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PIEHRK THOMAS


subtil, de suite qu’il faudrait placer sa naissance vers 1280 et son entrée dans l’ordre franciscain vers 1300. Il étudia à l’université de Paris et y prit le grade de maître en théologie.. Il enseigna à Barcelone entre la seconde et la troisième déeade du xiv siècle et fut désigné par les scolastiques contemporains et postérieurs comme Doelor strcnuus. propcuus, serenus, invincibilis ; cf. card. Fr. Ehrle, S. J., Die Ehrentitel dcr scholastiken Lehrer des M. A., dans Silzungsberichte der Bayer. Akad. der Wissensch., Phil.-philol.histor. Klasse, fasc. 9, Munich, 1919 ; F. Pelster, S. J.. Die Ehrentitel der scholastiken Lehrer, dans Theol. Quartalschrift, 1922. p. 37-56. Il est impossible de déterminer la date exacte de son décès. Il faudrait toutefois admettre qu’il mourut vers 1350.

Pierre Thomas est l’auteur de quelques ouvrages philosophiques et théologiques : 1. Tractatus de formalitalibus. conservé en une double rédaction, dont l’une, intitulée Formalitates brèves, commence : Ad evidentiarn jormalitatum et modorum ; l’autre, appelée Formalitates conflatiles, débute : Ad evidentiam distinctionis prtedicamentorum sic intendo procedere. Les nombreux mss. qui contiennent l’une et l’autre rédaction de ce traité sont énumérés par le P. Martin de Barcelone dans l’art. Fra PereTomas, des Esludis franciscans, t. xxxix, 1927. p. 94-98. Aux 21 mss. cités, il faut ajouter le ms. Fol. 182, fol. 113 r°o-147 ">b, de la bibliothèque Amplonienne d’Frfurt (Ch. Balié, O. F. M., A propos de quelques ouvrages faussement altribue’s à Jean Duns Scot. dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. ii, 1930, p. 16-4-170 ; Am. Teetært, O. M. cap., dans Collectanea franciscana, t. ii, 1932, p. 120). D’après Pierre Thomas les prédicaments sont intentionnels, c’est-à-dire conceptuels et réels. Comme intentionnels, ils sont de première et seconde intention ; en d’autres termes, ils sont premièrement dans l’intelligence divine, secondairement dans l’intelligence humaine. Comme réels, ils sont d’abord formellement distincts les uns des autres ; ils sont en outre une actualité positive : ce qui prouve que chacun d’eux est pourvu d’une essence particulière. La détermination quidditative de cette essence consiste à proprement parler dans Vesse subjectivum, Vesse existentiæ, de sorte que tous les prédicaments sont réellement distincts les uns des autres au titre de sujet. Cf. Hauréau, Hist. de la philos, scol.. t. n b. Paris, 1880, p. 307-308. La rédaction, appelée Formalitates conflatiles ou Traclatus de prædicamenlis aurait été publiée à Venise, en 1517, par les soins de Jérôme Mucciarelli, avec quelques autres opuscules. — 2. Tractalus de ente, conservé dans trois mss., énumérés par le P. Martin de Barcelone, op. cit., p. 99-100. Ce traité débute : Sicut dicit philosophus I" physicorum, c. XV. l’rimum et secundum naturum communia dicere et finit : ab isto tertio abstrahatur, manet causa. Ce traité porte encore comme titre De conceptu entis ou Opus de transcendenlibus. Dans la dernière phrase de son Traclatus de prædicamenlis ou des Formalitates conflatiles, Pierre Thomas engage le lecteur à lire son Tractatus de ente, où, dit-il, on trouvera son dernier mot touchant le rapport du prédicat et du sujet. — 3. Traclatus de esse intelligibili, conservé dans le cod. Ff. ///, 23, fol. 222-237 de la bibliothèque universitaire de Cambridge et dans le Yat. lat. 2190, fol. 130-145. Il débute : QuæritUT primo titrum intelleclus creatus et finit : quod fit secundum esse subjectivum. — 4. Quæsliones de unitate numeri, conservées dans le Yat. lat. 2190, fol. 113-125. Ce traité qui débute : Ad primum sic proceditur et videtur quod non sil talis entitas, et se termine : unum solo esse possil, serait un fragment d’un ouvrage plus étendu. 5. Commentarium in I" m librum Sententiarum, contenu dans le Yat. lat. 1106, qui commence : l’trum homini pro statu isto sil necessarium aliquam doctrinam super naturalitcr inspirari, et finit : propter quod est notandum quod omnis noslra volitio potissime ordinatur ad finem uttimum qui est alpha et oméga, principium et finis cui honor et gloria in sœcula sœculorum. Amen. Ce ms. a été minutieusement décrit par Mgr A. Pelzer, Bibliothecte aposlolicæ vaticanæ codices vaticani latini, t. il a, codices 679-1134, 1931, p. 716-717. D’après une notice ajoutée à la fin, ce commentaire serait une importation, et n’aurait donc pas été composé tel quel par Pierre Thomas, mais constituerait une compilation faite de ses cours par un de ses élèves, et peut-être revue et corrigée par lui. Aux fol. 333 r°-340 r°, il y a l’index des questions traitées. On n’a retrouvé jusqu’à aujourd’hui ni importation, ni commentaire sur les trois autres livres des Sentences. — 6. Quodlibelum, comprenant 25 questions se rapportant à la philosophie et à la théologie. Il est conservé dans le cod. 1494, fol. 67-112 de la bibliothèque de l’État à Vienne. II débute : Deus fecit hominem simplicem et rectum et ipse infinilis se miscuil quæstionibus. Eccles., Vil, et termine : et in ipsa etiam præhabet aliqualiter id, quod fit esse subjectivum. — 7. Tractatus de conceptione beatæ Mariæ virginis, dédié à l’infant Jean, fils de Jacques II, roi d’Aragon, et non au pape Jean XXII, comme le soutient J.-H. Sbaralea, op. cit., p. 368. Il est conservé dans le cod. 640 (theol. quart. 206), fol. 317-388 de la bibliothèque de l’État à Berlin ; dans le cod. 50, fol. 1-100, de la bibliothèque de Tours ; dans le Vat. lat. I288, fol. 15-52. Il a été édité par Pierre d’Alva et Astorga, dans Monumenta antiqua seraphica pro immaculata conceptione beatæ Mariæ virginis, Louvain, 1665, p. 212-274. Ce traité comprend trois livres, dont le I er est divisé en 3 parties, le IIe en six parties ; le IIIe n’a qu’une partie. Pierre Thomas aurait envoyé lui-même cet ouvrage au pape Jean XXII (1316-1334), comme cela ressort d’un passage au fol. 52 : Ad dominum papam vero Johannem X XII illud transfero. Ce traité a été traduit en français par Antoine de Levis, comte de Villars, à la demande de Jeanne de France, duchesse de Bourbon, fille de Charles VIL La version française est. conservée sous différents titres dans les mss. franc. 7307 et 98’J de la I.ibliothèque nationale de Paris. Dans le premier ms. le titre est : L’excellence de la sainte Vierge ; dans le second : Le défenseur de l’originale innocence de la glorieuse vierge Marie. Une troisième copie, avec le titre : Netteté de la vierge Marie, est à la bibliothèque franciscaine provinciale du couvent des capucins à Bry-sur-Marne (cf. Lbald d’Alençon, O. M. cap., Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque franciscaine provinciale, Paris, 1902, p. 2-3). — 8. Traclatus de divite christiano, dédié à Gontran Garcia, conseiller de Jacques II, roi d’Aragon, est conservé dans le cod. 267, fol. 32-44, de la bibliothèque de Bordeaux. Un fragment, c’est-à-dire la dédicace et le plan de l’ouvrage, est contenu dans le cod lai. 3417, fol. 2, de la Bibliothèque nationale de Paris. La préface commence : Prudenti ac venerabili viro domino Gunlrano Garsiæ, tandis que le traité lui-même débute : Divilem a Deo salvari non posse arguerel aliquis sic, et finit : qui in essentiæ unitate et personarum trinilate vivil et régnât. Amen.

Le Compendium théologien 1 verilatis, dont J.-H. Sbaralea veut revendiquer à tout prix la paternité pour Pierre Thomas, doit être attribué au dominicain Hugues de Strasbourg (cf. P. Pfleger, Hugo von Slrassburg und das « Compendium theologicæ verilatis », dans Zeitschrift fiir kathol. Théologie, t. xxviii, 1904, p. 429440 ; M. Grabmann, Entscheidung der Autorfrage des « Compendium theologicæ veritalis », dans la même revue, t. xi.v, 1921, p. 147-153).

De même ; VExpositio super Cantica canticorum, super Danielem, super Apocalypsim, la Chronologia ab A damo usque ad romanos imperalores, le Catalogus sum-