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PIGNANO (FRANÇOIS 13 E) — PILÉ DENIS

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valeur de l’évidence externe, peuvent faire chanceler et différer l’adhésion aux vérités à croire, ("est pourquoi l’intervention de la volonté est requise ; mais cette intervention n’est que secondaire et accidentelle. Les tentatives pour déduire la certitude de la foi par un procédé logique des motifs de crédibilité datent donc de fait du XIVe siècle et c’est à tort qu’on en donne la paternité à De Lugo. Cet intellectualisme extrême du deriner fondement de la foi fut attaqué et rejeté avec vigueur par de nombreux contemporains du maître franciscain, ainsi par l’auteur anonyme du commentaire contenu dans le Val. lat. 1113, par Jean de Rodington, O. F. M., surtout par les augustins Alphonse Vargas de Tolède et Grégoire de Rimini, ainsi que par le canne Henri de Oyta et Jean Brammart. Cf. J. Kûrsinger, op. cit., p. 141-146, 158-164’; A. Lang, op. cit., p. 89-100 ; B. M. Xiberta, De magistro Joli. Brammurl. O. car-m., dans Anal. ord. carm., t. v, 1926, p. 489-543. D’autres maîtres, cependant, embrassèrent et propagèrent les théories de François de Pignano sur le dernier fondement de la certitude de la foi. Parmi eux se sont distingués les frères mineurs Jean Reading, Gautier Chatton de l’école franciscaine d’Oxford, et Guillaume de Rubione, frère mineur espagnol et élève de François de Pignano, . Cf. A. Lang, op. cit., p. 100-113.

L. Wadding, Annales minorum, t. vi, Quaracchi, 1931, an. 1308, n. lxvi, p. 154 ; t. vii, Quaracchi, 1932, an. 1328, n. xix, p. 98 ; an. 1344, n. vii, p. 371-372 ; du même auteur, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 77, 84, 93, où il distingue à tort François d’Aseoli, François de Marchia et François Rubeus, qui, de fait, constituent un seul et même personnage ; J.-H. Sbaxalea., Supplementum ad scriptores ordinis minorum, t.i, Rome, 1908, p. 257-258 ; D. L. Douie, The nature and the effeet o/ the heresy o/ ihe jralicelli, Manchester, 1932, p. 153-201 ; P. Gauchat, O. M. conv., Cardinal Bertrand de Turre, ord. min. His participation in the theorelical controuersg coneerning the povertg o) Christ and ihe aposiles under pope John XXII, Rome, 1030 ; Card. Fr. Ehrle, Der Sentenzenkommentar Peters von Candia, des Pi.saner Papstes Alexanders V., dans Franziskanische Studien, suppl. 9, Munster-en-W., 1925, p. 253-259 ; A. Lang, Die Wege der Glaubensbegrundung bei den Scholastikern des AI V. Jahrhunderls, dans Beitrdge zurGesch. derPhil.und Theol.des M. A. de Bâumker, t. xxx, fasc. 1-2, Munster-en-W., 1931, p. 89122, 132-136, 148, 152, 160-162, 171, 180, 182, 184, 191-193, 196, 206, 215, 225, 249-250 ; J. Kiirzinger, Alfonsus Vargas Toletanus und seine theologische Einleilungslehre, dans la même collection, t. xxii, fasc. 5-6, Munster-en-W., 1930, p. 59-60, 86, 141-146, 158-164 ; A. Heysse, O. F. M., Duo documenta de polemica inler Gerardum Odonem et Michælem de Ctvsena, dans Archivum francise, histor., t. ix, 1916, p. 151 ; du même, Descriptio codicis biblioihecæ Laurentiana-Ftorentinæ S. Crucis, Plut. 31, sin. 3, dans la même revue, t. xi, 1918, p. 254-255 ; H. Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 526-527.

Am. Teetært.

    1. PIGNATARO Félix##


PIGNATARO Félix, né à Paîerme, le 5 novembre 1856, il entra, déjà prêtre, dans la Compagnie de Jésus, à l’âge de vingt-neuf ans. Deux ans plus tard, il était nommé professeur à l’université grégorienne, où il enseigna le dogme de 1895 à 1905. Travailleur consciencieux et modeste ; le P. Pignataro, malgré une voix défectueuse et une santé précaire, sut retenir l’attention de ses auditeurs par son enseignement solide, où il s’efforçait de compléter, par une base positive, la doctrine spéculative de l’École. Le P. Pignataro est mort le 16 février 1905.

On possède de lui un cours lithographie. De gratin Christi (1899-1900), modestement intitulé : Commentariolus in /am-//æ g. Thomw ; De disciplina pœnitentiali priorum Ecclesiæ sœculorum, Rome, 1904 (sur cet ouvrage, voir ici t. xii, col. 1122) ; De Deo creatore, Commentarius in I am part. Summae theologicae ; Rome, 1905. En 1900, le P. Pignataro avait donné une traduction latine de l’opuscule de Ch. Pesch, Zur neuesten

Geschichle der katholisphen Inspirationslehre, sous le litre : Apparatus ad historiam cosevam doclrinæ inspirationis pênes catholicos, Home, 1904.

1°. Carlo Micchulli, S..1., // Padre Petite Pignuturo, d. C. d. G. (1868-1905), dans Memorie biografrhe, Rome, 1906.

A. Michel.

    1. PIGNATELLI Jacques##


PIGNATELLI Jacques, né à Grottaglie, au royaume de Naples, docteur en théologie en l’un et l’autre droit. Il a laissé des Consultationes canoniese où il traite, avec compétence et clarté, de la canonisation des saints, du concile de Trente, des évêques et réguliers, des immunités, fie la liberté et de la juridiction ecclésiastiques, etc. ; sujets qu’il étudie non seulement d’après le droit écrit, mais d’après les décrets des congrégations, jugements des tribunaux, vota et consultations des docteurs et usages reçus. L’ouvrage parut à Rome en 1668, y fut réédité en 1675, et à Venise en 1687. Les tribunaux romains en ont fait longtemps grand cas ; il était familier à Benoît XIV. Il fut complété, tenu à jour et ainsi plusieurs fois réédité. Pascucci en a dressé la table, et le tout parut à Cologne en 1700, et à Venise en 1736. On a aussi de J. Pignatelli, L’anno santo, Rome, 1675.

Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 264 ; Rucio, Memorie storiche degli svrittori nuti net regno di Napoli, Naples, 1844.

F. Bonnap.d.

PILÉ Denis (1704-1772), né à Issy, le 14 janvier 1704, fit ses études au séminaire Saint-Louis, grâce à une bourse accordée par le rardinal de Xoailles Après son ordination, il se prépara au ministère auprès de Gautier, curé de Soisy-sous-Montmorency, émule de son voisin, Jubé, curé d’Asnières, fameux par ses innovations liturgiques ; puis, il fut vicaire de Verrières, et se déclara ouvertement opposé à la constitution Unigenitus et appelant. Il fut destitué de son poste, en 1729, par Vintimille, successeur de Xoailles, sur le siège de Paris. Il se retira à Paris en 1730 et fut sacristain de Saint-Germain-le-Yieux jusqu’à sa mort, le 5 juin 1772.

Il composa plusieurs écrits dont les Nouvelles ecclésiastiques font l’éloge : d’abord une Réponse aux Lettres théologiques de dom Lalaste contre les convulsions et les miracles du diacre Paris. Office complet (latin et français) du bienheureux diacre Paris, dont il raconte les miracles et célèbre les grandes vertus ; il y ajoute une vigile et un appendice pour honorer le triomphe de la vérité dans la personne du saint évêque de Senez, Soanen. L’ouvrage a pour titre : La vérité combattue et victorieuse ou Pensées et instruction sur l’état présent de l’Église. — Lettre sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, in-12, s. L, 1755, contre Rousseau. — Lettre d’un Parisien à M. l’archevêque de Paris, in-12, 1758, au sujet de la Lettre pastorale de l’archevêque, Christophe de Beaumont, contre la prétendue philosophie du siècle. — Traduction des Lettres de saint Augustin à Pollentius, 1758, pour montre] l’indissolubilité du mariage contracté dans l’infidélité. — Il laissa manuscrits un Psautier latin pour éclairer la Vulgate, inintelligible en plusieurs endroits, et une Dissertation sur l’indissolubilité absolue du lien conjugal, qui fut éditée après sa mort, 2 vol. in-12, Paris, 1788, où il prétend que, jusqu’au xiie siècle, l’Église a regardé l’indissolubilité comme une propriété essentielle du mariage et n’aurait pas connu « le privilège imaginaire » de la profession religieuse (Nouvelles ecclésiastiques du 1 er oct. 1788, p. 160).

Nouvelles ecclésiastiques du 16 déc. 1772, p. 207-208 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIII’siècle, 3 6 édit., t. iv, p. 472 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 559.

J. Carreyre.