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PIERRE DE TRABIRUS

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sione de/iciant omnes linguæ non solum hominum sed etiam angelorum seu ad laudem ejus cui est honor et gloria in sacula sœculorum. Amen (fol. 123 v°). Suit la table des matières qui ne contient pas moins de 298 questions (p. 124 r°-125 v°. — Le Commentarium in //um ubrum Sententiarum est contenu dans le ms.Conv. sopp. B. 5, 1149 (milieu du xive siècle) de la bibliothèque nationale de Florence et dans le ms. Cent. II, 6 (xive siècle), fol. 1 r°-157 v°, de la bibliothèque de Nuremberg. Ce commentaire commence : Homo, cum in honore esset, non intellexit, comparatus est jumentis insipientibus, et termine : si quid bene, gratias mecurn réfèrent qui legerunt omnium bonorum largilori, omnium bonorum vel verorum inspiratori cui est honor et gloria in sœcula sœculorum. Amen. La table des matières, mentionnant 360 questions avec leurs titres respectifs, se lit dans le ms. de Florence aux fol. 181 r°183 r°. Dans son ensemble, ce commentaire sur le 1. II des Sentences de Pierre de Trabibus est un des plus étendus et des plus développés, qui aient été écrits pendant le xme siècle par un maître ou docteur franciscain. Pour la description minutieuse de ces trois mss. nous renvoyons à l’article cité du P. E. Longpré, p. 269-271.’Jusqu’ici, d’autres exemplaires du Commentarium in Sententias. de Pierre de Trabibus, n’ont pu être retrouvés. D’après E. Longpré (art. cité, p. 271), l’exemplaire du commentaire sur le t. I, qui se serait trouvé autrefois, selon J.-H. Sbaralea, dans la bibliothèque conventuelle du couvent Saint-François, à Ferrare, devrait être considéré comme perdu. Quant au commentaire sur le t. III, qui, d’après L. Alessandri et G. Mazzatinti, Invenlario dei manoscritti delta biblioteca del convento di S. Francesco di Assisi, Forli, 1894, n. 30, serait contenu dans le ms. 155 de la bibliothèque communale d’Assise, les historiens sont unanimes à affirmer que c’est par une erreur manifeste que ce commentaire a été attribué à Pierre de Trabibus. Il débute : Ipse nos redimens de maledietione legis, et finit : a quorum morsibus bestiarum nos prolegat Jésus Christus qui est benedictus [in] inflnita sœculorum sœcula. Amen. E. Longpré dénie la paternité de ce commentaire à Pierre de Trabibus, parce qu’on y observe une tout autre manière de procéder que dans les commentaires des 1. I et II. Nous devons avouer toutefois que cette raison n’a pu nous convaincre et nous semble tout à fait insuffisante pour dénier l’attribution de ce commentaire à Pierre de Trabibus. A rencontre de E. Longpré (art. cité, p. 272, n. 4), qui refuse de considérer ce commentaire comme une œuvre de Pierre de Tarentaise, F. Delorme (art. cité, p. 258), affirme que le ms. en question contient en toute évidence le 1. III du commentaire de ce célèbre dominicain.

D’un autre côté, cependant, il faut avouer que le texte, contenu dans le ms. 155 d’Assise, ne correspond point au texte du 1. III des Sentences de Pierre de Tarentaise, conservé dans le ms. tf7 de Balliol Collège à Oxford. Cf. R. Martin, O. P., Quelques premiers maîtres dominicains de Paris et d’Oxford et la soi-disant école dominicaine auguslinienne, dans Revue des sciences philosophiques et théologiques, t. ix, 1920, p. 520-571. Xous jugeons donc que la question de la paternité du commentaire conservé dans le ms. 155 d’Assise reste ouverte et que ni la dénégation à Pierre de Trabibus, ni l’attribution à Pierre de Tarentaise n’ont été démontrées d’une façon définitive.

Il faut cependant admettre que c’est par une erreur manifeste que le Commentarium super IVum librum Sententiarum du ms. Conv. sopp. A.’'>. 1150 de la bibliothèque nationale de Florence est attribué à Pierre de Trabibus. Ce ms. contient en effet le commentaire sur le IVe livre de Pierre de Tarentaise, comme

cela ressort de la confrontation du texte de ce ms. avec celui du 1. IV du maître dominicain. Il commence en effet : Haurielis aquas in gaudio de fontibus Salvatoris et dicetis in ilto die : « Confitemini Domino et invocate nomen cjus > ( Is., xii, 3), et finit : vita in præmio, Job XIV, ad quam vitam ipse qui est via nos perducat, cui est honor, etc. Ce début et cette fin correspondent parfaitement au début et à la fin du commentaire sur le 1. IV de Pierre de Tarentaise. Cf. E. Longpré, art. cité, p. 272. et R. Martin, art. cité, p. 520-571. Du Commentarium in Sententias de Pierre de Trabibus nous ne connaissons donc, avec certitude, que les commentaires sur les livres I et II ; l’attribution à Pierre de Trabibus d’un commentaire sur les I. III et IV est fausse, ou, du moins, très douteuse.

Quelques questions, empruntées au commentaire sur les 1. I et II de Pierre de Trabibus, ont été éditées en ces dernières années. Ainsi A. Landgraf, dans Das Wesen der lusslichen Sùnde in der Scholastik bis Thomas von Aquin, Ramberg, 1923, a publié d’après le cod. Cent. II. 6’de Nuremberg la responsio à la question : Utrum primum peccatum Adse potuit esse veniale (p. 220 sq.), ainsi que les questions : Utrum bonum et malum sinl differentiæ actionis immedialæ, et Utrum peccatum veniale conveniat cum mortali in prœcepti transgressione (p. 348-362). E. Longpré, art. cité, p. 277-290, a édité deux questions relatives à la théorie de la connaissance de Pierre de Trabibus : Utrum in anima rationali sit ponere intellectum possibilem, et Utrum sit ponere in anima intellectum agentem, d’après le ms. Conv. sopp. B. 5. 1149, In II Sent., dist. XXIV, q. iv et v. F. Delorme, art. cité, p. 258260 et 263-269 a publié, d’après le ms. 154 d’Assise, le 2 tprologue au I. I et la question sur la distinction des attributs divins : Quæritur quarto utrum pluralitas et diversitas talium perfeclionum sit in Deo vel in intellectu nostro (cod. 154 d’Assise, fol. 16 v°6-17 v°è). Enfin, A. Ledoux, O. F. M., Pétri de Trabibus, O. F. M., Quæstiones duse de œternitate mundi, dans Antonianum, t. vi, 1931, p. 141-152, a édité, d’après le ms. cité de Florence, fol. 2 v°fr-4 r » o, et fol. 9r°o-9 v°/>, deux questions relatives à l’éternité du monde : Quæritur secundo utrum creatio sit eelerna (In II Sent., dist. I, q. n) et Quæritur tertio utrum primum principium potuit ab œlerno producere mundum (In II Sent., dist. I, q. xi).

Quant à la date de composition, selon F. Delorme (art. cité, p. 262), les années 1285-1290 marqueraient apparemment la date’de la rédaction du Commentarium in Sententias de Pierre de Trabibus et de toute façon on ne pourrait guère la retarder davantage. Cette assertion s’appuie sur une étude de E. Longpré, Nuovi documenti per la storia dell’a<, ostinismo françescano, dans Studi francescani, nouv. série, t. ix, 1923, p. 323327, d’après laquelle l’auteur anonyme du Commentarium in 7/um librum Sententiarum, contenu dans le ms. Conv. sopp. D. 6. 359 de la bibliothèque nationale de Florence, qui suit pas à pas Pierre de Trabibus et en dépend très étroitement, doit avoir composé son commentaire entre 1294 et 1296.

IL Doctrine. — Avec Pierre-Jean Olivi, auquel il se rattache intimement, Pierre deTrabibus a inauguré un courant nouveau à la fin du xme siècle, distinct de ceux de l’école augustino-franciscaine et surtout de l’école aristotélicienne. Il n’est donc pas sans intérêt de retracer ses principales théories philosophiques et théologiques.

Tendances générales.

Pour ce qui est de la

pensée directrice de sa vie scientifique, il la manifeste dans le 2e prologue au t. I, publié et commenté par F. Delorme, dans La France franciscaine, t. vii, 1924, p. 258-263. D’après le P. F. Delorme « ce n’est pas en dilettante que Pierre de Trabibus envisage le labeur de l’étude des sciences sacrées. Son programme a un