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RRE-PAUL DE NOVARE

PIÉTISME

! U8-’cathédrale de.Milan, le I novembre 100(5. Une copie imprimée de l’édition citée est conservée à la bibliothèque nationale de Rome. Faut-il identifier ce Pierre-Paul Carnatti avec l’un des deux conventuels précités ? Nous n’avons pu résoudre cette question compliquée.

.1.-11. Sbaralea, Supplemenium ad scriptores ordinis ininoram, t. ii, Homo, 1921) p. 355-356.

Ain. Teetært.

76. PIERRE-RODOLPHE DE TOSSI GNANO, frère mineur conventuel (xvr 3 siècle). Né à Tossignano, en Emilie, il fut régent des Sludia generalia des conventuels à Bologne et à Venise. En 1578. il fut agrégé au collège des théologiens de la faculté théologique de l’université de Bologne. Il exerça les charges les plus hautes dans l’ordre et fut successivement provincial de la.Marche d’Ancône, secrétaire général et procureur général, ainsi que consulteur de la Suprême Inquisition, établie à Borne. Le 18 février 1587, il fut promu au siège épiscopal de Venosa dans la Basilicate, et, le 18 février 1591, il fut transféré à celui de Senigallia où il mourut en 1001.

Il s’est distingué par la publication des ouvrages de quelques Pères de l’Église. Ainsi, il édita, en 15881593, à Borne, sur l’ordre de Sixte V, les Opéra omnia S. Gregorii papa’, en six tomes. Cette édition servit de base aux éditions ultérieures de saint Grégoire le Grand, faites à Paris en 1005, 1019 et 1040 ; à Borne, en 1013 ; à Anvers, en 1015. Il édita aussi les Sermones Pétri Chrysologi, à Venise, en 1594, qu’il dédia au sénat d’Imola, ainsi que les Opéra S. Bernardini Senensis emendata et auctiora, en quatre tomes, à Venise, en 1591. En 1579, quand il tint à Bologne des leçons sur les cas de conscience, il découvrit un Dictionarium pauperum ordine ulphabctieo ronlinens exercitamenla de virtutibus et vitiis, composé par un anonyme, probablement après 1520. Pierre-Bodolphe l’édita à llologne, à Constance et à Lyon, en 1599 ; il fut réédité ensuite à Cologne, en 1002, et à Lyon, en 1009. Il aurait publié également les décrets portés aux synodes de Venosa et de Senigallia, à Borne, en 1592.

Pierre-Bodolphe publia encore Historiarum seraphicareligionis libri très, seriem temporum continentes, quibus breoi explicantur fundamenlu universique urdinis amplipealio, gradus et instiluta, neenon viri seientia, virtutibus et jama præclari. Venise, 1580. L. Wadding affirme à tort que cet ouvrage aurait été réédité à Venise, en 1595. On lui doit aussi Prediche jatte in t’ari luoghi et intorno a’vari soggelti, en deux parties, Venise, 1584. Un autre sermon Discorso intorno aile setle parole di Cristo in croce, fait à Munich, le vendredi saint et édité à Venise, en 1584, est souvent joint à l’ouvrage précédent. Il publia encore la Vita délia beala Michelina du Pesaro, Bimini, 1585, et aurait composé la Vita délia beata Margarila Colonna romana dell’ordine di S. Chiara ; un Chronicon Senogalliæ urbis ejusque diœcesis, cité plusieurs fois par Vincent-Marie Cimarella, O. P., dans Historia ducatus Urbini, 1042, t. II, c. v ; une Collectio omnium privilegiorum et monumentorum civitatis Senogalliw. Il publia enfin Christiani oratoris pars prior. Opus sane hoc lempore verbi divini concionatoribus pernecessarium, in quu primum communia quædam præccptu explicantur : deinde evangeliorum partitiones, themalum ampli ficationes, morum inslitutiones, exemplaque udhibenldr ; ubique sacræ Scripluræ et auctorum probatorum citationibus opportune suis locis adjectis, Borne, 1591. On ne sait s’il a publié la IIe partie de cet ouvrage.

L. Wadding, Annales minorum, t. xiv, QHiaracchi, 1933, an. 1491, n. i.xx, p. 604 ; du même, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 193 ; J.-H. Sbaralea, Supplemenium ad teriptores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1921, p. 363-365 ;

C. Eubel, Il iirarrhia catholica niedii et recenlioris.ici, ’i' éd., t. iii, Munster-en-W., 1923, p. 298 et 330.

Am. Teetært.

    1. PIÉTISME##


PIÉTISME. — I. Nature et origines. II. Le piétisme de Spener (col. 2085). III. Les écoles de Wurtemberg et de Halle (col. 2089). IV. Zinzendorf (col. 2092). V. Influence du piétisme (col. 2092).

I. Nature et origine.

Le piétisme n’est pas une doctrine, pas même une opinion. C’est un esprit, une tendance. Au sens large, il désigne, comme le mot l’indique, une certaine affectation de piété, accompagnée d’un grand rigorisme moral. On le trouve, de la sorte, aussi bien chez Schwenkfeld (1489-1501) et ses disciples (en Wurtemberg surtout), que chez les pui itains, les arminiens, au sein de l’Église réformée (calviniste), et même chez les jansénistes et les quiétistes, au sein de l’Église catholique romaine. On le retrouve, au xviiie siècle, chez les disciples de Wesley, ou met lu distes. Au sens strict — le seul que nous considérions ici — on appelle « piétisme » le mouvement religieux et moral préparé par Jean Arndt, créé par Philippe-Jacques Spener, développé par Auguste-Hermann Francke à Halle, Johann-Wolfgang Jàger et d’autres à Tubingùe, Zinzendorf et les frères Moraves, avant de reparaître en divers centres, au xixe siècle.

De l’aveu même de Spener, créateur du piétisme proprement dit, le principal précurseur du mouvement fut Jean Arndt. Lui-même avait été influencé par Martin Môller, un Silésien, Philippe Nicolaï et Philippe Kegel, deux Allemands du Nord, chez lesquels, au sein du luthéranisme, se perpétuait la tradition mystique médiévale.

Arndt était né à Edderitz, , non loin de Côthen. Son père était pasteur du village, où il vint au monde, le 27 décembre 1555. Il fit ses études à Ballenstàdt. Ascherleben, Halberstadt, Magdebourg, Wittemberg ; fut ordonné diacre en octobre 1583, se maria avec Anna Wagner et devint, en octobre 1584, curé de Badeborn, non loin de Ballenstàdt. Il sut se faire aimer de ses paroissiens. Mais, pris bientôt dans les querelles religieuses, du pays, il dut démissionner, pour passer à Quedlinbourg(1590). Il est alors un zélé luthérien, du genre de Flacius Illyricus, et se montre très opposé au calvinisme. C’est à Quedlinbourg qu’Arndt entre en contact étroit avec la mystique catholique médiévale. L’année 1597 marque, dans sa vie, un tournant décisif. Il publie, avec une préface retentissante, la Théologie allemande, que Luther avait fait connaître jadis mais qui avait été bien oubliée depuis. Dès lors, Arndt prêche le retour à la véritable piété chrétienne, à la suite des mystiques du Moyen Age, saint Bernard, Tauler, l’Imitation de Jésus-Christ. Pour lui, la théologie spéculative doit céder le pas à la oie. L’essentiel du christianisme, c’est 1’ « union au Christ ». Au printemps de 1599, Arndt passe à Brunswick, où il restera neuf ans et publiera, en 1000, le premier livre de son ouvrage capital « Du vrai christianisme », Vom wahren Christentum, qui sera complet en quatre livres. Disons tout de suite que les idées d’Arndt soulevèrent dans les milieux luthériens de violentes oppositions, surtout dans les trois dernières années de son séjour à Brunswick, ainsi qu’en 1020. Il avait été heureux d’accepter un poste à Eisleben, la patrie de Luther, en 1008. Il devint « surintendant », c’est-à-dire évêque luthérien de Celle, au duché de Brunswick-Lunebourg, en 1611, et c’est là qu’il mourut, le. Il mai 1621.

Pour avoir une idée de la doctrine d’Arndt, il suffit de parcourir la préface de son Vrai christianisme. On y trouve déjà tout l’esprit du piétisme. Arndt contemple son siècle. Il ne voit partout que désordre des mœurs et vie’impénitente. C’est pour cela qu’il veut enseigner aux simples ce que c’est que le « vrai christianisme ». "Si nous portons le nom du Christ, écrit-il, ce