Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée
2033
203
l’IKHHK DOS MA — PIER RE DE l-A PAU


sise oui jura humana non obligant ad peccalum mortale, nisi in constitution ! ’ponatur pcena peccati mortalis, aut in contemptum Ecclesise vel in dampnu.ni vel scandalum proximi. Ces propositions, rapportées par Juan Teyeda y Ramiro, Coleccion de canones y de todos los concilios de la Iglesiade Espaâa u de America, t. v, Madrid, 1859, p. 4$1-$27, avaient été défendues par leur auteur en plusieurs eonclusions, celles-là mêmes qui lui avaient attiré une première condamnation à Saragosse. Teyeda y Ramiro, op. cit., p. 48-51. Cf. Gains, Die Kirchengeschichte vonSpanien, t. ma, Ratisbonne, 1879, p. 431 sq.

La proposition 6 présente la particularité d’un texte incertain : vivo ou viro. Cette incertitude a fourni l’occasion de deux études, fort brèves, mais très intéressantes, la première de N. Paulus, Petrus von Osma und der Ablass fur die Gestorbenen, dans Der Katholik, de Mayence, 1898, t. ii, p. 92-94, la seconde, proposant la lecture viro, de A. Lehmkuhl, S. J., sous le même titre, dans Pastor Bonus de Trêves, t. xi, 1898-1899, p. 8-14.

Pierre d’Osma, qui avait défendu ses thèses avec beaucoup d’ardeur se soumit complètement dans un synode de la province de Tolède, tenu à Alcala (1 189), et protesta de son attachement à l’enseignement catholique. Le Nomenclator d’Hurter, t. ii, col. 1025, signale que les erreurs de Pierre d’Osma furent attaquées dans un Conjutatorium errorum contra claves Ecclesise nuper editorum, par un théologien du nom de Pierre Ximénès de Prexano, qui devint ensuite évêque de Badajoz, puis de Coria, où il mourut en 1495. Pierre d’Osma fut également attaqué par Pierre Diaz de la Costana († 1488), dans un traité Super decalogo et septem peccatis mortalibus, Salamanque, 1500.

N. Antonio, Bib’.io’.h. Intpana vêtus, éd. Bayer, t. ii, 1788, p. 310 sq. ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 1025, et les deux articles signalés, de N. Paulus et de A. Lehmkuhl, mais surtout ce dernier.

A. Michel.

52. PIERRE PALAGARI ou PALAGA TIUS, frère mineur conventuel (fin du xve -début du xvie siècle). Originaire de Trani dans la Fouille, il fut docteur en théologie et en droit canonique. Vers 1470, il enseigna la théologie à l’université de Ferrare et fut le prédicateur du duc de Ferrare. Le 21 juin 1482, il fut élevé au siège épiscopal de Lavello, dans la Pouille ; le 26 janvier 1487, il fut transféré au siège épiscopal de Télèse, sufîragant de Bénévent ; après 1494, Pierre passa à l’archevêché de Ferrare, d’abord comme auxiliaire du cardinal Jean Borgia (1494-1503) et ensuite du cardinal Hippolyte d’Esté, à partir du 8 octobre 1503 jusqu’à sa mort, qui doit se placer avant le 26 septembre 1505. En 1501, il assista à la reconnaissance des stigmates de la bienheureuse Lucie de Narni au monastère Sainte-Catherine de Sienne, à Ferrare. Il composa un ouvrage remarquable De ingenuis puerorum et adolescentium moribus, dédié au cardinal d’Esté et publié à Ferrare en 1496.

L. Wadding, Annales niirwrarn, t. xiv, Quaracchi, 1933, an. 1482, n. lviii, p. 380 ; J.-H. Sbaralea, Supplemenliim ad seriplores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1921, p. 356-357 ; C. Eubel, Hierarchia catholica Medii.-Epi, t. ii, 2 éd., Munster-en-W., 1914, p. 174.

Am. Teetært.

53. PIERRE DE LA PALU, dominicain, patriarche de Jérusalem (12777-1342).

I. Vie.

Pierre était le sixième fils de Gérard de La Palu, seigneur de Varambon (Ain), Richemont et Bouligneux, né entre 1275 et 1280. Fils du couvent des prêcheurs de Lyon, il acheva ses études au couvent de SaintJacques, à Paris. La première fois qu’on le voit paraître, c’est au procès des templiers, où il dépose, le 19 avril 1311, devant la commission pontificale qui instruisait à Paris le procès de l’ordre. Il paraît alors comme témoin. Le bachelier en théologie, Pierre de

La Palu, eut le courage de déclarer, au sujet des nombreux méfaits dont étaient accusés les templiers, qu’il avait assisté à l’examen de nombre d’entre eux, qu’il en avait entendu plusieurs confesser beaucoup de ces méfaits, plusieurs, au contraire, qui les niaient ; qu’il lui semblait pour sa part que les négations méritaient plus de créance que les aveux. Procès des templiers. édit. Michelet, t. H, Paris, 1851, p. 195.

Pierre était dès lors, au couvent de Saint-Jacques, un personnage considérable. En 1313, après le chapitre général de Metz, le général des dominicains confie à une commission formée de maîtres et de bacheliers le soin d’examiner le commentaire des sentences de Durand de Saint-Pourçain. Nous avons la liste des membres de cette commission. Pierre de La Palu y figure parmi les magistri, à part des bacheliers. Il était devenu maître, en effet, le 13 juin 1314. Le travail de cette commission fut expédié au maître général le 3 juillet 1314 ; il relevait dans l’écrit de Durand 93 erreurs plus ou moins graves ; Pierre de La Palu et Jean de Naples doivent être considérés comme les auteurs responsables de ce catalogue. De même établirent-ils, au courant des années suivantes, la liste de 235 articles où Durand s’éloignait de l’enseignement de saint Thomas. Sur tout ceci, voir J. Koch, Durandus…, p. 15-31. Aussi bien, Pierre s’était-il consacré depuis 1310, année où il avait « lu les Sentences, à réfuter ce qu’il considérait comme les erreurs de Durand. Son commentaire personnel est consacré presque tout entier à l’exposé et à la réfutation de ce maître et se trouve être l’une des sources les plus sûres pour la reconstruction de la première édition de Durand.

L’ordre fut reconnaissant à Jean de Naples et à Pierre de La Palu de leur action en faveur du thomisme intégral. Le chapitre général de Pampelune (1317) nomma Jean lecteur au Studium générale de sa ville natale ; Pierre fut nommé vicaire général de l’ordre, en remplacement du maître général, P. Bérenger de Landon, chargé pour lors d’une légation.

L’année suivante, 1318, Pierre fut désigné par Jean XXII pour aller en Flandre tenter un règlement du conflit qui, depuis plus de quinze ans, mettait aux prises les Flamands et le roi de France. Cette mission échoua. La cour de France accusa même le dominicain d’avoir trahi ses intérêts et d’avoir persuadé au comte Robert de Béthune de ne point céder aux prétentions des Français. Une enquête menée en Avignon, de juillet à septembre 1318, permit à Pierre de se disculper. Ni le roi Philippe V, ni le pape ne le crurent coupable, et ils lui continuèrent tous deux leur faveur. Voir Mortier, Histoire des maîtres généraux des frères prêcheurs. t. ii, p. 522.

En Avignon, Pierre fut nommé par Jean XXII avec six autres maîtres pour examiner la doctrine de Pierre Jean Olieu (voir son article, t. xi, col. 982 sq). C’est peut-être au même moment, en tout cas entre 1318 et 1321, que Pierre fut chargé avec Guy Terrien d’examiner un écrit catalan, De statibus Ecclesise secundum expositionem Apocalypsis, plus ou moins apparenté avec celui d’Olieu et dans lequel il fut relevé 41 propositions hérétiques ou suspectes. Voir Hisl. litt. de la France, t. xxxiv, 1915, p. 461, n. 2. Il revint ensuite à Paris et pendant près de dix ans se consacra à la pré-. dication et à la rédaction de ses commentaires sur l’Écriture. C’est aux toutes premières années de son séjour que se placent ses démêlés avec Jean de Pouilly, voir ici t. viii, col. 798, contre lequel le dominicain défendit avec beaucoup d’àpreté les droits des religieux à entendre les confessions. Quand le maître séculier fut cité en Avignon, le dominicain l’y suivit et il subsiste un certain nombre des mémoires composés par celui-ci pour rétorquer les arguments de son contradicteur. De même prendra-t-il position plus tard