELA Pierre, frère mineur mexicain (xviie siècle). Originaire de la ville de Mexico, il entra dans l’ordre des frères mineurs dans la province Saillt-Diégo du Mexique. En 1671, il passa aux Philippines, où il fut ordonné prêtre. En 1676, il se consacra avec succès aux missions de Chine. Il y mourut le 30 juillet 1704, à l’âge de 54 ans. Il a publié les ouvrages suivants en chinois, à Canton, en 1703 : Controverse au sujet de la loi divine avec les gentils ; Brève explication des indulgences ; Différence entre le temporel et l’éternel ; Traité sur lu piété et la dévotion envers les limes du purgatoire ; Catéchisme de la doctrine chrétienne ; Vie de saint François d’Assise : Exercice de l’oraison de saint Pierre d’Alcuntara ; Traité sur les vertus de diverses plantes et pierres ; Règle du tiers ordre franciscain ; Arle de la lengua chinica (en castillan et en chinois) ; Dialogue entre un ministre de la religion catholique et un lettré chinois, composé en 1688 ; Relaciôn de lus progresos de la mision de Lo-yuen-hien, terminée le 6 janvier 1680 ; Catalogus missionariorum franciscanorum, qui Sinam evangelisaverunt inde ab an. 1579 usque ad an. 1700. Ces trois derniers ouvrages sont inédits.

Marcellin de Civezza, O. 1°. M., Saggio tti bibliografia tanfrancescana, Prato, 1879, p. 463-463.

Am. Teetært.

PINY Alexandre (1639-1709). — Né à Barcelonnette. A. Piny prit l’habit dominicain à Draguignan. Lecteur, puis maître en théologie, il enseigna la philosophie et la théologie à Aix, puis à Marseille. Envoyé à Paris au couvent de Saint-Jacques, il obtint plus tard d’aller vivre au monastère plus fervent dit du « noviciat général », rue Saint-Honoré. Il y demeura seize ans, jusqu’à sa mort. Mais c’est lorsqu’il faisait partie du couvent de Saint-Jacques qu’il publia, entre 1676 et 1685, ses divers travaux de théologie mystique.

On ne peut s’empêcher de conjecturer, avec tous ceux qui ont abordé la biographie et l’œuvre du I’. Piny, que l’interruptiontqui nous paraît brusque) de ses publications est liée à des difficultés doctrinales. Sans être précisément quiétistes, comme on le verra.

les écrits du 1’. Piny ressemblent par beaucoup de traits aux publications quiétistes qui sont absolu ment contemporaines. Les difficultés doctrinales qui lurent faites au quiétisme semblent bien avoir mis un terme à l’activité littéraire du P. Piny, soit en vertu de quelque injonction qui lui fut faite, soit par prudence de sa part. Ainsi, le P. Piny, qui avait commencé à publier, en 1675, alors que La guide spirituelle de Molinos rencontrait une extraordinaire faveur, s’arrêta dès l’arrestation de Molinos, en 1685.

Les écrits du P. Piny ressemblent d’ailleurs davantage aux écrits de Fénelon, postérieurs de quelques années, qu’au texte même de Molinos et surtout aux excès de laxisme dont le mystique aragonais fut soupçonné. Mais, au lieu d’être passé par l’imagination de Mme Guyon, l’apparent quiétisme du P. Piny s’était mûri et corrigé dans la méditation de l’orthodoxie de saint Thomas. Si, à l’analyse des diverses publications de Piny, nous aurons occasion de faire maints rapprochements de doctrines avec le quiétisme le plus strict, il ne faudra pas oublier non plus que Piny ne se donne pas comme disciple de Molinos, mais comme disciple de Tauler, à travers un auteur spirituel alors nouveau dans l’ordre de Saint-Dominique et qu’il conviendrait d’étudier d’une manière exhaustive, le P. Chardon. Cette considération nous donne à penser qu’on aurait tort d’étudier le quiétisme en général, et, à plus forte raison, le quiétisme français de la seconde moitié du xviie siècle, comme une famille d’esprits close. Cette famille appartient à une espèce plus large de mystiques de l’abandon à Dieu et du pur amour, espèce qui est l’aboutissement de genres divers dans tout un monde de théologiens et d’auteurs spirituels.

Ce qui est sûr, c’est que cette mentalité de mystique de l’abandon à Dieu dans la théorie du pur amour rencontrait l’opposition d’une mentalité théologique à tendances plus classiques, plus s vertuistes ». Fénelon rencontra contre lui Bossuet. Dans l’ordre même de saint Dominique, les Chardon et les Piny seront en butte aux hostilités sourdes ou déclarées d’Antonin Massoulié et de ses amis. Massoulié écrivait des livres de spiritualité où il Insistait uniquement sur les traités des vertus selon saint Thomas d’Aquin. —L’homme atteignait à Dieu par une transposition, une conversion de son égoïsme dans l’ordre de la charité plutôt que par un suicide spirituel. Massoulié s’attaquera à Fénelon lui-même. Or, dès 1687. il faisait partie de la curie généralice des dominicains à Rome comme conseiller du nouveau supérieur général, maître Cloche. Malgré les protestations d’intérêt affectueux de ce dernier envers le P. Piny, le hardi mystique ne pouvait compter, en des temps devenus difficiles, sur l’appui dont il avait bénéficié jusque-là de la part du précédent maître général, le P. de Monroy.

Travaux de théologie mystique du P. Piny. L’ouvrage de Molinos. en 1675, s’intitulait : La guide spirituelle. La première publication du P. Piny, en 1676, à Lyon, s’intitule : Etat du pur amour ou conduite pour bientôt arriver à la perfection par le seul « Fiat ». dit et réitéré en toutes sortes d’occasions. Le pur amour fait que nous ne voulons avoir de vie qu’en Dieu. C’est la « voie d’abandon à Dieu ». Voici une maxime fondamentale de ce livre, p. 40 : « La perfection ne s’acquiert point tant en faisant comme en laissant faire. Le « faire », voilà, selon le P. Piny comme selon Molinos. l’ennemi de la vraie perfection. Mais le P. Piny n’y est pas en dehors de l’orthodoxie catholique car, comme le remarque finement H. Bremond au sujet de la doctrine « pinienne », Histoire du sentiment religieux en France, t. VIII : Métaphysique des saints, p. 104 : On ne veut jamais plus intensément, plus volontairement que lorsqu’on veut se laisser faire. Dans toute passivité impérée, il existe une activité d’autant plus vive