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PIERRE DE POITIERS

ju. ; s

prébende, dont il compare le sort à la médiocrité du pauvre maître d’école. Incipit : Temporibus nostris mutari sseeula cerno ; explicit : Qui pro grammatice mendicant garmlitate. Texte publié dans Notices et extraits des mss., t. xxxi a, 1881, p. 130-132 ; — 3. De sacra eucharistia, ou De sacramento altaris, beaucoup plus intéressant pour le théologien ; publié par Busée (cf. P. L., t. ccvii, col, 1135-1154) et par Beaugendre (cf. P. L., t. clxxi, col. 1195, au bas, -1212) ; le texte de Busé est préférable ; il donne un prologue qui indique le nom de l’auteur (vers 15) et invoque successivement les trois personnes de la sainte Trinité. Dans l’édition de Beaugendre, le prologue (c’est en réalité une autre composition) est tout différent et roule sur le thème : Cun panis et vinum in sacramento corporiset sanguinis Domini ofjeratur et cur aqua admisceatur ; à quoi se joint un groupe de trois distiques, expliquant la signification des trois messes de Noël ; c’est seulement après que vient le prologue proprement dit de la pièce que nous étudions (col. 1198, dernière ligne) où est expliqué le dessein de l’auteur. Les deux textes se rejoignent au § Ie * du poème : Panis in altari Verbi virilité sacratus. Le poème est, en effet, divisé en 26 paragraphes ; en tête de chacun se lit, en prose, le sommaire du sujet traité. L’ensemble constitue un exposé didactique du sacrement de l’eucharistie qui ne manque pas d’intérêt, en ce qu’il représente la doctrine courante à la fin du xi° siècle. Les idées et, jusqu’à un certain point, la suite du développement, nous paraissent apparentées à ce que l’on trouve dans le traité de Paschase Radbert, De corpore et sanguine Domini.. Il n’y manque même pas les invectives contre la perfidie judaïque, qui refuse de croire au Christ et à son eucharistie. Cf. § 16. On remarquera la manière dont le poète exprime le miracle de la transsubstantiation :

Nam res qua ? panis pridem substantia mansit In Cliristi carnem Deitatis munere transit

(§8, vers 4 et 8),

d’après le texte de Busée ; celui de Beaugendre nous paraît difficile à maintenir :

Nam res cui panis per idem substantia mansit Somme toute, il vaudrait la peine que l’on donnât une édition critique de ce petit poème.

Nous pouvons être plus bref sur les autres œuvres de Pierre ; — 4. De illa quie impudenter filium suïimadamavit, en 246 hexamètres, décrit la passion incestueuse d’une mère pour son fils, les résistances de celui-ci, l’accusation portée par la mère contre son fils, la condamnation de l’enfant qui est, en fin de compte, déclaré innocent par un miracle. Texte dans B. Hauréau, Notice et extraits de quelques mss., t. v, p. 220226 ; — 5. De laude Flandriæ, précieux en ce que ce petit poème (44 hexamètres) permet de fixer la patrie et l’époque approximative de l’auteur. A ce moment, la Flandre, avec Godefroy de Bouillon, vient de conquérir Jérusalem sur l’infidèle, vers 17 sq. Texte publié par L. Delisle, Instruct. adressées par la comm. des trait. Iiist., p. 29, et par Wattenbach dans le Neues Archiv, t. xviii, p. 509 sq. ; — 6. Mentionnons enfin les petites poésies contenues dans le Liber jloridus au n. 68 : cinq petites pièces dont on trouvera l’énumération et, partiellement, le texte, dans P. L., t. clxiii, col. 1014 ; au n. 134 : De excidio romani imperii versus, et De egestate et famé et siti Guise (non signalé dans P. L.) ; au n. 135, De mala muliere, différent du poème signalé ci-dessus.

Histoire littéraire de lu France, t. xiii, 1814, p. 129-433 ; Ch. Fierville, description du ms. 115 de Saint-Omer, d ins Notices et extraits des mss. de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, t. xxxi a, Paris, 1884, p. 113, 129 s [. ; B. Hauréau, dans Notices et extraits de quelques mss. latins,

t. i, 1890, p. 80-81 ; t. ii, 1801, p. 20, 349-351, 353 ; t. v

1892, p. 1210-228 ; I.. Willems, art. Pierre le Peintre, dans Hioqraphie nationale de Belgique, t. xvii, 1903, toi. 466170 ; Manilius, Gesrh. der lat. Lileratur des M. A., t. iii, 1031, p. X77-X83.

L. A.MAN’N.

55. PIERRE PERQUERIU8 ou POR QUERIUS, frère mineur († 1447). fl fut maître en théologie et provincial de l’Aquitaine. Il assista au concile de Ferrare en 1438, et y prit une part active aux discussions avec les délégués de l’Église grecque en vue de l’union de celle-ci avec l’Église latine. Il a composé un Opusculum pro immuculata conceplione beahe Mariie virginis, qui comprend seize propositions, qu’il présenta aux Pères du concile et dans lesquelles il s’efforce de concilier les deux opinions favorable et défavorable à l’immaculée conception. Le 25 septembre 1139, il fut nommé évêque de Cavaillon. Il mourut le 28 janvier 1447.

J.-H. Sbaralea, Supplementum ad seriplores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1921, p. 357 ; C. Eubel, Hierarchia catholica Medii Mvi, t. ii, 2e éd., Munster-en-W., 1014, p. 123 ; L. Wadding, Annales minorum, t. xi, Quaracchi, 1932, an. 1438, n. ii, p. 31 ; n. xxviii, p. 50 ; an. 1139, n. xxxvi, p. 07 ; Mansi, Concil., t. xxxi, suppl., Paris, 1001, col. 1448.

Am. Teetært.

56. PIERRE DE PILICHSOORF (xive siècle), ainsi nommé de la paroisse dont il était curé (il s’appelait Pierre Engelhard), fut l’un des premiers professeurs de l’université de Vienne, fondée en 1365. Il en fut recteur en 1388 et doyen de la faculté de théologie en 1401 et 1402. Le jésuite Gretzer a publié de lui un traité : Obviationes sacra ? Scriptural contra errores waldensium, et des parties d’un Tractalus contra pauperes de Lugduno, dans Opéra omnia, t. xii b, Ratisbonne, 1738, p. 49-81 et p. 82-87.

J. Aschbach, Geschichte der Wiener Universitàt, t. i, Vienne, 1865, p. 54, 109, 124, 160 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. ii, col. 814.

É. Amann.

57. PIERRE DE POITIERS, moine de Cluny (xiie siècle).

Pierre de Poitiers, dont on ne connaît ni la famille, ni le lieu d’origine, entra très jeune dans l’ordre de Cluny, en un monastère d’Aquitaine, dirigé par l’abbé Ponce. Il fit sa profession lors d’un passage de Pierre le Vénérable et, quelques années plus tard, vers 1134, devint le secrétaire de celui-ci, et l’accompagna en cette qualité en Espagne. Il composa un long poème à la louange de Pierre le Vénérable, quatorze vers élégiaques célébrant un miracle de celui-ci, deux épitapbes, quelques lettres que l’on trouvera dans P. L., t. clxxxix, col. 47-62, en tête des œuvres de Pierre le Vénérable. Dans tous ces ouvrages, le théologien ne trouve rien à retenir.

Fabricius, Bibliotheca latina mediæ et infïmoe œtalis, éd. de Hambourg, t. v, p. 800-801 ; Ceillier, Histoire des auteurs ecclésiastiques, t. xxiii, 1763, p. 57-58 (2e édit., t. xiv, p. 570-571) ; Histoire littéraire de la France, t. xii, p. 349357 ; M. Manitius, G ?sch. der lalein. Lileratur des M. A., t. iii, 1931, p. 900-903.

N. Iung.

58. PIERRE DE POITIERS, chancelier de Paris († 1 205).

I. Vie.

L’histoire ne sait rien sur la famille et l’enfance de Pierre de Poitiers. Il est né vraisemblablement dans le Poitou, à une date inconnue. Il fut certainement à Paris le disciple de Pierre Lombard. D’après la chronique d’Albéric de Trois-Fontaines, il succède, en 1169, à Pierre Comestor. Parisius, post magistrum Pctrum Manducatorem Petrus Pictavinus lenuit theologiam. Chron., an. 1169, dans Mon. Germ. hist., Script.,