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PIERRE DE LUNA — IMKRHK M ON (il— :


pose avec le plus grand sérieux : Quid si papa vcll’el celebrare concilium générale, solum vocal is uliquibus paucis et exclusis quos vellel excludere de existent ! bus infra Ecclesise unitatem, numquid taie censebitur concilium générale ? — Quid, si papa soi. us vellet, omnibus aliis exclusis, celebrare concilium. Nous sommes aux antipodes de la théorie conciliaire qui allait triompher à Constance et à Bàle et mettre pour longtemps en échec la primauté pontificale.

On s’abstiendra « le faire ici une bibliographie qui doit être reprise au complet à l’article Schisme d’Occident.

On a utilisé pour cette notice les derniers travaux sur le Grand Schisme : Souchon. Die Papsiwahlen in der Zcit des grossen Schismas, 2 vol., Brunswick, 1898-1899 ; Salembier, Le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1900, mais surtout N. Valois, La France et le Craml Schisme d’Occident, 4 vol., Paris, 1896-1902.

Pour l’histoire littéraire : N. Antonio, Bibliotheca hispana vêtus, édit. de F.-P. Baver, t. ii, Madrid, 1788, p. 209-212 ; Félix de Latassa, Bibliotheca aniigua de los escritores aragoneses, t. ii, Saragosse, 1790, p. 113-131 ; Fr. Ehrle, Die kirchenrechtlichen Schriflen Peters von Lima (Benedikts’ilII.J, dans Archiv fiir Literatur-und Kirchengeschichte des Mitielalters, t. vii, 1900, p. 515-575 ; cf., du même auteur, .lus den Aclen des Aflerconcils von Perpignan, 1408, même recueil, t. v, 1889, p. 387-192 ; t. viii, p. 576-696 ; du même, Xeue Materialien : nr Geschichte Peters von Lima, même recueil, t. vi et vu.

É. Amann.

46. PIERRE DE LUTRA, prémontré du couvent de Kaiserslautern, dans le premier tiers du xive siècle, jouit en son temps d’une grande réputation. Son principal titre pour nous aujourd’hui est un petit traité, écrit vers 1328, Contra Michælem de Cesena et socios ejus. En réalité, l’auteur y prend à partie, l’une après l’autre, les six propositions de Marsile de Padoue. Voir t. x, col. 167. Il semble écrit après leur condamnation par le pape, tandis que les œuvres similaires, dues à Sybert de Beck et à Guillaume de Villana, avaient précédé et préparé l’acte de Jean XXII.

On connaît également de lui une Liga fratrum, opuscule composé en 1346 contre les ordres mendiants et les abus de l’exemption.

Découvert dans te manuscrit de fa Vaticane, lai. 7316, le traité Contra Michælem de Cesena est analysé par H. Scholz, Unbekannte kirchenpolitische Streitschriften aus ilcr Zeit Ludwigs des Bayern, t. i, Rome, 1911, p. 22-27, 229-232. Le texte en est publié au t. n du même ouvrage, Rome, 1914, p. 29-42, suivi, ibid., p. 42-63, de la Liga (rnlriim.

J. Rivière.

47. PIERRE DE MADRID, frère mineur déchaussé ; composa avec Jean de Consuegra, du même ordre, un Cursus dogmatico-historico-polemicoscholastico-lheologicus. Madrid, 1778-1782, 3 vol. in-4°.

H. Hurter, Nomenclator, t. v, 3e éd., col. 297.

Am. Teetært.

48. PIERRE DE MOLFETTA, frère mineur conventuel de la province Saint-Nicolas, dans la Pouille (xve siècle). En 1487, il fut nommé lecteur public de l’université de Ferrare et, en 1491, régent du Sludium générale de son ordre dans la même ville. Il a édité les Tria principia naturw d’Antoine André, O. F. M., VExpositio super octo libros physicorum de François de Meyronnes, O. F. M., le Tractatus formalitatum, le De principio complexo et le De terminis theologicis attribués au même François de Meyronnes, O. F. M., Ferrare, 1490.

J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1921, p. 352.

Am. Teetært.

49. PIERRE MONGE (le Bègue ou l’Enroué), patriarche monophysite d’Alexandrie (ve siècle).

— A en croire Les récits de Dioscore exilé à Gangres, qui. s’ils ne sont pas authentiques, n’en ont pas moins con servé d’anciens souvenirs, Pierre Monge qui « connaissait les deux langues > (le grec et le copte), aurait été un des diacres de Dioscore, l’aurait accompagné au concile de Chalcédoine, ainsi que dans son exil à Gangres. Voir Les récils de Dioscore exilé à Gangres, publiés par Révillout, dans la Revue égyplologique, t. i, p. 187-189 ; t. ii, p. 21-25 ; t. iii, p. 17 sq.

De retour à Alexandrie, il fut, avec Timothée Élure. le principal meneur de l’opposition contre Protérius, le successeur chalcédonien de Dioscore. Sommés par Protérius de reprendre leur place dans le clergé d’Alexandrie, Timothée et Pierre refusèrent et excitèrent les troubles qui, après la mort de l’empereur Marcien, aboutirent à l’élection d’Élure comme compétiteur de Protérius et à l’assassinat de ce dernier. Gesta de nomine Acacii, dans Thiel, Epislolæ romanorum pontificum, t. i, p. 514.

Quand Timothée Élure fut envoyé en exil par l’empereur Léon, en 457, Pierre Monge se terra ; mais, par ses menées souterraines, il réussit à faire le vide autour de l’évêque chalcédonien Timothée Salofaciol, successeur de Protérius. L’usurpation de Basilisque, en 475 (par son Encyclique Rasilisque avait condamné le tome de Léon et le concile de Chalcédoine), ayant ramené Timothée Élure sur le siège de saint Marc, Pierre Monge reparut à ses côtés. La modération relative d’Élure envers les chalcédoniens (il ne leur demandait que la répudiation du concile de Chalcédoine et du tome de Léon, sans leur imposer ni pénitence, ni profession de foi) ne fut pas du goût de tous ses partisans. Il n’est pas impossible qu’en cette occurrence Elure ait subi l’influence de Pierre Monge, qui préparait déjà l’évolution qui devait l’amener à VHénotique. Mais, quelques mois plus tard, la restauration de l’empereur Zenon amena de nouvelles menaces d’exil contre Timothée Élure, et celui-ci mourut peu de temps après. Voir Évagre, Hist. eccl., t. III, c. xi ; Zacharie le Rhéteur, Hist. eccl., t. V, c. iv, traduction Ahrens-Kruger, p. 64 sq. ; Gesta de nomine Acacii. loc. cit.

Pierre Monge fut sacré immédiatement, comme son successeur, par un seul évêque, d’ailleurs déposé de son siège. Zacharie le Rhéteur, op. cit., I. V, c. v, prétend bien que Pierre fut élu canoniquement comme successeur d’Élure ; mais son affirmation ne peut se soutenir contre les témoignages adverses des Gesta de nomine Acacii, p. 515, et d’Évagre, loc. cit. Il ne semble pas non plus que pareille élection ait été possible à cause de l’animosité de l’empereur Zenon contre les contempteurs du concile de Chalcédoine. Aussi Pierre fut-il obligé de se cacher et d’errer « de maison en maison », pour éviter la colère de l’empereur. Zacharie le Rhéteur, loc. cit. Néanmoins, il maintint son autorité sur ses partisans et refusa de reconnaître Salofaciol.

C’est alors qu’Acace de Constantinople, désespérant de venir à bout de l’opposition monophysite, désira un accommodement avec elle. Le résultat des négociations engagées avec Pierre Monge fut VHénotique qui, « implicitement, laissait tomber le tome de Léon et le décret dogmatique de Chalcédoine ». Duchesne, Hist. ancienne de l’Église, t. iii, p. 504. Cette solution n’était pas pour satisfaire la partie agressive de la secte monophysite, habituée qu’elle était à vitupérer contre « le détestable tome de Léon et le concile des chiens ». Aussi les partisans de Pierre Monge fabriquèrent-ils une correspondance prétendue secrète entre celui-ci et le patriarche Acace. On y voyait le chef de l’Église de Constantinople désavouer le tome de Léon ainsi que le concile de Chalcédoine, se déclarer prêt à ^e soumettre à la pénitence que lui imposerait Pierre Monge et obtenir de cette façon que celui-ci le reconnût comme patriarche de Constantinople. Voir cette correspondance dans Amélineau, Monuments pour servir à l’his-