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PINEL PINTHEREAU (FRA NÇOIS)

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PINEL († 1776), est né dans les dernières années du xvii 6 siècle, à Saint-Domingue ; entré dans la congrégation de l’Oratoire, il fut professeur à.fuilly, en 1732, et ensuite à Vendôme, en 1730, où, disent les Nouvelles ecclésiastiques de 1730. p. 62-63, il s’occupait des pauvres et des enfants. C’est à lui qu’est adressée la fameuse lettre de Duguet contre les Nouvelles ecclésiastiques, 9 févr. 1732. Pinel fut obligé cependant de quitter Vendôme et il revint, en 1746, à la maison Saint-llonoré de Paris. Très attaché au parti jansé niste, il protesta contre les directions données par la congrégation de l’Oratoire, 30 août 1746, et il quitta la congrégation (Nouvelles ecclésiastiques du 20 nov. 1746, p. 1K5-186), afin de ne pas signer le Formulaire et de refuser l’acceptation de la bulle Unigenitus. Pinel s’abandonne alors à des idées singulières au sujet des Convulsions ; il se mit à prêcher une sorte de millénarisme, et avec une sœur Brigitte qu’il avait fait sorlir de l’Hôtel-Dieu de Paris.il parcourut les provinces, annonçant le prochain avènement du prophète Élie. Il mourut vers 1776, laissant une partie de sa fortune à la sœur Brigitte, qui revint à l’Hôtel-Dieu et signa, le 15 novembre 1777, un acte de rétractation et de renonciation aux folies qu’elle avait prêchées avec le P. Pinel.

Pinel a composé, en faveur des Convulsions, un ouvrage intitulé : Horoscope des temps ou conjectures sur l’avenir ; on croit qu’il publia d’autres écrits sur ce sujet qui divisa fort les jansénistes. Mais l’écrit le plus intéressant est celui qui a pour titre De la primauté du pape, en latin et en français, in— 12, La Haye, 1769, et Londres, 1770. Dans la préface, Pinel s’élève avec vivacité contre la bulle Unigenitus et il attaque avec violence le rapport qui fut présenté au synode d’Utrecht, en 1763, par Méganck : pour Pinel, Pierre n’avait aucune autorité sur les autres apôtres et les papes n’ont, sur les autres évêques, aucune juridiction ; la primauté des papes n’est point d’origine divine. L’évêque de Borne a seulement la première place parmi les évêques. Les Nouvelles ecclésiastiques du 21 mars 1770, p. 45-46, analysent et critiquent cet ouvrage qu’elles attribuent au P. Le Courrayer. Le P. Pinel répondit à ces critiques dans l’édition qu’il publia en 1770. Une édition latine parut à Vienne, en 1782, dédiée à l’empereur Joseph H.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxiii, p. 355-356 ; Quérard, La France littéraire, t. vii, p. 177-178 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. VI, p. 5f>5 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant te XVIIIe siècle, t. v, p. 444-445 ; P. Crêpe, jacobin, Notice de l’œuvre des convultions et des secours, in-8°, Lyon, 178<S, p. 43-54 et 157-159.

J. Carreyre.

P1NELLI Luc, né à Melfi dans le royaume de Naples en 1542, entra dans la Compagnie de Jésus en 1562. Après avoir enseigné la philosophie et la théologie pendant plusieurs années il fut envoyé en Allemagne pour lutter contre le protestantisme. Il t nsoigna avec grand succès la théologie pendant deux ans à Ingolstadt avec le P. Grégoire de Valentia, puis, sur la demande du duc de Lorraine, pendant trois ans à Pont-à-Mousson (1577-1580). Dans ces deux universités, il introduisit comme livre de texte, pour l’enseignement de la théologie, la Somme de saint Thomas. De retour en Italie, il fut recteur à Florence et Pérouse et supérieur de la maison professe de Païenne et s’occupa de la composition de ses ouvrages ascétiques. Il mourut à Naples le 25 août 1607. (L’année 1606, donnée par Hurter et Abram, est inexacte.)

Le P. Pinelli a laissé peu d’ouvrages proprement théologiques. Deux thèses soutenues en discussion publique à Ingolstadt furent publiées en 1577 et rééditées en 1581 : De statu animarum in altero sseculo : De

Christo Opt. Max. ac Maire ejus sancussima. La première fut reprise et développée dans un ouvrage italien : Trattato dell’ultra vitae dello stato délie anime m essa, Venise, 1604 ; Turin, 1606, etc., qui fut traduit en latin et en français : De altéra vita et animarum in ea statu, Cologne, 1605 ; Fruité de l’autre vie, de la condition, actions et opérations des âmes en elle, par le P. Pinel…, et traduit de l’italien par le sieur S. D. V., sieur de Chevigny (Simon de Yillars ou Villers La Faye), Paris, 1607. Le P. Pinelli est connu surtout par ses nombreux ouvrages ascétiques : méditations sur les mystères du rosaire, la vie de la sainte Vierge, le saint sacrement, les mystères de la vie du Christ, les lins dernières, les péchés capitaux ; traités sur la confession, la valeur et les fruits de la messe, les indulgences, etc. (Voir la liste dans Sommervogel.) Le plus célèbre est son traité sur la perfection religieuse : Gersone, dellu per/ezione religiosa…, Naples, 1601 ; il fut souvent réédité en italien et traduit en latin (De perfectione religiosa libri IV, Cologne, 1602, 1603, etc.), en français (Douai, 1602 ; Liège, 1603, etc.), en allemand et en d’autres langues. Une édition complète de ses œuvres fut publiée en italien (Opère spirituali, 4 vol., Venise, 1604-1609, in-12), et en latin (Opéra spiritualia, 3 vol., Cologne, 1608-1614, in-12).

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vi, col. 802817 ; E.-M. Rivière, Corrections et additions à la Bibl. de la Comp. deJésus, Toulouse, 191 1-1930, col. 663 etll91-1192 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 366 ; Santagata, Isloria delta Compagnia di Gesii, apparlenente al regno di Napoli, t. iii, Naples, 1756, p. 279 sq. ; N. Abram, L’université de Pont-à-Mousson, éd. Carayon, Poitiers, 1870, p. 106 sq. ; Ch. Verdiére, Histoire de l’université d’Ingolstadt, t. ii, Paris, 1887, p. 47 sq.

J.-P. Grauskm.

PINTHEREAU François (1605-1664), né a Chaumont-en-Vexin (Oise), le 12 août 1605, entra au noviciat des jésuites, le 1 er octobre 1621. Il professa les humanités, la philosophie et la théologie ; puis, il fut préfet des classes supérieures à La Flèche et recteur à Cæn. Il mourut à Paris, le 30 janvier 1664.

Les ouvrages du P. Pinthereau sont presque tous dirigés, "au moins indirectement, contre les doctrines jansénistes et contre les premiers jansénistes. Il faut citer particulièrement les ouvrages suivants : Les impostures et les ignorances du libelle intitulé « La théologie morale des jésuites », in-8°, s. 1., 1644, par l’abbé de Boisic (pseudonyme de Pinthereau’. L’ouvrage attaqué était l’œuvre d’Arnauld ou peut-être de François Hallier, et il avait été publié à Paris, en 1644 ; il fut réimprimé à Cologne en 1659, 1666, 1679. et mis à l’Index, le 10 avril 1666. François Hallier répondit à la critique du P. Pinthereau dans un écrit intitulé : Défense contre les impostures du supposé abbé de Boisic, in-8°, s. 1., 1644. Pinthereau répliqua par la Réponse d’Eusébe au théologien de courte robe, au sujel du libelle diffamatoire intitulé : Fhéologie morale des jésuites et lacéré par l’arrêt du parlement de Bordeaux. in-8°, s. 1., 1644 ; Arnauld répondit par la Lettre d’un théologien à Polémarque. Pinthereau publia encore contre les jansénistes ; Les errata de l’imprimerie de Port-Royal, in-8°, Paris, 1645 ; Les reliques de messire Jean de Verger (sic) de Haurannc, abbé de Saint-Cyran, extraites des ouvrages qu’il a composés et donnés au public, in-8°, Louvain, 1646 ; Les erreurs françaises el latines du livre de la « Fréquente communion », in-4°, s. 1., 1647, dirigées contre le célèbre ouvrage d’Arnauld ; Theologia Pétri Aurelii, seu præcipui ejus errores contra fidem et sanos mor s.excrrpta ex latinis ejusdem operibus edilis annos 1646, studio christiani catholici, in-8°, Andomaropoli, 1647 ; Les nouvelles et anciennes reliques de l’abbé de Saint-Cyran, in-4°, Paris, 1648, rééditées avec quelques additions en 1680. — De attritionis suffi-